Mais quelle conclusion tirée de tout ce remue ménage, de ces sursauts sporadiques de vertu versus vivre et laisser vivre, de scandales inventés sur la décence des uns et l'ndécence des autres?
Que la culture religieuse et les rigoureux préceptes qui souvent l'accompagnent se réinvitent, sous la pression des communautarismes et confessions, au sein de la moralité publique comme au temps d'avant l'enclenchement de la sécularisation et de la laïcité comme hétérodoxie ( Qui s'écarte de la doctrine officiellement reçue). Un libéralisme moral et social ( imparfait mais progressiste) qui a permis de questionner certains absolus moraux en forme de chape de plomb avec un impact certain sur la philosophie sociale. La laïcité est un libéralisme philosophique et non un creux philosophique devant être comblé par une confession particulière. La culture religieuse est identitaire. Mais c'est aussi dans cette optique de continuité que nous devons envisager la laïcité, une culture religieuse et sociale qui se sont décloisonnées pour un pluralisme et une liberté de conscience élargie.
Le hic! C'est que les fondamentalistes tiennent leur culture religieuse comme un principe directeur supérieur à toutes autres considérations humaines et matérielles. Une question de droit divin primant sur la réalité humaine. Fidèle avant d'etre citoyen ou fidèle et citoyen.
Avec la laicité, l'esprit social, le souci de cohésion et le sens culturel ne se sont pas envolés avec la séparation du pouvoir religieux et politique. L'importance des valeurs n'a pas été reléguée aux oubliettes. C'est le "sens donné" qui fut contesté et contestable. La liberté de religion n'as pas été abolie. Elle s'est faite plus discrète et moins imposante dans le respect de cette nuance entre citoyenneté et fidéisme. La laïcité n'est pas un multi confessionnalisme mais un pluralisme sociétal se voulant égalitaire.
Sauf que sous l'effet de communautarismes donnant une primauté au culte religieux la laïcité, pour préserver un semblant de paix, "a dû" s'adapter par accommodements et compromissions aux impératifs cultuels et religieux qui a débouché sur un concept de laïcité "ouverte", un multi confessionnalismes porté par le projet politique de multiculturalisme. C'est pour l'instant la voie qui s'est installée et qui a cours. Sa viabilité est parfois questionné aux travers ce genre d'escarmouche civique ou via des pratiques cultuels illicites qui s'exécutent en marge des règles ou droit de la personne reconnus pour tous et toutes.
Quoiqu'il en soit ce état de fait ne s'est pas parachuté sur terre par hasard ou inadvertance. C'est un continuum... Le monde d'aujourd'hui est issu du monde antique et pénétré de sa culture. Le monothéisme est notre philosophie sociale. À quelques endroits il s'est amandé, revisité, revue et corrigée tant bien que mal. À d'autres endroits il est demeuré fixe, immuable, déterminé et déterminant.
Même si dieu existe il revient à l'homme de faire sa culture et de faire évoluer son monde des idées par l'entremise de valeurs sociales qu'il adopte ou se donne. Le libéralisme social est garant de la liberté de religion mais il serait ironique que ce droit du culte devienne une contestation de ce libéralisme et son fossoyeur.
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