Voilà ce que je trouve sous le terme inquisition de l’encyclopédie libre Wikipedia
L’Inquisition était une juridiction spécialisée (un tribunal), créée par l’Église catholique romaine et relevant du droit canonique. Elle était chargée d’émettre un jugement sur le caractère orthodoxe ou non (par rapport au dogme religieux) des cas qui lui étaient soumis. L’Inquisition était une juridiction d’exception, établie pour représenter l’autorité judiciaire du pape sur une région donnée, quand le fonctionnement courant des tribunaux ecclésiastiques s’avérait inadapté.
Dans l’histoire, il y a eu plusieurs juridictions spécialisées de ce type. Il est possible de distinguer trois différentes Inquisitions, qui font l’objet d’articles séparés :
l’Inquisition médiévale,
l’Inquisition espagnole, inféodée à la couronne d’Espagne, fondée en 1478, et l’Inquisition portugaise, fondée en 1531,
l’Inquisition romaine (Congrégation de l’Inquisition romaine et universelle), fondée en 1542, rebaptisée Sacrée Congrégation du Saint-Office en 1909.
On constate de ces quelques lignes que par inquisition on n’entend que l’inquisition chrétienne.
Mais qu’en est-il de l’inquisition islamique ou au sein des autres religions?
Nous avons parlé dans les deux précédents billets du soudanais Mahmud Muhammad Taha qui a été pendu le 18 janvier 1985 pour cause d’apostasie sur ordre de Numeiri, à l’instigation et avec les applaudissements des responsables religieux soudanais, de l’Azhar et de la Ligue du monde musulman.
N’est-ce pas là une inquisition islamique dans le vrai sens du terme? Ne faut-il pas que Wikipedia ouvre une rubrique spéciale pour traiter de l’inquisition islamique?
J’ai beau chercher dans Wikipedia sous le terme inquistion islamique. Je n’y trouve rien… mais j’espère que je me trompe. Et si c’est le cas, je prie mes lecteurs de me corriger. Je ferai mea culpa urbi et orbi. J’espère surtout que Wikipedia n’a pas cédé aux islamistes. Je vous invite à cet égard à lire l’article instructif:
Wikipedia sous surveillance des islamistes: 80 000 islamistes surveillent wikipedia afin qu’elle soit islamiquement correcte. Chiffre en expansion continue.
Si effectivement Wikipedia a simplement “oublié” de parler de l’inquisition islamique qui perdure depuis 15 siècles sans jamais cesser, c’est parce que les chercheurs ne se sont jamais intéressés sérieusement à cette inquisition. J’encourage vivement les étudiants en sciences des religions, en droit, en sciences politiques, etc…. à faire des recherches et à écrire des thèses sur cette inquisition islamique. C’est l’étape préliminaire pour mettre fin à cette inquisition. Ils peuvent commencer par documenter l’inquisition dont a été victime Taha. Je comprends qu’un tel thême n’est pas conforme au “politiquement correct”, mais n’est-ce pas le rôle des intellectuels de passer outre le concept de la langue de bois?
En attendant, et faute de mieux, je me permets ici de produire un vieil article de 2001… mais auquel il ne faut changer même pas une virgule.
L’Azhar au Caire, siège principal de l’inquisition islamique, instigateur de la pendaison du soudanais Taha
images?q=tbn:ANd9GcSr-9vrZ7nfW5iTKmCVIJzHBYOCo5ezPjW-hnFJX3E8YWUO7zE&t=1&usg=__rXRmI1h8v09GE5tU7ZvNrfIpMEw=
Cheikh Jad-al-Haq, chef inquisiteur: cliquez sur l’image pour lire sa fatwa en arabe en faveur de l’excision des femmes
art40-1-bce4e.jpg
source: http://www.afrik.com/article2845.html
L’Egypte sous l’ère de l’inquisition
Berrada épinglé mercredi 6 juin 2001
Le pays des Pharaons est en passe de devenir le paradis de la censure. L’Université d’Al-Azhar et le Conseil supérieur des affaires islamiques s’érigent en inquisiteurs. La dernière victime en date est l’écrivain marocain Mohamed Berrada. Les autorités religieuses lui interdisent de traduire ses livres en hébreu.
Les Pharaons sont tombés sur la tête. Les autorités morales et religieuses égyptiennes s’érigent en grands inquisiteurs de la littérature. Après avoir mené une campagne haineuse contre l’écrivain marocain Mohamed Choukri, auteur du “Pain nu“, et contre la romancière locale Nawal al-Saadaoui, obligeant le ministère de la Culture à interdire la vente des livres de ces auteurs en Egypte, ils s’en prennent à un autre écrivain marocain : Mohamed Berrada.
Il est accusé de “trahison au profit de l’ennemi”. Pas moins. Le romancier voulait faire traduire certaines de ses œuvres en hébreu. La maison d’édition israélienne “Dar Al Andalous”, spécialisée dans la littérature arabe, devait commencer à traduire les livres de Mohamed Berrada dans la langue de Marek Halter.
Excommunication et apostasie
L’écrivain féministe égyptienne Nawal al-Saadaoui, accusée d’apostasie dans son pays s’est réfugiée à Tunis. Elle affirme être la cible d’un “complot politique sous couvert de l’islam”. Psychiatre et auteur d’une quarantaine d’ouvrages traitant de la condition des femmes, Nawal Sadaaoui est poursuivie pour “mépris de l’islam” et doit comparaître le 18 juin devant un tribunal pénal égyptien. Le 9 avril, un avocat égyptien, Nabih al-Wahch, a déposé plainte contre la militante dans le but de la séparer de son époux, l’accusant d’avoir “méprisé l’islam “. Elle y aurait déclaré notamment que le pèlerinage à La Mecque était un reste de paganisme et que le Coran n’obligeait pas les femmes à porter le voile.
Divorce forcé. Le mufti d’Egypte, plus haute autorité religieuse du pays, a considéré qu’elle a “renié les enseignements de la religion” et qu’en “s’écartant du cercle de l’Islam”, elle est devenue indigne d’un conjoint musulman. Nawal Al-Saadaoui a dénoncé les accusations portées contre elle et affirme que ni elle, ni son époux, le psychiatre Chérif Hetata, n’accepteraient “le divorce, ni l’exil, quelque soit l’issue du procès”.
Seuls l’écrivain Ibrahim Abdel-Méguid et Naguib Mahfouz se sont élevés contre cette inquisition. Le prix Nobel de littérature égyptien est menacé pour sa part de se voir retirer le titre d’écrivain par ses collègues, pour le même motif que Mohamed Berrada, alors que son contrat avec “Dar al Andalous” remonte au début des années 90! Décidément, le ridicule ne tue pas l’intolérance… Retirer à Naguib Mahfouz le droit de se dire écrivain !
Le ministère égyptien de la Culture est en train de céder des pans entiers de ses prérogatives aux islamistes. Or il est des compromissions fatales. La littérature égyptienne, déjà malade, risque de ne pas s’en relever…
Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Règles du forum
L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
L’athéisme peut être considéré comme une attitude ou une doctrine qui ne conçoit pas l’existence ou affirme l’inexistence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit. C'est une position philosophique qui peut être formulée ainsi : il n'existe rien dans l'Univers qui ressemble de près ou de loin à ce que les croyants appellent un « dieu », ou « Dieu ».
Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 05 déc.16, 05:02Le premier forum tunisien qui a inspiré les forums de religion Recherche "les religions font peu de bien et beaucoup de mal" Voltaire
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Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 05 déc.16, 07:24Inquisition à la base c'est un mode de fonctionnement judiciaire, qui peut donc être pratiqué par n'importe quel pouvoir judiciaire (un juriste pourait l'expliquer mieux que moi).
Il a été sur-utilisé par les autorités chrétiennes cathos, du coup on l'associe à eux, et par raccourci de langage quand on parle de "l'inquisition" c'est à ces tribunaux religieux qu'on se référe
Il a été sur-utilisé par les autorités chrétiennes cathos, du coup on l'associe à eux, et par raccourci de langage quand on parle de "l'inquisition" c'est à ces tribunaux religieux qu'on se référe
«Je plains ceux qui, renonçant aux plaisirs du monde, cherchent à acquérir des mérites pour être heureux dans l’Au-delà et se plongent dans une mort qui n’en finit pas, je ne plains pas les autres... Sois sage, Râma, il n’y a de monde que celui-ci, c’est certain Jouis du présent et jette derrière toi ce qui ne te plaît pas» Râmâyana (III siècleAEC)
Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 05 déc.16, 07:50Ce mode de fonctionnement a été inventé par les mutazilites, les rationalistes de l'islam, qui voulaient faire admettre que le Coran est créé et non pas incréé.
On torturait ceux qui refusaient de penser ça.
Et puis les mutazilites ont perdu la bataille. Et la mihna reste d'actualité dans tous les pays d'islam du Maroc à l'Afghanistan.
Comment la mihna est passé aux pays chrétiens par l'intermédiaire de l'Espagne et de l'Italie ?
On torturait ceux qui refusaient de penser ça.
Et puis les mutazilites ont perdu la bataille. Et la mihna reste d'actualité dans tous les pays d'islam du Maroc à l'Afghanistan.
Comment la mihna est passé aux pays chrétiens par l'intermédiaire de l'Espagne et de l'Italie ?
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Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 05 déc.16, 08:08Je trouve assez naïfs ceux qui comparent la cruauté de l'islam et celle du christianisme comme étant de même nature. Ils n'ont sans doute jamais ouvert le coran ou alors ils ne vivent pas sur la même planète que moi.
Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 05 déc.16, 09:23On n'a pas assez étudié l'influence de l'islam sur le christianisme. Il n y a que Jacques Ellul qui a essayé de le faire mais c'est incomplet.
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Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 05 déc.16, 10:44Ce que je trouve assez lamentable c'est d'essayer de déterminer qui est le pire ou le meilleur entre le christianisme et l'islam, personnellement je n'en ai rien à faire, je ne vais pas accepter les excès de l'un parce-que l'autre à fait pire
«Je plains ceux qui, renonçant aux plaisirs du monde, cherchent à acquérir des mérites pour être heureux dans l’Au-delà et se plongent dans une mort qui n’en finit pas, je ne plains pas les autres... Sois sage, Râma, il n’y a de monde que celui-ci, c’est certain Jouis du présent et jette derrière toi ce qui ne te plaît pas» Râmâyana (III siècleAEC)
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Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 05 déc.16, 12:04Normalement, les tribunaux ecclésiastiques ne devraient pas exister pas dans le christianisme. Jésus n'en parle pas, se prononce contre les peines contre les crimes morales.Hypatia a écrit :Inquisition à la base c'est un mode de fonctionnement judiciaire, qui peut donc être pratiqué par n'importe quel pouvoir judiciaire (un juriste pourait l'expliquer mieux que moi).
Il a été sur-utilisé par les autorités chrétiennes cathos, du coup on l'associe à eux, et par raccourci de langage quand on parle de "l'inquisition" c'est à ces tribunaux religieux qu'on se référe
L'inquisition était fait par l'Église catholique voilà pourquoi on l'appel l'inquisition catholique.
L'Angleterre est un cloaque. L'Angleterre est le vivier fertile des fondamentalistes musulmans. Son raisonnement social est de permettre a toutes les religions de prêcher ouvertement. Mais cela est déraisonnable puisque aucune des autres religions ne prêchent la violence apocalyptique. Pourtant, l'Angleterre le permet...-Wole Soyinka
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Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 05 déc.16, 22:00Oui j'ai bien dis catho(lique)s
«Je plains ceux qui, renonçant aux plaisirs du monde, cherchent à acquérir des mérites pour être heureux dans l’Au-delà et se plongent dans une mort qui n’en finit pas, je ne plains pas les autres... Sois sage, Râma, il n’y a de monde que celui-ci, c’est certain Jouis du présent et jette derrière toi ce qui ne te plaît pas» Râmâyana (III siècleAEC)
Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 28 déc.16, 00:32Au Maroc, un manuel scolaire affirme que la philosophie est « contraire à l’islam »
Les professeurs de philosophie du royaume sont mobilisés contre une révision de manuels scolaires qui visait pourtant à enseigner un « islam tolérant ».
Par Ghalia Kadiri (contributrice Le Monde Afrique)
Fresque de Raffaello Sanzio présentant Averroès, penseur majeur de la philosophie musulmane et commentateur d’Aristote.
En découvrant les nouveaux manuels d’éducation islamique, les professeurs de philosophie marocains ont eu un choc. Au chapitre « Philosophie et foi » de « Manar at tarbia al islamiya », un ouvrage d’enseignement religieux destiné aux élèves de première, la philosophie est définie comme « une production de la pensée humaine contraire à l’islam » et « l’essence de la dégénérescence ». Le choc a été d’autant plus important que ce manuel scolaire a été réédité fin octobre 2016 dans le cadre d’une réforme de l’enseignement islamique visant à promouvoir « un islam tolérant ». « Le résultat de cette révision est médiocre, estime Mounir Bensalah, militant du Mouvement démocratique Anfass. C’est encore plus décadent qu’avant ».
« Nous sommes revenus dix siècles en arrière »
Réunis au sein de l’Association marocaine des enseignants de philosophie (AMEP), des professeurs ont organisé des sit-in du 21 au 23 décembre dans plusieurs lycées à travers le royaume pour dénoncer des contenus « diffamatoires », qui nuisent à leur matière, obligatoire au Maroc et enseignée dès la seconde. « Les leçons inculquées dans ce livre vont tuer la liberté de pensée », avertit Aidda Lakhlif, professeur de philosophie dans un lycée d’Assa-Zag (sud) et membre de l’AMEP. « Nous avons cru que la haine de l’Etat envers la philosophie était révolue. Mais nous sommes revenus dix siècles en arrière », regrette l’enseignant.
Lire aussi : « Si le Maroc veut être en Afrique, il faut que l’Afrique soit au Maroc »
Le manuel scolaire s’appuie sur les propos d’une grande figure du salafisme du XIIIe siècle, Ibnou As-Salah Ach Chahrazouri, qui aurait décrit la philosophie à l’époque comme « le summum de la démence et de la dépravation », provoquant « l’angoisse et l’errance, l’hérésie et la mécréance ». Faker Korchane, journaliste spécialisé dans les questions religieuses, dénonce ce choix :
« Aujourd’hui, dans l’islam sunnite, l’idée d’imitation se développe de plus en plus. Les élèves sont incités à suivre à la lettre des textes très anciens, sans réflexion critique. On crée ainsi des automates qui risquent de développer par la suite un terreau fertile à une pensée exclusiviste et militante. »
D’autres passages enseignent aux élèves marocains à faire la distinction entre les sciences religieuses et les sciences profanes, parmi lesquelles les mathématiques, la physique ou les sciences de la vie et de la terre. Un schéma très proche des concepts utilisés dans le courant wahhabite. « Affirmer que les sciences humaines sont contraires à la religion encourage l’obscurantisme, met en garde M. Korchane. Ce passage fait croire aux élèves qu’ils ne peuvent pas être à la fois rationnels et religieux. C’est très dangereux, car cela peut amener à une lecture rigoriste de l’islam, avec tous les risques que ça engendre. »
« Ce n’est pas un enseignement doctrinal, les élèves sont incités à réfléchir, non pas à épouser une seule doctrine. Nous voulons mettre en place un débat social dans les classes ». Fouad Chafiqi, responsable de la révision des manuels scolaires au ministère de l’éducation nationale
« Islam du juste milieu »
De son côté, le ministère marocain de l’éducation nationale dénonce un « procès d’intention ». Face à la polémique, il a fait savoir le 19 décembre dans un communiqué que l’ouvrage ne sera pas retiré des écoles, malgré la requête de l’Association marocaine des enseignants de philosophie. « Les passages ont été sortis de leur contexte, se défend Fouad Chafiqi, directeur des curricula au ministère de l’éducation nationale. Nous avons fait le choix de mentionner Ibnou As-Salah Ach Chahrazouri mais ce texte est donné comme objet de réflexion. Ce n’est pas un enseignement doctrinal, les élèves sont incités à réfléchir, non pas à épouser une seule doctrine. Nous voulons mettre en place un débat social dans les classes. »
Lire aussi : Au Maroc, un petit guide de « survie » à usage des homosexuels confrontés à la police
Fouad Chafiqi, 55 ans, diplômé de l’Ecole normale supérieure de Rabat et docteur en Sciences de l’éducation de l’université Bordeaux 3, a été chargé en février 2016 de mener la refonte des programmes d’éducation islamique. En sept mois, 29 manuels ont été réédités. « Je regrette que quelques lignes sur les 3 252 pages homologuées gâchent tout le travail positif qui a été fait », poursuit le directeur qui se dit personnellement « absolument convaincu que l’enseignement de la philosophie est nécessaire, comme d’ailleurs toutes les sciences humaines et sociales ». Avec une réserve, cependant : M. Chafiqi estime que ces enseignements doivent « apprendre [aux élèves] à philosopher au lieu d’apprendre les citations philosophiques par cœur ».
Le roi Mohammed VI s’était en effet engagé, lors d’un conseil des ministres, le 6 février à Laâyoune (Sahara), à réviser les programmes d’enseignement religieux, une des matières les plus controversées du système éducatif marocain, enseignée de la primaire jusqu’au baccalauréat. Le souverain affirme vouloir promouvoir un « islam du juste milieu ». Le ministère de l’éducation nationale avait alors formé une commission chargée d’expurger les manuels scolaires des textes qui pourraient renvoyer à une lecture rigoriste de l’islam. Dans les nouveaux ouvrages, les discriminations de genre, de handicap ou de géographie ont été supprimées. Mais la réforme s’est heurtée à l’hostilité des milieux conservateurs et salafistes. L’appellation « éducation islamique », qui exclut les autres confessions dans son enseignement, devait notamment être remplacée par « éducation religieuse ». Les professeurs d’éducation islamique s’y étaient eux-mêmes opposés.
Les professeurs de philosophie du royaume sont mobilisés contre une révision de manuels scolaires qui visait pourtant à enseigner un « islam tolérant ».
Par Ghalia Kadiri (contributrice Le Monde Afrique)
Fresque de Raffaello Sanzio présentant Averroès, penseur majeur de la philosophie musulmane et commentateur d’Aristote.
En découvrant les nouveaux manuels d’éducation islamique, les professeurs de philosophie marocains ont eu un choc. Au chapitre « Philosophie et foi » de « Manar at tarbia al islamiya », un ouvrage d’enseignement religieux destiné aux élèves de première, la philosophie est définie comme « une production de la pensée humaine contraire à l’islam » et « l’essence de la dégénérescence ». Le choc a été d’autant plus important que ce manuel scolaire a été réédité fin octobre 2016 dans le cadre d’une réforme de l’enseignement islamique visant à promouvoir « un islam tolérant ». « Le résultat de cette révision est médiocre, estime Mounir Bensalah, militant du Mouvement démocratique Anfass. C’est encore plus décadent qu’avant ».
« Nous sommes revenus dix siècles en arrière »
Réunis au sein de l’Association marocaine des enseignants de philosophie (AMEP), des professeurs ont organisé des sit-in du 21 au 23 décembre dans plusieurs lycées à travers le royaume pour dénoncer des contenus « diffamatoires », qui nuisent à leur matière, obligatoire au Maroc et enseignée dès la seconde. « Les leçons inculquées dans ce livre vont tuer la liberté de pensée », avertit Aidda Lakhlif, professeur de philosophie dans un lycée d’Assa-Zag (sud) et membre de l’AMEP. « Nous avons cru que la haine de l’Etat envers la philosophie était révolue. Mais nous sommes revenus dix siècles en arrière », regrette l’enseignant.
Lire aussi : « Si le Maroc veut être en Afrique, il faut que l’Afrique soit au Maroc »
Le manuel scolaire s’appuie sur les propos d’une grande figure du salafisme du XIIIe siècle, Ibnou As-Salah Ach Chahrazouri, qui aurait décrit la philosophie à l’époque comme « le summum de la démence et de la dépravation », provoquant « l’angoisse et l’errance, l’hérésie et la mécréance ». Faker Korchane, journaliste spécialisé dans les questions religieuses, dénonce ce choix :
« Aujourd’hui, dans l’islam sunnite, l’idée d’imitation se développe de plus en plus. Les élèves sont incités à suivre à la lettre des textes très anciens, sans réflexion critique. On crée ainsi des automates qui risquent de développer par la suite un terreau fertile à une pensée exclusiviste et militante. »
D’autres passages enseignent aux élèves marocains à faire la distinction entre les sciences religieuses et les sciences profanes, parmi lesquelles les mathématiques, la physique ou les sciences de la vie et de la terre. Un schéma très proche des concepts utilisés dans le courant wahhabite. « Affirmer que les sciences humaines sont contraires à la religion encourage l’obscurantisme, met en garde M. Korchane. Ce passage fait croire aux élèves qu’ils ne peuvent pas être à la fois rationnels et religieux. C’est très dangereux, car cela peut amener à une lecture rigoriste de l’islam, avec tous les risques que ça engendre. »
« Ce n’est pas un enseignement doctrinal, les élèves sont incités à réfléchir, non pas à épouser une seule doctrine. Nous voulons mettre en place un débat social dans les classes ». Fouad Chafiqi, responsable de la révision des manuels scolaires au ministère de l’éducation nationale
« Islam du juste milieu »
De son côté, le ministère marocain de l’éducation nationale dénonce un « procès d’intention ». Face à la polémique, il a fait savoir le 19 décembre dans un communiqué que l’ouvrage ne sera pas retiré des écoles, malgré la requête de l’Association marocaine des enseignants de philosophie. « Les passages ont été sortis de leur contexte, se défend Fouad Chafiqi, directeur des curricula au ministère de l’éducation nationale. Nous avons fait le choix de mentionner Ibnou As-Salah Ach Chahrazouri mais ce texte est donné comme objet de réflexion. Ce n’est pas un enseignement doctrinal, les élèves sont incités à réfléchir, non pas à épouser une seule doctrine. Nous voulons mettre en place un débat social dans les classes. »
Lire aussi : Au Maroc, un petit guide de « survie » à usage des homosexuels confrontés à la police
Fouad Chafiqi, 55 ans, diplômé de l’Ecole normale supérieure de Rabat et docteur en Sciences de l’éducation de l’université Bordeaux 3, a été chargé en février 2016 de mener la refonte des programmes d’éducation islamique. En sept mois, 29 manuels ont été réédités. « Je regrette que quelques lignes sur les 3 252 pages homologuées gâchent tout le travail positif qui a été fait », poursuit le directeur qui se dit personnellement « absolument convaincu que l’enseignement de la philosophie est nécessaire, comme d’ailleurs toutes les sciences humaines et sociales ». Avec une réserve, cependant : M. Chafiqi estime que ces enseignements doivent « apprendre [aux élèves] à philosopher au lieu d’apprendre les citations philosophiques par cœur ».
Le roi Mohammed VI s’était en effet engagé, lors d’un conseil des ministres, le 6 février à Laâyoune (Sahara), à réviser les programmes d’enseignement religieux, une des matières les plus controversées du système éducatif marocain, enseignée de la primaire jusqu’au baccalauréat. Le souverain affirme vouloir promouvoir un « islam du juste milieu ». Le ministère de l’éducation nationale avait alors formé une commission chargée d’expurger les manuels scolaires des textes qui pourraient renvoyer à une lecture rigoriste de l’islam. Dans les nouveaux ouvrages, les discriminations de genre, de handicap ou de géographie ont été supprimées. Mais la réforme s’est heurtée à l’hostilité des milieux conservateurs et salafistes. L’appellation « éducation islamique », qui exclut les autres confessions dans son enseignement, devait notamment être remplacée par « éducation religieuse ». Les professeurs d’éducation islamique s’y étaient eux-mêmes opposés.
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Re: Etre Atheés au Maroc , pays musulman ...
Ecrit le 10 févr.17, 05:46Maroc: Les Marocains changeant de religion ne seraient plus passibles de la peine de mort
Source de l'article: http://www.evangeliques.info.
Le Conseil supérieur des Oulémas du Maroc aurait modifié sa position sur le changement de religion des musulmans marocains. Depuis 2012, une fatwa émise par ce Conseil permettait la condamnation à mort des marocains apostats, c’est-à-dire des marocains musulmans se tournant vers une autre religion.
D’après le site Maroccoworldnews, le Conseil supérieur, présidé par le roi Mohammed VI, établirait désormais comme apostat celui qui trahirait son pays, non pas celui qui changerait de religion.
En 2012 comme aujourd’hui, le Conseil s’est basé sur une hadith prêtée au Prophète de l’islam: «Quiconque change de religion, tuez-le». Comme réinterprétation, les Sages marocains avancent que ces propos sont plus politiques que religieux. Ils assimilent alors l’apostasie à la haute trahison envers la nation. Si ce texte est confirmé, alors les nouveaux convertis au christianisme ne risqueraient plus la peine de mort dans leur pays.
En 2011 déjà le roi du Maroc Mohammed VI aurait souhaité voir la liberté religieuse établie dans la nouvelle Constitution du pays. Il n’avait pu l’imposer face aux conservateurs, mais «Le préambule de la Constitution proclame toutefois la soumission de la législation nationale aux pactes internationaux signés par le Maroc, et donc, de fait, le droit à la liberté de conscience incluse dans la déclaration universelle des droits de l’homme», explique La Croix.
La Rédaction d'Evangéliques.info - 09 février 2017 08:53
=====================================
Très bonne mesure
Source de l'article: http://www.evangeliques.info.
Le Conseil supérieur des Oulémas du Maroc aurait modifié sa position sur le changement de religion des musulmans marocains. Depuis 2012, une fatwa émise par ce Conseil permettait la condamnation à mort des marocains apostats, c’est-à-dire des marocains musulmans se tournant vers une autre religion.
D’après le site Maroccoworldnews, le Conseil supérieur, présidé par le roi Mohammed VI, établirait désormais comme apostat celui qui trahirait son pays, non pas celui qui changerait de religion.
En 2012 comme aujourd’hui, le Conseil s’est basé sur une hadith prêtée au Prophète de l’islam: «Quiconque change de religion, tuez-le». Comme réinterprétation, les Sages marocains avancent que ces propos sont plus politiques que religieux. Ils assimilent alors l’apostasie à la haute trahison envers la nation. Si ce texte est confirmé, alors les nouveaux convertis au christianisme ne risqueraient plus la peine de mort dans leur pays.
En 2011 déjà le roi du Maroc Mohammed VI aurait souhaité voir la liberté religieuse établie dans la nouvelle Constitution du pays. Il n’avait pu l’imposer face aux conservateurs, mais «Le préambule de la Constitution proclame toutefois la soumission de la législation nationale aux pactes internationaux signés par le Maroc, et donc, de fait, le droit à la liberté de conscience incluse dans la déclaration universelle des droits de l’homme», explique La Croix.
La Rédaction d'Evangéliques.info - 09 février 2017 08:53
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Très bonne mesure
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