Pax Christi approuve la résolution de l’Unesco sur Jérusalem
La section française du mouvement catholique s’est réjouie, lundi 28 novembre, de l’adoption par l’Unesco de sa résolution sur la ville sainte.
Cette décision avait été, jusque-là, critiquée par la Conférence des évêques de France (CEF) au motif qu’elle niait les liens historiques du peuple juif avec Jérusalem.
Une décision posant « les bases d’un dialogue qui doit se faire dans la reconnaissance des droits essentiels de chaque peuple ». C’est en ces termes que s’est félicité, mardi 28 novembre, le mouvement catholique pour la paix Pax Christi France, de l’adoption le 18 octobre par l’Unesco – à 25 voix pour, 6 contre, et 26 absentions – de sa résolution sur la ville de Jérusalem.
Le texte, principalement porté par les Palestiniens et soutenu par nombre de pays arabes, revient sur la gestion des lieux saints à Jérusalem, et particulièrement sur celle de l’Esplanade des Mosquées. Il y condamne les incursions fréquentes d’extrémistes juifs, entravant le statu quo en vigueur dans le pays, et les fouilles archéologiques qui sont menées à Jérusalem-Est, notamment à l’intérieur et autour de la vieille ville.
« Une humanisation de la situation »
Pax Christi France se réjouit notamment, « face aux enjeux qu’ils représentent pour la paix, du rappel de certains points essentiels : l’importance de la vieille ville de Jérusalem et de ses remparts pour les trois religions monothéistes », ainsi que « la conviction que les tombeaux des patriarches à Hébron et la tombe de Rachel à Bethléem révèlent une importance religieuse pour le judaïsme, le christianisme et l’islam », souligne le communiqué, signé par Mgr Marc Stenger, évêque de Troyes (Aube) et président de Pax Christi France, ainsi que Catherine Billet et Dominique Lang, respectivement déléguée nationale et aumônier national du mouvement.
Tous trois demandent en outre, au nom de l’association, « à la puissance occupante le libre accès de ces lieux pour les trois religions » et « une humanisation de la situation », notamment au vu de l’ampleur des destructions commises en août 2014 à Jérusalem et du blocus qu’opère Israël dans la bande de Gaza. « Le respect explicite de chaque religion de croyants et son histoire sont les conditions indispensables pour que l’avenir puisse s’ouvrir sur une paix juste », conclut ensuite cette brève déclaration.
De nombreuses polémiques
En semblant nier par endroits les liens historiques et spirituels du judaïsme avec ce lieu – en évitant par exemple l’utilisation de l’expression mont du Temple pour désigner l’esplanade des Mosquées –, l’Unesco s’était attiré les foudres des dirigeants de l’État hébreu, mais aussi de nombreux responsables religieux, fustigeant la partialité anti-israélienne du texte.
« Cette résolution pose un certain nombre de questions », écrivait ainsi, le 10 novembre, Mgr Vincent Jordy, évêque de Saint-Claude et président du Conseil pour l’unité des chrétiens et les relations avec le judaïsme, dans une lettre adressée à la directrice générale de l’organisation, Irina Bokova.
Une tentative de « réécrire l’histoire »
« Cette résolution semble ignorer le lien du peuple juif et en conséquence de la tradition chrétienne, avec Jérusalem. La reconnaissance explicite de l’histoire de chaque communauté de croyants, le respect de cette histoire, est non seulement une question de justice mais aussi une condition de la paix. Nous souhaitons vivement que l’Unesco soit attentive à ce point », conclut le courrier de Mgr Jordy, manifestant ainsi la désapprobation des évêques de France concernant cette décision.
Outre cette lettre, le Conseil national des évangéliques de France (Cnef) s’est lui aussi fendu d’un virulent communiqué pour marquer son désaccord avec l’institution onusienne. Rendu public le 27 octobre et intitulé « Jérusalem : l’ONU s’obstine à réécrire l’histoire », ce texte souligne notamment que « toutes les découvertes archéologiques anciennes et récentes prouvent le lien indéfectible du peuple juif avec Jérusalem, bien au-delà de sa simple présence dans ces lieux. »
Il assure, en outre, le soutien et l’affection du Cnef au « peuple juif, une fois de plus atteint au cœur de sa foi et de son histoire, et menacé de façon continue par la haine inaltérable des antisémites anciens et modernes ».
http://www.la-croix.com/Urbi-et-Orbi/Ac ... 1200806710
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Ecrit le 29 nov.16, 20:14-
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