Et je recentre sur le sujet : Le Coran moderne est-il complet ?
"Dans les premiers siècles de l'Islam, beaucoup d'ouvrages furent écrits, qui relevaient des différences entre les Corans existants ; et bien qu'Othman affirmait et inscrivait une seule version, il fallut des années pour que les savants islamiques reconnaissent ce livre, et le propagent dans le monde islamique.
Voici les noms des sept livres importants et notables qui furent écrits par les savants, à propos des différences entre les Corans :
- Le "livre de la différence des livres" (les Corans de Médine, de Koufféh et de Bassora ) écrit par Kassâeï.
- Le "livre de la différence des livres", écrit par Khalaf.
- Le "livre de la différence des habitants de Koufféh, de Bassora, et de Damas en matière des livres", écrit par Farrâ.
- Le "livre de la différence de Mossahéf", écrit par Ibn Davoud Sédjestani.
- Le "livre de Madaéni sur la différence des livres", écrit par Madaéni.
- Le "livre de la différence des livres de Damas, Hédjaz et l'Irak", écrit par Ibn Amér Yahsébi
- Le "livre de Mossahéf", écrit par Mohammad Ibn Abd al Rahaman Isphahanï.
Quelles étaient les différences de Corans entre les secrétaires du Prophète et celui d'Othman ?
-Le Coran d'Imam Ali :
il fut ordonné en fonction des dates des révélations et contient un relevé des versets abrogatifs et abrogés (les versets qui se contredisent).
-Le Coran d'Abd Allah Ibn Massoud :
Fazl Ibn Châsan disait que le nombre et l'ordre des sourates différaient considérablement de ceux du Coran d'Othman, car dans le coran d'Ibn Massoud, il n' y a que cent dix sourates.
Les noms de beaucoup de sourates étaient plus longs que ceux du Coran d'Othman.
Il n'y avait deux sourates nommées "Sadjdéh" (prosternation).
Il y avait quelques sourates supplémentaires, comme "Havâmime" ou "Mossabahât" dans le coran et qu'on ne trouve pas ailleurs.
Certains versets différaient, surtout dans la sourate "Va al Assre" qui disait ceci :
"J'en jure par l'heure de l'après-midi, l'homme travaille à sa perte. Tu en excepteras ceux qui croient et pratiquent les bonnes oeuvres, qui recommandent aux autres la vérité et la patience !"
-Le Coran d'Abi Ibn Ka'b :
L'ordre des sourates était différent. Selon Fazl Ibn Ghasan le livre commencait par "Fatéhat al Kétab" (l'ouverture du livre), "Bagharéh" (la vache), "Néssâ" (les femmes), "Allé Omran" (la famille Omran), "Anâm" (les bienfaits), "Eerâf" (le purgatoire), "Maédéh" (la table), "Anfâl" (les surestimations), "Davoud" (David), "Tahâr" (les propres), "Insân" (l'homme), "Nabi Aliéh al Salam" (le missionnaire auquel salut), "Hai Ahl al Kétab" (les gens du livre)... ( Selon Al Féhreste -La liste d'Ibn Nadime Page 46). La sourates "Younesse" (Jonas) était absente. Les sourates n'atteignaient pas les 116 et un bon nombre n'existaient pas du tout dans le Coran d'Othman; comme les sourates "Davoud" (David), "Tahâr" (les propres), "Nabi Aliéh al Salâm", etc...
Et la tradition garde le souvenir de nombreuses autres Corans disparus :
Le Coran d'Abdullah Bin Amre Ibn Al-Ass
le Coran d'Abdullah Ibn Abbas
le Coran d'Abdullah Ibn Al Zoubir
le Coran d'Abe Baker Al Sedeek
le Coran d"Abe Mosa Al Asharee
le Coran de Abu Zaied
le Coran d' Aïcha,
le Coran d'Akrama
le Coran d'Al Asoad Ibn Yazid
le Coran d'Al Hajaj Ibn Yousef Al Thakafy
le Coran d'Anes Bin Malek
le Coran d'Ata' Abe Rabeh
le Coran d'Hafsa
le Coran de Moaaz Bin Gabel
le Coran de Moujahid
le Coran de Muhammad Bin Abe Mosa.
le Coran d'Obaid Bin Omeir Al-Laithy.
le Coran d'Othman Ibn Affan
le Coran de Qualown /Abu Mosa Ibn Mina
le Coran de Saeed Bin Gabber
le Coran de Salem Maola Abe Hozaifa
le Coran de Suleiman Ibn Mahran
le Coran de Talha
le Coran de Waresh
le Coran de Zaied Ibn Thabet
etc..."
Source :
http://mahomet.over-blog.com/le-coran-a ... é-trafiqué
2 ouvrages universitaires récents prouvent que le coran a été falsifié en plusieurs campagnes d’ajouts de versets, de suppressions d’autres et de remplacement et corrections :
1er ouvrage :
“Afin de justifier ces exactions, le pouvoir califal mit au point un système complexe de propagande, de censure et de falsification historique.
Il altéra tout d’abord le texte coranique et forgea tout un corpus de traditions faussement attribuées au Prophète en prenant à son service grands lettrés, juges, juristes, prédicateurs, historiens… tout cela au sein d’une politique de répression aussi féroce que méthodique des opposants d’une manière générale et des Alides en particulier”
(…)“En récupérant son pouvoir, les adversaires de Muhammad se sont vus contraints d’intervenir massivement dans le texte coranique afin d’en altérer les passages compromettants pour eux.
Aidés par des hommes puissants de l’Etat et des lettrés professionnels (parfois les deux qualités étaient réunies chez un même individu, comme ce fut le cas de ‘Ubaydallâh ou d’al-Hajjâj b. Yûsuf) ; ils mirent au point le Coran officiel connu qui, à force d’interventions de toutes sortes, finit par trouver cet aspect décousu et difficilement compréhensible que l’on sait”. (p.211)
(…) “Cependant, jusqu’aux 3e et 4e [selon le calendrier islamique] / 9e et 10e siècles, d’autres recensions coraniques très différentes dans leur forme et leur contenu circulaient, elles aussi, sur les terres d’islam jusqu’à ce que le « Coran étatique » fut imposé à tous y compris à la majorité des Shi’ites.
À cette époque, avec l’établissement de « l’orthodoxie » sunnite sous le califat abbasside dont un des dogmes majeurs a été le caractère divin et éternel du Coran officiel, il devenait extrêmement périlleux de mettre en doute l’intégrité de celui-ci. Seule une minorité parmi les Shi’ites continua à soutenir discrètement la thèse de la falsification et ce jusqu’à notre époque”
(…)“Dans une phase qui serait la plus ancienne, l’obscurité du texte coranique est dite être due à sa falsification. Différentes suppressions et ajouts, œuvre des ennemis de Muhammad, et de ‘Ali, ont complètement altéré la Révélation et entamé sa clarté initiale” (p.212).
Mohammad ‘Ali ‘Amir-Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant , Paris, éd. du CNRS, mai 2011
Source :
http://www.cnrseditions.fr/Religions/64 ... oezzi.html
2ème ouvrage :
“L’ossature consonantique du Coran est restée ouverte et fluide pendant les ¾ du 1er siècle [= jusque vers 700], entre la mort du prophète et le califat de ‘Abd-al-Malik.
Le procédé de fixation de cette ossature fut rempli d’erreurs.
Des problèmes furent identifiés et résolus, des erreurs furent corrigées, des versets ajoutés, révisés ou retirés” (p. 227).
David S. Powers « Muhammad is not the father of any of your men », Philadelphia, USA, University of Pennsylvania Press, 2009.
Source :
http://www.upenn.edu/pennpress/book/14621.html