Ramadan, Yom Kippour, carême : d'où vient la tradition du jeûne dans les religions ?
Judaïsme, christianisme et islam ont en commun d'avoir mis les interdits alimentaires au centre de la vie religieuse. Alors que le ramadan a officiellement débuté en France lundi 6 juin, retour sur ces jeûnes traditionnels
Moïse, Jésus, Mahomet : les trois ont jeûné dans le désert. Yom Kippour, carême, ramadan : trois manières d’observer le jeûne. Nées au Moyen-Orient, dans des paysages de sable et de soleil, les trois grandes religions monothéistes ont inscrit cette pratique dans leur calendrier. La durée varie, les modalités ont évolué au fil des siècles, mais pour toutes, le temps de la diète est l’occasion de se recentrer sur le spirituel, de décupler la puissance de la prière, de s’ouvrir au partage. Une autre façon d’être au monde. Le ramadan correspond au neuvième mois du calendrier lunaire, durant lequel l’archange Gabriel a révélé le Coran à Mahomet, selon l’islam. Le jour exact de son commencement n’est décidé qu’à la toute fin du mois précédent le jeûne — le mois de Chaabane — et s’achève le premier jour de Chawwal, lors des fêtes de "rupture du jeûne", l’Aïd el-Fitr. Ainsi, cette année, le Conseil français du culte musulman (CFCM) s'est réuni le 17 juin 2015 à 18 h pour annoncer la date précise : le croissant de lune étant déjà visible, le ramadan a commencé dès le lendemain, le jeudi 18 juin 2015 donc.
Le ramadan, quatrième "pilier de l’islam"
Selon la tradition, Mahomet l’aurait institué en l’an II de l’Hégire (623 dans le calendrier chrétien) mais il ne l’a pas inventé, comme en témoigne la sourate II du Coran : "Ô vous qui croyez ! Le jeûne vous est prescrit comme il a été prescrit aux générations qui vous ont précédées. Ainsi atteindrez-vous la piété." Quatrième des cinq piliers de l’islam, il est obligatoire et correspond pour les croyants à une période de rupture, de dépouillement, de partage : chacun doit s’abstenir de boire, de manger, de fumer et d’avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil. Seuls les malades, les femmes enceintes ou les voyageurs peuvent s’y soustraire mais ils devront "compenser" par d’autres journées d’abstinence au cours de l’année ou par des aumônes. Le reste de l’année, l’interdit alimentaire porte principalement sur la viande de porc, le cochon étant considéré comme un animal impur — comme c’est également le cas dans le judaïsme —, sans que les historiens sachent en expliciter clairement les raisons.
Chez les juifs, expier et obtenir le pardon de Yahvé
Reprise par Mahomet, cette pratique était donc déjà profondément enracinée dans la tradition judéo-chrétienne, en témoignent les nombreuses références dans l’Ancien Testament. À plusieurs reprises, le peuple juif jeûne pour mettre fin à une calamité, expier ses fautes ou solliciter le pardon de Yahvé. Si la religion des Hébreux s’est construite en opposition à la dimension magique des croyances mésopotamiennes, elle en a repris certains principes, notamment les restrictions alimentaires. Aujourd'hui, pour les juifs, le principal jour de jeûne est Yom Kippour, temps de la repentance, du pardon et de la réconciliation. "Car en ce jour on fera l’expiation pour vous, afin de vous purifier de tous vos péchés devant l’Éternel", dit le Lévitique, un des cinq livres de la Torah. Le compte à rebours débute au Nouvel An juif, Rosh Hashanah, qui tombe en septembre ou octobre, selon les années. Les fidèles observent dix jours de repentir et le dixième jour — Yom Kippour donc —, ils se privent de boire, de manger, de travailler, de prendre un bain ou d’avoir des rapports sexuels du crépuscule du soir précédent jusqu’au crépuscule du soir suivant. D’autres gestes encore sont interdits comme utiliser de la pommade ou porter des chaussures en cuir. "C’est un rituel de retour sur soi en début d’année, une remise en état de pureté. Le peuple juif examine les péchés commis et procède à un examen de conscience, qui culmine à Yom Kippour, pour ressortir entièrement pur, explique Nicole Belayche, historienne des religions, directrice d’études à l’EPHE (École pratique des hautes études, Paris). La tradition juive étant riche d’une infinité de commentaires, certains mettent en relation cette purification avec celle faite sur le mont Sinaï où Moïse reçut les tables de la Loi." Il existe six autres jours de jeûnes, moins suivis, mais tous liés à l’histoire du peuple juif comme celui qui commémore les deux destructions du Temple de Jérusalem, appelé Ticha Béav.
Le carême, un temps de prière sans ostentation
Comme l’islam, le christianisme s’est inspiré du jeûne juif, à commencer par Jésus. Juste après son baptême, celui-ci se retire dans le désert et jeûne pendant 40 jours, une durée qui fait écho à celle observée par Moïse qui ne but ni ne mangea pendant 40 jours et 40 nuits sur le mont Sinaï. Cet épisode de l’Évangile est connu sous le nom de la "tentation du Christ", car le diable en profita pour l’éprouver à plusieurs reprises. Les disciples, en revanche, ne jeûnaient pas. Quand les juifs lui demandèrent pourquoi, Jésus répondit : "Les compagnons de l’époux peuvent-ils mener le deuil tant que l’époux est avec eux ? Mais viendront des jours où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront."
Le jeûne, aussi pour protester contre les violences
Les premiers chrétiens respectaient une diète les mercredis et vendredis ainsi qu’une semaine avant Pâques. Au IVe siècle, ils étendirent cette période à 40 jours avant Pâques, en référence au jeûne du Christ. C’est le carême, temps de prière, de partage et d’abstinence auquel les fidèles sont censés se livrer sans ostentation, de même que l’aumône et la prière sont à observer en secret. La pratique s’est allégée au fil du temps. L'Église catholique dicte aujourd’hui un jeûne le mercredi des cendres et le vendredi saint (jour de la crucifixion). Par extension, tous les vendredis, on "mange maigre", c’est-à-dire sans viande, d’où le choix du poisson. Lors de la fête de Pâques (résurrection de Jésus), qui clôt cette période, il est de tradition de manger l’agneau pascal, également symbole pour les juifs lorsqu’ils célèbrent Pessah. Si le jeûne traverse les siècles, il peut prendre aujourd’hui une connotation plus politique. Ainsi, après les attentats de janvier à Paris, un prêtre, un rabbin et un musulman, rejoints par un moine bouddhiste, ont appelé à un jeûne interreligieux pour protester contre la violence. Des milliers de personnes ont aussitôt répondu à l’appel.
Ramadan, Yom Kippour, carême : d'où vient la tradition du je
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L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
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Ecrit le 06 juin16, 10:42Aime ton prochain comme toi-même
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Re: Ramadan, Yom Kippour, carême : d'où vient la tradition d
Ecrit le 16 juil.16, 03:57Le Ramadan n'est pas un jeûne : se priver le jour pour s'empiffrer le soir n'est pas jeûner.
Re: Ramadan, Yom Kippour, carême : d'où vient la tradition d
Ecrit le 16 juil.16, 04:05PBSL au départ pratiquait le même jeûne que les juifs dans l'espérance d'amener les juifs à embrasser l'islam, la direction de la prière était aussi Jérusalem mais quand il a vu qu'il ne réussira pas à les convaincre, il a changé et a choisi le mois de ramadan pour le jeûne au lieu de Kippour.
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Re: Ramadan, Yom Kippour, carême : d'où vient la tradition d
Ecrit le 21 juil.16, 05:11J'ignore tout de l'origine du jeûne. Je fais le constat que c'est le sacrifice physique le plus léger accessible à tout le monde, grands ou petits, riches ou pauvres, sans risque grave et sans séquelles. Manger est certes un besoin mais aussi un plaisir. Jeûner est donc la privation d'un plaisir: une peine.
Les religions aiment que les croyants souffrent, punis d'avoir péché. Le jeûne est la peine légère, quasi symbolique, applicable à la totalité des croyants.
L'abstinence sexuelle serait aussi une peine légère applicable à tous...mais moins douloureuse que le jeûne
Les religions aiment que les croyants souffrent, punis d'avoir péché. Le jeûne est la peine légère, quasi symbolique, applicable à la totalité des croyants.
L'abstinence sexuelle serait aussi une peine légère applicable à tous...mais moins douloureuse que le jeûne
Re: Ramadan, Yom Kippour, carême : d'où vient la tradition d
Ecrit le 21 juil.16, 05:16ouai bof comme dit SGG tu te prive le jour et tu rattrapes la nuit .Boemboy a écrit :J'ignore tout de l'origine du jeûne. Je fais le constat que c'est le sacrifice physique le plus léger accessible à tout le monde, grands ou petits, riches ou pauvres, sans risque grave et sans séquelles. Manger est certes un besoin mais aussi un plaisir. Jeûner est donc la privation d'un plaisir: une peine.
Les religions aiment que les croyants souffrent, punis d'avoir péché. Le jeûne est la peine légère, quasi symbolique, applicable à la totalité des croyants.
L'abstinence sexuelle serait aussi une peine légère applicable à tous...mais moins douloureuse que le jeûne
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