Le Royaume de Dieu est né !
Finalement, l’année cruciale, 1914, est arrivée. Comme mentionné en introduction, aucun humain n’a été témoin des évènements glorieux qui se sont déroulés dans les cieux. Toutefois, l’apôtre Jean en avait reçu une vision sous forme symbolique. Imaginez la scène : Jean voit « un grand signe » dans les cieux. La « femme » de Dieu (la partie céleste de son organisation, composée de créatures spirituelles) est enceinte et met au monde un fils, un fils qui doit « faire paître toutes les nations avec un bâton de fer ». À sa naissance, l’enfant est « emporté vers Dieu et vers son trône ». Ensuite une voix dans le ciel déclare avec force : « Maintenant sont arrivés le salut, et la puissance, et le royaume de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ » (Rév. 12:1, 5, 10).
Aucun doute, ce que Jean a vu correspond à la naissance du Royaume messianique. Évènement assurément glorieux, mais qui n’a pas plu à tout le monde. Une guerre a éclaté entre d’un côté Satan et ses démons, et de l’autre les anges fidèles commandés par Mikaël, c’est-à-dire Christ. Qui l’a emporté ? Nous lisons : « Il a été jeté, le grand dragon, le serpent originel, celui qu’on appelle Diable et Satan, qui égare la terre habitée tout entière ; il a été jeté sur la terre, et ses anges ont été jetés avec lui » (Rév. 12:7, 9).
Bien avant 1914, les Étudiants de la Bible avaient annoncé qu’une période de troubles débuterait en cette année marquée. Ils étaient loin d’imaginer à quel point cette prédiction se révélerait exacte. La vision de Jean laissait entendre que Satan allait encore intensifier son influence sur la société humaine : « Malheur à la terre et à la mer, parce que le Diable est descendu vers vous, ayant une grande fureur, sachant qu’il n’a qu’une courte période » (Rév. 12:12). En 1914, la Première Guerre mondiale a éclaté et on a commencé à voir sur toute la terre le signe de la présence de Christ investi du pouvoir royal. Le système de choses actuel venait d’entrer dans ses « derniers jours » (2 Tim. 3:1).
Au ciel, par contre, c’est la joie qui régnait. Satan et ses démons en avaient été bannis. Pour toujours. « Voilà pourquoi, dit le récit, réjouissez-vous, cieux, et vous qui y résidez ! » (Rév. 12:12). Une fois Jésus intronisé et les cieux purifiés, le Royaume messianique pouvait tourner son attention vers les serviteurs de Dieu sur terre. Que ferait-il pour eux ? Comme nous l’avons dit plus haut, Christ en tant que « messager de l’alliance » allait d’abord les affiner. Qu’est-ce que cela signifiait ?
Une période d’épreuves
Malaki avait prédit que l’affinage ne serait pas un moment facile à passer. Il a écrit : « Qui supportera le jour de sa venue, et quel est celui qui se tiendra debout quand il apparaîtra ? Car il sera comme le feu de l’affineur et comme la lessive des blanchisseurs » (Mal. 3:2). Qu’ont montré les faits ? À partir de 1914, les serviteurs de Dieu ont subi toute une série de dures épreuves. Pendant la Première Guerre mondiale, de nombreux Étudiants de la Bible ont été victimes de traitements cruels et jetés en prison.
Des troubles sont également apparus en interne. En 1916, à seulement 64 ans, frère Russell est mort. Sa disparition a été un choc pour beaucoup. Elle a révélé que certains accordaient une importance excessive à cet homme exemplaire. Même si c’était contraire à la volonté de Russell, ils avaient cédé au culte de la personnalité. Beaucoup pensaient qu’avec lui s’était éteinte la révélation progressive de la vérité, et certains ont résisté avec virulence aux mesures prises pour aller de l’avant. Cet état d’esprit a provoqué une poussée d’apostasie qui a semé la division.
Autre épreuve : les attentes déçues. La Tour de Garde ne s’était pas trompée en annonçant que 1914 marquerait la fin des temps des Gentils, mais on n’avait pas encore compris ce qui se passerait cette année-là (Luc 21:24). On pensait qu’en 1914 Christ viendrait chercher sa femme (les chrétiens oints) pour l’emmener au ciel afin qu’elle règne avec lui. Ces espoirs ne se sont pas concrétisés. À la fin de 1917, La Tour de Garde a expliqué qu’une période de moisson de 40 ans prendrait fin au printemps 1918. Or la prédication n’a pas cessé ; elle a même continué de se développer après cette date. La Tour de Garde a alors avancé que la moisson était bel et bien terminée, mais qu’il restait une période de glanage. Déçus, beaucoup ont cessé de servir Jéhovah.
Une épreuve redoutable s’est présentée en 1918. Joseph Rutherford, successeur de Charles Russell, et sept de ses proches collaborateurs ont été arrêtés, injustement condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement, et envoyés à la prison fédérale d’Atlanta (Géorgie). L’œuvre des serviteurs de Dieu semblait paralysée. De nombreux membres du clergé de la chrétienté s’en sont réjouis. Dirigeants emprisonnés, siège de Brooklyn fermé, activité de prédication combattue en Amérique et en Europe : ils pensaient que ces maudits Étudiants de la Bible étaient pour ainsi dire morts, qu’ils n’étaient plus une menace (Rév. 11:3, 7-10). Quelle erreur !
https://www.jw.org/fr/publications/livr ... x/#p32-p45