Vive la démocratie, vive la Tunisie
Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 13 déc.16, 22:34Le laboratoire tunisien
Par Laurent Joffrin — 13 décembre 2016 à 17:06
Un livre d’entretiens, non dénué de certaines complaisances avec le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, permet de mieux comprendre l’exception démocratique que constitue ce pays du Maghreb.
Le laboratoire tunisien
La Tunisie va-t-elle s’en sortir ? La seule des révolutions arabes à n’avoir pas débouché sur un bain de sang peut-elle survivre à la double épreuve du terrorisme et de la crise économique ? La question est cruciale pour l’avenir du monde musulman, et aussi pour l’Europe, dont les valeurs sont largement partagées en Tunisie, et qui subirait une défaite politique grave si ce pays, proche à tous égards, succombait à son tour à la théocratie islamiste ou bien, à l’inverse, se changeait en une dictature à l’égyptienne.
Pour éclairer cette situation dangereuse, on conseille la lecture du livre que publie le président tunisien, Béji Caïd Essebsi (et non «Ezzibi», comme l’a dit Manuel Valls lors de sa dernière visite, suscitant l’hilarité générale par cette involontaire allusion au sexe des hommes).
Ce long entretien avec Arlette Chabaud n’échappe pas à certains travers du genre : discours politique calibré, contournement de certaines questions gênantes, violon patriotique. Mais il livre aussi la vision d’un président habile et érudit, placé à l’épicentre géographique et politique des relations entre islam et démocratie.
Béji Caïd Essebsi, 90 ans, est un homme symbole. Collaborateur proche de Habib Bourguiba avant de prendre ses distances avec le vieux chef autoritaire, allié de Ben Ali avant de s’en détacher, retiré de la vie politique pendant une vingtaine d’années, il est réapparu soudain à la chute du dictateur pour présider à la transition démocratique. La victoire électorale du Parti islamiste Ennahdha l’a renvoyé à l’opposition. On pouvait penser sa carrière terminée. Son sens politique lui a permis de revenir au premier plan en lançant Nidaa Tounes («l’Appel de la Tunisie»), une vaste coalition de démocrates et d’anciens benalistes qui a fédéré toutes les forces hostiles à l’islamisme et qui a remporté les élections.
Béji Caïd Essebsi est un musulman revendiqué, assumé, placé dans la continuité de Habib Bourguiba, le père de l’indépendance, qui a modernisé son pays à marche forcée. C’est la partie la plus éloquente de son propos. L’islam tunisien, dont le centre culturel et spirituel se trouve depuis des siècles à la mosquée de Kairouan, a refusé dès l’origine les injonctions obscurantistes de l’islam intégriste. Il a d’emblée opposé une fin de non-recevoir aux exigences rétrogrades des wahhabites et des Frères musulmans.
Avec force citations du Coran, Béji Caïd Essebsi décrit son islam comme une religion égalitaire, ouverte, évolutive, acceptant la tolérance envers les autres communautés.
Il reste marqué par certains préjugés très dommageables, tels la pénalisation de l’homosexualité ou la primauté masculine dans les règles de l’héritage.
Mais il se réclame aussi du «bourguibisme» qui a conféré aux femmes tunisiennes un statut beaucoup plus avancé que dans le reste du monde musulman et a créé une distinction claire entre préceptes religieux et lois civiles.
Habib Bourguiba a accepté aussi la constitution d’une vaste coalition syndicale, l’UGTT, progressiste et laïque. Ces deux forces de la société civile, le mouvement ouvrier et les organisations de femmes, main dans la main avec les juristes et les organisations de droits de l’homme, ont joué un rôle décisif dans la mise à l’écart du gouvernement islamiste de Rached Ghannouchi et la négociation d’une Constitution démocratique dont Béji Caïd Essebsi est désormais la clé de voûte. Sous son autorité, la Tunisie devient une sorte de modèle alternatif aux régimes réactionnaires se réclamant du fondamentalisme, aussi bien qu’aux dictatures nationalistes dont Bachar al-Assad perpétue la sanglante tradition en massacrant son peuple.
Modèle menacé, cible privilégiée du terrorisme, la Tunisie d’Essebsi poursuit une route semée d’embûches. Les attentats ont chassé une grande partie des touristes et ont plongé l’économie dans la stagnation relative. Du coup le gouvernement de Tunis peine à satisfaire les revendications sociales qui furent à l’origine de la révolution de 2011. Associés au gouvernement, les islamistes d’Ennahdha restent en embuscade, même s’ils affirment désormais séparer mieux religion et politique. Quoique parfois soupçonné de vouloir instaurer un pouvoir dynastique - son fils a pris la tête de Nidaa Tounes, suscitant une crise au sein du parti -, Béji Caïd Essebsi assure qu’il est là pour pérenniser les institutions démocratiques. Les choses étant ce qu’elles sont, c’est sur les épaules de ce président de 90 ans que repose l’avenir de la Tunisie, laboratoire fragile de la démocratie en terre d’islam. Avec ses protestations de modernité et ses ambiguïtés, son témoignage n’en est que plus utile.
Laurent Joffrin
Le premier forum tunisien qui a inspiré les forums de religion Recherche "les religions font peu de bien et beaucoup de mal" Voltaire
Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 19 déc.16, 01:54Le Mossad accusé de meurtre en Tunisie
Une équipe de tueurs a abattu jeudi soir à Sfax un ingénieur aéronautique soupçonné d’avoir aidé le Hamas et le Hezbollah à se constituer des escadrilles de drones
4 minutes de lecture
Proche-Orient
Serge Dumont, Tel-Aviv
Publié dimanche 18 décembre 2016 à 18:35.
Qui a tué Mohamed Zaouari (49 ans) jeudi soir à Sfax, en Tunisie, alors qu’il venait de prendre place à bord de sa petite voiture noire? Pour les médias du monde arabe, il s’agit du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, puisque l’Etat hébreu était le seul pays à avoir des raisons objectives de le «liquider». C’est que, sous son apparence de père tranquille, cet ingénieur en aéronautique militait au sein des Frères musulmans et était en contact avec le Hezbollah ainsi qu’avec le Hamas de Gaza.
Selon ses proches, Mohamed Zaouari aurait aidé l’organisation chiite libanaise à constituer des escadrilles de drones d’attaque susceptibles de frapper au cœur d’Israël. De son côté, le Hamas a présenté cet ancien pilote, qui a vécu au Liban et en Syrie, comme l’un de ses membres, un cadre de l’extérieur qui s’est rendu à plusieurs reprises à Gaza de manière clandestine pour participer à ses activités.
«Le sang de notre frère n’aura pas été versé pour rien»
Lesquelles? Au lendemain de l’opération «Plomb durci» (la troisième guerre de Gaza à partir de la fin de 2008), l’ingénieur tunisien a mis son «know-how» à la disposition du Hamas afin de l’aider à organiser une «force aérienne» composée de drones. Deux de ces engins au moins ont été utilisés par le Hamas durant l’opération «Bordure protectrice», la guerre de cinquante jours entre Israël et les organisations palestiniennes de Gaza durant l’été 2014. Moins sophistiqués que ceux des Israéliens, ils ont cependant été rapidement abattus.
A Jérusalem, aucun porte-parole officiel ne commenter la mort de Mohamad Zaouari mais les médias laissent entendre que les services de leur pays y sont mêlés. Quant au Hamas de Gaza, il a d’ores et déjà promis que «le sang de notre frère n’aura pas été versé pour rien».
Une enquête qui n’est pas ordinaire
Les services tunisiens qui enquêtent sur cet étrange assassinat sont persuadés qu’ils ne se trouvent pas face à une enquête «ordinaire». En raison de la personnalité de la victime mais également du modus operandi des tueurs. Un camion a en effet bloqué la voiture de l’ingénieur au moment où elle démarrait, puis deux personnes de type européen s’en sont approchées et ont ouvert le feu. Vingt balles ont été tirées dont trois mortelles.
Le commando comptait au moins quatre personnes dont un Belge d’origine marocaine, ainsi qu’une mystérieuse «journaliste» hongroise qui a rencontré l’ingénieur la veille de son assassinat avant de disparaître aussi rapidement qu’elle était apparue.
La justice tunisienne désarmée
Pour l’heure, la justice tunisienne se retrouve désarmée. Elle a certes interpellé huit personnes soupçonnées d’avoir pu aider les tueurs volontairement ou non et retrouvé deux pistolets munis de silencieux ainsi que quatre voitures dont deux de location. Mais les exécuteurs sont sans doute déjà loin.
Les retrouver sera d’autant plus compliqué que peu après l’assassinat de Mohamad Zaouari, un ou des hackers ont pénétré dans le système informatique d’un restaurant situé à proximité afin d’effacer les données envoyées par les caméras de surveillance des alentours.
Le Mossad régulièrement accusé ces dernières années
«La seule chose dont on est sûr, c’est que l’opération de Sfax a été soigneusement organisée et qu’elle a nécessité du temps puisqu’il a fallu organiser des surveillances préalables, des repérages, etc.», affirme Yossi Melman, spécialiste israélien des questions de renseignements. «D’un côté l’«arrosage» de la cible tel qu’il a été effectué vendredi à Sfax ne correspond pas aux techniques habituellement utilisées par les agents du Mossad employés sur le terrain pour ce genre d’opération. Mais de l’autre, il est certain que l’ingénieur portait préjudice à Israël et que sa mort règle un problème.»
Ces dernières années, le Mossad a souvent été accusé d’avoir assassiné ceux que les dirigeants de l’Etat hébreu considéraient comme une «menace» pour leur pays. Les plus connus d’entre eux sont sans doute les nombreux scientifiques iraniens assassinés parce qu’ils participaient au programme nucléaire de leur pays. Soit par des tueurs circulant à moto, soit par l’explosion d’une bombe magnétique fixée sur leur véhicule.
La politique de la poigne de fer
Au début de 2010, Mahmoud Al Mahbouh, un cadre du Hamas chargé de la logistique, a été pisté puis étranglé dans un hôtel de Dubaï par un commando d’une douzaine d’hommes et de femmes opérant sous de fausses identités. Plus récemment, Hassan Lakis, le responsable du département du Hezbollah chargé de développer de nouvelles armes, a été abattu de plusieurs balles à Beyrouth.
De son entrée en fonction en 2002 jusqu’à son départ à la retraite en 2011, Meïr Dagan, un directeur général du Mossad présenté comme «légendaire», a beaucoup utilisé les «opérations spéciales». Surtout contre l’Iran. En revanche, son successeur Meïr Pardo préférait en limiter l’usage. Ce n’est pas le cas du nouveau patron du Mossad Yossi Cohen qui s’est, dès son entrée en fonction en janvier 2016, prononcé en faveur de la politique de la poigne de fer «envers tous ceux qui portent atteinte à la sécurité d’Israël».
Une équipe de tueurs a abattu jeudi soir à Sfax un ingénieur aéronautique soupçonné d’avoir aidé le Hamas et le Hezbollah à se constituer des escadrilles de drones
Une équipe de tueurs a abattu jeudi soir à Sfax un ingénieur aéronautique soupçonné d’avoir aidé le Hamas et le Hezbollah à se constituer des escadrilles de drones
4 minutes de lecture
Proche-Orient
Serge Dumont, Tel-Aviv
Publié dimanche 18 décembre 2016 à 18:35.
Qui a tué Mohamed Zaouari (49 ans) jeudi soir à Sfax, en Tunisie, alors qu’il venait de prendre place à bord de sa petite voiture noire? Pour les médias du monde arabe, il s’agit du Mossad, les services de renseignements extérieurs israéliens, puisque l’Etat hébreu était le seul pays à avoir des raisons objectives de le «liquider». C’est que, sous son apparence de père tranquille, cet ingénieur en aéronautique militait au sein des Frères musulmans et était en contact avec le Hezbollah ainsi qu’avec le Hamas de Gaza.
Selon ses proches, Mohamed Zaouari aurait aidé l’organisation chiite libanaise à constituer des escadrilles de drones d’attaque susceptibles de frapper au cœur d’Israël. De son côté, le Hamas a présenté cet ancien pilote, qui a vécu au Liban et en Syrie, comme l’un de ses membres, un cadre de l’extérieur qui s’est rendu à plusieurs reprises à Gaza de manière clandestine pour participer à ses activités.
«Le sang de notre frère n’aura pas été versé pour rien»
Lesquelles? Au lendemain de l’opération «Plomb durci» (la troisième guerre de Gaza à partir de la fin de 2008), l’ingénieur tunisien a mis son «know-how» à la disposition du Hamas afin de l’aider à organiser une «force aérienne» composée de drones. Deux de ces engins au moins ont été utilisés par le Hamas durant l’opération «Bordure protectrice», la guerre de cinquante jours entre Israël et les organisations palestiniennes de Gaza durant l’été 2014. Moins sophistiqués que ceux des Israéliens, ils ont cependant été rapidement abattus.
A Jérusalem, aucun porte-parole officiel ne commenter la mort de Mohamad Zaouari mais les médias laissent entendre que les services de leur pays y sont mêlés. Quant au Hamas de Gaza, il a d’ores et déjà promis que «le sang de notre frère n’aura pas été versé pour rien».
Une enquête qui n’est pas ordinaire
Les services tunisiens qui enquêtent sur cet étrange assassinat sont persuadés qu’ils ne se trouvent pas face à une enquête «ordinaire». En raison de la personnalité de la victime mais également du modus operandi des tueurs. Un camion a en effet bloqué la voiture de l’ingénieur au moment où elle démarrait, puis deux personnes de type européen s’en sont approchées et ont ouvert le feu. Vingt balles ont été tirées dont trois mortelles.
Le commando comptait au moins quatre personnes dont un Belge d’origine marocaine, ainsi qu’une mystérieuse «journaliste» hongroise qui a rencontré l’ingénieur la veille de son assassinat avant de disparaître aussi rapidement qu’elle était apparue.
La justice tunisienne désarmée
Pour l’heure, la justice tunisienne se retrouve désarmée. Elle a certes interpellé huit personnes soupçonnées d’avoir pu aider les tueurs volontairement ou non et retrouvé deux pistolets munis de silencieux ainsi que quatre voitures dont deux de location. Mais les exécuteurs sont sans doute déjà loin.
Les retrouver sera d’autant plus compliqué que peu après l’assassinat de Mohamad Zaouari, un ou des hackers ont pénétré dans le système informatique d’un restaurant situé à proximité afin d’effacer les données envoyées par les caméras de surveillance des alentours.
Le Mossad régulièrement accusé ces dernières années
«La seule chose dont on est sûr, c’est que l’opération de Sfax a été soigneusement organisée et qu’elle a nécessité du temps puisqu’il a fallu organiser des surveillances préalables, des repérages, etc.», affirme Yossi Melman, spécialiste israélien des questions de renseignements. «D’un côté l’«arrosage» de la cible tel qu’il a été effectué vendredi à Sfax ne correspond pas aux techniques habituellement utilisées par les agents du Mossad employés sur le terrain pour ce genre d’opération. Mais de l’autre, il est certain que l’ingénieur portait préjudice à Israël et que sa mort règle un problème.»
Ces dernières années, le Mossad a souvent été accusé d’avoir assassiné ceux que les dirigeants de l’Etat hébreu considéraient comme une «menace» pour leur pays. Les plus connus d’entre eux sont sans doute les nombreux scientifiques iraniens assassinés parce qu’ils participaient au programme nucléaire de leur pays. Soit par des tueurs circulant à moto, soit par l’explosion d’une bombe magnétique fixée sur leur véhicule.
La politique de la poigne de fer
Au début de 2010, Mahmoud Al Mahbouh, un cadre du Hamas chargé de la logistique, a été pisté puis étranglé dans un hôtel de Dubaï par un commando d’une douzaine d’hommes et de femmes opérant sous de fausses identités. Plus récemment, Hassan Lakis, le responsable du département du Hezbollah chargé de développer de nouvelles armes, a été abattu de plusieurs balles à Beyrouth.
De son entrée en fonction en 2002 jusqu’à son départ à la retraite en 2011, Meïr Dagan, un directeur général du Mossad présenté comme «légendaire», a beaucoup utilisé les «opérations spéciales». Surtout contre l’Iran. En revanche, son successeur Meïr Pardo préférait en limiter l’usage. Ce n’est pas le cas du nouveau patron du Mossad Yossi Cohen qui s’est, dès son entrée en fonction en janvier 2016, prononcé en faveur de la politique de la poigne de fer «envers tous ceux qui portent atteinte à la sécurité d’Israël».
Une équipe de tueurs a abattu jeudi soir à Sfax un ingénieur aéronautique soupçonné d’avoir aidé le Hamas et le Hezbollah à se constituer des escadrilles de drones
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Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 05 avr.17, 01:13Tunisie : un appel pour que les femmes puissent épouser des non-musulmans
Une soixantaine d'associations tunisiennes demandent le retrait d'une circulaire interdisant le mariage entre une Tunisienne et un non-musulman.
Texte par FRANCE 24 Suivre france24_fr sur twitter
Dernière modification : 28/03/2017
Des associations tunisiennes ont appelé lundi au retrait d'une circulaire de 1973 interdisant le mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans, dénonçant une contradiction avec la Constitution de 2014.
Lundi 27 mars, une soixante d'associations tunisiennes ont signé un appel à retirer une circulaire du ministre de la Justice datée de 1973. Celle-ci empêche la célébration du mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans.
"Il est aujourd'hui inadmissible qu'une simple circulaire, de valeur juridique quasiment nulle (...), commande la vie de milliers" de Tunisiennes, a martelé lors d'une conférence de presse Sana Ben Achour, juriste et présidente de l'association Beity.
Aujourd'hui, un certificat de conversion du futur époux est exigé pour le mariage de toute Tunisienne considérée comme musulmane et désireuse d'épouser un non-musulman — généralement étranger. Et si une Tunisienne se marie à l'étranger avec un non-musulman sans ce papier, son mariage ne peut être enregistré en Tunisie. Les hommes tunisiens peuvent, eux, se marier avec une non-musulmane.
S'il n'existe pas de statistiques fiables et précises sur le sujet, le collectif déplore un texte qui "remet en cause un droit fondamental pour tout être humain : le choix libre du conjoint (...). Cette prohibition est une souffrance pour des milliers de Tunisiennes et leurs familles", qui sont "privées de leur droit fondamental à la sécurité juridique".
Un texte en contradiction avec la Constitution de 2014
Wahid Ferchichi, de l'Association tunisienne de défense des libertés individuelles (Adli), souligne que la circulaire est en contradiction avec la Constitution de 2014 qui prône la liberté de conscience et l'égalité entre les citoyens. Le collectif espère donc son retrait d'ici novembre 2017. Pour cela, il entend sensibiliser l'opinion publique et rencontrer les ministres de la Justice, de l'Intérieur ainsi que le chef du gouvernement. Un colloque est aussi prévu.
La Tunisie, considérée comme pionnière des droits des femmes dans le monde arabe, a adopté une nouvelle Constitution en 2014 après la révolution citoyenne de 2011. Elle affirme que "citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs". Mais les femmes restent discriminées dans plusieurs cas, notamment en matière d'héritage, et le Code du statut personnel (CSP) désigne toujours le mari comme chef de famille.
Une soixantaine d'associations tunisiennes demandent le retrait d'une circulaire interdisant le mariage entre une Tunisienne et un non-musulman.
Texte par FRANCE 24 Suivre france24_fr sur twitter
Dernière modification : 28/03/2017
Des associations tunisiennes ont appelé lundi au retrait d'une circulaire de 1973 interdisant le mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans, dénonçant une contradiction avec la Constitution de 2014.
Lundi 27 mars, une soixante d'associations tunisiennes ont signé un appel à retirer une circulaire du ministre de la Justice datée de 1973. Celle-ci empêche la célébration du mariage des Tunisiennes musulmanes avec des non-musulmans.
"Il est aujourd'hui inadmissible qu'une simple circulaire, de valeur juridique quasiment nulle (...), commande la vie de milliers" de Tunisiennes, a martelé lors d'une conférence de presse Sana Ben Achour, juriste et présidente de l'association Beity.
Aujourd'hui, un certificat de conversion du futur époux est exigé pour le mariage de toute Tunisienne considérée comme musulmane et désireuse d'épouser un non-musulman — généralement étranger. Et si une Tunisienne se marie à l'étranger avec un non-musulman sans ce papier, son mariage ne peut être enregistré en Tunisie. Les hommes tunisiens peuvent, eux, se marier avec une non-musulmane.
S'il n'existe pas de statistiques fiables et précises sur le sujet, le collectif déplore un texte qui "remet en cause un droit fondamental pour tout être humain : le choix libre du conjoint (...). Cette prohibition est une souffrance pour des milliers de Tunisiennes et leurs familles", qui sont "privées de leur droit fondamental à la sécurité juridique".
Un texte en contradiction avec la Constitution de 2014
Wahid Ferchichi, de l'Association tunisienne de défense des libertés individuelles (Adli), souligne que la circulaire est en contradiction avec la Constitution de 2014 qui prône la liberté de conscience et l'égalité entre les citoyens. Le collectif espère donc son retrait d'ici novembre 2017. Pour cela, il entend sensibiliser l'opinion publique et rencontrer les ministres de la Justice, de l'Intérieur ainsi que le chef du gouvernement. Un colloque est aussi prévu.
La Tunisie, considérée comme pionnière des droits des femmes dans le monde arabe, a adopté une nouvelle Constitution en 2014 après la révolution citoyenne de 2011. Elle affirme que "citoyens et citoyennes sont égaux en droits et devoirs". Mais les femmes restent discriminées dans plusieurs cas, notamment en matière d'héritage, et le Code du statut personnel (CSP) désigne toujours le mari comme chef de famille.
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Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 08 avr.17, 00:18Pendant ce temps, au Québec, on met sur pied une coalition contre " le racisme systémique ". Un collectif réunissant aussi des intégristes religieux sûrement opposés ou réfractaires au mariage inter confessionnels. Une "bonne initiative de la gogoche" passé maître dans l'art de la contrition culturelle.indian1indian1 a écrit :Vive le monde libre
.
Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 08 avr.17, 00:52L'Onu des pays islamiques a l'intention de rendre le blasphème anti islam condamnable partout partout même aux USAInti a écrit : Pendant ce temps, au Québec, on met sur pied une coalition contre " le racisme systémique ". Un collectif réunissant aussi des intégristes religieux sûrement opposés ou réfractaires au mariage inter confessionnels. Une "bonne initiative de la gogoche" passé maître dans l'art de la contrition culturelle.
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Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 22 avr.17, 01:39L’islamisme au biberon
Par Ikhlas Latif, publié le 21/04/2017 15:59
Un fait, pourtant de la plus haute importance, est passé dans l’indifférence générale cette semaine. L’enjeu est de taille : Il s’agit de l’avenir de nos enfants, un avenir menacé, incertain au vue des mutations pernicieuses qui s’opèrent dans notre société. Un avenir, cette fois-ci, sacrifié sur l’autel des calculs partisans.
C’est le député frontiste et président de la commission des finances à l’Assemblée Mongi Rahoui qui a révélé les dessous des discussions sur le projet de loi réglementant les crèches et les jardins d’enfants.
En pleine plénière, l’élu s’est indigné contre les manœuvres des ennemis d’hier, Nidaa Tounes et Ennahdha, aujourd’hui unis pour le pire, semble-t-il. Ce dont ils sont accusés, c’est de s’opposer, de concert, à l’adoption du projet de loi sous sa forme actuelle puisqu’il comporte un article qu’Ennahdha voudrait coûte que coûte maintenir.
Pour définir le rôle des crèches et jardins d’enfants, le ministère de la Femmes et de l’Enfance avait proposé de supprimer les termes « ancrage et consolidation de l’identité arabo-musulmane » pour justement ne pas exclure les enfants d’autres confessions. Sauf que sur ce point précis, il ne fallait pas compter sur la coopération des Nahdhaouis.
D’un Houcine Jaziri considérant que la suppression de ces termes n’est autre qu’une atteinte aux principes de la Constitution et insistant au contraire sur la nécessité de mettre l’accent dessus ; à un Fathi Ayadi qui se disait choqué par un tel amendement « visant à déraciner les enfants », allant même jusqu’à proposer de retirer la confiance au ministère ; la proposition d’amendement a été mise à mal.
Est-ce si surprenant ? Naïfs sont ceux qui pensent qu’Ennahdha, en prétendant avoir séparé l’action politique du fait religieux, se soit délesté de son objectif premier : une islamisation discrète mais qui se fait à pas sûrs de notre société. Le premier instrument étant à leur disposition n’est autre que les jardins d’enfants et les écoles. Conquérir ces espaces, y asseoir subtilement leur idéologie et ils auront une génération toute prête à accepter leur vision.
C’est ainsi que lors des discussions sur le projet de loi, qu’une nouvelle mention a fait son apparition. La sanction prévue contre les jardins d’enfants coraniques anarchiques s’est vu modifiée. La peine de prison est passée de 20 ans à 10 ans. C’est qu’il fallait être plus cléments ! Ce n’est pas comme si ces établissements prodiguaient, à des enfants en bas âge, un enseignement takfiriste ou leur inculquaient des valeurs obscurantistes. Des usines à fabriquer de futurs extrémistes ! Il fallait quand même alléger la peine de prison. Ce que Ennahdha demande, Ennahdha obtient.
Les islamistes savent bien que c’est dans les crèches et les jardins d’enfants que doit commencer l’endoctrinement et c’est bien la mission à laquelle se sont consacrés ces centaines d’établissements. C’est là que nos enfants sont les plus influençables. C’est là que ces établissements se transforment en antichambres de la propagande islamiste. Les enfants seront modelés, remodelés à souhait en bons petits soldats.
Qui ne se souvient pas de cette rencontre entre l’actuel vice-président de l’Assemblée, Abdelfattah Mourou et le prédicateur extrémiste, Wajdi Ghanim.
Mourou n’avait-il pas révélé une stratégie à long terme et sur étapes pour mettre sous coupe les enfants tunisiens ? « Notre cible prioritaire n’est pas les parents d’aujourd’hui. Nous visons leurs enfants et leurs petits-enfants. Notre objectif est de séparer la pensée des enfants de celle des parents », disait-il. Une tactique bien ficelée.
Tout cela, Nidaa Tounes s’en moque, entrainé comme il est dans des considérations purement partisanes. Mettre en danger les enfants tunisiens semble le dernier de ses soucis en s’associant à Ennahdha et en le caressant dans le sens du poil.
Un marché a été conclu entre Ennahdha et Nidaa, révélait Rahoui lors de la plénière de mercredi. Un marché qui consistait à adopter le projet de loi sur la réconciliation économique, si et seulement si, celui réglementant les jardins d’enfants et les crèches n’obtienne l’aval du parti islamiste.
Par Ikhlas Latif, publié le 21/04/2017 15:59
Un fait, pourtant de la plus haute importance, est passé dans l’indifférence générale cette semaine. L’enjeu est de taille : Il s’agit de l’avenir de nos enfants, un avenir menacé, incertain au vue des mutations pernicieuses qui s’opèrent dans notre société. Un avenir, cette fois-ci, sacrifié sur l’autel des calculs partisans.
C’est le député frontiste et président de la commission des finances à l’Assemblée Mongi Rahoui qui a révélé les dessous des discussions sur le projet de loi réglementant les crèches et les jardins d’enfants.
En pleine plénière, l’élu s’est indigné contre les manœuvres des ennemis d’hier, Nidaa Tounes et Ennahdha, aujourd’hui unis pour le pire, semble-t-il. Ce dont ils sont accusés, c’est de s’opposer, de concert, à l’adoption du projet de loi sous sa forme actuelle puisqu’il comporte un article qu’Ennahdha voudrait coûte que coûte maintenir.
Pour définir le rôle des crèches et jardins d’enfants, le ministère de la Femmes et de l’Enfance avait proposé de supprimer les termes « ancrage et consolidation de l’identité arabo-musulmane » pour justement ne pas exclure les enfants d’autres confessions. Sauf que sur ce point précis, il ne fallait pas compter sur la coopération des Nahdhaouis.
D’un Houcine Jaziri considérant que la suppression de ces termes n’est autre qu’une atteinte aux principes de la Constitution et insistant au contraire sur la nécessité de mettre l’accent dessus ; à un Fathi Ayadi qui se disait choqué par un tel amendement « visant à déraciner les enfants », allant même jusqu’à proposer de retirer la confiance au ministère ; la proposition d’amendement a été mise à mal.
Est-ce si surprenant ? Naïfs sont ceux qui pensent qu’Ennahdha, en prétendant avoir séparé l’action politique du fait religieux, se soit délesté de son objectif premier : une islamisation discrète mais qui se fait à pas sûrs de notre société. Le premier instrument étant à leur disposition n’est autre que les jardins d’enfants et les écoles. Conquérir ces espaces, y asseoir subtilement leur idéologie et ils auront une génération toute prête à accepter leur vision.
C’est ainsi que lors des discussions sur le projet de loi, qu’une nouvelle mention a fait son apparition. La sanction prévue contre les jardins d’enfants coraniques anarchiques s’est vu modifiée. La peine de prison est passée de 20 ans à 10 ans. C’est qu’il fallait être plus cléments ! Ce n’est pas comme si ces établissements prodiguaient, à des enfants en bas âge, un enseignement takfiriste ou leur inculquaient des valeurs obscurantistes. Des usines à fabriquer de futurs extrémistes ! Il fallait quand même alléger la peine de prison. Ce que Ennahdha demande, Ennahdha obtient.
Les islamistes savent bien que c’est dans les crèches et les jardins d’enfants que doit commencer l’endoctrinement et c’est bien la mission à laquelle se sont consacrés ces centaines d’établissements. C’est là que nos enfants sont les plus influençables. C’est là que ces établissements se transforment en antichambres de la propagande islamiste. Les enfants seront modelés, remodelés à souhait en bons petits soldats.
Qui ne se souvient pas de cette rencontre entre l’actuel vice-président de l’Assemblée, Abdelfattah Mourou et le prédicateur extrémiste, Wajdi Ghanim.
Mourou n’avait-il pas révélé une stratégie à long terme et sur étapes pour mettre sous coupe les enfants tunisiens ? « Notre cible prioritaire n’est pas les parents d’aujourd’hui. Nous visons leurs enfants et leurs petits-enfants. Notre objectif est de séparer la pensée des enfants de celle des parents », disait-il. Une tactique bien ficelée.
Tout cela, Nidaa Tounes s’en moque, entrainé comme il est dans des considérations purement partisanes. Mettre en danger les enfants tunisiens semble le dernier de ses soucis en s’associant à Ennahdha et en le caressant dans le sens du poil.
Un marché a été conclu entre Ennahdha et Nidaa, révélait Rahoui lors de la plénière de mercredi. Un marché qui consistait à adopter le projet de loi sur la réconciliation économique, si et seulement si, celui réglementant les jardins d’enfants et les crèches n’obtienne l’aval du parti islamiste.
Le premier forum tunisien qui a inspiré les forums de religion Recherche "les religions font peu de bien et beaucoup de mal" Voltaire
Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 12 juin17, 01:46Tunisie : un mois de prison pour avoir mangé en public lors du ramadan
© Fethi Belaid, AFP | Aucune loi n'interdit de manger ou de boire en public pendant le ramadan en Tunisie.
Quatre Tunisiens ont été condamnés à un mois de prison pour avoir commis "un acte provocateur" durant le mois de ramadan, selon le parquet de Bizerte. Leur faute : avoir déjeuné et fumé dans un parc de la ville en pleine période de jeûne.
Quatre Tunisiens ont été condamnés, jeudi 1er juin, à un mois de prison pour "outrage public à la pudeur" après avoir mangé dans un jardin public en plein ramadan, mois sacré de jeûne musulman, a indiqué à l'AFP le parquet de Bizerte (nord).
Cette condamnation intervient alors qu'un collectif d'ONG a appelé les autorités à "respecter leur devoir constitutionnel de garantir la liberté de conscience" et qu'un appel à manifester le 11 juin a été lancé sur les réseaux sociaux pour défendre les non-jeûneurs et réclamer le respect des libertés individuelles.
La Constitution tunisienne garantit "la liberté de croyance et de conscience"
Aucune loi n'interdit de manger ou de boire en public pendant le ramadan en Tunisie mais le débat sur cette question revient chaque année. La Constitution tunisienne garantit "la liberté de croyance et de conscience" mais l'État est aussi décrit comme "gardien de la religion".
Les quatre hommes "ont choisi un jardin public pour manger et fumer, un acte provocateur durant le mois de ramadan (...). De ce fait, le tribunal cantonal de Bizerte les a condamnés à un mois de prison", a déclaré à l'AFP Chokri Lahmar, le porte-parole du parquet.
"Ils sont en état de liberté et s'ils n'interjettent pas appel dans un délai de dix jours, leur peine sera appliquée", a précisé M. Lahmar.
"Leur acte est provocateur et porte atteinte à la morale"
Le procureur général du tribunal de première instance de Bizerte, Mongi Boularès, a de son côté dit à l'AFP que les quatre hommes avaient provoqué la colère d'habitants de la ville en mangeant et en fumant dans ce jardin, ce qui a nécessité selon lui l'intervention des forces de l'ordre.
"Leur acte est provocateur et porte atteinte à la morale", a estimé M. Boularès.
"S'ils ont choisi de ne pas jeûner, ils n'avaient qu'à manger dans un autre endroit à l'abri des regards et ne pas tenter de semer la haine entre les gens", a renchéri M. Lahmar.
En Tunisie, la plupart des cafés et restaurants ferment la journée pendant le ramadan. Ceux qui restent ouverts le font discrètement, certains établissements tapissant leurs vitres de journaux pour éviter que leurs clients ne soient vus de l'extérieur.
Un prédicateur très médiatique a suscité une polémique ces derniers jours en se rendant dans des cafés ouverts pendant la journée pour filmer les clients et jeter l'opprobre sur eux.
En 2015, quatre policiers avaient été limogés pour "abus de pouvoir" après être intervenus dans des cafés ouverts avant la rupture du jeûne.
Avec AFP
© Fethi Belaid, AFP | Aucune loi n'interdit de manger ou de boire en public pendant le ramadan en Tunisie.
Quatre Tunisiens ont été condamnés à un mois de prison pour avoir commis "un acte provocateur" durant le mois de ramadan, selon le parquet de Bizerte. Leur faute : avoir déjeuné et fumé dans un parc de la ville en pleine période de jeûne.
Quatre Tunisiens ont été condamnés, jeudi 1er juin, à un mois de prison pour "outrage public à la pudeur" après avoir mangé dans un jardin public en plein ramadan, mois sacré de jeûne musulman, a indiqué à l'AFP le parquet de Bizerte (nord).
Cette condamnation intervient alors qu'un collectif d'ONG a appelé les autorités à "respecter leur devoir constitutionnel de garantir la liberté de conscience" et qu'un appel à manifester le 11 juin a été lancé sur les réseaux sociaux pour défendre les non-jeûneurs et réclamer le respect des libertés individuelles.
La Constitution tunisienne garantit "la liberté de croyance et de conscience"
Aucune loi n'interdit de manger ou de boire en public pendant le ramadan en Tunisie mais le débat sur cette question revient chaque année. La Constitution tunisienne garantit "la liberté de croyance et de conscience" mais l'État est aussi décrit comme "gardien de la religion".
Les quatre hommes "ont choisi un jardin public pour manger et fumer, un acte provocateur durant le mois de ramadan (...). De ce fait, le tribunal cantonal de Bizerte les a condamnés à un mois de prison", a déclaré à l'AFP Chokri Lahmar, le porte-parole du parquet.
"Ils sont en état de liberté et s'ils n'interjettent pas appel dans un délai de dix jours, leur peine sera appliquée", a précisé M. Lahmar.
"Leur acte est provocateur et porte atteinte à la morale"
Le procureur général du tribunal de première instance de Bizerte, Mongi Boularès, a de son côté dit à l'AFP que les quatre hommes avaient provoqué la colère d'habitants de la ville en mangeant et en fumant dans ce jardin, ce qui a nécessité selon lui l'intervention des forces de l'ordre.
"Leur acte est provocateur et porte atteinte à la morale", a estimé M. Boularès.
"S'ils ont choisi de ne pas jeûner, ils n'avaient qu'à manger dans un autre endroit à l'abri des regards et ne pas tenter de semer la haine entre les gens", a renchéri M. Lahmar.
En Tunisie, la plupart des cafés et restaurants ferment la journée pendant le ramadan. Ceux qui restent ouverts le font discrètement, certains établissements tapissant leurs vitres de journaux pour éviter que leurs clients ne soient vus de l'extérieur.
Un prédicateur très médiatique a suscité une polémique ces derniers jours en se rendant dans des cafés ouverts pendant la journée pour filmer les clients et jeter l'opprobre sur eux.
En 2015, quatre policiers avaient été limogés pour "abus de pouvoir" après être intervenus dans des cafés ouverts avant la rupture du jeûne.
Avec AFP
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Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 12 juin17, 06:34ainsi parle le diable: le fureur: ceci est justice, comment feraient ils sans les justes lois de moi même...
au no *d'allah clément et miséricodieux, le roi de tunisie a le droit d'avoir la paix, une paix sans fin, fidle sevriteur de votre seigneur ALRM: en vérité un livre descedn du ciel pour apprter la paix sur trône... dieu afait avec sa miséricorde jaillir dune source en tunisie, mais le seigneur, votre seigneur: a fait puir le bonheur de la bourse, une source empoisonnée...
dieu a dit: ùmais boirdel, il me font [ATTENTION Censuré dsl] à faire ça: ils savent dépollué non?
j'ia dit: non, c'ceuq ue tu demande et trop difficile.. laisse leur la paix....
quelle paix vous voulez ?
mais ils ne répondirent pas ils n'ont ait de lui aucun cas, c'est pour quoi j*ai dit: mon peuple connaîtra mon nom, il saura ( et toutes chair saura qui est l'éternel )
non, faites comem je le dit: laisez une paix inextionguible au trône, ne rebiffeer pas, prosterner vous ... c'ets pour votre bien, et vous fièdèles serviteurs de votre seigneur, metez le stous en prison, touceux qui trangeressent les lois du siegneur, votre seigneur....
si vous voulez, je peux prendre plus de temps afin que cela soit la plus belle écriture que vous puissiez voir, car quel livre comme le coran, pourrait être si beau et si bien écrit.... si cela ne vient pas de dieu, ....?
ainsi laissez le trône à son juste posseseur et ilv ous fera béénficier desjoies du royaume du seigneur, votre seigneur..
( génèse: avantr que l'éternel dieu... )
come dieu le dit: pétasse de salope de traitresse....
au no *d'allah clément et miséricodieux, le roi de tunisie a le droit d'avoir la paix, une paix sans fin, fidle sevriteur de votre seigneur ALRM: en vérité un livre descedn du ciel pour apprter la paix sur trône... dieu afait avec sa miséricorde jaillir dune source en tunisie, mais le seigneur, votre seigneur: a fait puir le bonheur de la bourse, une source empoisonnée...
dieu a dit: ùmais boirdel, il me font [ATTENTION Censuré dsl] à faire ça: ils savent dépollué non?
j'ia dit: non, c'ceuq ue tu demande et trop difficile.. laisse leur la paix....
quelle paix vous voulez ?
mais ils ne répondirent pas ils n'ont ait de lui aucun cas, c'est pour quoi j*ai dit: mon peuple connaîtra mon nom, il saura ( et toutes chair saura qui est l'éternel )
non, faites comem je le dit: laisez une paix inextionguible au trône, ne rebiffeer pas, prosterner vous ... c'ets pour votre bien, et vous fièdèles serviteurs de votre seigneur, metez le stous en prison, touceux qui trangeressent les lois du siegneur, votre seigneur....
si vous voulez, je peux prendre plus de temps afin que cela soit la plus belle écriture que vous puissiez voir, car quel livre comme le coran, pourrait être si beau et si bien écrit.... si cela ne vient pas de dieu, ....?
ainsi laissez le trône à son juste posseseur et ilv ous fera béénficier desjoies du royaume du seigneur, votre seigneur..
( génèse: avantr que l'éternel dieu... )
come dieu le dit: pétasse de salope de traitresse....
http://www.lire-des-livres.com/alice-au ... erveilles/ ( celui là se commence au commencement )
http://www.lire-des-livres.com/de-lautr ... du-miroir/ ( celui là se commence par la fin )
Constater que de l'autre coté du miroir le style change légèrement.
http://www.lire-des-livres.com/de-lautr ... du-miroir/ ( celui là se commence par la fin )
Constater que de l'autre coté du miroir le style change légèrement.
Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 17 août17, 03:23Egalité femmes-hommes dans l'héritage : le pari du président tunisien
Béji Caïd Essebsi a proposé d'en finir avec l'inégalité dans la répartition des parts, prônée par le Coran. Si le débat paraît très sensible parmi les musulmans, le mufti de la République soutient le projet et le parti islamiste Ennahdha temporise.
Béji Caïd Essebsi, le 7 août à Tunis.© FETHI BELAID Béji Caïd Essebsi, le 7 août à Tunis.
Le président de la République tunisienne, Béji Caïd Essebsi, a ouvert dimanche un débat sensible en proposant d’introduire l’égalité successorale entre hommes et femmes. «Nous allons vers l’égalité […] dans tous les domaines. Et toute la question réside dans l’héritage», a-t-il déclaré à l’occasion de la fête de la Femme, évoquant la constitution de 2014 qui stipule que «les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et en devoirs».
Aujourd’hui en Tunisie, une femme hérite de la moitié de ce qu’hérite un homme, comme le prescrit le Coran. Cette inégalité inscrite dans le code du statut personnel contraste avec les autres dispositions de ce texte, célébré tous les ans lors de cette fête. A sa promulgation, en 1956, il interdisait notamment la polygamie et la répudiation, chose inédite dans le monde arabe et musulman.
Ligne rouge
Par sa prise de position, le Président, qui a également annoncé sa volonté d’annuler une circulaire de 1973 interdisant aux femmes d’épouser des non-musulmans, s’attaque à un sujet particulièrement sensible. Pour de nombreux Tunisiens interrogés à ce sujet, l’héritage est une ligne rouge. Sihem Weslati, assistante médicale dans la banlieue de Tunis, est catégorique : «L’égalité, je suis d’accord, mais pas dans l’héritage. Nous sommes un pays musulman, c’est le Coran qui dit ça, on ne peut pas le changer.»
«Mitterrand a bien aboli la peine de mort contre l’avis de la majorité», souligne Bochra Belhaj Hmida, députée et ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, qui se bat pour cette cause depuis des années. Elle vient d’être nommée à la tête de la commission ad hoc mise en place par Essebsi pour réfléchir à la question et proposer des réformes.
Virage à 180 degrés
La commission n’a pas encore commencé ses travaux, mais les rumeurs vont bon train dans les différentes couches de la société, sonnant ainsi la rentrée des classes pour les partis politiques. L’an dernier, un projet de loi déposé par un député pour permettre aux femmes d’hériter autant que les hommes avait fait long feu, se heurtant à l’opposition catégorique des islamistes d’Ennahdha, majoritaires au Parlement.
Cette fois, si certains députés de ce parti se sont empressés de faire savoir leur désapprobation, les dirigeants temporisent. Abdelfattah Mourou, membre d’Ennahda et vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple, a dit ne pas s’opposer à un «débat» sur le sujet. Quant au mufti de la République tunisienne, qui avait conspué l’année dernière le projet de loi au nom de la charia, il semble avoir effectué un virage à 180 degrés en publiant un communiqué amical à l’égard de l’initiative présidentielle : «Ces propositions renforcent la position de la femme et sont une garantie au principe d’égalité entre l’homme et la femme en droits et en devoirs.» Le syndicat national des imams a appelé à sa démission.
«Exemple pour la démocratie»
Si le mufti s’est tu, l’enjeu tunisien a fait du bruit jusqu’au Caire. L’adjoint du grand Imam de la mosquée Al-Azhar, haute autorité de l’islam sunnite, a ainsi exprimé son opposition au discours d’Essebsi, le jugeant lui aussi «contraire à la charia islamique». «Al-Azhar n’a qu’à s’exprimer sur les affaires de son pays», balaie Bochra Belhaj Hmida. Une opinion partagée par un certain nombre d’Egyptiens, qui ont lancé sur les réseaux sociaux le hashtag en arabe «Al-Azhar, occupe-toi de l’armée», tandis que l’animateur star Bassem Youssef se fendait d’un tweet félicitant la Tunisie.
Abed Bouhafa, vendeur de fripes à Tunis, favorable à l’égalité dans l’héritage, est plutôt fier que cela fasse réagir hors des frontières : «Ça montre que la Tunisie est toujours considérée comme un Etat très important dans le monde arabe, car elle montre l’exemple pour la démocratie.» Il dit cependant regretter que les déclarations du Président ne soient qu’un «calcul politique». Nidaa Tounes, le parti fondé par Essebsi, est fragilisé par l’alliance gouvernementale avec Ennahdha et des dissensions internes. A quatre mois des premières municipales post-révolution, et alors que le président de 90 ans laisse planer le doute quant à un second mandat en 2019, il semble opportun pour lui de semer la zizanie parmi ses adversaires et de s’assurer du soutien des progressistes. Les défenseurs des droits des femmes ne sont pas dupes. Mais à l’image de Bochra Belhaj Hmida, ils ne boudent pas leur plaisir de voir ce débat ouvert : «C’est très bien qu’un président ose aborder ces questions. S’il y a eu une révolution en Tunisie, il faut bien aussi que ça serve à ça : à briser des tabous.»
Béji Caïd Essebsi a proposé d'en finir avec l'inégalité dans la répartition des parts, prônée par le Coran. Si le débat paraît très sensible parmi les musulmans, le mufti de la République soutient le projet et le parti islamiste Ennahdha temporise.
Béji Caïd Essebsi, le 7 août à Tunis.© FETHI BELAID Béji Caïd Essebsi, le 7 août à Tunis.
Le président de la République tunisienne, Béji Caïd Essebsi, a ouvert dimanche un débat sensible en proposant d’introduire l’égalité successorale entre hommes et femmes. «Nous allons vers l’égalité […] dans tous les domaines. Et toute la question réside dans l’héritage», a-t-il déclaré à l’occasion de la fête de la Femme, évoquant la constitution de 2014 qui stipule que «les citoyens et les citoyennes sont égaux en droits et en devoirs».
Aujourd’hui en Tunisie, une femme hérite de la moitié de ce qu’hérite un homme, comme le prescrit le Coran. Cette inégalité inscrite dans le code du statut personnel contraste avec les autres dispositions de ce texte, célébré tous les ans lors de cette fête. A sa promulgation, en 1956, il interdisait notamment la polygamie et la répudiation, chose inédite dans le monde arabe et musulman.
Ligne rouge
Par sa prise de position, le Président, qui a également annoncé sa volonté d’annuler une circulaire de 1973 interdisant aux femmes d’épouser des non-musulmans, s’attaque à un sujet particulièrement sensible. Pour de nombreux Tunisiens interrogés à ce sujet, l’héritage est une ligne rouge. Sihem Weslati, assistante médicale dans la banlieue de Tunis, est catégorique : «L’égalité, je suis d’accord, mais pas dans l’héritage. Nous sommes un pays musulman, c’est le Coran qui dit ça, on ne peut pas le changer.»
«Mitterrand a bien aboli la peine de mort contre l’avis de la majorité», souligne Bochra Belhaj Hmida, députée et ancienne présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates, qui se bat pour cette cause depuis des années. Elle vient d’être nommée à la tête de la commission ad hoc mise en place par Essebsi pour réfléchir à la question et proposer des réformes.
Virage à 180 degrés
La commission n’a pas encore commencé ses travaux, mais les rumeurs vont bon train dans les différentes couches de la société, sonnant ainsi la rentrée des classes pour les partis politiques. L’an dernier, un projet de loi déposé par un député pour permettre aux femmes d’hériter autant que les hommes avait fait long feu, se heurtant à l’opposition catégorique des islamistes d’Ennahdha, majoritaires au Parlement.
Cette fois, si certains députés de ce parti se sont empressés de faire savoir leur désapprobation, les dirigeants temporisent. Abdelfattah Mourou, membre d’Ennahda et vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple, a dit ne pas s’opposer à un «débat» sur le sujet. Quant au mufti de la République tunisienne, qui avait conspué l’année dernière le projet de loi au nom de la charia, il semble avoir effectué un virage à 180 degrés en publiant un communiqué amical à l’égard de l’initiative présidentielle : «Ces propositions renforcent la position de la femme et sont une garantie au principe d’égalité entre l’homme et la femme en droits et en devoirs.» Le syndicat national des imams a appelé à sa démission.
«Exemple pour la démocratie»
Si le mufti s’est tu, l’enjeu tunisien a fait du bruit jusqu’au Caire. L’adjoint du grand Imam de la mosquée Al-Azhar, haute autorité de l’islam sunnite, a ainsi exprimé son opposition au discours d’Essebsi, le jugeant lui aussi «contraire à la charia islamique». «Al-Azhar n’a qu’à s’exprimer sur les affaires de son pays», balaie Bochra Belhaj Hmida. Une opinion partagée par un certain nombre d’Egyptiens, qui ont lancé sur les réseaux sociaux le hashtag en arabe «Al-Azhar, occupe-toi de l’armée», tandis que l’animateur star Bassem Youssef se fendait d’un tweet félicitant la Tunisie.
Abed Bouhafa, vendeur de fripes à Tunis, favorable à l’égalité dans l’héritage, est plutôt fier que cela fasse réagir hors des frontières : «Ça montre que la Tunisie est toujours considérée comme un Etat très important dans le monde arabe, car elle montre l’exemple pour la démocratie.» Il dit cependant regretter que les déclarations du Président ne soient qu’un «calcul politique». Nidaa Tounes, le parti fondé par Essebsi, est fragilisé par l’alliance gouvernementale avec Ennahdha et des dissensions internes. A quatre mois des premières municipales post-révolution, et alors que le président de 90 ans laisse planer le doute quant à un second mandat en 2019, il semble opportun pour lui de semer la zizanie parmi ses adversaires et de s’assurer du soutien des progressistes. Les défenseurs des droits des femmes ne sont pas dupes. Mais à l’image de Bochra Belhaj Hmida, ils ne boudent pas leur plaisir de voir ce débat ouvert : «C’est très bien qu’un président ose aborder ces questions. S’il y a eu une révolution en Tunisie, il faut bien aussi que ça serve à ça : à briser des tabous.»
Le premier forum tunisien qui a inspiré les forums de religion Recherche "les religions font peu de bien et beaucoup de mal" Voltaire
Re: Vive la démocratie, vive la Tunisie
Ecrit le 25 oct.17, 04:10http://kapitalis.com/tunisie/2017/10/25 ... lie-arabe/
Selon l’essayiste Safwan M. Masri, le succès de la transition démocratique en Tunisien est le résultat de sa longue histoire réformiste et du «pouvoir de l’éducation».
Par Marwan Chahla
Sous le titre “Tunisia: An Arab Anomaly” (‘‘La Tunisie, une anomalie arabe’’)*, le professeur Safwan Masri, une sommité jordano-américaine de la Columbia University de New York, tente de répondre à la question qui n’a jamais cessé de tracasser les observateurs et autres experts, depuis six ans, et qui consiste à comprendre les secrets de la réussite de la révolution tunisienne, alors qu’ailleurs, dans le monde arabe, tous les soulèvements populaires de 2011 n’ont connu que des échecs.
Les Tunisiens, peu nombreux mais relativement homogènes
Bien que qualifié par l’auteur lui-même comme étant une quête personnelle sans aucune prétention académique, le livre de 378 pages reste le produit d’un travail de recherche très documenté et richement appuyé par «des centaines d’heures de témoignages récoltées auprès de plusieurs dizaines d’experts, de dirigeants, d’activistes et de simples citoyens – afin de reconstituer analytiquement les choses, parfois de façon contre-intuitive, de pouvoir établir les liens entre les tenants et les aboutissants de la réalité tunisienne et de trouver le sens de cette démocratie émergente, évoluant paisiblement dans un contexte marqué par des crises profondes.» (p. 20).
Pr Masri soumet à son lecteur un ensemble de facteurs qui expliquent les raisons de la réussite de l’expérience tunisienne et ce qui la distingue des situations décourageantes, sinon catastrophiques, qui prévalent actuellement dans la plupart des pays arabes.
La Tunisie, selon lui, a tiré avantage du fait que sa population est peu nombreuse et relativement homogène et qu’elle a été, pendant très longtemps, à l’abri de tensions sectaires.
Il s’agit d’une entité historique dont les frontières date d’avant la période coloniale. Son importance géopolitique a été limitée, lui a ainsi épargné les convoitises étrangères et, par conséquent, lui a appris à se passer d’une grande armée.
De plus, la Tunisie ne peut pas être perçue comme pays exclusivement arabe en raison de sa très forte orientation méditerranéenne et européenne.
Un autre élément déterminant qui fonde la réussite de la Tunisie est la résultante de la forte influence la société civile tunisienne et la solidité du mouvement syndicaliste du pays qui remontent à l’époque de l’occupation française. Dans les autres pays du ‘‘Printemps arabe’’, le problème majeur de tous les soulèvements a été leur incapacité à combler la vacance de pouvoir dans laquelle se sont trouvées les peuples arabes au lendemain de la chute des dictatures. En Tunisie, au contraire, le Quartet, les quatre organisations de la société civile tunisienne auxquelles a été décerné le prix Nobel de la paix, en 2015, et en particulier l’UGTT, a été capable d’assumer ce rôle stabilisateur et d’aider le pays à se sortir de nombreuses crises.
Bourguiba encore et toujours
«Cependant, poursuit Safwan Masri, aucun ingrédient de la recette du succès tunisien n’a été aussi crucial et décisif que le remarquable héritage réformiste que possède le pays. Il s’agit d’une culture qui remonte au 19e siècle et qui est enracinée jusque dans sa lecture progressiste de l’islam, faisant de cette religion une confession capable d’adaptation.» (p. 27).
Bien que Masri estime que les autres pays arabes auraient tout intérêt à tirer profit de l’expérience tunisienne, il ne pense pas qu’il leur serait possible de rééditer la réussite de la Tunisie, étant donné l’absence d’esprit réformiste qui caractérise tous ces pays.
Autre trait distinctif de cette «anomalie arabe» de la Tunisie, que l’auteur n’a pas manqué de mettre en exergue, demeure cet intérêt particulier que la Tunisie a accordé à l’éducation et notamment les réformes laïques mises en œuvre par le premier président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba, et leur impact décisif sur la trajectoire qu’allait emprunter le pays à partir du milieu des années ’50 du siècle dernier.
Sur ce point particulier, Safwan Masri tente une comparaison avec la voie choisie par la Turquie moderne: «Alors qu’Atatürk a rejeté de manière catégorique l’islam et combattu la religion, Bourguiba a, au contraire, opté pour un savant équilibre – en ayant eu l’intelligence de défendre sa thèse de la modération religieuse en puisant directement ses arguments forts dans l’islam.» (p. 236).
D’entrée de jeu, au lendemain de l’indépendance du pays en 1956, des décisions ont été prises pour fonder un système éducatif tunisien moderne, libre et laïc. L’instruction, jadis un privilège réservé à une certaine élite, sera désormais ouverte à tous en Tunisie. Outre l’accent qui y est placé sur l’apprentissage des sciences, l’école républicaine tunisienne a également accordé une place de choix à l’enseignement des arts et des humanités, y compris la philosophie – «une discipline qui ne faisait pas, et ne fait pas, partie des programmes éducatifs ailleurs dans le monde arabe» (p. 255), écrit Pr Masri.
Certes notre révolution a connu des ratages, des contretemps et de retards, tous indéniablement imputables à Ennahdha et sa tentative d’islamisation au forceps de la société tunisienne, certes, aussi, nos gouvernants hésitent encore à prendre les bonnes mesures et les mesures urgentes pour remettre le pays sur les rails du travail, de l’effort et de la croissance, mais, à écouter Safwan Masri, nous avons, jusqu’ici, évité le pire et nous aurons donc – un jour (?) – droit au meilleur.
*Safwan M. Masri, ‘‘Tunisia: An Arab Anomaly’’ (New York, Columbia University Press, 2017).
Selon l’essayiste Safwan M. Masri, le succès de la transition démocratique en Tunisien est le résultat de sa longue histoire réformiste et du «pouvoir de l’éducation».
Par Marwan Chahla
Sous le titre “Tunisia: An Arab Anomaly” (‘‘La Tunisie, une anomalie arabe’’)*, le professeur Safwan Masri, une sommité jordano-américaine de la Columbia University de New York, tente de répondre à la question qui n’a jamais cessé de tracasser les observateurs et autres experts, depuis six ans, et qui consiste à comprendre les secrets de la réussite de la révolution tunisienne, alors qu’ailleurs, dans le monde arabe, tous les soulèvements populaires de 2011 n’ont connu que des échecs.
Les Tunisiens, peu nombreux mais relativement homogènes
Bien que qualifié par l’auteur lui-même comme étant une quête personnelle sans aucune prétention académique, le livre de 378 pages reste le produit d’un travail de recherche très documenté et richement appuyé par «des centaines d’heures de témoignages récoltées auprès de plusieurs dizaines d’experts, de dirigeants, d’activistes et de simples citoyens – afin de reconstituer analytiquement les choses, parfois de façon contre-intuitive, de pouvoir établir les liens entre les tenants et les aboutissants de la réalité tunisienne et de trouver le sens de cette démocratie émergente, évoluant paisiblement dans un contexte marqué par des crises profondes.» (p. 20).
Pr Masri soumet à son lecteur un ensemble de facteurs qui expliquent les raisons de la réussite de l’expérience tunisienne et ce qui la distingue des situations décourageantes, sinon catastrophiques, qui prévalent actuellement dans la plupart des pays arabes.
La Tunisie, selon lui, a tiré avantage du fait que sa population est peu nombreuse et relativement homogène et qu’elle a été, pendant très longtemps, à l’abri de tensions sectaires.
Il s’agit d’une entité historique dont les frontières date d’avant la période coloniale. Son importance géopolitique a été limitée, lui a ainsi épargné les convoitises étrangères et, par conséquent, lui a appris à se passer d’une grande armée.
De plus, la Tunisie ne peut pas être perçue comme pays exclusivement arabe en raison de sa très forte orientation méditerranéenne et européenne.
Un autre élément déterminant qui fonde la réussite de la Tunisie est la résultante de la forte influence la société civile tunisienne et la solidité du mouvement syndicaliste du pays qui remontent à l’époque de l’occupation française. Dans les autres pays du ‘‘Printemps arabe’’, le problème majeur de tous les soulèvements a été leur incapacité à combler la vacance de pouvoir dans laquelle se sont trouvées les peuples arabes au lendemain de la chute des dictatures. En Tunisie, au contraire, le Quartet, les quatre organisations de la société civile tunisienne auxquelles a été décerné le prix Nobel de la paix, en 2015, et en particulier l’UGTT, a été capable d’assumer ce rôle stabilisateur et d’aider le pays à se sortir de nombreuses crises.
Bourguiba encore et toujours
«Cependant, poursuit Safwan Masri, aucun ingrédient de la recette du succès tunisien n’a été aussi crucial et décisif que le remarquable héritage réformiste que possède le pays. Il s’agit d’une culture qui remonte au 19e siècle et qui est enracinée jusque dans sa lecture progressiste de l’islam, faisant de cette religion une confession capable d’adaptation.» (p. 27).
Bien que Masri estime que les autres pays arabes auraient tout intérêt à tirer profit de l’expérience tunisienne, il ne pense pas qu’il leur serait possible de rééditer la réussite de la Tunisie, étant donné l’absence d’esprit réformiste qui caractérise tous ces pays.
Autre trait distinctif de cette «anomalie arabe» de la Tunisie, que l’auteur n’a pas manqué de mettre en exergue, demeure cet intérêt particulier que la Tunisie a accordé à l’éducation et notamment les réformes laïques mises en œuvre par le premier président de la Tunisie indépendante, Habib Bourguiba, et leur impact décisif sur la trajectoire qu’allait emprunter le pays à partir du milieu des années ’50 du siècle dernier.
Sur ce point particulier, Safwan Masri tente une comparaison avec la voie choisie par la Turquie moderne: «Alors qu’Atatürk a rejeté de manière catégorique l’islam et combattu la religion, Bourguiba a, au contraire, opté pour un savant équilibre – en ayant eu l’intelligence de défendre sa thèse de la modération religieuse en puisant directement ses arguments forts dans l’islam.» (p. 236).
D’entrée de jeu, au lendemain de l’indépendance du pays en 1956, des décisions ont été prises pour fonder un système éducatif tunisien moderne, libre et laïc. L’instruction, jadis un privilège réservé à une certaine élite, sera désormais ouverte à tous en Tunisie. Outre l’accent qui y est placé sur l’apprentissage des sciences, l’école républicaine tunisienne a également accordé une place de choix à l’enseignement des arts et des humanités, y compris la philosophie – «une discipline qui ne faisait pas, et ne fait pas, partie des programmes éducatifs ailleurs dans le monde arabe» (p. 255), écrit Pr Masri.
Certes notre révolution a connu des ratages, des contretemps et de retards, tous indéniablement imputables à Ennahdha et sa tentative d’islamisation au forceps de la société tunisienne, certes, aussi, nos gouvernants hésitent encore à prendre les bonnes mesures et les mesures urgentes pour remettre le pays sur les rails du travail, de l’effort et de la croissance, mais, à écouter Safwan Masri, nous avons, jusqu’ici, évité le pire et nous aurons donc – un jour (?) – droit au meilleur.
*Safwan M. Masri, ‘‘Tunisia: An Arab Anomaly’’ (New York, Columbia University Press, 2017).
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