BenFis a écrit :Ce qui veut dire que soit les auteurs l’ont représenté sous la forme du tétragramme hébreu, illisible en grec, soit l’ont représenté sous la forme ‘Seigneur’ qu’on retrouve dans toutes les copies du NT.
Je ne suis pas d'accord avec ça pour deux raisons.
La première raison vient du recours avéré à la translittération parce qu'en traduction, on ne traduit pas un mot ayant une signification par un mot ayant une signification différente. Il est même interdit de remplacer un nom personnel présent à un endroit d'un texte par autre chose à ce même endroit sous prétexte de ne pas savoir comment le traduire.
יהוה n'a jamais signifié "Seigneur", "Dieu" ou "Père". C'est même d'une extraordinaire évidence aujourd'hui. YHWH, c'est quand même super loin des termes qui ont servi à le remplacer, d'autant plus que nous savons aujourd'hui que יהוה signifie "
hawah" (devenir) à l’imparfait de la forme causative, creusant ainsi un écart de plusieurs années lumières avec les κύριος, θεός et leurs amis.
En traduction, si vous êtes face un terme que vous ne savez traduire, vous le translittérez ou le laissez tel quel. Vous ne connaissez pas la prononciation d'un mot ou ne désirez pas la faire connaître ? Vous le translittérez ou le laissez tel quel mais JAMAIS, vous ne le remplacez par autre chose, surtout si ce autre chose n'a rien d'un synonyme, sans quoi vous passez immédiatement de traducteur à falsificateur.
La seconde raison vient de cette histoire de barrière linguistique. Si personne ne savait comment traduire יהוה en grec à cause de la barrière linguistique, alors personne ne pouvait savoir comment traduire יְשַׁעְיָהוּ ,אַבְרָהָם ,נֹחַ, en grec. Pourtant, ils ont tous su comment faire et même avec des noms babyloniens. Sans exception en dehors de יהוה.
Si vous ne savez pas faire pour l'un, vous ne savez forcément pas faire pour l'autre.
BenFis a écrit :La non-prononciation du Nom n’avait pas besoin de s’étendre aux 1er Chrétiens puisqu’elle était déjà effective au temps du Christ. Le fait que nous ne retrouvons aucune copie du NT contenant le Nom divin va dans ce sens.
Sauf que cette non-prononciation s'est belle et bien étendue jusqu'aux chrétiens au lendemain de la mort du dernier apôtre. Ce n'est pas une supposition, ce n'est pas la conclusion d'une théorie, c'est un fait historique avéré.
Si donc elle s'est étendue, c'est que cela était nécessaire. On ne va pas se mettre à interdire à des chrétiens de prononcer le nom divin et brûler leurs livres parce qu'ils le contiennent si ces mêmes chrétiens ne le prononçaient ni ne l'écrivaient jamais
La prononciation du nom divin était perdue au Ier siècle bien qu'il soit encore écrit dans des manuscrits rédigés tant en hébreux qu'en grecs. Conséquence de plusieurs siècles d'interdit juifs. Ça aussi, ce n'est pas une supposition, ce n'est pas la conclusion d'une théorie, c'est un fait historique avéré. Comment donc ces chrétiens ont-ils fait pour la retrouver ? La réponse s'appelle Jésus Christ.
Qu'il se soit contenté de l'utiliser uniquement lorsqu'il citait l'AT ou bien qu'il l'employait en diverses occasions non mentionnées dans les Écritures ne change rien au fait qu'il prononçait le nom divin... à voix haute. Pour faire connaître la prononciation perdue du tétragramme, le meilleur moyen était de justement lire à voix haute ou réciter des passages de l'AT qui le contenaient encore au Ier siècle.
La prononciation du nom divin n'était pas un problème pour Jésus. Les Écritures nous prouvent qu'il se rappelait avoir vécu avant Abraham, qu'il savait très bien qui il était, pourquoi il était là, d'où il venait et de qui il était le Fils, il était donc évident qu'il se rappelait le nom que s'était donné son Père et de quelle façon il fallait le prononcer.