Lorsqu'on s'intéresse à la bonne nouvelle du Salut éternel au moyen du sacrifice de Jésus, il est tout à fait naturel d'examiner les versets de la Bible qui abordent clairement ce sujet.
Cependant, il y a un écueil à éviter. En effet, ce n'est pas parce qu'on trouve dans certains passages bibliques le verbe "sauver" qu'il s'agit obligatoirement du Salut éternel. Comme toujours, il faut examiner ces versets dans leur contexte pour bien discerner de quoi il est question. En cas de doute, il convient alors de se référer aux passages qui traitent sans aucune ambiguïté du Salut éternel pour que notre compréhension soit solidement fondée sur l'Écriture plutôt que sur des doctrines humaines.
Le verbe grec rendu généralement par "sauver" est [sodzo]. Ce verbe est présent dans 102 versets du Nouveau Testament.
Notons tout d'abord que ce verbe n'est pas systématiquement rendu par "sauver" dans nos traductions modernes de la Bible. Il est parfois rendu par "guérir" ou "délivrer".
Par exemple, dans l'épisode de la femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans, Jésus s'adresse à elle en disant :
Il s'agit ici de la traduction Louis Segond 1910, l'une des bibles les plus souvent utilisées par les réformés francophones.Matthieu 9:22 a écrit :Prends courage, ma fille, ta foi t'a guérie. Et cette femme fut guérie à l'heure même.
C'est bien le verbe grec [sodzo] qui est présent ici, à deux reprises, dans les textes originaux. De nombreuses autres traductions le rendent d'ailleurs par "sauver", comme par exemple la Bible de Jérusalem:
La Bible Louis Segond 21, quant à elle, traduit le premier [sodzo] par "sauver", et le deuxième par "guérir", sans doute pour en préciser le sens dans ce contexte précis :Bible de Jérusalem a écrit :Jésus se retournant la vit et lui dit: "Aie confiance, ma fille, ta foi t'a sauvée." Et de ce moment la femme fut sauvée.
Dans d'autres passages, [sodzo] est presque unanimement rendu par "sauver", mais le contexte indique clairement qu'il n'est pas du tout question du Salut éternel. Par exemple :Louis Segond 21 a écrit :Jésus se retourna et dit en la voyant: «Prends courage, ma fille, ta foi t'a sauvée.» Et cette femme fut guérie dès ce moment.
Il est bien évident ici que les disciples voulaient être "sauvés" de la noyade, et donc de la mort physique. Ils n'étaient pas en train de demander à Jésus de leur accorder le Salut éternel.Matthieu 8:23-25 a écrit :Il monta dans la barque, et ses disciples le suivirent. Et voici, il s'éleva sur la mer une si grande tempête que la barque était couverte par les flots. Et lui, il dormait. Les disciples s'étant approchés le réveillèrent, et dirent : Seigneur, sauve-nous, nous périssons !
Il y a de nombreux exemples de ce type dans le Nouveau Testament. Vous pouvez par exemple regarder dans votre Bible en Matthieu 14:30, Marc 3:4, Marc 5:23, Luc 8:50, Luc 23:35, Actes 27:31, Actes 27:43, Actes 28:1, Actes 28:4, Hébreux 11:7, 1 Pierre 3:20, 2 Pierre 2:5, Jude 1:5.
À noter que certains passages référencés ci-dessus peuvent se prêter à des interprétations dites "sotériologiques", c'est à dire relatives au Salut éternel. Par exemple, en Hébreux, en Jude ou dans les lettres de Pierre, Noé et sa famille ont été "sauvés" [sodzo] du déluge, c'est à dire sauvés d'une mort physique. Cependant, les rédacteurs inspirés établissent un parallèle avec le Salut éternel opéré par la mort de Jésus.
Précisons cependant que si ces rédacteurs ont établi de tels parallèles, c'est sous l'inspiration du Saint-Esprit. Il ne conviendrait pas aujourd'hui d'établir de tels rapprochements de façon dogmatique, en prétendant que c'est Dieu qui nous y engage.
En somme, si un passage de la Bible ne parle pas explicitement du Salut éternel, alors personne ne peut affirmer catégoriquement qu'il en parle. Si une personne en est intimement convaincue, ça la regarde, mais en aucun cas elle ne devrait parler à la place de Dieu.
Au mieux, si quelqu'un se veut catégorique sur le sens du verbe [sodzo] dans un verset, il faut absolument que son interprétation s'accorde avec les versets qui eux, ne se prêtent à aucune spéculation.
Pour résumer ce point crucial : les versets dont on n'est pas absolument certain qu'ils parlent du Salut éternel doivent être compris à la lumière des versets qui en parlent clairement, et non les contredire. Il s'agit-là d'un principe fondamental de l'herméneutique, c'est à dire de l'interprétation et de l'explication du Texte Sacré.
Tous ceux qui font l'impasse sur cette règle de base peuvent faire dire à la Bible tout et n'importe quoi, et croyez-moi, ils ne s'en privent pas.
Pour finir, et ne pas faire trop long, voici ci-après quelques versets qui parlent clairement du Salut éternel, et sur la base desquels toute interprétation relative au Salut doit s'accorder :
Matthieu 16:25 a écrit :Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera.
Marc 8:35 a écrit :Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera.
Marc 16:16 a écrit :Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.
Luc 8:12 a écrit :Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent; puis le diable vient, et enlève de leur coeur la parole, de peur qu'ils ne croient et soient sauvés.
Luc 9:56 a écrit :Car le Fils de l'homme est venu, non pour perdre les âmes des hommes, mais pour les sauver.
Actes 4:12 a écrit :Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.
Actes 15:11 a écrit :Mais c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés
Vous trouverez d'autres versets de ce genre, qui parlent clairement du Salut éternel, dans mon topic suivant : Être Sauvé - Oui mais QUAND ?Ephésiens 2:8 a écrit :Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu.
Pour ma part, dans tous mes messages, lorsque je parle du Salut éternel, et pour éviter la confusion, je mets systématiquement une majuscule à "Salut" et au verbe "Sauver". Un distinction artificielle, certes, mais fort utile.
Soyez grandement bénis.