Loyola a été anti protestantisme.

L'Église catholique est à la fois une communion de communautés et d'Églises ainsi qu'une institution et un clergé organisés de façon hiérarchique.
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claudem

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Re: Loyola a été anti protestantisme.

Ecrit le 23 nov.16, 01:06

Message par claudem »

Le mouvement humaniste qui soumet tout à la réflexion critique, et l’imprimerie qui met à la disposition de tous les textes sacrés, poussent de nombreux croyants à se poser des questions sur leur foi. Les abus de l’Eglise les choquent et beaucoup souhaitent une réforme de l’Eglise.

En 1517, un moine allemand condamne la vente des indulgences et le catholicisme mondain : une ère de convulsions civiles se prépare …

Les causes de la Réforme sont nombreuses

Le déclin du prestige de la papauté en raison :
De la fiscalité pontificale excessive, notamment en ce qui concerne la vente des bénéfices ecclésiastiques et des indulgences
Du népotisme : les hautes charges étaient trop souvent confiées à des hommes qui n’avaient d’autres titres qu’une naissance illustre. Ces prélats manquaient des vertus sacerdotales et négligeaient de s’instruire des choses de la religion
Des guerres
Du cumul de fonctions spirituelles et temporelles,…
La vie riche et scandaleuse du haut-clergé qui contraste avec la portion congrue du bas-clergé
La sécularisation des biens de l’Eglise par les princes et les dignitaires qui se rallient au protestantisme
Les idées défendues par le protestantisme répondent aux nouveaux besoins sur le plan spirituel :
La justification par la foi
Le sacerdoce universel

Comment expliquer le succès de ces idées ?

Le sacerdoce universel défend l’idée que le sacerdoce n’est pas réservé à une catégorie de « professionnels » mais est accessible à chaque chrétien. Cette idée est défendue à un moment où la société laïque prend le pas sur la société ecclésiastique. Parallèlement à cela, les Etats monarchiques affirment de plus en plus leur indépendance par rapport au pouvoir pontifical.
La justification par la foi propose une réponse intérieure au problème du salut à une époque où la chrétienté cherche à retrouver un certain équilibre après les événements tragiques qui l’ont perturbée à la fin du Moyen Age
La crise du 14e siècle
La Guerre de Cent Ans
La Guerre des 2 Roses (Angleterre)
L’effondrement de la puissance bourguignonne
La menace turque, …
Par ailleurs, la publication de la Bible, facilitée par la mise au point de l’imprimerie, favorise la réflexion individuelle à partir de la lecture des textes.

Les réformateurs

Ils furent plusieurs à entamer cette réflexion individuelle et à disséminer leur interprétation nouvelle de la foi.

Martin Luther (1483-1546)

Martin Luther
Martin Luther
Source : La Nouvelle
Encyclopédie, p. 1887

Luther est né en Saxe, dans une région peu développée : on y trouve peu d’écoles, l’imprimerie n’y est pas développée et la civilisation de l’écrit y est donc mal implantée. Malgré ses origines modestes, Luther est envoyé dans différentes écoles et devient docteur en philosophie. Contre la volonté de son père, il embrasse la carrière monastique et s’attachera à observer scrupuleusement la Règle dans l’espoir de garantir son salut.

En 1510, il est envoyé à Rome pour plaider la cause de l’ordre de Saint Augustin auquel il appartient. La mondanité de la cour pontificale qu’il y découvre l’interpelle fortement et suscite son indignation. En 1512, il devient docteur en théologie et cumule des fonctions importantes à Wittenberg. Le problème du salut continue cependant à le hanter et l’amène à développer l’idée que le salut de l’homme réside principalement dans sa foi.

A partir de 1516, il commence à enseigner, avec succès, sa doctrine personnelle.

En 1517, il affiche ses « 95 thèses sur la vertu des indulgences » sur la porte de l’église de Wittenberg ; il y dénonce la vente des réductions de peine en purgatoire.

En 1520, Luther est condamné par la Sorbonne et par les facultés de Cologne et de Louvain. Il rompt avec le pape qui l’excommunie. Peu de temps après, il brûle publiquement la bulle pontificale qui le condamnait comme hérétique. Ne faisant plus partie de l’Eglise catholique, il fonde sa propre religion : le protestantisme luthérien.

Ayant refusé de se rétracter devant la Diète de Worms en 1521, il est mis au ban de l’empire et se tient caché pendant 3 ans au château de Wartburg. C’est là qu’il donna sa fameuse traduction de la Bible en allemand....

http://www.histoire-des-belges.be/au-fi ... la-reforme
Dieu est notre Père qui nous aime. Jésus était Micaël de Nébadon. Micaël est vivant et peut répondre à vos prières.
Le Livre d'Urantia (La terre) http://www.urantia.org/fr/le-livre-d-ur ... s-du-livre

Marmhonie

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Re: Loyola a été anti protestantisme.

Ecrit le 23 nov.16, 06:07

Message par Marmhonie »

DISCOURS AUX PÈRES DE LA COMPAGNIE DE JÉSUS par le pape Pie XII le 10 septembre 1957


Réunis à Rome, en congrégation générale, 1S5 religieux de la Compagnie de Jésus guidés par le Préposé général actuel, le T.R.P. Janssens, ont été reçus par le Saint-Père, en audience spéciale à Castelgandolfo, dans la matinée du mardi 10 septembre. Voici la traduction du discours que Sa Sainteté prononça en latin à cette occasion :

C'est d'un coeur paternel et joyeux que Nous vous recevons tous, chers fils, vous qui, réunis dans Notre ville, représentez devant Nous toute la Compagnie de Jésus ; et Nous souhaitons à vos travaux les meilleures bénédictions de l'Auteur de tout bien et de son Esprit d'Amour.

1 D'après le texte latin des A. A. S„ XXXXIX, 1057, p. 806 ; traduction française de VOsservalcre Romano, du 27 septembre 1957.

2 formula Instituti Societatis ]esu, n. 1, dans la Lettre apostolique de Jules III, Exposcit debitum, 21 juillet 1550 ; Institutum S. J., Florence 1892, voi. I, p. 23.

8 Ibid., p. 24.




Votre Compagnie, dont votre Père et Législateur Ignace présenta la Formule ou Sommaire de la Règle à l'approbation de Nos prédécesseurs Paul III et Jules III, a été instituée afin de combattre « pour Dieu sous l'étendard de la Croix » et de servir « le seul Seigneur et l'Eglise son épouse, sous le Pontife Romain, Vicaire du Christ sur la terre » 2. Bien plus, votre fondateur a voulu que, outre les trois voeux ordinaires de religion, vous soyez liés par un voeu spécial d'obéissance au Souverain Pontife 3 ; et dans les célèbres « Règles pour entrer dans l'esprit de l'Eglise », jointes au petit livre des Exercices, il vous recommande avant tout que : « Ecartant tout jugement propre l'esprit demeure toujours disposé et prompt à obéir à la véritable épouse du Christ,



notre sainte Mère, qui est l'Eglise orthodoxe, catholique et hiérarchique » ; et l'ancienne version dont votre Père Ignace usait personnellement, ajoute « qui est l'Eglise Romaine » 4.



Fidèle à l'esprit de son fondateur, votre Compagnie se distingue par une « adhésion très intime à la chaire de Pierre »...

Parmi les actions remarquables de vos anciens pères, dont vous êtes fiers à juste titre et que vous cherchez à imiter, un trait se dégage sans conteste, le fait que votre Compagnie, dans une adhésion très intime à la chaire de Pierre, s'est toujours efforcée de garder intacte, d'enseigner, de défendre et de promouvoir la doctrine proposée par le Pontife de ce Siège, auquel « toutes les Eglises, c'est-à-dire tous les fidèles d'où qu'ils soient, doivent s'adresser à cause de sa prééminence 5 » ; sans rien tolérer qui sente la nouveauté dangereuse ou insuffisamment fondée 6.

Ce n'est pas un moindre titre d'honneur pour vous que de tendre, en matière de discipline ecclésiastique, à la parfaite obéissance d'exécution, de volonté et de jugement envers le Siège apostolique, qui contribue tellement « à . . . une plus sûre direction de l'Esprit Saint7 ».

4 Reg. ad. sent, cum Ecclesia, Reg. l.

5 S. Irénée, Adv Haer. 1. 3, c. 3 ; MG 7, 849 A.

6 Coll. Decr., Decr. 102 ; Epist. Inst., n. 319.

7 Formula Instituti Societatis Iesu, in Litt. apost. Exposcit debitum, Inst. S. J., 1. c.




Ce titre d'honneur mérite par la rectitude de la doctrine et la fidélité dans l'obéissance due au Vicaire du Christ, que personne ne vous l'ôte ; et qu'il n'y ait pas place parmi vous pour un certain orgueil de libre examen, propre à une mentalité hétérodoxe plutôt que catholique, et par suite duquel on n'hésite pas à évoquer à la barre de son jugement personnel même ce qui émane du Siège apostolique ; il ne faut pas non plus tolérer de connivence avec certains esprits selon lesquels les règles de l'action et de l'effort pour le salut éternel sont à tirer de ce qui se fait plutôt que ce qui doit se faire ; qu'on ne laisse pas davantage penser et agir à leur guise ceux à qui la discipline ecclésiastique semble une chose vieillie, un vain formalisme, disent-ils, dont on doit facilement s'exempter pour servir la vérité. Si en effet cette mentalité, empruntée à des milieux incroyants, se répandait librement dans vos rangs, ne trouverait-on pas rapidement parmi vous des fils indignes, infidèles à votre Père Ignace, et qu'il faudrait retrancher au plus tôt du corps de votre Compagnie ?



... dans la pratique de l'obéissance parfaite.

L'obéissance absolument parfaite fut depuis le début le signe distinctif de ceux qui combattent pour Dieu dans votre Compagnie. Votre fondateur alla même jusqu'à oser dire : « Souffrons sans trop de difficulté que d'autres Ordres religieux nous surpassent en jeûnes, en veilles, et dans les autres austérités de la nourriture et du régime de vie, que chacun d'eux pratique saintement selon sa règle ; mais quant à la véritable et parfaite obéissance, à l'abnégation de la volonté et du jugement, je désire au plus haut point... que tous ceux qui servent Dieu Notre-Seigneur dans cette Compagnie soient remarquables... »8. Combien fut toujours chère à l'Eglise l'obéissance entière et prompte envers les Supérieurs religieux, la fidèle observation de la discipline régulière, l'humble soumission, allant jusqu'au jugement, à l'égard de ceux que le Vicaire du Christ a voulu qui vous commandent, selon votre Institut si souvent et solennellement approuvé par lui-même et ses prédécesseurs ! Elle est en effet conforme au sens catholique cette vertu sanctionnée, avec l'approbation du Siège apostolique par la tradition continue des anciennes et vénérables familles religieuses, et dont saint Ignace vous a laissé la description dans la célèbre « Lettre sur la vertu d'Obéissance ». C'est une erreur tout à fait éloignée de la vérité de penser que la doctrine de cette Lettre doit être désormais abandonnée et qu'il faut substituer à l'obéissance hiérarchique et religieuse une certaine égalité démocratique selon laquelle l'inférieur débattrait avec le Supérieur de ce qu'il faut faire, jusqu'à ce que l'un et l'autre tombent d'accord.

8 Epist, de virtute Obedientiae, n. 3.

9 Const. S. p. IX, c. 2, n. 2.




Contre l'esprit d'orgueil et d'indépendance, dont un grand nombre sont atteints à notre époque, il faut que vous conserviez intacte la vertu de véritable humilité, qui vous rende aimables à Dieu et aux hommes la vertu d'abnégation universelle, par laquelle vous vous montriez disciples de Celui qui « s'est fait obéissant jusqu'à la mort » (Ph 2,8). Serait-il digne du Christ son Chef celui qui, fuyant l'austérité de la vie religieuse, chercherait à vivre en religion comme s'il était un séculier, lequel recherche à sa guise ce qui lui est utile, ce qui lui plaît et lui sourit ? Ceux qui prétendent, sous l'appellation vaine et désormais rebattue de formalisme, évacuer la discipline religieuse, ont à savoir qu'ils contreviennent aux voeux et aux sentiments de ce Siège apostolique, et qu'ils sont dans l'illusion quand ils en appellent à la loi de charité pour couvrir une fausse liberté affranchie du joug de l'obéissance : quelle serait donc cette charité qui négligerait le bon plaisir de Dieu Notre-Seigneur qu'ils ont fait voeu de réaliser par la vie religieuse ?

C'est cette discipline sévère, l'honneur et la force de votre Ordre, qui vous conservera aujourd'hui encore prêts et disponibles pour les combats du Seigneur et l'apostolat moderne.



Les Supérieurs doivent savoir «commander».

10 Cf. Reg. Provincialis 4.

11 Cf. Reg. Provincialis 3.

12 Const. S. J., p. VI, c. 5.




Un grave devoir incombe à ce sujet à tous les Supérieurs de votre Ordre, qu'il s'agisse du Général, du Provincial ou du Supérieur local. Ils doivent savoir « commander avec modestie et discrétion » 10 ; oui, avec discrétion et modestie, comme il convient à des pasteurs d'âmes, en revêtant la bonté, la douceur et la charité du Christ Notre-Seigneur mais « commander » quand même, et fermement s'il le faut, « mêlant selon les circonstances la sévérité à la bonté », comme ayant à rendre compte à Dieu des âmes de leurs sujets, et de leur progrès dans l'acquisition de la vertu. Bien que vos Règles, selon la sage prescription du fondateur n'obligent pas les sujets sous peine de péché12, les Supérieurs sont cependant obligés à les faire observer, et ils ne sauraient sans faute de leur part laisser négliger un peu partout la discipline religieuse. A l'égal d'un bon père, qu'ils manifestent à leurs sujets la confiance qui est de mise à l'égard des fils, mais qu'en même temps ils veillent attentivement sur leurs fils, comme un bon père est tenu de le faire, et qu'ils ne les laissent pas s'écarter peu à peu du droit sentier de la fidélité.

Votre Institut décrit sagement cet office des Supérieurs surtout des Supérieurs locaux, en ce qui concerne la sortie des sujets hors de la maison religieuse, de leurs relations avec les étrangers, l'envoi et la réception du courrier, les voyages, l'usage ou l'administration de l'argent, et même le soin qu'ils doivent avoir que tous accomplissent fidèlement les exercices de piété, qui sont comme l'âme à la fois, de l'observance religieuse et de l'apostolat. D'excellentes Règles ne servent à rien si ceux à qui il revient d'en presser l'exécution ne s'acquittent de leur charge avec force et constance.



Comme le Christ Notre-Seigneur : acceptez une vie austère de pauvreté et de prière.

« Vous êtes le sel de la terre » (Mt 5,13) : que la pureté de la doctrine, la vigueur de la discipline, jointes à l'austérité de la vie, vous gardent de la contagion du monde et fassent de vous de dignes disciples de Celui qui nous a rachetés par la Croix.

Lui-même vous a avertis : « Qui ne porte pas sa croix et ne vient pas à ma suite, ne peut être mon disciple» (Lc 14,27). De là vient que votre Père Ignace vous exhorte à « accepter et à souhaiter de toutes vos forces ce que le Christ Notre-Seigneur aima et embrassa » 13 ; et « pour mieux arriver à ce degré de perfection si précieux dans la vie spirituelle, que chacun travaille avec toute l'application dont il est capable à chercher dans le Seigneur la plus grande abnégation de soi-même et une mortification continuelle en toutes choses, autant qu'il sera possible » 14. Or, dans la recherche des nouveautés qui préoccupe aujourd'hui tant d'esprits, il est à craindre que le principe premier de toute vie religieuse et apostolique, à savoir l'union de l'instrument avec Dieu15, ne devienne moins clair, et que « notre confiance soit fondée » plutôt « sur les moyens naturels qui... disposent l'instrument à être utile au prochain » 18, contrairement à l'économie de la grâce dans laquelle nous vivons.

13 Examen général, c. 4, n. 44 ; Summ. Const., n. 11.

14 Examen général, c. 4, n. 46 ; Summ. Const., n. 12.

15 Const., p. X, n. 2.

16 Const., p. X, n. 3.




A mener cette vie crucifiée avec le Christ doit concourir en premier lieu la fidèle observation de la pauvreté qui fut tant à coeur à votre fondateur ; et non seulement de la pauvreté qui exclut l'usage indépendant des choses temporelles, mais de celle surtout à laquelle cette dépendance est aussi ordonnée, à savoir l'usage très modéré des choses temporelles joint à la privation de bon nombre des commodités que ceux qui vivent dans le monde peuvent légitimement revendiquer.

Assurément vous emploierez pour la plus grande gloire de Dieu, avec l'approbation de vos Supérieurs, les moyens qui rendent votre travail apostolique plus efficace ; mais en même temps vous vous priverez spontanément de beaucoup de choses qui ne sont nullement nécessaires à votre but, mais ne font que plaire et flatter la nature ; vous le ferez pour que les fidèles voient en vous les disciples du Christ pauvre et réservent peut-être des aumônes plus abondantes à des fins utiles au salut des âmes, au lieu de les prodiguer en plaisirs faciles. Il ne convient pas que des religieux se permettent des vacances hors des maisons de leur Ordre, sinon pour des raisons extraordinaires, qu'ils entreprennent pour se reposer des voyages, agréables sans doute mais coûteux, qu'ils possèdent pour leur usage personnel et exclusif n'importe quels instruments de travail au lieu de les laisser à l'usage et au service de tous, comme le demande la nature de l'état religieux. Quant au superflu, retranchez-le avec simplicité et courage, par amour de la pauvreté et pour rechercher cette mortification continuelle en toutes choses qui est propre à votre Institut. Il faut considérer comme tel l'usage, si répandu à notre époque, du tabac sous ses diverses formes. Etant religieux, prenez soin selon l'esprit de votre fondateur que cet usage soit supprimé parmi vous. Que des religieux ne prêchent pas seulement en paroles mais aussi par exemple, le souci de la pénitence, sans laquelle il n'y a pas d'espoir fondé de salut éternel.

Toutes ces recommandations que Nous vous faisons, bien qu'elles ne soient pas selon la nature et lui semblent au contraire difficiles et excessives, deviendront non seulement possibles mais faciles et agréables dans le Seigneur si vous êtes fidèles à la vie de prière qu'attendait de vous votre Père et Législateur11. Et vos exercices de piété seront animés par la ferveur intime de la charité si vous êtes fidèles à l'oraison mentale prolongée, telle que les Règles approuvées de votre Ordre la prescrivent chaque jour. Des prêtres qui s'adonnent au travail apostolique doivent avant tout vivifier toute leur action par une considération plus profonde des choses de Dieu, et par un amour de charité plus ardent envers Dieu et Notre-Seigneur Jésus-Christ, et Nous savons par les préceptes des saints qu'il se nourrit surtout par l'oraison mentale. Votre Ordre s'écarterait très certainement de l'esprit que voulait votre Père et Législateur s'il ne demeurait fidèle à la formation reçue dans les Exercices Spirituels.



Adaptation ou tradition : un même effort.

Personne parmi vous ne réprouverait ou ne rejetterait quelque nouveauté que ce soit, pour la seule raison qu'elle est nouvelle ; pourvu cependant qu'elle fût utile au salut et à la perfection de leurs âmes et de celles du prochain, en quoi consiste la fin de votre Compagnie 18 ; il est au contraire tout à fait conforme à l'Institut de saint Ignace et c'est une tradition parmi vous de s'appliquer de tout son coeur à toutes les entreprises nouvelles que demande le bien de l'Eglise et que recommande le Saint-Siège, sans avoir peur d'aucun effort d'adaptation. Mais vous devez en même temps conserver fermement et défendre contre tous les efforts du monde et du démon les traditions dont la sagesse découle soit de l'Evangile soit de la nature humaine déchue. Telle est l'ascèse religieuse que votre fondateur a apprise des Ordres anciens et leur a empruntée.



Votre gouvernement reste monarchique.

18 Examen général, c 1, n. 2 ; Summ. Const., n. 2.

19 Epit. Inst., n. 22.

20 Op. c. 23, § 1.

21 Inst. S. /., Florence 1892, vol. I, p. 6.




Parmi les points substantiels de premier ordre de votre Institut19, qui ne peuvent être modifiés par la Congrégation Générale elle-même20, mais uniquement par le Siège apostolique, parce que approuvés « en forme spécifique » par la Lettre apostolique Regimini militantis Ecclesia, du 27 septembre 1540, donnée par Notre prédécesseur Paul IIIzl, se trouve celui-ci : « La forme de gouvernement de la Compagnie est monarchique, définie par les décisions d'un seul Supérieur » 22. Et ce Siège apostolique, sachant bien que l'autorité du Général est comme le pivot sur lequel repose la force et la santé de votre Ordre, loin de penser qu'il faille concéder sur ce point quoi que ce soit à l'esprit de l'époque actuelle, veut au contraire que cette autorité pleine et monarchique qui ne dépend que de l'autorité suprême du Saint-Siège, demeure inébranlée, même si, tout en sauvegardant entièrement la forme monarchique, la charge en est opportunément allégée.

Observation entière des Constitutions.

En un mot, « appliquez-vous tous avec constance à ne rien négliger de ce que vous pouvez atteindre de perfection avec la grâce divine dans l'observation entière de toutes les Constitutions et de la règle propre à votre Institut » 23. On attribue à Notre prédécesseur de pieuse mémoire Clément XIII ce mot qui, sinon littéralement du moins quant au sens, exprime certainement sa pensée, lorsqu'on lui demandait de laisser votre Ordre s'écarter de l'Institut fondé par saint Ignace : « Qu'ils soient tels qu'ils sont, ou qu'ils ne soient pas » 24. Telle est et demeure aussi Notre pensée : que les Jésuites soient tels que les ont formés les Exercices Spirituels, tels que les veulent leurs Constitutions. D'autres dans l'Eglise, sous la conduite de la hiérarchie, tendent louablement à Dieu par une voie sur certains points différente ; pour vous, votre Institut est la « voie vers Dieu » 25. La règle de vie tant de fois approuvée par le Saint-Siège, les oeuvres d'apostolat que le Saint-Siège vous recommande particulièrement, voilà votre programme, en collaboration fraternelle avec les autres ouvriers de la Vigne du Seigneur, qui tous, sous la direction du Saint-Siège et des Evêques, travaillent à l'avènement du règne de Dieu.

22 Epit. Inst., n. 22, g 3, 40.

23 Const., p. VI, c. 1, n. 1 ; Summ. Const., n. 15.

24 Pastor, Geschichte der Paepste, Bd. XVI, 1, 1931, S. 651, Anm. 7.

25 Formula Instituti Societatis Iesu, in Litt. apost. Pauli III, Regimini militantis Ecclesiae, 27 septembre 1540, n. 1 ; Institutum S. I., Florence 1892, vol. I, p. 4.




En gage de la lumière du Saint-Esprit sur les travaux de votre Congrégation et d'une effusion de la grâce divine sur tous et chacun des membres de votre Compagnie, avec l'affection d'un coeur paternel Nous vous accordons la Bénédiction apostolique.

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