Commençons l'analyse :
"Psaume
appartenant au recueil de David: Déclaration du Seigneur Dieu à mon Seigneur le roi: 'Viens siéger à ma droite, je veux contraindre tes ennemis à te servir de marchepied'. Depuis le temple de Sion, que le Seigneur étende au loin ton pouvoir ! Et toi, maîtrise les ennemis qui
t'entourent"
(La Bible en français courant).
Ce Psaume appartient en effet, comme c'est très bien traduit ci-dessus, au "
recueil de David", c'est-à-dire au recueil des Psaumes
que David agréa pour le culte, au Sanctuaire, lorsque, selon la Bible, il y établit lui-même les premières confréries de chanteurs (1 Chroniques 16: 1-7; 25: 1-24).
Aujourd'hui, personne n'est capable de dire qui a écrit tel ou tel Psaume. Certains textes, eu égard à la matière traitée, sont attribués à David, d'autres à Asaph, chef (et père) de la confrérie des Chantres, et c'est pourquoi les Bibles honnêtes parlent, comme ici par exemple, de "recueils de
David".
C'est-à-dire de Psaumes regroupés par David dans des "recueils", tandis que les Messianistes, qui ont une autre idée derrière la tête, parlent, eux, de "Psaume
de David", comprenant bien, dans ce cas, qu'ils attribuent la rédaction du Psaume en question, à David lui-même. Or rien, nulle part et jamais ne permet une telle élucubration. C'est pourquoi la Watchtower, dans la Traduction du Monde Nouveau, commence ainsi ce Psaume 110:
"Of David. A Melody". On ne fait pas dans le détail. David est présenté comme
l'auteur incontestable du Psaume. Ce que rien ne prouve, en réalité, bien au contraire, comme nous allons le voir.
Qu'est-ce que cela change, d'attribuer ce Psaume à David comme auteur, plutôt qu'à un recueil de Psaumes simplement agréé par David ? Ah mais... tout ! Tout, parce que, si David est l'auteur, le Psaume devient
incompréhensible .
David parlerait ici
d'un autre roi que lui-même, d'un "Seigneur" qui lui serait supérieur à lui, David, mais inférieur à Dieu. On peut donc alors introduire ici son Messie .
Mais si c'est tout simplement Asaph, auteur de ce Psaume
agréé par David, qui écrit
à propos de "son Seigneur, le roi", alors, tout se comprend, tout est clair comme de l'eau de roche.
Il n'y a plus aucun mystère: le chantre fait prier le peuple, pour que le roi David connaisse le succès dans ses entreprises militaires. Rien de plus normal.
Mais alors,... exit le Messie qu'on voudrait insérer ici, entre Dieu et David ? En réalité, qu'en est-il ?
Ce Psaume d'Asaph ne peut s'appliquer
qu'à David, et à personne d'autre, c'est une évidence.
Reprenons les paroles d'Asaph, priant pour son roi:
"Déclaration du Seigneur Dieu à mon Seigneur le roi: 'Viens siéger à ma droite , je veux contraindre tes ennemis à te servir de marchepied'. Depuis le temple de Sion, que le Seigneur étende au loin ton pouvoir ! Et toi, maîtrise les ennemis qui t'entourent" (Psaume 110: 2).
Asaph rappelle ici l'alliance "davidique", tout simplement: "Je t'ai pris au pâturage [David était berger, au début] pour faire de toi le chef d'Israël, mon peuple. [...] Grâce à moi, tu vas acquérir un renom semblable à celui des plus grands rois de la terre. [...] Aucune nation malveillante ne recommencera à l'opprimer [Israël] comme autrefois [...]. Je te protégerai moi-même de tous tes ennemis"
(2 Samuel 7: 8-16).
C'est David, qui s'était établi à Sion
(2 Samuel 5: 6-10). Et c'est David qui fit "le grand Israël", décrit dans
2 Samuel 8. Il n'est donc nullement nécessaire de faire intervenir ici quelque "Messie" que ce soit, extérieur à David, pour comprendre le texte !
Puis Asaph continue:
"Les hommes d'élite t'accompagnent en ce jour où tu rassembles ton armée. Sur les saintes montagnes, tes jeunes gens viennent à toi, comme la rosée née de l'aurore" (Psaume 110: 3). Asaph ne fait que rappeler ici ce que tous les Israélites savent alors, et qui est décrit dans 2 Samuel 23: 8-39, où la liste nominative de ces combattants de David nous est donnée, groupe par groupe.
Pas de Messie en vue, lequel, lors de son "intervention victorieuse" i, ne serait d'ailleurs pas accompagné d'Hommes, mais de "créatures spirituelles", ni de "jeunes gens", mais de "vieux" fidèles, les "144 000", selon la doctrine de la Watchtower, n'est-ce pas ? On ne nous parle donc pas ici d'un "Messie" revenant "en gloire". Mais de David, tout simplement. De plus, cette "rosée née de l'aurore" est aussi abordée dans le même chapitre de 2 Samuel 23.
Et là, à la différence du Psaume 110, c'est vraiment
David lui même qui parle, puisque ce sont ses dernières déclarations, comme c'est précisé :
"Voici les dernières déclarations
de David: Écoutez
les déclarations de David, fils de Jessé, les paroles de l'homme souverainement élevé, que le Dieu de Jacob a choisi comme roi et que le peuple d'Israël se plaît à chanter: l'Esprit du Seigneur s'exprime par moi, il place sa parole sur ma langue" (2 Samuel 23: 1-2).
David ne dit nulle part que l'on parlerait ici d'un "Messie" à venir. On parle seulement de lui, David. Or, notez bien de qui l'on parlait aussi dans le Psaume dont le peuple devait chanter les paroles sous la direction d'Asaph. D'un "Messie" ? Pas du tout ! Il est bien précisé que
c'est de lui, David, que l'on parle dans les Psaumes chantés au Sanctuaire.
Comment donc inventer à cet endroit un "Messie" qui n'existe nulle part ?
Mais venons-en
à la "rosée" du Psaume.
"Le roi qui gouverne les hommes avec justice et se soumet à Dieu pour les diriger est pareil
au soleil qui se lève, lumineux, dans
un ciel matinal sans nuage. Sous l'effet de ses rayons,
après la pluie, la verdure sort de terre" (2 Samuel 23: 3-4).
Et la voici donc, la
"rosée du matin" identifiée...
Et c'est le chef des "hommes d'élite", et
donc David lui-même. Encore une fois, pas le moindre Messie en vue.
Revenons au Psaume d'Asaph:
"Le Seigneur a fait ce serment, il ne s'en dédira pas: 'Tu es prêtre pour toujours, dans la tradition de Melchisédec' " (Psaume 110: 4).
Le Chrétien de base croit qu'on lui parle ici de Jésus. Mais ce n'est
nullement le cas. Melchisédek, en effet, avait la caractéristique d'être à la fois
roi et prêtre, à la différence des prêtres lévitiques d'Israël, qui ne pouvaient pas accéder à la royauté. Il y eut cependant une exception de taille, et ce fut justement...
David !
Car David, pressenti pour la Royauté, eut à assumer des fonctions
de prêtre.Cela commença dans des circonstances dramatiques, lorsqu'il dut s'enfuir de devant Saül et que, pour nourrir les compagnons qui l'accompagnaient dans son exil, il se fit remettre des "pains de proposition", par les prêtres de Nob, alors que ces pains étaient
réservés aux seuls prêtres (1 Samuel 21: 2-7).
Pour ne pas laisser David se retrouver en contradiction avec la Loi, "Yéhowah"
lui conféra directement la prêtrise,
le droit de porter l'éphod des prêtres, et celui d'offrir des sacrifices, de sa propre initiative (2 Samuel 6: 12-14; 17-18).
On ne parle donc, encore et toujours, que
de David.
Et le Psaume s'achève ainsi:
"Le Seigneur est à tes côtés. Au jour de sa colère il écrase des rois, il exerce son jugement sur les nations, il remplit les vallées de cadavres, il écrase les chefs sur toute l'étendue du pays.
En chemin le roi va boire au ruisseau, après quoi il relève la tête" (Psaume 110: 5-7 - la Bible en
français courant).
Alors maintenant, si les Témoins de Jéhovah veulent expliquer comment et quand Jésus, "en corps céleste, spirituel", se livrant à leur "Harmaguédon" espéré, aurait besoin de s'arrêter boire un coup dans les ruisseaux... qu'ils n'hésitent surtout pas à publier leurs recherches...
Mais tout ce que nous avons vu quant à nous, honnêtement et sans trafic des Écritures, c'est un Psaume
qui parle de David. Point à la ligne...
Mais est ce que le concept en lui-même est-il possible ? ("Jésus régnant aux Cieux, mais sans pouvoir, simplement assis sur un trône vidé de toute substance")
David, roi d'un petit royaume terrestre,
entouré de toutes sortes d'autres royaumes généralement hostiles, ne pouvait que "régner au milieu de ses ennemis", comme le dit le Psaume qui parle de lui. Et c'est ce qu'il a fait durant quarante ans, jusqu'à sa mort.
Les ennemis, à l'intérieur comme à l'extérieur de son Royaume, étaient là depuis le début de son règne, et jusqu'à la fin de son règne (David, en pleine gloire royale, dut même s'enfuir de Jérusalem). Et, même lorsqu'il avait agrandi son territoire, cela n'avait nullement supprimé les
ennemis, qui se trouvaient simplement, maintenant, derrière d'autres frontières,
un tout petit peu plus loin
Mais si l'on veut transposer cela sur un "Royaume céleste", qui régnerait dans l'Invisible, après l'éjection de Satan et des siens du même monde Invisible (ce qui impliquerait d'ailleurs que Satan soit bien visible aujourd'hui sur la Terre, prenons-en bonne note, car si l'on est rejeté d'un monde
"invisible", on passe automatiquement dans le "visible"... forcément !), selon la doctrine de la Watchtower, ce Royaume et son roi ne seraient nullement
"au milieu" de leurs ennemis,
mais "au-dessus" de leurs ennemis, inaccessibles à ceux-ci, et donc il n'y a aucune comparaison possible
entre la situation terrestre de David, en son temps, qui accède au pouvoir dans le cadre d'une guerre civile entre Israélites (2 Samuel 2: 10 à 3: 1), et celle, prétendue par la Watchtower pour Jésus, aujourd'hui. Rien. Aucun point commun !
Le problème est le principe consistant à dire
que tout ce qui avait été écrit se reproduirait, mais sur le Messie...
Mais lorsqu'on enseigne un "Royaume invisible et céleste", cela ne colle plus du tout. Les "images prophétiques du Messie" n'ont
consistance lorsqu'on tente de les transposer "au Ciel".
Comment Jésus, Roi, au Ciel, pourrait-il y avoir des "ennemis" ? Qui ? Les "Rois humains" ? Mais où a-t-on vu un Être de chair pouvoir se battre avec un Être prétendu "immatériel", et résidant "aux Cieux" ? Où et quand un tel "Archange" aurait-il besoin de boire, dans un ruisseau ?
En quoi des peuples de chair pourraient-ils constituer un "marchepied" pour un trône... immatériel ?
C'est grotesque.
Conclusion aucun Messie dans ce Psaume
La vie est un miracle. Mais ce miracle ne se trouve pas dans ce monde corrompu.