Interdiction du interdit le port du burkini
Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 18 sept.16, 10:13@Vic
La démocratie est limitée par la constitution, et heureusement, sinon tu ne vois pas les abus ? On ne peut pas laisser les pleins pouvoirs au peuple sinon ils jetteraient tous les musulmans à la mer.
La laïcité permet aux religions de s’exprimer librement dans la rue dans le respect des lois républicaines.
Je ne suis pas pour les signes religieux mais je souhaite que ceux qui veulent les porter soient libres de le faire.
Tu voudrais qu’on oblige le Dalaï-lama à mettre un pantalon ?
La démocratie est limitée par la constitution, et heureusement, sinon tu ne vois pas les abus ? On ne peut pas laisser les pleins pouvoirs au peuple sinon ils jetteraient tous les musulmans à la mer.
La laïcité permet aux religions de s’exprimer librement dans la rue dans le respect des lois républicaines.
Je ne suis pas pour les signes religieux mais je souhaite que ceux qui veulent les porter soient libres de le faire.
Tu voudrais qu’on oblige le Dalaï-lama à mettre un pantalon ?
- florence_yvonne
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Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 19 sept.16, 02:59Une fois un musulman m'a dit que toutes les musulmanes étaient des nones et que c'était pour cela qu'elles devaient se voiler comme les religieuses le font.
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Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 19 sept.16, 03:39Florence , on peut se couvrir la tête avec une casquette ou un bandana sans afficher de façon ostensible sa religion dans les rues et sans que pour une musulmane ça aille en contradiction avec sa religion . C'est tout ce que les gens réclament , de la discrétion .florence_yvonne a écrit :Une fois un musulman m'a dit que toutes les musulmanes étaient des nones et que c'était pour cela qu'elles devaient se voiler comme les religieuses le font.
La france en outre à une culture , c'est comme ça c'est tout .
Si tu vas en iran , tu seras obligé de mettre un voile sur la tête , même si tu n'es pas musulmane .
Soit les gens acceptent d'accomoder leur religion au pays dans lequel ils vivent ou soit il y a affrontement .Et dans l'affrontement c'est toujours dans un pays démocratique le peuple qui décide à la majorité .
C'est donc que la constitution dans ce cas devient anti démocratique .benfis a dit : La démocratie est limitée par la constitution, et heureusement, sinon tu ne vois pas les abus ? On ne peut pas laisser les pleins pouvoirs au peuple sinon ils jetteraient tous les musulmans à la mer.
Non , tu as tord , nous sommes dans un pays démocratique et c'est la constitution qui doit s'adapter à la démocratie , pas l'inverse .
Une religion qui serait une religion de vérité chercherait la vérité sur la vie en se plaçant directement au coeur de la vie , et ne chercherait pas à en fabriquer une par la foi artificiellement .
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Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 19 sept.16, 03:41Mais c'est tout ce qui fait la différence entre un pays religieux et une république laïque.
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Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 19 sept.16, 03:43Voilà , en france on n'est pas en pays musulman.florence_yvonne a écrit :Mais c'est tout ce qui fait la différence entre un pays religieux et une république laïque.
Ca n'est pas à un pays laïc de s'adapter à la religion , mais à la religion de s'adapter à la laïcité .
Justement , les lois républicaines c'est nous qui les votons , et donc elles peuvent changer , en fonction des données qui menacent notre culture .Rien n'empêche la france de modifier les données d'extensions de la laïcité au coté vestimentaire et ostencibles dans les rues .benfis a dit :La laïcité permet aux religions de s’exprimer librement dans la rue dans le respect des lois républicaines.
Modifié en dernier par vic le 19 sept.16, 03:58, modifié 3 fois.
Une religion qui serait une religion de vérité chercherait la vérité sur la vie en se plaçant directement au coeur de la vie , et ne chercherait pas à en fabriquer une par la foi artificiellement .
Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 19 sept.16, 03:48florence_yvonne a écrit :Une fois un musulman m'a dit que toutes les musulmanes étaient des nones et que c'était pour cela qu'elles devaient se voiler comme les religieuses le font.
A mon avis, il s'est moqué de toi.
"Pas de monachisme en islam" a dit le Joyau de la Perfection, en islam sunnite, il n y a ni curés ni nonnes ni couvent.
L'imam peut être n'importe qui, il est là juste pour coordonner la prière.
Le premier forum tunisien qui a inspiré les forums de religion Recherche "les religions font peu de bien et beaucoup de mal" Voltaire
Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 19 sept.16, 04:46Une constitution sert à encadrer la démocratie. Elle empêche précisément le peuple de faire des choix démocratiques abusifs.vic a écrit :Justement , les lois républicaines c'est nous qui les votons , et donc elles peuvent changer , en fonction des données qui menacent notre culture .Rien n'empêche la france de modifier les données d'extensions de la laïcité au coté vestimentaire et ostencibles dans les rues .
Lorsque la Constitution stipule par ex. que nous naissons égaux en droit, on ne peut pas via un référendum décréter que la femme n’aurait plus le droit de conduire un véhicule. Même un vote de cette nature au parlement serait annulé par la cour constitutionnelle
Idem donc pour le droit de manifester sa religion en public en portant un vêtement distinctif.
Et je pense que c’est très bien comme ça, même si je trouve cette croyance de couvrir les femmes de la tête aux pieds n'a pas de sens au XXIème siècle, en France.
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Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 19 sept.16, 05:39Encore une fois la base c'est la démocratie , c'est la base démocratique qui définit la constitution et pas l'inverse , vous inversez tout .Benfis a dit :fLorsque la Constitution stipule par ex. que nous naissons égaux en droit, on ne peut pas via un référendum décréter que la femme n’aurait plus le droit de conduire un véhicule.
Si le peuple décide massivement de remettre en cause la constitution elle sera modifiée , les élus se doivent d'écouter le peuple , c'est cela la démocratie. Sinon ça voudrait dire le pouvoir aux élus , hors les élus ne sont que les représentants du peuple et ils ne doivent jamais l'oublier .
C'est du reste ce qu cloche dans l'union europénne qui fait qu'elle pourrait capoter si elle devient trop éloignée des idées du peuple et très technocratique .
Une religion qui serait une religion de vérité chercherait la vérité sur la vie en se plaçant directement au coeur de la vie , et ne chercherait pas à en fabriquer une par la foi artificiellement .
Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 19 sept.16, 06:07On peut évidemment en arriver à modifier la constitution, mais tu ne trouves pas que pour interdire le burkini, c'est quand même sortir la grosse artillerie ?vic a écrit :Encore une fois la base c'est la démocratie , c'est la base démocratique qui définit la constitution et pas l'inverse , vous inversez tout .
Si le peuple décide massivement de remettre en cause la constitution elle sera modifiée , les élus se doivent d'écouter le peuple , c'est cela la démocratie. Sinon ça voudrait dire le pouvoir aux élus , hors les élus ne sont que les représentants du peuple et ils ne doivent jamais l'oublier .
C'est du reste ce qu cloche dans l'union europénne qui fait qu'elle pourrait capoter si elle devient trop éloignée des idées du peuple et très technocratique .
Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 20 sept.16, 19:38http://www.les-crises.fr/jai-cree-le-bu ... a-zanetti/
paradoxal, mais dans un contexte ou les femmes ne pouvait pas se baigner, ça tient la route. Après chez nous et dans le cadre des rapports avec la population d origine qui vit mal l'agression de l'islam fondamentaliste, c'est amha un autre problème...
paradoxal, mais dans un contexte ou les femmes ne pouvait pas se baigner, ça tient la route. Après chez nous et dans le cadre des rapports avec la population d origine qui vit mal l'agression de l'islam fondamentaliste, c'est amha un autre problème...
Ne pas railler, ne pas déplorer ni maudire, mais comprendre. Baruch Spinoza
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Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 20 sept.16, 23:05Si une femme ne peut pas se baigner parce qu'elle a choisie une religion conne qui ne s'adapte à rien c'est son choix ,elles choisie komyo , mais nous on n'a pas le droit de choisir d'interdire le port du burkini , ça veut dire que l'islam impose à la majorité des français ses choix religieux .komyo a écrit :http://www.les-crises.fr/jai-cree-le-bu ... a-zanetti/
paradoxal, mais dans un contexte ou les femmes ne pouvait pas se baigner, ça tient la route. Après chez nous et dans le cadre des rapports avec la population d origine qui vit mal l'agression de l'islam fondamentaliste, c'est amha un autre problème...
Heures spéciales pour les femmes dans les piscines , repas musulmans dans les cantines , abattage de bêtes dans les abattoirs façon hallal , on n'est plus en france , on est dans un pays musulman , c'est l'islamisation .
Bientôt les auto écoles séparées homme/femme etc ....
C'est dé..bile .
C'est aux immigrants de s'adapter à notre mode de vie , pas à nous de nous adapter au leur .
Cette situation d'islamisation de la france ça suffit .
Si les musulmans ne sont pas content du fait qu'on adopte leur culture à la place de la notre , qu'ils aillent en arabie saoudite vivre dans leur paradis musulman , on ne les retient pas , au contraire , tout ce qui peut les empêcher de rester chez nous c'est tant mieux .PLus on leur mettra des barrières et on leur montrera que leur culture n'est pas bienvenue et plus ils seront écoeurés et auront envie de prendre leur bagage et quitteront la france .
En france il faut éviter qu'ils s'y sentent comme chez eux, ils ne sont pas chez eux, il faut être ferme sur cette question .
On se comporte comme si on était leur valet et qu'on avait besoin d'eux et qu'on essayait de tout faire pour les gâter un maximum pour les retenir , c'est idiot , on n'a pas à faire ça .Du reste plus on fait ça et plus la france devient attirante pour eux , c'est un signal inverse qu'il faut envoyer pour que la france ne les attire plus . Si l'angleterre veut les choyer et s'islamiser à outrance c'est son problème , pas le notre .
Une religion qui serait une religion de vérité chercherait la vérité sur la vie en se plaçant directement au coeur de la vie , et ne chercherait pas à en fabriquer une par la foi artificiellement .
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Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 21 sept.16, 00:50Réponse à VIC!
Article 1 de la DUDH
Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
Article 13
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Tu as bien lu ?
Maintenant su la constitution et la démocratie.
La démocratie c'est, je cites, le pouvoir DU peuple, PAR le peuple, POUR le peuple.
Le Peuple c'est TOUS.
La laïcité n'est qu'une partie de notre constitution , la 5ème, elle précise simplement, que les religions n'ont pas à intervenir EN TANT QUE TELLE dans les affaires publiques, que leurs convictions doivent s'exercer dans le cadre PRIVE.
La rue est publique.
Les processions religieuses, les habits religieux et autres ne peuvent être montrés que dans des lieux PRIVES.
Chacun est libre de l'exercer dans ces lieux, c'est le principe de la laïcité de l'Etat....
....et pas autre chose.
Article 1 de la DUDH
Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
Article 13
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
Tu as bien lu ?
Maintenant su la constitution et la démocratie.
La démocratie c'est, je cites, le pouvoir DU peuple, PAR le peuple, POUR le peuple.
Le Peuple c'est TOUS.
La laïcité n'est qu'une partie de notre constitution , la 5ème, elle précise simplement, que les religions n'ont pas à intervenir EN TANT QUE TELLE dans les affaires publiques, que leurs convictions doivent s'exercer dans le cadre PRIVE.
La rue est publique.
Les processions religieuses, les habits religieux et autres ne peuvent être montrés que dans des lieux PRIVES.
Chacun est libre de l'exercer dans ces lieux, c'est le principe de la laïcité de l'Etat....
....et pas autre chose.
De l'instruction nait la grandeur des nations et des hommes. Parole d'un Athée.
Dieu est omniscient, c'est lui qui est maitre de ses "créatures". Parole d'un croyant
Moralité: "On ne peut plus dormir tranquille lorsqu'on a une fois ouvert les yeux."
Dieu est omniscient, c'est lui qui est maitre de ses "créatures". Parole d'un croyant
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Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 21 sept.16, 01:36Dede 95 a écrit :La laïcité n'est qu'une partie de notre constitution , la 5ème, elle précise simplement, que les religions n'ont pas à intervenir EN TANT QUE TELLE dans les affaires publiques, que leurs convictions doivent s'exercer dans le cadre PRIVE.
La rue est publique.
Les processions religieuses, les habits religieux et autres ne peuvent être montrés que dans des lieux PRIVES.
Chacun est libre de l'exercer dans ces lieux, c'est le principe de la laïcité de l'Etat....
....et pas autre chose.
Lieux privés? lieux publiques?
Donc dans la rue, tout le monde tout nu sans aucun habit...
Aucune manifestation dans les rues?
Ou bien est-ce vous qui décidez ce qu'est une religion?
Unir l'humanité. Un seul Dieu. Les grandes religions de Dieu. Femmes, hommes sont égaux. Tous les préjugés sont destructeurs et doivent être abandonnés. Chercher la vérité par nous-mêmes. La science et la religion en harmonie. Nos problèmes économiques sont liés à des problèmes spirituels. La famille et son unité sont très importantes.
Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 21 sept.16, 01:59J'ai parlé de contexte ou la femme ne pouvait se baigner, comme en arabie saoudite ou dans d'autres pays fondamentalistes, ce qui n'est pas notre cas. Comme dit dédé, je pense que la laicité n'est pas a géométrie variable. Des femmes portent des perruques en plein été quand leurs maris sont en habits noirs sans que cela te choque a ma connaissance vic...pas plus que si pour une raison ou une autre demain des chrétiennes décidaient de se baigner en robe comme leurs grands mères pour des raisons de pudeur.
Nous avons fait le choix d'autoriser toutes les religions, il faut l'assumer sans se laisser bouffer par elles, (définir ce qui est du privé et du public) surtout quand une d'entre elle sous sa forme extrèmiste ne cache pas son envie de s'attaquer a notre modèle de société. Or avec 28% de la population musulmane qui veut imposer la charia, la croissance de cette population va faire qu'a un moment ou un autre cela posera problème.
C'est un vrai problème de fond, qu'il faudra bien résoudre d'une manière ou d'une autre !
On ne peut pas faire comme au japon qui a très peu d' immigrés, pratiquement pas de mosquées et du coup pas de problème de relationnel entre populations...
(je ne sais pas si ce texte est passé sur le forum) :
Alors que la situation des droits des femmes fait actuellement débat en Tunisie, Maya Ksouri revient sur la polémique autour du burkini en France. Elle s’adresse à tous ceux qui, à l’image du fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, ont évoqué “un vêtement comme les autres”.
La semaine du 13 aout, fête de la femme en Tunisie, a été le théâtre d’un affrontement entre tenantes du boycott de la cérémonie officielle organisée au palais de Carthage et partisanes de la participation. Le point de friction entre les deux camps s’articulait autour de l’évaluation de la situation des droits de la femme aujourd’hui en Tunisie sous la présidence de Beji Caïd Essebsi. Les premières considèrent ce dernier comme un usurpateur de la mémoire bourguibienne et de ses acquis en faveur de la femme, ayant failli par calcul et opportunisme à entériner l’évolution du code du statut personnel vers l’égalité dans l’héritage. Les secondes encensent ce même président en tant que continuateur « florentin » de Bourguiba faisant ce qu’il peut dans un contexte difficile.
Ainsi, la présence symbolique de la femme, en tant qu’élément de plus-value politique, ne cesse d’être débattue en Tunisie, surtout dans le contexte actuel où la parole s’est libérée et où le compromis politique avec la réaction islamiste (dont la répression, sous Bourguiba et Ben Ali, était admise par l’Occident comme un gage de modernité) ne laisse de reposer la question du statut – réel – de la femme derrière la vitrine longtemps brandie. Des incidents comme l’interpellation par la police d’une jeune femme portant un short dans une zone résidentielle, le tollé islamiste lors de l’évocation du projet de l’égalité dans l’héritage, raviveront tous les jours les inquiétudes sur la nature de la république tunisienne.
Le statut de la femme dans une société donnée est un tel indicateur de la nature de cette dernière, surtout en ces temps agités – où la sinistrose économique, la perte de sens généralisée et le cynisme ambiant ressuscitent les démons identitaires et leurs consolants replis – que cette même semaine, on a vu la femme et son corps causer un autre affrontement, non pas en Tunisie mais dans un pays ou la question paraissait depuis longtemps réglée : la France.
Combat entre pro et anti-interdiction du burkini
La décision de certains maires d’interdire le burkini sur leurs plages, l’appui judicaire à ces décisions et la rétraction qui a suivi ont généré un affrontement entre deux camps, en France et ailleurs dans ce village-terre où tout s’est mondialisé : les pro-interdiction – des laïques, des progressistes anti-islamistes mais aussi une minorité de xénophobes ayant toujours vu d’un mauvais œil la présence étrangère et « maure » sur leurs terres -, et les anti-interdiction, des islamistes, des complexés de l’identité et des « droits-de-l’hommmiste ».
Et quoique l’argumentaire des premiers soit mis à mal vu la spécificité de l’endroit de l’interdiction (la plage), où ni l’argument sanitaire ni l’argument du bannissement des signes religieux dans l’espace public ne tiennent vraiment, l’argumentaire adverse, construit autour de la liberté de la vêture et de la diversité, n’en est pas moins dans une meilleure posture.
Si l’argumentaire des deux blocs paraît si friable, c’est qu’aucune des factions ne veut /n’ose afficher le fond de sa pensée. Le débat est biaisé car chacune des parties croupit dans les faux-semblants imposés par la bien-pensance et le politiquement correct.
Les pro-interdiction (exceptée la frange d’extrême-droite)n’osent plus aller au bout de leur raisonnement de peur d’être taxés d’islamophobes dans un environnement de compromis et de clientélisme politique socialiste ayant eu pour résultat de laisser des causes comme la laïcité, en France, en pâture à l’extrême droite. Ainsi, si discuter de la burqa leur est encore permis, discuter du bien-fondé du voile leur est interdit au risque de se voir opposer l’argument d’autorité de l’islamophobie même si le voile et la burqa découlent du même impératif religieux : cacher la « awra » (l’indécence) qu’est la femme.
Ce que taisent ces pro-interdiction, au-delà de l’argument sanitaire et de l’argument laïque – qui ne résistent pas à l’examen dans ce cas précis -, c’est leur rejet profond du voile, de la barbe, du « kamis », et de tout ce qui est signe de ralliement à cet islam qui devient depuis un moment si disert et si violent dans l’espace public. Pour ce camp, le burkini est l’extension de la burqa que les talibans ont imposé aux femmes et dont son nom est du reste issu. Le burkini est un signe du refus et de stigmatisation de l’autre via l’ostentation d’une tenue en dehors de laquelle on est dans le « haram »
Les anti-interdiction, composés en leur majeure partie d’islamistes et de conservateurs, n’osent pas, eux aussi, avouer le vrai motif de leur indignation : sous leur argumentaire adossé au très politiquement correct respect des libertés, se terrent leurs convictions moins avouables, celle de l’obligation qui doit être faite à la femme, et qui après tout est inscrite dans le coran, d’observer une pudeur de sorte à ne pas provoquer « les instincts mâles ». Les femmes vivant dans les pays arabes vous diront aisément les remarques/regards/gestes de déconsidération à leur égard quand elles osent s’afficher en bikini dans des plages publiques. Au fond, ce n’est que cela derrière les déclamations de disposer de son corps car jamais vous ne verrez ces anti-interdiction user de ce même appareil argumentatif pour militer pour le droit à la minijupe ou au nudisme.
Cependant, et malgré cela, ce camp jouit aujourd’hui d’une audience assez importante (recrutée surtout parmi les jeunes). Une des raisons principales de la résonnance du discours de ce camp est la caution d’honorabilité que lui donne une faction particulière de ses composantes : celle « des droits-de-l’hommiste » classés à gauche par l’opinion publique.
Edwy Plenel en est l’archétype ; ce dernier, et en pleine polémique sur l’interdiction du burkini, publie un article intitulé « Un vêtement comme les autres ». Cet article est naturellement repris par tous les sites « halal » en France et ailleurs et par une grande partie des profils islamistes/conservateurs sur Facebook et Twitter qui, d’habitude, dénigrent le monde d’où vient Edwy Plenel.
Et justement le tour de passe-passe idéologique est là : « Regardez ô islamophobes errants ! Voilà qu’un homme objectif, car faisant traditionnellement partie de nos ennemis, se range à nos côtés et c’est la preuve irréfutable que nous sommes indéniablement dans le vrai. »
Edwy Plenel, en réduisant le burkini (qui, rappelons-le encore, est un terme issu de burqa et de bikini) à un choix vestimentaire, se donne, à peu de frais, bonne conscience, se félicitant, sans doute, de sa droiture chevaleresque et de sa lucidité de justicier incorruptible même quand il s’agit du « camp adverse ». Sauf que cette posture fort honorable a des répercussions qui ne feront hélas de monsieur Plenel que l’idiot utile de l’Internationale wahhabite car la burqa n’est pas un vêtement comme les autres et n’est pas juste un choix vestimentaire.
On arguera qu’Il y a bien aujourd’hui des femmes rétives au projet wahhabite qui portent la burqa, mais qu’elles le fassent est, justement, éloquent sur la situation alarmante de la femme dans les sphères arabo-musulmanes où la respectabilité/le confort/la paix passe désormais par la mutilation d’une partie de soi. Que les femmes, mêmes hostiles au projet islamiste, aient intériorisé d’une manière inconsciente leur infériorité du fait de la chose inconvenante qui doit être couverte qu’est leur corps est, en soi, une insulte à tout humaniste qui se respecte.
Le voile, sous toutes ses formes, est-il anodin, juste un choix vestimentaire ?
Le débat, pollué aujourd’hui par des éléments conjecturaux (le contexte d’après Nice), des finauderies (« gardons-nous de leur victimisation ») et brimé par l’épée de Damoclès de l’islamophobie, élude le fond réel du problème : le voile, sous toutes ses formes, est-il anodin, juste un choix vestimentaire ?
Lire la « littérature » wahhabite-islamiste vous dira que non. Le voile, la burqa et le burkini ne sont pas des vêtements comme les autres mais des signes ostentatoires d’appartenance et de ralliement qui, a contrario, excluent toutes celles qui ne les portent pas du monde de « la bonne musulmane » pour les jeter dans celui des blâmables non pratiquantes, au mieux, ou, au pire, dans celui des catins mécréantes.
Lisez les mémoires* d’un des plus éminents dirigeants de la Nahdha (le parti islamiste tunisien vendu comme le parangon de l’islam modéré), Abdelhamid Jelassi, parues cette année, et vous verrez que le voile et ses pendants ne sont pas des vêtements comme les autres. Il le dit clairement.
Le voile et la volonté insidieuse de sa généralisation, sous toutes ses formes, dans l’espace public, est aujourd’hui, dans un contexte d’islam politique florissant, un élément de propagande, de démonstration de force et de victoire… Victoire remportée sur le modèle social caractérisé par la libération des femmes arabes et leur émancipation à partir des années 30 sous l’impulsion d’Atatürk, Bourguiba et Nasser. Un modèle social progressiste si bien accepté dans un premier temps qu’on vit des salles combles hilares devant un Nasser qui ridiculisait l’attachement des frères musulmans au hijab.
L’acte fondateur de la Tunisie moderne a été, plus que la constitution de 1959, le code du statut personnel de 1956 qui s’est accompagné d’actes symboliques comme le geste de Bourguiba ôtant publiquement le voile a une femme venue l’acclamer. Oter ce voile, c’était reconnaitre la femme comme un égal et non comme un objet, un bonbon (pour reprendre une comparaison en cours chez les islamistes) qu’il faut envelopper pour le soustraire à la convoitise.
Ainsi, prétendre aujourd’hui que le burkini est un vêtement comme les autres est une insulte au combat qu’ont mené et que mènent les femmes arabes tous les jours pour faire évoluer leurs acquis -ou pour juste les sauvegarder – et pour changer les mentalités qui se ré-enlisent depuis quelques décennies de désenchantement national dans le bourbier identitaire.
Soutenir aujourd’hui que le burkini est un vêtement comme un autre, c’est donner, à partir d’un confort parisien, un bâton de plus à ceux qui salissent les femmes émancipées tous les jours dans le monde arabe : du compte « Aicha Amal », très populaire au Maroc, qui photographie des femmes en bikini à leur insu pour les livrer à une curée de « slut-shaming » ensuite sur Facebook, aux déclarations publiques émanant de « respectables » présidents de « think tanks » tunisiens insultant la championne olympique tunisienne Habiba Ghribi et imputant sa déconvenue lors de derniers jeux à…. son slip impudent.
Soutenir aujourd’hui que le burkini est un vêtement comme un autre au nom de la diversité culturelle et religieuse admettrait de soutenir que l’esclavage, s’il est pratiqué en Arabie saoudite par exemple, est une embauche comme une autre vu que le coran contient des versets qui le rendent licites et que c’est donc une spécificité culturelle. N’est-ce justement pas cela l’essentialisme que la gauche de monsieur Plenel dénonce ?
Soutenir aujourd’hui que la burqa est un vêtement comme un autre en exhibant sur Twitter, comme le fait monsieur Plenel, des photos de baigneuses couvertes de la belle époque, n’est autre (mise de côté la supercherie intellectuelle qui élude qu’à la même époque les hommes aussi se devaient de porter des costumes de bains couvrants, donc nulle discrimination de la femme), que de la condescendance, envers des peuplades que l’on considère comme attardées. Une condescendance travestie dans ce nouveau tiers-mondisme qu’est l’islamo-progressisme.
Soutenir aujourd’hui que le burkini est un vêtement comme un autre, c’est nier l’importance de l’enjeu dans des sociétés où des femmes, dont le seul tort est d’exercer leur liberté de penser et d’expression pour défendre leurs acquis contre le travail de sape insidieux de wahhabisation à coups de pétrodollars, sont menacées dans leur existence et astreintes à une escorte policière. Soutenir le port du burkini c’est mieux les désigner à la vindicte des alliés objectifs de monsieur Plenel : les islamistes.
Soutenir que le burkini est un choix vestimentaire qui correspond à l’actuelle configuration politico-sociale arabe, c’est ignorer les errements des peuples qui, laminés par ce monde qui se complexifie, se laissent porter par leurs instincts primaires pour se réfugier dans une représentation fantasmatique et passéiste d’eux-mêmes. Au nom de quoi donc, si ce n’est au nom de la lutte contre ces errements et du rétablissement du sens de l’Histoire, la gauche française a-t-elle contré l’engouement pour le Front national en votant massivement Chirac un certain printemps 2002 ?
Le voile est régression et asservissement de la femme mais monsieur Plenel n’a cure que, par un certain effet, l’orgueilleux papillonnement de ses ailes chamarrées nous condamne, nous, femmes arabes, qui nous battons tous les jours contre ses réactionnaires alliés objectifs, à l’obscurité.
*Les moissons de l’absence : la petite main ne ment pas. Éditions librairie tounes, 2016 [en langue arabe].
Maya Ksouri
Avocate et chroniqueuse politique tunisienne.
Source : Marianne, 5/9/2016
Nous avons fait le choix d'autoriser toutes les religions, il faut l'assumer sans se laisser bouffer par elles, (définir ce qui est du privé et du public) surtout quand une d'entre elle sous sa forme extrèmiste ne cache pas son envie de s'attaquer a notre modèle de société. Or avec 28% de la population musulmane qui veut imposer la charia, la croissance de cette population va faire qu'a un moment ou un autre cela posera problème.
C'est un vrai problème de fond, qu'il faudra bien résoudre d'une manière ou d'une autre !
On ne peut pas faire comme au japon qui a très peu d' immigrés, pratiquement pas de mosquées et du coup pas de problème de relationnel entre populations...
(je ne sais pas si ce texte est passé sur le forum) :
Alors que la situation des droits des femmes fait actuellement débat en Tunisie, Maya Ksouri revient sur la polémique autour du burkini en France. Elle s’adresse à tous ceux qui, à l’image du fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, ont évoqué “un vêtement comme les autres”.
La semaine du 13 aout, fête de la femme en Tunisie, a été le théâtre d’un affrontement entre tenantes du boycott de la cérémonie officielle organisée au palais de Carthage et partisanes de la participation. Le point de friction entre les deux camps s’articulait autour de l’évaluation de la situation des droits de la femme aujourd’hui en Tunisie sous la présidence de Beji Caïd Essebsi. Les premières considèrent ce dernier comme un usurpateur de la mémoire bourguibienne et de ses acquis en faveur de la femme, ayant failli par calcul et opportunisme à entériner l’évolution du code du statut personnel vers l’égalité dans l’héritage. Les secondes encensent ce même président en tant que continuateur « florentin » de Bourguiba faisant ce qu’il peut dans un contexte difficile.
Ainsi, la présence symbolique de la femme, en tant qu’élément de plus-value politique, ne cesse d’être débattue en Tunisie, surtout dans le contexte actuel où la parole s’est libérée et où le compromis politique avec la réaction islamiste (dont la répression, sous Bourguiba et Ben Ali, était admise par l’Occident comme un gage de modernité) ne laisse de reposer la question du statut – réel – de la femme derrière la vitrine longtemps brandie. Des incidents comme l’interpellation par la police d’une jeune femme portant un short dans une zone résidentielle, le tollé islamiste lors de l’évocation du projet de l’égalité dans l’héritage, raviveront tous les jours les inquiétudes sur la nature de la république tunisienne.
Le statut de la femme dans une société donnée est un tel indicateur de la nature de cette dernière, surtout en ces temps agités – où la sinistrose économique, la perte de sens généralisée et le cynisme ambiant ressuscitent les démons identitaires et leurs consolants replis – que cette même semaine, on a vu la femme et son corps causer un autre affrontement, non pas en Tunisie mais dans un pays ou la question paraissait depuis longtemps réglée : la France.
Combat entre pro et anti-interdiction du burkini
La décision de certains maires d’interdire le burkini sur leurs plages, l’appui judicaire à ces décisions et la rétraction qui a suivi ont généré un affrontement entre deux camps, en France et ailleurs dans ce village-terre où tout s’est mondialisé : les pro-interdiction – des laïques, des progressistes anti-islamistes mais aussi une minorité de xénophobes ayant toujours vu d’un mauvais œil la présence étrangère et « maure » sur leurs terres -, et les anti-interdiction, des islamistes, des complexés de l’identité et des « droits-de-l’hommmiste ».
Et quoique l’argumentaire des premiers soit mis à mal vu la spécificité de l’endroit de l’interdiction (la plage), où ni l’argument sanitaire ni l’argument du bannissement des signes religieux dans l’espace public ne tiennent vraiment, l’argumentaire adverse, construit autour de la liberté de la vêture et de la diversité, n’en est pas moins dans une meilleure posture.
Si l’argumentaire des deux blocs paraît si friable, c’est qu’aucune des factions ne veut /n’ose afficher le fond de sa pensée. Le débat est biaisé car chacune des parties croupit dans les faux-semblants imposés par la bien-pensance et le politiquement correct.
Les pro-interdiction (exceptée la frange d’extrême-droite)n’osent plus aller au bout de leur raisonnement de peur d’être taxés d’islamophobes dans un environnement de compromis et de clientélisme politique socialiste ayant eu pour résultat de laisser des causes comme la laïcité, en France, en pâture à l’extrême droite. Ainsi, si discuter de la burqa leur est encore permis, discuter du bien-fondé du voile leur est interdit au risque de se voir opposer l’argument d’autorité de l’islamophobie même si le voile et la burqa découlent du même impératif religieux : cacher la « awra » (l’indécence) qu’est la femme.
Ce que taisent ces pro-interdiction, au-delà de l’argument sanitaire et de l’argument laïque – qui ne résistent pas à l’examen dans ce cas précis -, c’est leur rejet profond du voile, de la barbe, du « kamis », et de tout ce qui est signe de ralliement à cet islam qui devient depuis un moment si disert et si violent dans l’espace public. Pour ce camp, le burkini est l’extension de la burqa que les talibans ont imposé aux femmes et dont son nom est du reste issu. Le burkini est un signe du refus et de stigmatisation de l’autre via l’ostentation d’une tenue en dehors de laquelle on est dans le « haram »
Les anti-interdiction, composés en leur majeure partie d’islamistes et de conservateurs, n’osent pas, eux aussi, avouer le vrai motif de leur indignation : sous leur argumentaire adossé au très politiquement correct respect des libertés, se terrent leurs convictions moins avouables, celle de l’obligation qui doit être faite à la femme, et qui après tout est inscrite dans le coran, d’observer une pudeur de sorte à ne pas provoquer « les instincts mâles ». Les femmes vivant dans les pays arabes vous diront aisément les remarques/regards/gestes de déconsidération à leur égard quand elles osent s’afficher en bikini dans des plages publiques. Au fond, ce n’est que cela derrière les déclamations de disposer de son corps car jamais vous ne verrez ces anti-interdiction user de ce même appareil argumentatif pour militer pour le droit à la minijupe ou au nudisme.
Cependant, et malgré cela, ce camp jouit aujourd’hui d’une audience assez importante (recrutée surtout parmi les jeunes). Une des raisons principales de la résonnance du discours de ce camp est la caution d’honorabilité que lui donne une faction particulière de ses composantes : celle « des droits-de-l’hommiste » classés à gauche par l’opinion publique.
Edwy Plenel en est l’archétype ; ce dernier, et en pleine polémique sur l’interdiction du burkini, publie un article intitulé « Un vêtement comme les autres ». Cet article est naturellement repris par tous les sites « halal » en France et ailleurs et par une grande partie des profils islamistes/conservateurs sur Facebook et Twitter qui, d’habitude, dénigrent le monde d’où vient Edwy Plenel.
Et justement le tour de passe-passe idéologique est là : « Regardez ô islamophobes errants ! Voilà qu’un homme objectif, car faisant traditionnellement partie de nos ennemis, se range à nos côtés et c’est la preuve irréfutable que nous sommes indéniablement dans le vrai. »
Edwy Plenel, en réduisant le burkini (qui, rappelons-le encore, est un terme issu de burqa et de bikini) à un choix vestimentaire, se donne, à peu de frais, bonne conscience, se félicitant, sans doute, de sa droiture chevaleresque et de sa lucidité de justicier incorruptible même quand il s’agit du « camp adverse ». Sauf que cette posture fort honorable a des répercussions qui ne feront hélas de monsieur Plenel que l’idiot utile de l’Internationale wahhabite car la burqa n’est pas un vêtement comme les autres et n’est pas juste un choix vestimentaire.
On arguera qu’Il y a bien aujourd’hui des femmes rétives au projet wahhabite qui portent la burqa, mais qu’elles le fassent est, justement, éloquent sur la situation alarmante de la femme dans les sphères arabo-musulmanes où la respectabilité/le confort/la paix passe désormais par la mutilation d’une partie de soi. Que les femmes, mêmes hostiles au projet islamiste, aient intériorisé d’une manière inconsciente leur infériorité du fait de la chose inconvenante qui doit être couverte qu’est leur corps est, en soi, une insulte à tout humaniste qui se respecte.
Le voile, sous toutes ses formes, est-il anodin, juste un choix vestimentaire ?
Le débat, pollué aujourd’hui par des éléments conjecturaux (le contexte d’après Nice), des finauderies (« gardons-nous de leur victimisation ») et brimé par l’épée de Damoclès de l’islamophobie, élude le fond réel du problème : le voile, sous toutes ses formes, est-il anodin, juste un choix vestimentaire ?
Lire la « littérature » wahhabite-islamiste vous dira que non. Le voile, la burqa et le burkini ne sont pas des vêtements comme les autres mais des signes ostentatoires d’appartenance et de ralliement qui, a contrario, excluent toutes celles qui ne les portent pas du monde de « la bonne musulmane » pour les jeter dans celui des blâmables non pratiquantes, au mieux, ou, au pire, dans celui des catins mécréantes.
Lisez les mémoires* d’un des plus éminents dirigeants de la Nahdha (le parti islamiste tunisien vendu comme le parangon de l’islam modéré), Abdelhamid Jelassi, parues cette année, et vous verrez que le voile et ses pendants ne sont pas des vêtements comme les autres. Il le dit clairement.
Le voile et la volonté insidieuse de sa généralisation, sous toutes ses formes, dans l’espace public, est aujourd’hui, dans un contexte d’islam politique florissant, un élément de propagande, de démonstration de force et de victoire… Victoire remportée sur le modèle social caractérisé par la libération des femmes arabes et leur émancipation à partir des années 30 sous l’impulsion d’Atatürk, Bourguiba et Nasser. Un modèle social progressiste si bien accepté dans un premier temps qu’on vit des salles combles hilares devant un Nasser qui ridiculisait l’attachement des frères musulmans au hijab.
L’acte fondateur de la Tunisie moderne a été, plus que la constitution de 1959, le code du statut personnel de 1956 qui s’est accompagné d’actes symboliques comme le geste de Bourguiba ôtant publiquement le voile a une femme venue l’acclamer. Oter ce voile, c’était reconnaitre la femme comme un égal et non comme un objet, un bonbon (pour reprendre une comparaison en cours chez les islamistes) qu’il faut envelopper pour le soustraire à la convoitise.
Ainsi, prétendre aujourd’hui que le burkini est un vêtement comme les autres est une insulte au combat qu’ont mené et que mènent les femmes arabes tous les jours pour faire évoluer leurs acquis -ou pour juste les sauvegarder – et pour changer les mentalités qui se ré-enlisent depuis quelques décennies de désenchantement national dans le bourbier identitaire.
Soutenir aujourd’hui que le burkini est un vêtement comme un autre, c’est donner, à partir d’un confort parisien, un bâton de plus à ceux qui salissent les femmes émancipées tous les jours dans le monde arabe : du compte « Aicha Amal », très populaire au Maroc, qui photographie des femmes en bikini à leur insu pour les livrer à une curée de « slut-shaming » ensuite sur Facebook, aux déclarations publiques émanant de « respectables » présidents de « think tanks » tunisiens insultant la championne olympique tunisienne Habiba Ghribi et imputant sa déconvenue lors de derniers jeux à…. son slip impudent.
Soutenir aujourd’hui que le burkini est un vêtement comme un autre au nom de la diversité culturelle et religieuse admettrait de soutenir que l’esclavage, s’il est pratiqué en Arabie saoudite par exemple, est une embauche comme une autre vu que le coran contient des versets qui le rendent licites et que c’est donc une spécificité culturelle. N’est-ce justement pas cela l’essentialisme que la gauche de monsieur Plenel dénonce ?
Soutenir aujourd’hui que la burqa est un vêtement comme un autre en exhibant sur Twitter, comme le fait monsieur Plenel, des photos de baigneuses couvertes de la belle époque, n’est autre (mise de côté la supercherie intellectuelle qui élude qu’à la même époque les hommes aussi se devaient de porter des costumes de bains couvrants, donc nulle discrimination de la femme), que de la condescendance, envers des peuplades que l’on considère comme attardées. Une condescendance travestie dans ce nouveau tiers-mondisme qu’est l’islamo-progressisme.
Soutenir aujourd’hui que le burkini est un vêtement comme un autre, c’est nier l’importance de l’enjeu dans des sociétés où des femmes, dont le seul tort est d’exercer leur liberté de penser et d’expression pour défendre leurs acquis contre le travail de sape insidieux de wahhabisation à coups de pétrodollars, sont menacées dans leur existence et astreintes à une escorte policière. Soutenir le port du burkini c’est mieux les désigner à la vindicte des alliés objectifs de monsieur Plenel : les islamistes.
Soutenir que le burkini est un choix vestimentaire qui correspond à l’actuelle configuration politico-sociale arabe, c’est ignorer les errements des peuples qui, laminés par ce monde qui se complexifie, se laissent porter par leurs instincts primaires pour se réfugier dans une représentation fantasmatique et passéiste d’eux-mêmes. Au nom de quoi donc, si ce n’est au nom de la lutte contre ces errements et du rétablissement du sens de l’Histoire, la gauche française a-t-elle contré l’engouement pour le Front national en votant massivement Chirac un certain printemps 2002 ?
Le voile est régression et asservissement de la femme mais monsieur Plenel n’a cure que, par un certain effet, l’orgueilleux papillonnement de ses ailes chamarrées nous condamne, nous, femmes arabes, qui nous battons tous les jours contre ses réactionnaires alliés objectifs, à l’obscurité.
*Les moissons de l’absence : la petite main ne ment pas. Éditions librairie tounes, 2016 [en langue arabe].
Maya Ksouri
Avocate et chroniqueuse politique tunisienne.
Source : Marianne, 5/9/2016
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Re: Interdiction du interdit le port du burkini
Ecrit le 21 sept.16, 02:12Exactement .dede 95 a dit :La laïcité n'est qu'une partie de notre constitution , la 5ème, elle précise simplement, que les religions n'ont pas à intervenir EN TANT QUE TELLE dans les affaires publiques, que leurs convictions doivent s'exercer dans le cadre PRIVE.
La rue est publique.
Les processions religieuses, les habits religieux et autres ne peuvent être montrés que dans des lieux PRIVES.
Chacun est libre de l'exercer dans ces lieux, c'est le principe de la laïcité de l'Etat....
Modifié en dernier par vic le 21 sept.16, 02:44, modifié 1 fois.
Une religion qui serait une religion de vérité chercherait la vérité sur la vie en se plaçant directement au coeur de la vie , et ne chercherait pas à en fabriquer une par la foi artificiellement .
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