Le désir dans le bouddhisme
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Le bouddhisme est une pratique, une philosophie de vie fondée par un sage de l'inde antique vers -600 avant JC, ce sage appelé "Bouddha" ce qui veut dire Éveillé, atteint l'Éveil vers 40 ans puis il enseigna durant toute sa vie, il mourut vers 80 ans en ayant établi une communauté de sa doctrine.
Le bouddhisme est une pratique, une philosophie de vie fondée par un sage de l'inde antique vers -600 avant JC, ce sage appelé "Bouddha" ce qui veut dire Éveillé, atteint l'Éveil vers 40 ans puis il enseigna durant toute sa vie, il mourut vers 80 ans en ayant établi une communauté de sa doctrine.
- Nepturion
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Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 10 juil.16, 00:30Quelles sont les différents points de vue sur les passions et désirs dans le bouddhisme selon les courant mahayana et theraveda.?
Re: Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 10 juil.16, 01:36Sujet abordé différement selon la forme de bouddhisme, théravada, mahayana, vajrayana
Odon vallet résume assez bien ces différentes approches !
À entendre certains, le bouddhisme prônerait, à la base même de son enseignement, la nécessité de se défaire de tout désir. Les millions de bouddhistes occidentaux n'ont pas l'air de souscrire à ce renoncement. Le philosophe Odon Vallet non plus. Pour lui, ce qui réconcilie le bouddhisme et le désir, c'est l'idée de « boddhisatva » qui, bien qu'éveillé, se réincarne par altruisme.
Nouvelles Clés : Quelle est la place du désir dans le Bouddhisme ?
Odon Vallet : Vers le VI° siècle avant J.-C., en Asie, à l'est et à l'ouest de l'Indus naît l'idée d'une vie après la mort. Idée déjà esquissée par les Égyptiens, mais qui ne se développe réellement qu'à partir de cette époque. À l'ouest de l'Indus, il est question d'un paradis. Les Iraniens le nomment “pardèz”, les grecs “paradeis”, les hébreux et les chrétiens “ le paradis biblique”, et ce terme devient “les jardins d'Allah” dans l' Islam. À l'est de l'Indus, il est question d'une spirale, ascendante ou descendante, des réincarnations. Ces renaissances sont commandées par “Kâma”, le désir, par les différentes formes du désir - le désir sexuel permettant de se prolonger sur terre, par ses enfants et dans une autre vie par le cycle des renaissances.
Deux grands penseurs marquent cette époque, les fondateurs du jaïnisme et du bouddhisme. Ces deux sages disent : « L'existence est faite de souffrance, (“dukkha”) ». Pour mettre un terme à ces souffrances, il faut arrêter les renaissances. Le désir faisant naître les renaissances, il est donc nécessaire de supprimer ce désir. Alors, pourra être réalisé le Nirvânâ, l'extinction des émotions, des souffrances.
Ainsi, le désir, qui était un facteur positif dans l'hindouisme, symbolisant l'énergie vitale, sexuelle, créatrice, l'Eros des grecs, synonyme de vie, d'éternelle jeunesse, de libido... devient un élément négatif dans le bouddhisme primitif. N.C. : Le Dalaï-Lama dit cependant que l'on trouve deux formes de désir : un désir négatif qui génère les émotions “perturbatrices” et un désir positif qui permet à l'être humain de choisir de se libérer du samsârâ (la roue des réincarnations), de réaliser l'éveil et d'aider les autres à réaliser, également, cet éveil !
O.V. : A l'origine, le Bouddha prêchait à des moines. Pour lui, kâma, le désir, produit la souffrance. Il n'était donc pas question d'un désir positif. Dans ce contexte, détruire le désir, c'était supprimer la souffrance, quitte à supprimer l'humanité, car sans désir, notamment sexuel, il n'y a plus d'enfants, donc plus de renaissances. Au même moment, Jean-Baptiste puis Jésus, disaient la même chose. La notion d'un désir positif ne s'est développée que bien plus tard, avec le mahayana et le vajrayana. C'est-à-dire, à partir du moment où a été introduit un idéal essentiel à ces deux écoles : l'idéal du bodhisattva qui, bien qu'éveillé, se réincarne par altruisme. Dans cet idéal, le désir d'aider les autres à réaliser l'éveil est fondamental. La motivation qui préside au désir va donc, ensuite, déterminer, la “qualité” du désir en jeu.
N.C. : Pourquoi cette équation : « épanouissement du désir sexuel = impossibilité d'une évolution spirituelle pour l'être humain » ? Association que l'on retrouve sur tous les continents et quelles que soient les époques d'ailleurs...
O.V. : A l'époque de Jésus et de Jean-Baptiste, on était persuadé que l'Apocalypse était imminente et qu'il fallait donc se préparer à quitter ce monde. D'où la nécessité de faire cesser tout désir de se reproduire, d'enfanter, de posséder. Ascétisme. Pauvreté. Chasteté. L'existence était perçue comme quelque chose de négatif. Le Bouddha prêchait le dépassement de cette vie de malheurs et la cessation des existences. Un seul moyen pour y parvenir, faire cesser le désir.
N.C. : D'où son enseignement sur les 4 Nobles Vérités !
O.V. : Tout est souffrance, certes, d'après la 1ère Noble Vérité, mais il n'y a là aucun fatalisme, puisque le Bouddha enseigne également le moyen de mettre un terme à cette souffrance, en arrêtant le désir, ainsi que “la soif”, la convoitise. C'est la 3ème Noble Vérité. Le but étant exprimé dans la 4ème Noble Vérité : réaliser la Voie, l'éveil, la fin des existences.
À l'époque, le monde du désir est considéré comme le plus bas des mondes. C'est pourquoi, il est question d'autres mondes. Celui de “rûpaloka” par exemple, dans lequel on trouve un corps sans désir. Ou encore, au-delà de ce dernier, celui d'”arûpaloka”, dans lequel il y a une vie purement spirituelle, détachée de tout, sans corps ni désir bien sûr.
N.C. : Le corps génère le désir qui lui-même induit le cycle des existences. Ce serait donc, indirectement, le corps la source de tous nos maux ? !
O.V. : Le corps conduit à la souffrance, à l'appétit des biens matériels, de l'argent, du sexe, de la beauté, de la gloire.
N.C. : le corps est pourtant nécessaire pour évoluer puisque, notamment dans le bouddhisme Vajrayâna il est dit : « L'existence humaine est le bien le plus précieux pour réaliser l'éveil. » Elle est même LA condition, nécessaire et indispensable, pour pouvoir réaliser cet éveil !
O.V. : Toute existence, qu'il s'agisse d'humains ou d'animaux, est capable de progresser vers la non-existence. D'où le principe de non-violence et l'importance de respecter toute vie et, pour certains bouddhistes, d'être végétarien. Le désir est alors remplacé par “Karunâ”, la compassion. On ne désire plus pour soi. On porte attention aux autres. On souhaite soulager leur souffrance et leur montrer, si possible, le chemin qui leur donnera les moyens de se libérer de celle-ci. Une juste motivation transforme la notion négative du désir en une énergie positive, entièrement tournée vers les autres.
Cette nouvelle forme de désir permet également d'impliquer, directement, les laïcs dans la pratique du bouddhisme. C'est le mahayana. Le bouddhisme s'ouvre ainsi à l'ensemble de la société. D'un côté, on trouve les moines et les moniales, qui “travaillent” sur le dépassement du désir. De l'autre, les laïcs, qui peuvent apprendre, d'une certaine manière, à “canaliser” ce désir, sans le nier pour autant, puisque le désir doit être pris en compte en tant que facteur nécessaire à la constitution et au maintien d'une société, elle-même indispensable au soutien des communautés monastiques.
N.C. : Le mahâyâna est donc plus proche de la réalité !
O.V. : Le passage du Hinâyâna au Mahâyâna a permis au bouddhisme de passer de l'idéal du saint, de l'Arhat, du parfait, idéal difficile à réaliser - aussi bien par les moines que par les laïcs - à celui de bodhisattva, idéal applicable par tous. Ce passage n'ayant été possible que grâce à une modification, à une nouvelle interprétation plus souple du désir. Dans le mahâyâna, grâce à l'intercession des bodhisattvas, la faute, le “démérite”, le mauvais karma ne sont plus irrémédiables. Il devient possible de les annuler. Un désir, une convoitise, une passion peuvent être effacés par les bodhisattvas. Le Mahâyâna - un peu comme St augustin, qui aurait dit : “Aime et fais ce que tu veux” - a considéré que l'acte dit “négatif”, l'acte “mauvais”, n'est pas un drame métaphysique et qu'il y a possibilité de “rédemption”, de bonnes renaissances, malgré tout, malgré le désir. Cela dit, même le Hinâyâna est aujourd'hui plus ouvert qu'autrefois à ce que représente cette notion du désir.
N.C. : Le tantrisme va plus loin : il utilise le désir pour parvenir à l'éveil ! Dans cette tradition, les émotions liées au désir ne sont pas niées, rejetées, mais constituent au contraire le matériau indispensable qui permet la transformation intérieure !
O.V. : Une fois encore, en Inde, le désir, kâma, est positif. D'où le Kâma Sûtra, qui valorise le désir sexuel en l'utilisant et en le canalisant. De même pour ce qui concerne le plaisir lié au sexe. Kâma est assimilé à Agni, le dieu du feu, le désir étant le feu de la passion. Une phrase de Montherlant, dans la pièce La ville dont le roi est un enfant, exprime parfaitement ce qu'est le désir, passion dévorante, selon le bouddhisme originel. Le père supérieur dénonce l'amour d'un très jeune garçon, en parlant de “ce feu qui brûle, mais n'éclaire pas”. À l'inverse, pour l'hindouisme, le feu de la passion est positif. Or, n'oublions pas que le tantrisme est né de l'hindouisme. Le tantrisme considère que le désir, sous toutes ses formes, s'apprivoise. On “s'inocule” le désir, “le mal”, un peu comme on le fait dans le cas des vaccins. Lorsque l'on vaccine une personne, on lui injecte un microbe modifié, donc inactif, qui induit des réactions immunitaires spécifiques, protégeant l'individu lors d'un contact ultérieur avec ce même microbe, en cas d'infection. Concernant le désir, on applique le même principe. Il n'est pas question de nier l'existence des désirs. On les expérimente, sous certaines formes. Cette expérimentation nécessite de passer par des initiations, par un maître, ce dernier devenant le guide indispensable, sur cette voie qui se révéler dangereuse si elle est mal comprise ou mal pratiquée. Le disciple est mis en contact avec le désir, afin de le connaître, de manière à ne pas le subir et à ne pas être pris au dépourvu lorsqu'il se présente.
N.C. : Se frotter au désir permet donc une connaissance, une voie à part entière ?
O.V. : Il s'agit d'une discipline et d'une connaissance de soi et des limites du désir. Connaissance des énergies et de la Chakti, qui est l'énergie féminine, fondamentale et primordiale. On retrouve là, le travail du yoga sur la Kundalini, cette énergie sexuelle, lovée à la base de la colonne vertébrale, qui se transforme en énergie spirituelle lorsque les chakras, ces centres de concentration de l'énergie, six au total, sont activés et mobilisés en vue d'une transformation intérieure. Travail qui débute au chakra inférieur, situé au niveau du périnée, et qui s'achève au chakra supérieur, au sommet de la tête. Par cette prise de conscience des mécanismes du corps, on va pouvoir maîtriser le désir. C'est le contrôle de soi qui permet de ne pas être esclave d'un plaisir libéré qui viendrait, de fait, tout arrêter.
N.C. : Comment s'articule la relation entre énergie sexuelle et énergie spirituelle ?
O.V. : Le tantrisme est la recherche du “7ème Ciel”. Amour érotiques et mystiques fusionnent. Il n'y a pas de séparation.
N.C. : D'où les tantras, qui représentent des déités enlacées et qui expriment l'union des contraires ?
O.V. : C'est l'union de la sagesse et de la compassion. De la connaissance et de la sagesse. Des moyens et de la méthode. Du corps et de l'esprit. Du yin et du yang de la tradition chinoise. Mais il ne faut pas oublier, dans cette approche, que le maître, l'école, le cadre, la transmission, le secret sont incontournables. Nous sommes dans une tradition ésotérique. Cela suppose donc également qu'il y ait une patience, une initiation et un apprentissage progressifs. De sorte que ces pratiques, cette connaissance, ne sont pas destinées au plus grand nombre. On trouve deux formes de tantrisme. Celui de “la main gauche” qui pratique des unions sexuelles. Celui de “la main droite” qui ne fait que les symboliser. Mais compte tenu des risques de dérapages lors de la pratique du tantrisme de “la main gauche”, il est évident que cette union de la déité et de la sexualité peut-être dangereuse. Ce qui explique, qu'en Inde, le tantrisme n'a jamais concerné plus de 2% de la population.
Sous ces réserves-là (une voie faite pour initiés et qui peut être dangereuse), il est indéniable que ces deux formes de tantrisme remontent à une tradition indienne authentique qui a, d'ores et déjà, entre 15 et 20 siècles d'existence.
N.C. : Dans le tantrisme, il est question de travailler sur les différentes formes de l'éveil, à travers, les différentes représentations des déités, notamment enlacées...
O.V. : Le tantrisme peut effectivement éveiller les humains en leur donnant la possibilité de voir, d'expérimenter, de vivre, ce qui est caché. Révéler les parties intimes du corps. Révéler des doctrines cachées. Par ailleurs, le tantrisme peut conduire à l'éveil en levant des inhibitions. La différence avec le bouddhisme historique est la suivante : le Bouddha parvient à l'illumination intérieure en étant le premier homme à découvrir le chemin de la non-existence. L'adepte du tantrisme parvient, quant à lui, à l'illumination, en levant les inhibitions qui masquent les réalités intimes de la vie - en couple et en société.
N.C. : Le tantrisme représente toujours le couple dans sa réalité, homme/femme. Le désir homosexuel n'y a-t-il pas de place ?
O.V. : Cela constitue un vaste problème. Le Dalaï-Lama a dit qu'il n'avait rien contre l'homosexualité, sauf lorsqu'elle concerne les Tibétains, car il s'agit d'une population menacée, pour laquelle procréer demeure un système de survie.
À l'époque du Bouddha, on ne trouve pas de tradition homosexuelle affichée comme ce fut le cas en Grèce. Cette question n'était donc pas posée. Pourtant cette homosexualité était pratiquée, y compris dans les monastères. Pratique que l'on retrouve, en réalité, dans toute tradition monastique. Le désir homosexuel en lui-même a quelque chose de subversif par rapport à un ordre ou à une majorité hétérosexuelle. Ce qui explique que, de tous temps et dans toutes les traditions, les autorités religieuses aient toujours été réservées sur ce sujet.
N.C. : L'homosexualité pose-t-il le problème de la différence sexuelle et de l'amour de soi, parce que l'autre devient un reflet de notre ego ?
O.V. : La tradition tantrique s'appuie sur l'opposition entre énergie masculine et énergie féminine. L'union est l'union des contraires. Reste que l'on a du féminin dans l'homme et inversement...
Reste aussi que, si le Bouddha vivait actuellement, son enseignement serait certainement différent. Qu'il s'agisse de Bouddha ou de Jésus, leurs enseignements sont inséparables des conditions de lieu et d'époque.
Aujourd'hui, dans le bouddhisme, toutes écoles confondues, le désir n'est plus considéré comme mauvais en soi, comme ce fut le cas du temps du Bouddha historique. Il s'agit plutôt de l'aborder comme un sentiment dont il ne faudrait pas devenir esclave. Nous devons apprendre à nous détacher du désir, pour éviter l'addiction, la dépendance - au désir lui-même et à sa réalisation : le plaisir. Il s'agit donc d'apprivoiser le désir pour en maîtriser les effets. Le tantrisme, lui, cultive surtout la non-peur du corps. Il révèle la nudité du corps, du sexe. Et, se faisant, il est égalitaire. Le tantrisme hindouiste refuse notamment les castes, les discriminations hommes/femmes, car la sexualité, le désir, font de nous des êtres égaux.
N.C. : Hors du sexe, quelles autres formes de désir conduisent à des attachements préoccupants ?
O.V. : La concupiscence de l'avoir, mais aussi du savoir. Pour le Bouddha, il ne sert notamment à rien de spéculer sur des questions métaphysiques. Le désir de cette connaissance-là est stérile. L'important est la vie, ici et maintenant. Nous sommes tous égaux devant le désir, quel qu'il soit. Et égaux devant la souffrance.
N.C. : Quelle est la relation entre le désir, le temps et l'illusion ?
O.V. : Le désir génère l'illusion et nous conduit à vivre dans un temps qui n'est pas celui du moment présent, nous arrachant à la “vraie” vie. Le désir est un investissement. Il est une préférence pour l'avenir. Dans le Mahâyâna il est cependant question de l'idéal de bodhisattava, donc d'un désir réalisable dans un temps futur.
http://www.cles.com/debats-entretiens/a ... le-nirvana
Odon vallet résume assez bien ces différentes approches !
À entendre certains, le bouddhisme prônerait, à la base même de son enseignement, la nécessité de se défaire de tout désir. Les millions de bouddhistes occidentaux n'ont pas l'air de souscrire à ce renoncement. Le philosophe Odon Vallet non plus. Pour lui, ce qui réconcilie le bouddhisme et le désir, c'est l'idée de « boddhisatva » qui, bien qu'éveillé, se réincarne par altruisme.
Nouvelles Clés : Quelle est la place du désir dans le Bouddhisme ?
Odon Vallet : Vers le VI° siècle avant J.-C., en Asie, à l'est et à l'ouest de l'Indus naît l'idée d'une vie après la mort. Idée déjà esquissée par les Égyptiens, mais qui ne se développe réellement qu'à partir de cette époque. À l'ouest de l'Indus, il est question d'un paradis. Les Iraniens le nomment “pardèz”, les grecs “paradeis”, les hébreux et les chrétiens “ le paradis biblique”, et ce terme devient “les jardins d'Allah” dans l' Islam. À l'est de l'Indus, il est question d'une spirale, ascendante ou descendante, des réincarnations. Ces renaissances sont commandées par “Kâma”, le désir, par les différentes formes du désir - le désir sexuel permettant de se prolonger sur terre, par ses enfants et dans une autre vie par le cycle des renaissances.
Deux grands penseurs marquent cette époque, les fondateurs du jaïnisme et du bouddhisme. Ces deux sages disent : « L'existence est faite de souffrance, (“dukkha”) ». Pour mettre un terme à ces souffrances, il faut arrêter les renaissances. Le désir faisant naître les renaissances, il est donc nécessaire de supprimer ce désir. Alors, pourra être réalisé le Nirvânâ, l'extinction des émotions, des souffrances.
Ainsi, le désir, qui était un facteur positif dans l'hindouisme, symbolisant l'énergie vitale, sexuelle, créatrice, l'Eros des grecs, synonyme de vie, d'éternelle jeunesse, de libido... devient un élément négatif dans le bouddhisme primitif. N.C. : Le Dalaï-Lama dit cependant que l'on trouve deux formes de désir : un désir négatif qui génère les émotions “perturbatrices” et un désir positif qui permet à l'être humain de choisir de se libérer du samsârâ (la roue des réincarnations), de réaliser l'éveil et d'aider les autres à réaliser, également, cet éveil !
O.V. : A l'origine, le Bouddha prêchait à des moines. Pour lui, kâma, le désir, produit la souffrance. Il n'était donc pas question d'un désir positif. Dans ce contexte, détruire le désir, c'était supprimer la souffrance, quitte à supprimer l'humanité, car sans désir, notamment sexuel, il n'y a plus d'enfants, donc plus de renaissances. Au même moment, Jean-Baptiste puis Jésus, disaient la même chose. La notion d'un désir positif ne s'est développée que bien plus tard, avec le mahayana et le vajrayana. C'est-à-dire, à partir du moment où a été introduit un idéal essentiel à ces deux écoles : l'idéal du bodhisattva qui, bien qu'éveillé, se réincarne par altruisme. Dans cet idéal, le désir d'aider les autres à réaliser l'éveil est fondamental. La motivation qui préside au désir va donc, ensuite, déterminer, la “qualité” du désir en jeu.
N.C. : Pourquoi cette équation : « épanouissement du désir sexuel = impossibilité d'une évolution spirituelle pour l'être humain » ? Association que l'on retrouve sur tous les continents et quelles que soient les époques d'ailleurs...
O.V. : A l'époque de Jésus et de Jean-Baptiste, on était persuadé que l'Apocalypse était imminente et qu'il fallait donc se préparer à quitter ce monde. D'où la nécessité de faire cesser tout désir de se reproduire, d'enfanter, de posséder. Ascétisme. Pauvreté. Chasteté. L'existence était perçue comme quelque chose de négatif. Le Bouddha prêchait le dépassement de cette vie de malheurs et la cessation des existences. Un seul moyen pour y parvenir, faire cesser le désir.
N.C. : D'où son enseignement sur les 4 Nobles Vérités !
O.V. : Tout est souffrance, certes, d'après la 1ère Noble Vérité, mais il n'y a là aucun fatalisme, puisque le Bouddha enseigne également le moyen de mettre un terme à cette souffrance, en arrêtant le désir, ainsi que “la soif”, la convoitise. C'est la 3ème Noble Vérité. Le but étant exprimé dans la 4ème Noble Vérité : réaliser la Voie, l'éveil, la fin des existences.
À l'époque, le monde du désir est considéré comme le plus bas des mondes. C'est pourquoi, il est question d'autres mondes. Celui de “rûpaloka” par exemple, dans lequel on trouve un corps sans désir. Ou encore, au-delà de ce dernier, celui d'”arûpaloka”, dans lequel il y a une vie purement spirituelle, détachée de tout, sans corps ni désir bien sûr.
N.C. : Le corps génère le désir qui lui-même induit le cycle des existences. Ce serait donc, indirectement, le corps la source de tous nos maux ? !
O.V. : Le corps conduit à la souffrance, à l'appétit des biens matériels, de l'argent, du sexe, de la beauté, de la gloire.
N.C. : le corps est pourtant nécessaire pour évoluer puisque, notamment dans le bouddhisme Vajrayâna il est dit : « L'existence humaine est le bien le plus précieux pour réaliser l'éveil. » Elle est même LA condition, nécessaire et indispensable, pour pouvoir réaliser cet éveil !
O.V. : Toute existence, qu'il s'agisse d'humains ou d'animaux, est capable de progresser vers la non-existence. D'où le principe de non-violence et l'importance de respecter toute vie et, pour certains bouddhistes, d'être végétarien. Le désir est alors remplacé par “Karunâ”, la compassion. On ne désire plus pour soi. On porte attention aux autres. On souhaite soulager leur souffrance et leur montrer, si possible, le chemin qui leur donnera les moyens de se libérer de celle-ci. Une juste motivation transforme la notion négative du désir en une énergie positive, entièrement tournée vers les autres.
Cette nouvelle forme de désir permet également d'impliquer, directement, les laïcs dans la pratique du bouddhisme. C'est le mahayana. Le bouddhisme s'ouvre ainsi à l'ensemble de la société. D'un côté, on trouve les moines et les moniales, qui “travaillent” sur le dépassement du désir. De l'autre, les laïcs, qui peuvent apprendre, d'une certaine manière, à “canaliser” ce désir, sans le nier pour autant, puisque le désir doit être pris en compte en tant que facteur nécessaire à la constitution et au maintien d'une société, elle-même indispensable au soutien des communautés monastiques.
N.C. : Le mahâyâna est donc plus proche de la réalité !
O.V. : Le passage du Hinâyâna au Mahâyâna a permis au bouddhisme de passer de l'idéal du saint, de l'Arhat, du parfait, idéal difficile à réaliser - aussi bien par les moines que par les laïcs - à celui de bodhisattva, idéal applicable par tous. Ce passage n'ayant été possible que grâce à une modification, à une nouvelle interprétation plus souple du désir. Dans le mahâyâna, grâce à l'intercession des bodhisattvas, la faute, le “démérite”, le mauvais karma ne sont plus irrémédiables. Il devient possible de les annuler. Un désir, une convoitise, une passion peuvent être effacés par les bodhisattvas. Le Mahâyâna - un peu comme St augustin, qui aurait dit : “Aime et fais ce que tu veux” - a considéré que l'acte dit “négatif”, l'acte “mauvais”, n'est pas un drame métaphysique et qu'il y a possibilité de “rédemption”, de bonnes renaissances, malgré tout, malgré le désir. Cela dit, même le Hinâyâna est aujourd'hui plus ouvert qu'autrefois à ce que représente cette notion du désir.
N.C. : Le tantrisme va plus loin : il utilise le désir pour parvenir à l'éveil ! Dans cette tradition, les émotions liées au désir ne sont pas niées, rejetées, mais constituent au contraire le matériau indispensable qui permet la transformation intérieure !
O.V. : Une fois encore, en Inde, le désir, kâma, est positif. D'où le Kâma Sûtra, qui valorise le désir sexuel en l'utilisant et en le canalisant. De même pour ce qui concerne le plaisir lié au sexe. Kâma est assimilé à Agni, le dieu du feu, le désir étant le feu de la passion. Une phrase de Montherlant, dans la pièce La ville dont le roi est un enfant, exprime parfaitement ce qu'est le désir, passion dévorante, selon le bouddhisme originel. Le père supérieur dénonce l'amour d'un très jeune garçon, en parlant de “ce feu qui brûle, mais n'éclaire pas”. À l'inverse, pour l'hindouisme, le feu de la passion est positif. Or, n'oublions pas que le tantrisme est né de l'hindouisme. Le tantrisme considère que le désir, sous toutes ses formes, s'apprivoise. On “s'inocule” le désir, “le mal”, un peu comme on le fait dans le cas des vaccins. Lorsque l'on vaccine une personne, on lui injecte un microbe modifié, donc inactif, qui induit des réactions immunitaires spécifiques, protégeant l'individu lors d'un contact ultérieur avec ce même microbe, en cas d'infection. Concernant le désir, on applique le même principe. Il n'est pas question de nier l'existence des désirs. On les expérimente, sous certaines formes. Cette expérimentation nécessite de passer par des initiations, par un maître, ce dernier devenant le guide indispensable, sur cette voie qui se révéler dangereuse si elle est mal comprise ou mal pratiquée. Le disciple est mis en contact avec le désir, afin de le connaître, de manière à ne pas le subir et à ne pas être pris au dépourvu lorsqu'il se présente.
N.C. : Se frotter au désir permet donc une connaissance, une voie à part entière ?
O.V. : Il s'agit d'une discipline et d'une connaissance de soi et des limites du désir. Connaissance des énergies et de la Chakti, qui est l'énergie féminine, fondamentale et primordiale. On retrouve là, le travail du yoga sur la Kundalini, cette énergie sexuelle, lovée à la base de la colonne vertébrale, qui se transforme en énergie spirituelle lorsque les chakras, ces centres de concentration de l'énergie, six au total, sont activés et mobilisés en vue d'une transformation intérieure. Travail qui débute au chakra inférieur, situé au niveau du périnée, et qui s'achève au chakra supérieur, au sommet de la tête. Par cette prise de conscience des mécanismes du corps, on va pouvoir maîtriser le désir. C'est le contrôle de soi qui permet de ne pas être esclave d'un plaisir libéré qui viendrait, de fait, tout arrêter.
N.C. : Comment s'articule la relation entre énergie sexuelle et énergie spirituelle ?
O.V. : Le tantrisme est la recherche du “7ème Ciel”. Amour érotiques et mystiques fusionnent. Il n'y a pas de séparation.
N.C. : D'où les tantras, qui représentent des déités enlacées et qui expriment l'union des contraires ?
O.V. : C'est l'union de la sagesse et de la compassion. De la connaissance et de la sagesse. Des moyens et de la méthode. Du corps et de l'esprit. Du yin et du yang de la tradition chinoise. Mais il ne faut pas oublier, dans cette approche, que le maître, l'école, le cadre, la transmission, le secret sont incontournables. Nous sommes dans une tradition ésotérique. Cela suppose donc également qu'il y ait une patience, une initiation et un apprentissage progressifs. De sorte que ces pratiques, cette connaissance, ne sont pas destinées au plus grand nombre. On trouve deux formes de tantrisme. Celui de “la main gauche” qui pratique des unions sexuelles. Celui de “la main droite” qui ne fait que les symboliser. Mais compte tenu des risques de dérapages lors de la pratique du tantrisme de “la main gauche”, il est évident que cette union de la déité et de la sexualité peut-être dangereuse. Ce qui explique, qu'en Inde, le tantrisme n'a jamais concerné plus de 2% de la population.
Sous ces réserves-là (une voie faite pour initiés et qui peut être dangereuse), il est indéniable que ces deux formes de tantrisme remontent à une tradition indienne authentique qui a, d'ores et déjà, entre 15 et 20 siècles d'existence.
N.C. : Dans le tantrisme, il est question de travailler sur les différentes formes de l'éveil, à travers, les différentes représentations des déités, notamment enlacées...
O.V. : Le tantrisme peut effectivement éveiller les humains en leur donnant la possibilité de voir, d'expérimenter, de vivre, ce qui est caché. Révéler les parties intimes du corps. Révéler des doctrines cachées. Par ailleurs, le tantrisme peut conduire à l'éveil en levant des inhibitions. La différence avec le bouddhisme historique est la suivante : le Bouddha parvient à l'illumination intérieure en étant le premier homme à découvrir le chemin de la non-existence. L'adepte du tantrisme parvient, quant à lui, à l'illumination, en levant les inhibitions qui masquent les réalités intimes de la vie - en couple et en société.
N.C. : Le tantrisme représente toujours le couple dans sa réalité, homme/femme. Le désir homosexuel n'y a-t-il pas de place ?
O.V. : Cela constitue un vaste problème. Le Dalaï-Lama a dit qu'il n'avait rien contre l'homosexualité, sauf lorsqu'elle concerne les Tibétains, car il s'agit d'une population menacée, pour laquelle procréer demeure un système de survie.
À l'époque du Bouddha, on ne trouve pas de tradition homosexuelle affichée comme ce fut le cas en Grèce. Cette question n'était donc pas posée. Pourtant cette homosexualité était pratiquée, y compris dans les monastères. Pratique que l'on retrouve, en réalité, dans toute tradition monastique. Le désir homosexuel en lui-même a quelque chose de subversif par rapport à un ordre ou à une majorité hétérosexuelle. Ce qui explique que, de tous temps et dans toutes les traditions, les autorités religieuses aient toujours été réservées sur ce sujet.
N.C. : L'homosexualité pose-t-il le problème de la différence sexuelle et de l'amour de soi, parce que l'autre devient un reflet de notre ego ?
O.V. : La tradition tantrique s'appuie sur l'opposition entre énergie masculine et énergie féminine. L'union est l'union des contraires. Reste que l'on a du féminin dans l'homme et inversement...
Reste aussi que, si le Bouddha vivait actuellement, son enseignement serait certainement différent. Qu'il s'agisse de Bouddha ou de Jésus, leurs enseignements sont inséparables des conditions de lieu et d'époque.
Aujourd'hui, dans le bouddhisme, toutes écoles confondues, le désir n'est plus considéré comme mauvais en soi, comme ce fut le cas du temps du Bouddha historique. Il s'agit plutôt de l'aborder comme un sentiment dont il ne faudrait pas devenir esclave. Nous devons apprendre à nous détacher du désir, pour éviter l'addiction, la dépendance - au désir lui-même et à sa réalisation : le plaisir. Il s'agit donc d'apprivoiser le désir pour en maîtriser les effets. Le tantrisme, lui, cultive surtout la non-peur du corps. Il révèle la nudité du corps, du sexe. Et, se faisant, il est égalitaire. Le tantrisme hindouiste refuse notamment les castes, les discriminations hommes/femmes, car la sexualité, le désir, font de nous des êtres égaux.
N.C. : Hors du sexe, quelles autres formes de désir conduisent à des attachements préoccupants ?
O.V. : La concupiscence de l'avoir, mais aussi du savoir. Pour le Bouddha, il ne sert notamment à rien de spéculer sur des questions métaphysiques. Le désir de cette connaissance-là est stérile. L'important est la vie, ici et maintenant. Nous sommes tous égaux devant le désir, quel qu'il soit. Et égaux devant la souffrance.
N.C. : Quelle est la relation entre le désir, le temps et l'illusion ?
O.V. : Le désir génère l'illusion et nous conduit à vivre dans un temps qui n'est pas celui du moment présent, nous arrachant à la “vraie” vie. Le désir est un investissement. Il est une préférence pour l'avenir. Dans le Mahâyâna il est cependant question de l'idéal de bodhisattava, donc d'un désir réalisable dans un temps futur.
http://www.cles.com/debats-entretiens/a ... le-nirvana
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Re: Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 10 juil.16, 02:03Il fait parti des 3 poisons :
L'ignorance
Le désir
La colère
Le désir est un attachement, comme une chaine qui nous emprisonne à quelque chose.
L'ignorance
Le désir
La colère
Le désir est un attachement, comme une chaine qui nous emprisonne à quelque chose.
La vérité = la réalité
Re: Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 10 juil.16, 21:48Les désirs terrestres sont l'illumination :
Bonno Soku Bodai - Les bonno (troubles) impliquent l'Éveil
Le bouddhisme enseigne également un corollaire du principe du Poison changé en élixir : bonno soku bodai. Bonno signifie "afflictions" ou "défilements", "troubles" et également "désirs égocentriques de l'ignorance". Soku n'a pas de véritable équivalent, signifiant "s'identifie à" ou, dans ce contexte, "implique". Bodai signifie la bodhéité. Ainsi, bonno soku bodai signifie que les désirs égocentriques, qui affligent notre vie et créent tant de souffrances, impliquent l'Eveil et sont par eux-mêmes la bodhéité.
A première vue, cela paraît non seulement absurde mais dangereux. Et de fait, ce principe a engendré, à travers les âges, un lot considérable de mésinterprétations et de dommages. Beaucoup de personnes ont abusé de la traduction fallacieuse "les désirs sont en eux-mêmes l'Eveil" pour justifier leur égotisme et les pulsions hédonistes, prétextant que c'était une "activité d'Eveil".
Néanmoins, l'affirmation que les afflictions et les détresses impliquent l'Éveil est fondée sur le principe de la transformation du poison en élixir ainsi que sur le principe de la non-dualité, qui sont des enseignements fondamentaux du Sutra du Lotus. Lorsque ce corollaire est compris correctement, il nous indique une attitude saine et efficace dans notre relation avec nos émotions et nos besoins.
Avant d'analyser la nature non-duelle des bonno (désirs/détresses) et de la bodhéité, il faut bien préciser ce que nous entendons par ces termes. Il faut également comprendre de quelle manière cette relation est décrite dans la grande majorité des textes bouddhiques.
Les bonno sont ces caractéristiques ou ces traits personnels qui nous maintiennent dans un état d'agitation, d'anxiété ou de frustration, et nous empêchent d'atteindre la bodhéité. Nous appelons troubles les trois poisons - l'avidité, la colère et l'ignorance. On peut leur ajouter l'orgueil, les vues erronées et le doute.
L’orgueil est le fait de se considérer comme supérieur en capacités ou en savoir et une vision déformée d’un soi nombril du monde. Ce genre d’attitude erronée conduit à s’accrocher à des concepts d’existence et de non-existence, par exemple, ou à des notions que l’on ne peut pas prouver, comme Dieu, âme, etc.
Les gens s'attachent à ces croyances métaphysiques dans le vain espoir d'échapper à l'insécurité. Cette erreur est également propre à ceux qui nient la production conditionnée et la loi de causalité car cela permet de ne pas prendre en main sa propre vie et de ne pas regarder en face la vraie nature de la réalité.
En ce qui concerne le doute, un questionnement honnête et l’esprit de recherche n’est nullement un bonno. Mais ce doute peut conduire à la détresse par l’indécision, l’hésitation et une absence de confiance en soi.
D’après le bouddhisme, la misère des désirs dévorants, la paranoïa de la colère, la confusion de l’ignorance, la négativité engendrée par l’orgueil, les vues erronées et le doute sont des facteurs qui nous empêchent de nous sentir totalement à l’aise, heureux, sereins et confiants. C’est à cause d’eux que nous ne pouvons pas voir les choses sous leur véritable éclairage.
Les premiers enseignements bouddhiques présentaient la bodhéité comme un équivalent du nirvana. Nirvana signifie extinction des flammes des désirs-bonno. En d'autres termes, la bodhéité était vue comme un état où tous les troubles et le sentiment d'un moi qu'ils engendrent étaient entièrement détruits. C'est avec cette idée que les premiers adeptes se sont concentrés sur la négation des désirs-bonno et ont cherché à maintenir le pratiquant dans un état de conscience dépassionné par la méditation.
Parallèlement, on reconnaissait que les désirs-bonno pouvaient également avoir des côtés positifs qui n'avaient pas été développés. Par exemple, ceux qui étaient pleins de désirs dévorants et d'attachements étaient également capables d'un étonnant dévouement à l'égard des trois trésors. Ceux qui étaient particulièrement critiques et hostiles aux autres avaient également la capacité d'une analyse pénétrante et pouvaient distinguer le vrai du faux. Ceux dont l'esprit était facilement dispersé dans d'interminables spéculations sont aussi reconnus pour leur ouverture d'esprit et leur curiosité. Ayant admis que des désirs ignorés pouvaient être canalisés et développés en qualités positives, ces premiers bouddhistes ont mis au point différentes méditations qui misaient sur la potentialité positive des désirs, et les encourageaient. Ils les associaient à d'autres formes de méditation afin de contrebalancer les aspects négatifs des désirs. Ainsi, une personne trop critique à l'égard des autres devait méditer régulièrement sur la bonté. Cette même personne pouvait également méditer sur différents éléments du corps afin d'exercer ses capacités d'analyse critique (note) .
Il faut également ne pas oublier que les désirs-bonno sont justement ce qui nous motive à pratiquer le bouddhisme. Si nos vies étaient parfaites et que nous n'éprouvions ni détresse ni frustration, nous n'aurions pas à chercher la véritable nature de l'existence ni à développer la sagesse et la compassion de la bodhéité. Dans un certain sens, nos détresses et nos désirs inconscients manifestent notre aspiration à un mode de vie meilleur. Les troubles sont le symptôme d'un besoin profond de trouver un sens à la vie, la sécurité et le bonheur authentique. Une personne en proie aux désirs venus de l'inconscient les renforce malgré elle dans son effort mal orienté pour les satisfaire. La tendance habituelle de rechercher la satisfaction durable de son ego dans des objets matériels, ou même spirituels, s'accroît à chaque nouvelle tentative. Et pourtant, il n'y a rien, sauf dans le bouddhisme, qui soit à même de procurer un bonheur tel qu'il comble nos désirs inconscients. C'est dans ce sens que les désirs sont des agents actifs de la bodhéité : ils nous poussent à chercher, même sans le savoir, notre état de bouddha. On pourrait même dire : "Ce que nous cherchons est précisément ce qui nous pousse à chercher."
Finalement, les désirs-bonno sont eux-mêmes des objets d'Éveil. La bodhéité n'est pas quelque chose qui existe dans un vacuum, un néant mystique. La bodhéité est le fait de s'éveiller à la véritable nature de la réalité ; c'est le jaillissement de ce qui est profondément enfoui. Lors de l'Éveil, les troubles ne sont pas simplement rejetés ou oubliés. Ils sont perçus comme une partie intégrante de la nature dynamique et interdépendante de notre vie. Celui qui est Éveillé à la véritable nature de ces troubles n'est plus en leur pouvoir et peut les voir dans leur pureté, celle de la nature dynamique et interdépendante de tout ce qui est. Avidité, colère, ignorance, orgueil, vues erronées et doutes sont transformés, par une perception éclairée, en leurs équivalents positifs, tout comme les blocs de glace se muent en eau sous la chaleur du soleil. Dans la bodhéité, l'avidité devient dévotion, la colère, une saine critique, l'ignorance, un esprit d'ouverture à la vérité ; l'orgueil devient confiance en soi, les vues erronées se transforment en raisonnement scrupuleux et le doute en examen prudent. On devient aussi capable d'utiliser les connaissances acquises dans notre vie intérieure pour comprendre et aider les autres, et partager leurs troubles.
La meilleure façon de faire face aux troubles est simplement de leur accorder notre attention à la lumière du Dharma merveilleux. C'est en cela que la récitation de Namu Myoho Renge Kyo peut nous aider à changer le poison des troubles en qualités de bodhéité. Par daimoku nous développons notre capacité d'attention et d'équilibre, ce qui nous permet de repérer et de réorienter nos désirs, au lieu de nous y engluer et nous laisser emporter dans leur tourmente. Namu Myoho Renge Kyo peut nous aider à réfléchir avant d'agir et même à reconnaître les pensées et les sentiments négatifs pour ce qu'ils sont, si bien que nous ne nous identifions plus à ces pensées et à ces sentiments, et prenons ainsi le contrôle de nos vies. Par ailleurs, le principe de Namu Myoho Renge Kyo ne condamne pas ces désirs, pas plus qu'il les nie : il nous fournit l'occasion et la force de faire sur eux un certain travail et de révéler leur aspect positif.
Bonno Soku Bodai - Les bonno (troubles) impliquent l'Éveil
Le bouddhisme enseigne également un corollaire du principe du Poison changé en élixir : bonno soku bodai. Bonno signifie "afflictions" ou "défilements", "troubles" et également "désirs égocentriques de l'ignorance". Soku n'a pas de véritable équivalent, signifiant "s'identifie à" ou, dans ce contexte, "implique". Bodai signifie la bodhéité. Ainsi, bonno soku bodai signifie que les désirs égocentriques, qui affligent notre vie et créent tant de souffrances, impliquent l'Eveil et sont par eux-mêmes la bodhéité.
A première vue, cela paraît non seulement absurde mais dangereux. Et de fait, ce principe a engendré, à travers les âges, un lot considérable de mésinterprétations et de dommages. Beaucoup de personnes ont abusé de la traduction fallacieuse "les désirs sont en eux-mêmes l'Eveil" pour justifier leur égotisme et les pulsions hédonistes, prétextant que c'était une "activité d'Eveil".
Néanmoins, l'affirmation que les afflictions et les détresses impliquent l'Éveil est fondée sur le principe de la transformation du poison en élixir ainsi que sur le principe de la non-dualité, qui sont des enseignements fondamentaux du Sutra du Lotus. Lorsque ce corollaire est compris correctement, il nous indique une attitude saine et efficace dans notre relation avec nos émotions et nos besoins.
Avant d'analyser la nature non-duelle des bonno (désirs/détresses) et de la bodhéité, il faut bien préciser ce que nous entendons par ces termes. Il faut également comprendre de quelle manière cette relation est décrite dans la grande majorité des textes bouddhiques.
Les bonno sont ces caractéristiques ou ces traits personnels qui nous maintiennent dans un état d'agitation, d'anxiété ou de frustration, et nous empêchent d'atteindre la bodhéité. Nous appelons troubles les trois poisons - l'avidité, la colère et l'ignorance. On peut leur ajouter l'orgueil, les vues erronées et le doute.
L’orgueil est le fait de se considérer comme supérieur en capacités ou en savoir et une vision déformée d’un soi nombril du monde. Ce genre d’attitude erronée conduit à s’accrocher à des concepts d’existence et de non-existence, par exemple, ou à des notions que l’on ne peut pas prouver, comme Dieu, âme, etc.
Les gens s'attachent à ces croyances métaphysiques dans le vain espoir d'échapper à l'insécurité. Cette erreur est également propre à ceux qui nient la production conditionnée et la loi de causalité car cela permet de ne pas prendre en main sa propre vie et de ne pas regarder en face la vraie nature de la réalité.
En ce qui concerne le doute, un questionnement honnête et l’esprit de recherche n’est nullement un bonno. Mais ce doute peut conduire à la détresse par l’indécision, l’hésitation et une absence de confiance en soi.
D’après le bouddhisme, la misère des désirs dévorants, la paranoïa de la colère, la confusion de l’ignorance, la négativité engendrée par l’orgueil, les vues erronées et le doute sont des facteurs qui nous empêchent de nous sentir totalement à l’aise, heureux, sereins et confiants. C’est à cause d’eux que nous ne pouvons pas voir les choses sous leur véritable éclairage.
Les premiers enseignements bouddhiques présentaient la bodhéité comme un équivalent du nirvana. Nirvana signifie extinction des flammes des désirs-bonno. En d'autres termes, la bodhéité était vue comme un état où tous les troubles et le sentiment d'un moi qu'ils engendrent étaient entièrement détruits. C'est avec cette idée que les premiers adeptes se sont concentrés sur la négation des désirs-bonno et ont cherché à maintenir le pratiquant dans un état de conscience dépassionné par la méditation.
Parallèlement, on reconnaissait que les désirs-bonno pouvaient également avoir des côtés positifs qui n'avaient pas été développés. Par exemple, ceux qui étaient pleins de désirs dévorants et d'attachements étaient également capables d'un étonnant dévouement à l'égard des trois trésors. Ceux qui étaient particulièrement critiques et hostiles aux autres avaient également la capacité d'une analyse pénétrante et pouvaient distinguer le vrai du faux. Ceux dont l'esprit était facilement dispersé dans d'interminables spéculations sont aussi reconnus pour leur ouverture d'esprit et leur curiosité. Ayant admis que des désirs ignorés pouvaient être canalisés et développés en qualités positives, ces premiers bouddhistes ont mis au point différentes méditations qui misaient sur la potentialité positive des désirs, et les encourageaient. Ils les associaient à d'autres formes de méditation afin de contrebalancer les aspects négatifs des désirs. Ainsi, une personne trop critique à l'égard des autres devait méditer régulièrement sur la bonté. Cette même personne pouvait également méditer sur différents éléments du corps afin d'exercer ses capacités d'analyse critique (note) .
Il faut également ne pas oublier que les désirs-bonno sont justement ce qui nous motive à pratiquer le bouddhisme. Si nos vies étaient parfaites et que nous n'éprouvions ni détresse ni frustration, nous n'aurions pas à chercher la véritable nature de l'existence ni à développer la sagesse et la compassion de la bodhéité. Dans un certain sens, nos détresses et nos désirs inconscients manifestent notre aspiration à un mode de vie meilleur. Les troubles sont le symptôme d'un besoin profond de trouver un sens à la vie, la sécurité et le bonheur authentique. Une personne en proie aux désirs venus de l'inconscient les renforce malgré elle dans son effort mal orienté pour les satisfaire. La tendance habituelle de rechercher la satisfaction durable de son ego dans des objets matériels, ou même spirituels, s'accroît à chaque nouvelle tentative. Et pourtant, il n'y a rien, sauf dans le bouddhisme, qui soit à même de procurer un bonheur tel qu'il comble nos désirs inconscients. C'est dans ce sens que les désirs sont des agents actifs de la bodhéité : ils nous poussent à chercher, même sans le savoir, notre état de bouddha. On pourrait même dire : "Ce que nous cherchons est précisément ce qui nous pousse à chercher."
Finalement, les désirs-bonno sont eux-mêmes des objets d'Éveil. La bodhéité n'est pas quelque chose qui existe dans un vacuum, un néant mystique. La bodhéité est le fait de s'éveiller à la véritable nature de la réalité ; c'est le jaillissement de ce qui est profondément enfoui. Lors de l'Éveil, les troubles ne sont pas simplement rejetés ou oubliés. Ils sont perçus comme une partie intégrante de la nature dynamique et interdépendante de notre vie. Celui qui est Éveillé à la véritable nature de ces troubles n'est plus en leur pouvoir et peut les voir dans leur pureté, celle de la nature dynamique et interdépendante de tout ce qui est. Avidité, colère, ignorance, orgueil, vues erronées et doutes sont transformés, par une perception éclairée, en leurs équivalents positifs, tout comme les blocs de glace se muent en eau sous la chaleur du soleil. Dans la bodhéité, l'avidité devient dévotion, la colère, une saine critique, l'ignorance, un esprit d'ouverture à la vérité ; l'orgueil devient confiance en soi, les vues erronées se transforment en raisonnement scrupuleux et le doute en examen prudent. On devient aussi capable d'utiliser les connaissances acquises dans notre vie intérieure pour comprendre et aider les autres, et partager leurs troubles.
La meilleure façon de faire face aux troubles est simplement de leur accorder notre attention à la lumière du Dharma merveilleux. C'est en cela que la récitation de Namu Myoho Renge Kyo peut nous aider à changer le poison des troubles en qualités de bodhéité. Par daimoku nous développons notre capacité d'attention et d'équilibre, ce qui nous permet de repérer et de réorienter nos désirs, au lieu de nous y engluer et nous laisser emporter dans leur tourmente. Namu Myoho Renge Kyo peut nous aider à réfléchir avant d'agir et même à reconnaître les pensées et les sentiments négatifs pour ce qu'ils sont, si bien que nous ne nous identifions plus à ces pensées et à ces sentiments, et prenons ainsi le contrôle de nos vies. Par ailleurs, le principe de Namu Myoho Renge Kyo ne condamne pas ces désirs, pas plus qu'il les nie : il nous fournit l'occasion et la force de faire sur eux un certain travail et de révéler leur aspect positif.
"Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."
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Re: Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 10 juil.16, 22:01Et la colère ? et l'ignorance ? ça éveil pas aussi ?
Certes non, mais c'est une expérience afin de savoir ce qu'est la colère et ce qu'est l'ignorance, afin de voir les effets sur nous.
Un Bouddhiste n'étudie pas le désir, car il sait déjà parfaitement ce qu'est le désir :
Le désir c'est ce qui attire, ce qui enchaine, ce qui emprisonne par les sensations.
Quand le désir survient, on l'observe, et comme tout est éphémère, on le voit disparaitre quand c'est fini.
La cause de la souffrance c'est le désir, la soif de vivre selon le Bouddha.
---
Et donc, on doit le considérer comme un poison, une drogue qui conduit en enfer.
Comment s'en défaire ?
- Et bien comme pour la drogue, il faut s'en détacher progressivement, sans pour autant tomber dans le désir inverse qui est l'acétisme, les performances de privation.
Certes non, mais c'est une expérience afin de savoir ce qu'est la colère et ce qu'est l'ignorance, afin de voir les effets sur nous.
Un Bouddhiste n'étudie pas le désir, car il sait déjà parfaitement ce qu'est le désir :
Le désir c'est ce qui attire, ce qui enchaine, ce qui emprisonne par les sensations.
Quand le désir survient, on l'observe, et comme tout est éphémère, on le voit disparaitre quand c'est fini.
La cause de la souffrance c'est le désir, la soif de vivre selon le Bouddha.
---
Et donc, on doit le considérer comme un poison, une drogue qui conduit en enfer.
Comment s'en défaire ?
- Et bien comme pour la drogue, il faut s'en détacher progressivement, sans pour autant tomber dans le désir inverse qui est l'acétisme, les performances de privation.
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Re: Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 26 sept.16, 18:14Je n'ai pas compris la différence entre le theravada et le mahayana.
Dans le théravada il faut élliminer les désirs alors que dans le mahayana les désirs sont aussi peut être positifs?
Dans le théravada il faut élliminer les désirs alors que dans le mahayana les désirs sont aussi peut être positifs?
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Re: Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 26 sept.16, 22:14Tu es Bouddhiste et tu te poses ces questions ?
Les 3 poisons sont :
- L'ignorance
- Le désir
- La colère
Ce sont des poisons dans le sens drogue, car on ne les contrôle pas et si on en a pas on est en manque, il faut les gérer par la méditation afin de ne pas se laisser emporter par eux.
C'est de la gestion de drogue naturelle.
Les 3 poisons sont :
- L'ignorance
- Le désir
- La colère
Ce sont des poisons dans le sens drogue, car on ne les contrôle pas et si on en a pas on est en manque, il faut les gérer par la méditation afin de ne pas se laisser emporter par eux.
C'est de la gestion de drogue naturelle.
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Re: Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 27 sept.16, 06:29Je sais ce que sont les trois poisons etc
mais je me demande quelles sont les subtilités entre les traditions.
il n"y a pas de honte à se poser ce genre de questions.
On peut très bien être bouddhiste et ne pas tout connaître.
Je demande quelles sont les différences sur des notions tel que le désir.
mais je me demande quelles sont les subtilités entre les traditions.
il n"y a pas de honte à se poser ce genre de questions.
On peut très bien être bouddhiste et ne pas tout connaître.
Je demande quelles sont les différences sur des notions tel que le désir.
Modifié en dernier par Nepturion le 01 oct.16, 21:16, modifié 1 fois.
Re: Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 27 sept.16, 06:49et bien il me semble que dans le bouddhisme ancien, l'accent est plutot mis sur l'extinction du désir dans tous ses aspects. Pour employer une image, c'est un peu comme une plante qu'on arrête d'arroser afin qu'elle se désèche.
Dans le mahayana, on dit que les désirs sont directement et indirectement l'énergie qui nous emmènent a pratiquer.
Directement, car les souffrances qu'ils causent poussent a entreprendre ce chemin et indirectement car cette même
énergie qui nous fait désirer, peut etre orientée/transformée en désir d éveil ou de développement de la compassion,
recherche de la sagesse, etc. Bonno soku bodai.
Cette tendance s'est affirmée par le suite dans le vajrayana ou les différentes afflictions ont leur pendant en qualité.
Pour employer de nouveau une métaphore, c'est davantage comme une greffe sur une racine a l'énergie puissante, qu'une tentative d'éradication de la racine.
cf le lien wikipedia sur aizen myoo sur le fil divinités irrités.
Dans le mahayana, on dit que les désirs sont directement et indirectement l'énergie qui nous emmènent a pratiquer.
Directement, car les souffrances qu'ils causent poussent a entreprendre ce chemin et indirectement car cette même
énergie qui nous fait désirer, peut etre orientée/transformée en désir d éveil ou de développement de la compassion,
recherche de la sagesse, etc. Bonno soku bodai.
Cette tendance s'est affirmée par le suite dans le vajrayana ou les différentes afflictions ont leur pendant en qualité.
Pour employer de nouveau une métaphore, c'est davantage comme une greffe sur une racine a l'énergie puissante, qu'une tentative d'éradication de la racine.
cf le lien wikipedia sur aizen myoo sur le fil divinités irrités.
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Re: Le désir dans le bouddhisme
Ecrit le 28 sept.16, 02:09Désirer ne pas désirer est aussi un désir , ne l'oublions pas .
Bouddha propose le principe de la voie médiane .
Je ne pense pas que dans le bouddhisme il soit question de tuer le désir , c'est une mauvaise compréhension , mais laisser une place non excessive au désir , dans un juste équilibre de façon à ce qu'il ne nous empoisonne pas .C'est plutôt de la passion dont le bouddhisme se méfie .
En quelques sortes sur la notion de désir le bouddhisme ressemblerait plutôt à de l'épicurisme .
Bouddha a lui même essayé de s'infliger des privations excessives avant son éveil , il ne mangeait plus , ne buvait plus etc ... et il a compris que c'était une fausse route .
Toute prescription d'un médicament nécessite un bon dosage .
Là tu nous parles de mort komyo , pas d'équilibre dans la vie à conseiller , si ça fait mourir la plante ça fait mourir aussi l'être humain .
Bouddha propose le principe de la voie médiane .
Je ne pense pas que dans le bouddhisme il soit question de tuer le désir , c'est une mauvaise compréhension , mais laisser une place non excessive au désir , dans un juste équilibre de façon à ce qu'il ne nous empoisonne pas .C'est plutôt de la passion dont le bouddhisme se méfie .
En quelques sortes sur la notion de désir le bouddhisme ressemblerait plutôt à de l'épicurisme .
Bouddha a lui même essayé de s'infliger des privations excessives avant son éveil , il ne mangeait plus , ne buvait plus etc ... et il a compris que c'était une fausse route .
Toute prescription d'un médicament nécessite un bon dosage .
POur qu'une plante se porte bien , il lui faut un dosage d'eau ni trop élevé ni trop faible ( voie médiane ) .komyo a dit :et bien il me semble que dans le bouddhisme ancien, l'accent est plutot mis sur l'extinction du désir dans tous ses aspects. Pour employer une image, c'est un peu comme une plante qu'on arrête d'arroser afin qu'elle se désèche.
Là tu nous parles de mort komyo , pas d'équilibre dans la vie à conseiller , si ça fait mourir la plante ça fait mourir aussi l'être humain .
Il serait paradoxal que les différentes traditions ne prennent pas en compte l'expérience de l'illumination du bouddha sous l'arbre de l'éveil qui lui a permis de prendre conscience du principe de la voie médiane . Bouddha juste avant cette expérience s'était privé de tout désir et ne mangeait plus , ne buvait plus .... Bouddha a remis en question la privation , pour la recadrer dans un juste équilibre .Nepturion a dit : Je sais ce que sont les trois poisons etc
mais je me demande quelles sont les subtilités entre les traditions.
il n"y a pas de honte à se poser ce genre de questions.
On peut très bien être bouddhiste et ne pas tout connaître.
Je demande quelles sont les différences sur notion tel que le désir.
Une religion qui serait une religion de vérité chercherait la vérité sur la vie en se plaçant directement au coeur de la vie , et ne chercherait pas à en fabriquer une par la foi artificiellement .
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