L'islamiste Farouk Ben Abbes, le boulet des autorités françaises
L'islamiste de Toulouse, proche des frères Clain, est cité dans un grand nombre de dossiers terroristes mais n'a jamais été condamné. Considéré comme dangereux, il a été au coeur de plusieurs cafouillages ou ratés avec les autorités, comme l'illustre son surplus d'indemnisation.
Que faire du cas Farouk Ben Abbes, hautement gênant pour les autorités? Malgré son jeune âge -30 ans-, ce Belgo-Tunisien assigné à résidence à Toulouse apparaît comme l'une des figures les plus connues de l'islamisme radical. Régulièrement cité dans des procédures liées au terrorisme, ce proche des frères Clain, les "voix" des attentats de Paris, n'a néanmoins jamais été condamné par la justice, faute de preuves. Et les imbroglios autour de son dossier se multiplient.
1. Une indemnisation judiciaire trop favorable
Dernière illustration en date, comme l'a révélé jeudi Le Parisien: Farouk Ben Abbes a perçu en mars 21 950 euros de l'Etat alors qu'il ne devait en toucher que 6000. Pour comprendre cette erreur rocambolesque, reconnue par le ministère de la Justice dans un communiqué, il faut remonter bien des années en arrière.
Sur la base de renseignements fournis par les autorités égyptiennes, il est soupçonné en 2009 de projeter un attentat contre le Bataclan. Il est alors arrêté en France à son retour d'un séjour dans la bande de Gaza, où il aurait côtoyé des groupes djihadistes. La justice ouvre une enquête et l'islamiste est mis en examen et placé en détention provisoire. Après trois ans d'enquête, le juge prononce un non-lieu et lève les charges à son encontre dans ce dossier. "Malgré de multiples demandes auprès des autorités égyptiennes, il n'a jamais été possible d'étayer l'information. Il n'y a jamais eu d'éléments concrétisant le projet", expliquait une source proche de l'enquête à L'Express.
Lavé de tout soupçon, Ben Abbes réclame en 2013 un dédommagement pour son passage en prison, une procédure classique. Une première décision judiciaire lui accorde près de 20 000 euros pour préjudice matériel et préjudice moral. La Chancellerie dépose un recours et une nouvelle décision ne retient que le préjudice moral. Pour une raison encore inconnue, l'Etat lui verse la somme de la première décision augmentée des pénalités de retard, une erreur que ne signale pas l'islamiste. Une enquête visant à déterminer les causes de cette confusion est en cours.
2. Une assignation à résidence à Toulouse contestée
Dans le cadre de l'état d'urgence décrété après les tueries du 13 novembre, le ministère de l'Intérieur assigne Farouk Ben Abbes à résidence, considérant qu'il représente une menace à l'ordre public. L'homme vit à Toulouse, "par amour" dit-il. Il s'est marié à une femme inscrite à la faculté du Mirail, raconte La Dépêche. Mais dans le contexte, le choix d'un tel lieu pour son assignation choque l'avocate Samia Maktouf, qui représente des victimes des attentats de Toulouse, de janvier et de novembre de Paris.
Dans une lettre adressée à Bernard Cazeneuve le 18 décembre, que L'Express a consultée, elle exhorte le ministre à déplacer l'islamiste "loin" de Toulouse. "[La commune] est le fief de terroristes et de djihadistes depuis bien avant mars 2012. C'est d'ailleurs là que résident des personnes qui sont impliquées de près ou de loin dans les attentats terroristes, notamment les protagonistes de la filière d'Artigat. Il y a donc un risque de connivence et de collusion entre monsieur Ben Abbes et d'autres terroristes", écrit maître Maktouf, soulignant que les frères Clain sont aussi originaires de la région.
Ce n'est que bien des mois plus tard que le ministère de l'Intérieur décide d'exfiltrer l'islamiste à l'occasion de l'ouverture de l'Euro de football en juin. D'autant que des matchs y sont organisés. Par précaution, il est déplacé dans un hôtel d'un petit village de l'Aube appelé Brienne-le-Château. La mesure est censée durer jusqu'à la fin de l'état d'urgence. Mais l'attentat de Nice entraîne une nouvelle prolongation du régime et, selon La Dépêche, Ben Abbes fait son retour dans la ville rose le 8 août.
3. Une expulsion vers la Tunisie ratée
Un incroyable cafouillage judiciaire se produit en juin alors que Ben Abbes séjourne à Brienne-le-Château. Le députe-maire Les Républicains de la commune, Nicolas Dhuicq, ne voit pas d'un bon oeil ce nouvel administré et regrette d'avoir été mis devant le fait accompli. Comme le raconte L'Est Eclair, l'élu adresse une lettre place Beauvau dans laquelle il fait part de son indignation et souligne que sa ville dispose de sites sensibles, tels un dépôt de munitions et un centre de stockage de déchets radioactifs. Il explique encore que sa population est effrayée.
Coïncidence ou pas, Ben Abbes se voit notifier une procédure d'expulsion. Le 22 juillet, des gendarmes lourdement armés viennent le chercher à son hôtel et l'emmène à Roissy. Il est placé dans un avion à destination de la Tunisie. Selon Le Parisien, l'ordre vient directement du cabinet de Bernard Cazeneuve, qui estime à ce moment-là que l'islamiste est susceptible "de fomenter à tout moment une action terroriste" ou "d'apporter un soutien logistique" à un tel projet.
Alors que l'appareil est déjà en bout de piste et s'apprête à décoller, Ben Abbes est débarqué manu militari. Le porte-parole de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, explique à l'AFP que l'islamiste est en réalité inexpulsable puisqu'il est toujours sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter dans le territoire dans le cadre d'un dossier de propagande terroriste qui n'a rien à voir avec celui du Bataclan. Pourquoi l'Intérieur ignorait cette information? Impossible de le dire. Mais auprès de L'Est Eclair, l'avocat de Ben Abbes évoque "une grosse bévue qui a été évitée au dernier moment". "Cette situation illustre les risques d'un emballement sécuritaire", regrette alors le conseil.
L'Express
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Ecrit le 19 août16, 17:13L'Angleterre est un cloaque. L'Angleterre est le vivier fertile des fondamentalistes musulmans. Son raisonnement social est de permettre a toutes les religions de prêcher ouvertement. Mais cela est déraisonnable puisque aucune des autres religions ne prêchent la violence apocalyptique. Pourtant, l'Angleterre le permet...-Wole Soyinka
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