LA CIVILISATION DES ARABES
Auteur : Gustave Le Bon (1884)
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Les historiens arabes assurent que quand le roi d'Abyssinie les interrogea sur la religion nouvelle, Djafa, cousin de Muhamud-sws-, lui répondit : « Nous étions plongés dans les ténèbres de l'ignorance ; nous adorions des idoles. Livrés à toutes nos passions, nous ne connaissions de loi que celle du plus fort, quand Dieu a suscité parmi nous un homme de notre race, illustre par sa naissance, depuis longtemps estimé pour ses vertus. Cet apôtre nous a enseigné à professer l'unité de Dieu, à rejeter les superstitions de nos pères, à mépriser les divinités de pierre et de bois. Il nous a ordonné de fuir le vice, d'être sincères dans nos discours, fidèles à nos engagements,affectueux et bienfaisants envers nos parents et nos voisins. Il nous a défendu d'attaquer l'honneur des femmes, de dépouiller les orphelins. Il nous a recommandé la prière, l'aumône et le jeûne. Nous avons cru a sa mission ; nous avons accepté les dogmes et la morale qu'il nous apportait de la part de Dieu. »Muhamud-sws- supportait toutes les persécutions avec une grande douceur, et son éloquence entraînante lui attirait chaque jour de nouveaux disciples. Pour s'assurer un peu de tranquillité, il se retira chez son oncle, Abou Taleb, personnage très influent.
Ne pouvant résister seul à ses ennemis, le prophète quitta la Mecque et se dirigea vers Taief, ville voisine, mais quand il se présenta devant les habitants de cette ville pour défendre la vérité de sa mission, on refusa de l'écouter, et il dut se retirer.Une circonstance particulière vint faire pencher vers Muhamud-sws- la fortune qui,jusqu'alors, lui avait faiblement souri. Il avait profité du pèlerinage annuel de la Mecque pour prêcher sa doctrine à des tribus de l'Yémen, jalouses des habitants de cette dernière ville, et qui, d'après leurs traditions, attendaient un prophète. Séduites par sa parole, elles crurent sans hésiter qu'il était le prophète attendu et en parlèrent avec enthousiasme aux habitants de Yathreb, fort jaloux aussi de la Mecque. Plusieurs d'entre eux se rendirent en députation auprès de lui pour écouter l'exposé de sa doctrine. Rien n'était plus simple et plus clair que cet exposé : croire à un Dieu unique et à une autre vie où les méchants seront punis et les bons récompensés. Obéir absolument à la volonté de Dieu, prier soir et matin, après s'être purifié par des ablutions.Pratiquer toutes les vertus. Reconnaître Muhamud-sws- comme l'envoyé du Seigneur, et lui obéir. Séduits par cette doctrine, les envoyés l'adoptèrent, prêtèrent serment au prophète, et partirent pour la propager.Lorsque les Koréïschites apprirent que Muhamud-sws- avait trouvé de nouveaux affiliés, ils furent exaspérés. Ces gardiens du sanctuaire, ne pouvaient évidemment tolérer aucune religion nouvelle capable de léser leurs intérêts. Ils se réunirent et décidèrent la mort du prophète.
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On a assuré que Muhamud-sws- était épileptique, mais je n'ai rien trouvé dans les chroniques arabes qui permette de se prononcer avec certitude sur ce point. Tout ce que nous savons par le témoignage de ses contemporains, y compris celui de sa femme Aïescha, c'est que pendant ses inspirations célestes, il tombait dans un état particulier caractérisé par de la congestion faciale, des gémissements et finalement une syncope. En dehors de ses hallucinations, Muhamud-sws-, comme beaucoup d'aliénés, avait un jugement très sain.Quoi qu'il en soit, il est certain que Muhamud-sws- obtint en Arabie un résultat que toutes les religions venues avant lui, y compris le christianisme et le judaïsme,n'avaient pu obtenir. Il rendit donc aux Arabes un immense service. La réponse faitepar des envoyés d'Omar au roi de Perse, qui les interrogeait sur le rôle du prophète,indique nettement l'étendue de ce service :
« Nous étions si misérables que l'on voyait parmi nous des gens apaiser leur faim en dévorant des insectes et des serpents ; d'autres faisaient mourir leurs filles pour n'avoir pas à partager leurs aliments avec elles. Plongés dans les ténèbres de la superstition et de l'idolâtrie, sans lois et sans frein, toujours ennemis les uns des autres, nous n'étions occupés qu'à nous piller et à nous détruire mutuellement. Voilà bien ce que nous avons été. Mais nous sommes maintenant un peuple nouveau. Dieu a suscité au milieu de nous un homme, le plus distingué des Arabes par la noblesse de sa naissance, par ses vertus, par son génie, et il l'a choisi pour être son envoyé et son prophète. Par l'organe de cet homme, Dieu nous a dit : « Je suis le Dieu unique,éternel, créateur de l'univers. Ma bonté vous envoie un guide pour vous diriger. La voie qu'il vous montre vous sauvera des peines que je réserve dans une autre vie à l'impie et au criminel, et elle vous conduira près de moi dans le séjour de la félicité. »La persuasion s'est insinuée peu à peu dans nos cœurs ; nous avons cru à la mission du prophète ; nous avons reconnu que ses paroles étaient les paroles de Dieu, ses ordres, les ordres de Dieu, et que la religion qu'il nous annonçait est la seule vraie religion. Il a éclaire nos esprits, il a éteint nos haines, il nous a réunis en une société de frères sous des lois dictées par la sagesse divine. »
S'il faut juger de la valeur des hommes par la grandeur des œuvres qu'ils ont fondées, nous pouvons dire que Muhamud-sws- fut un des plus grands hommes qu'ait connus l'histoire. Des préjugés religieux ont empêché bien des historiens de reconnaître l'importance de son oeuvre ; mais les écrivains chrétiens eux-mêmes commencent aujourd'hui à lui rendre justice. Voici comment s'exprime à son égard un des plus distingués d'entre eux, M. Barthélemy Saint-Hilaire : « Muhamud-sws- a été le plus intelligent, le plus religieux, le plus clément des Arabes de son temps. Il n'a dû son empire qu'à sa supériorité. La religion prêchée par lui a été un immense bienfait pour les races qui l'ont adoptée. » En quoi consistait cette religion qui devait soumettre tant de millions d'hommes à sa loi ? Quelles vérités nouvelles enseignait-elle au monde ? Nous allons l'examiner maintenant.
Gustave Le Bon (1884)
La civilisation des Arabes
Livre III –page 87-: L’empire des Arabes
L'organisation qu'Amrou donna au pays qu'il venait de conquérir indiquait chez lui un esprit très sage. La population agricole fut traitée avec une équité qu'elle ne connaissait pas depuis longtemps. Il établit des tribunaux réguliers et permanents et des cours d'appel, mais ces tribunaux ne pouvaient juger que les musulmans. Si une des parties était un Égyptien, les autorités coptes avaient le droit d'intervenir. Il respecta les lois, les usages, les croyances des indigènes et n'interdit que la coutume qui voulait que, chaque année, une jeune et belle vierge fut enlevée de force à ses parents, et précipitée dans le Nil pour obtenir du dieu du fleuve une élévation suffisante des eaux au moment de l'inondation. La jeune fille fut remplacée par un mannequin de terre, appelé la fiancée, qu'on précipite encore aujourd'hui dans le fleuve au jour fixé pour la cérémonie. Cet usage, vieux peut-être de plus de soixante siècles, est un indice certain de l'existence de sacrifices humains dans la primitive religion égyptienne.
De même qu'Omar à Jérusalem, Amrou accorda à la religion chrétienne la plus bienveillante protection. La population copte réclamant un patriarche qu'elle avait déjà eu autrefois, il s'empressa de le lui accorder. Il poussa la tolérance jusqu'à permettre aux chrétiens de bâtir des églises dans la ville musulmane qu'il venait de fonder.
Les disciples de Muhamud-sws- n'ayant pas encore de temples, et le nombre de chrétiens qui embrassaient l'islamisme s'accroissant chaque jour, Amrou résolut de construire une magnifique mosquée à l'image de celle de la Mecque. Le célèbre monument qu'il éleva est encore debout, malgré l'incurie de l'administration égyptienne qui le laisse tomber en ruines.
soure:
http://classiques.uqac.ca/classiques/le ... rabes.html
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INTRODUCTION:
excepte certains évéques extrémistes tel Bossuet et autres les grads intelectuels philosophes et personnalités avaient bien rendu témoignage a Mahomet,idem pour Voltaire et Montesquieu qui au départ avaient forgé une mauvaise idée sur Mahomet influencés alors par les idées de loges maconniques , leurs propres recherches les a poussé a mener leurs propres recherches et rendre enfin témoignage a Mahomet
Tracing the Way Spiritual Dimensions of the World Religions
HANS KüNG
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Dans le cas de certains autres fondateurs de la religion la figure historique tend à se perdre dans les légendes et les mythes, mais ce n'est pas le cas de Muhammad.
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Il serait incorrect de rejeter l'Islam en tant que religion de feu et l'épée et de ne pas voir sa substance religieuse.car il n'y a pas de doute que par le Prophète Muhammad , les Arabes ont été soulevées au niveau de la haute éthique religion fondée sur la foi en un seul Dieu et sur une éthique fondamentale de l'humanité
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Il ne fait aucun doute que Mohamud était un authentique prophète, à bien des égards pas dissemblable aux prophètes d'Israël. Mais les musulmans attachent une grande importance au fait que Muhammad ne tient pas au centre de l'Islam comme Jésus le Christ se trouve au centre de la chrétienté.