Comment définir une secte en 2018
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Ce terme ( secte ) a pris une dimension polémique, et désigne de nos jours un groupe ou une organisation, le plus souvent à connotation religieuse, dont les croyances ou le comportement sont jugés obscurs ou malveillants par le reste de la société.
Ce terme ( secte ) a pris une dimension polémique, et désigne de nos jours un groupe ou une organisation, le plus souvent à connotation religieuse, dont les croyances ou le comportement sont jugés obscurs ou malveillants par le reste de la société.
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 22 févr.18, 22:38Voyez ça avec l'auteur Anne-Bénédicte Hoffner. Merci
"Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 02:39Aucun délires dans mes propos c'est vous qui de temps en temps pétez les plombs et trollez ce forum .
Quand à votre question vous ne semblez pas bien comprendre ce qu'on vous dit . Si vous avez des interrogations avec le texte que j'ai mis , il faut voir avec l'auteur qui l'a publié à savoir Anne-Bénédicte Hoffner . Elle sera à même de vous répondre . Je ne suis qu'un humble intermédiaire .
Quand à votre question vous ne semblez pas bien comprendre ce qu'on vous dit . Si vous avez des interrogations avec le texte que j'ai mis , il faut voir avec l'auteur qui l'a publié à savoir Anne-Bénédicte Hoffner . Elle sera à même de vous répondre . Je ne suis qu'un humble intermédiaire .
"Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 02:50Propos complétement infantiles ("c'est vous qui") je vous laisse à vos certitudes réductrices, il y aurait un recueil à faire sur toute les bêtises que vous proférez...Yvon a écrit :Aucun délires dans mes propos c'est vous qui de temps en temps pétez les plombs et trollez ce forum .
Modifié en dernier par algol-x le 23 févr.18, 02:53, modifié 1 fois.
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 02:53En plus vous n'assumez pas vos actes , vous êtes complètement irresponsable .
"Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 05:39Je vous retourne le propos !Yvon a écrit :En plus vous n'assumez pas vos actes , vous êtes complètement irresponsable .
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 08:34 "Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 10:09Comme vous semblez vouloir parasiter le sujet par vos interventions minimalistes afin de le rendre illisible, je reporte ici une partie de la discussion initiale:
- la conviction et les certitudes incontournables, la doctrine est absolue, universelle, et son enseignement à la limite du dogmatisme. Le mantra (daimoku) et le mandala (gohonzon) sont la Vérité et la Soka Gakkai est la seule à pouvoir sauver le monde : hors de l'organisation il n'y a pas d'éveil.
- l'engagement et le fanatisme, très variable d'un individu à l'autre, le fanatisme est plutôt une méconnaissance des textes bouddhiques fondamentaux, une absence de recherches hors du champ scolaire de la Soka Gakkai et de Nichiren, mais aussi une tendance naturelle de certains à adopter des idées toutes faites, du prêt à penser, à se comporter en zélateurs et à expliquer la doctrine en lisant ou répétant sans aucune originalité les textes officiels tels des perroquets.
- le prestige du chef et le culte du gourou, complètement, un vrai culte de la personnalité avec une revue internationale en anglais qui lui est spécialement dédiée, un lobbying culturel destiné à lui fournir toutes sortes de décorations, diplômes honorifiques, reconnaissances officielles, et - dans la pure tradition japonaise du "sensei" - la relation maître et disciple est la clé de l'éveil du fait qu'il est le seul à détenir la compréhension correcte du bouddhisme (de Nichiren) dans le monde.
- les décisions volontaires et les choix totalement induits, au niveau strictement individuel chacun fait ce qui lui plaît dans sa vie, dans les activités les pratiquants respectent un code de conduite consensuel, respectueux et neutre : pas d'opinions trop personnelles ou différentes des principes religieux officiels, pas de critiques directes ou de polémiques en public, au niveau communautaire toutes les décisions viennent du Consistoire National et du Consistoire Mondial (basé à Tokyo) sans aucune consultation des croyants.
- les recherches d'alternatives (culturelles, morales, idéologiques) et la rupture avec les valeurs de la société, aucune recherches d'alternatives, une conception conservatrice de la politique, de l'économie, de la culture, de la morale, complètement en phase avec le libéralisme, le capitalisme, et les politiques nationales, européennes et internationales, la Soka Gakkai est loin d'être pro-altermondialiste. Daisaku Ikeda soutient la création d'un gouvernement planétaire de type Nouvel Ordre Mondial.
- l'appartenance loyale à un groupe et l'allégeance inconditionnelle, en quelque sorte avec des nuances d'une personne à une autre, c'est très japonais et proche d'une forme de mentalité "proto-faciste", et beaucoup de pratiquants français aiment se sentir disciples de la Soka Gakkai : c'est une fierté.
- la persuasion habile et la manipulation programmée, officiellement non, mais certaines personnes culturellement limitées ont adhéré car c'est ce qu'elles recherchaient : qu'on les oriente, les dirige, les conseille. La manipulation existe comme dans toute organisation idéologique, mais elle n'est pas reconnue comme telle, le dire est diffamatoire, c'est au travers des activités de discussions, d'études, de séminaires, que l'idéologie s'implémente dans le mental et ce sont les récitations en groupe du mantra qui pré-conditionnent l'ouverture consciente à l'acceptation de la doctrine.
- le langage mobilisateur et le néo-langage : la "langue de bois", tout à fait, avec une sémantique franco-japonaise, des slogans mobilisateurs et communautaristes, mais aussi une pratique du non-dit sur les sujets bouddhiquements incorrects (sexualité, gouvernance et finances de l'organisation, alternatives sociales et politiques, histoire des dérives de la Soka Gakkai depuis les années 1950 au Japon, et de 1960 à aujourd'hui en France et en Europe. L'histoire officielle réécrite par D. Ikeda est toute à sa gloire dans « La Nouvelle Révolution Humaine », etc.).
- l'esprit de corps et le groupe fusionnel, tout à fait comme dans tous les égrégores religieux, mais selon la formule: "Un seul cœur dans des corps différents", c'est à dire tous différents mais unis par une même croyance. Ce qui est différent du principe de "l'esprit de corps" : un seul corps dans des cœurs différents.
- la déstabilisation mentale, elle est plutôt le fait d'individus déjà déstabilisés et que la récitation du mantra perturbent bien plus, et de l'incompétence absolue - donc dangereuse - des responsables bouddhiques officiels et des ministres du culte à accompagner ces personnes à cause d'une absence complète de toute formation à l'aide psychologique à la personne en chemin sur une voie spirituelle.
- la conviction et les certitudes incontournables, la doctrine est absolue, universelle, et son enseignement à la limite du dogmatisme. Le mantra (daimoku) et le mandala (gohonzon) sont la Vérité et la Soka Gakkai est la seule à pouvoir sauver le monde : hors de l'organisation il n'y a pas d'éveil.
- l'engagement et le fanatisme, très variable d'un individu à l'autre, le fanatisme est plutôt une méconnaissance des textes bouddhiques fondamentaux, une absence de recherches hors du champ scolaire de la Soka Gakkai et de Nichiren, mais aussi une tendance naturelle de certains à adopter des idées toutes faites, du prêt à penser, à se comporter en zélateurs et à expliquer la doctrine en lisant ou répétant sans aucune originalité les textes officiels tels des perroquets.
- le prestige du chef et le culte du gourou, complètement, un vrai culte de la personnalité avec une revue internationale en anglais qui lui est spécialement dédiée, un lobbying culturel destiné à lui fournir toutes sortes de décorations, diplômes honorifiques, reconnaissances officielles, et - dans la pure tradition japonaise du "sensei" - la relation maître et disciple est la clé de l'éveil du fait qu'il est le seul à détenir la compréhension correcte du bouddhisme (de Nichiren) dans le monde.
- les décisions volontaires et les choix totalement induits, au niveau strictement individuel chacun fait ce qui lui plaît dans sa vie, dans les activités les pratiquants respectent un code de conduite consensuel, respectueux et neutre : pas d'opinions trop personnelles ou différentes des principes religieux officiels, pas de critiques directes ou de polémiques en public, au niveau communautaire toutes les décisions viennent du Consistoire National et du Consistoire Mondial (basé à Tokyo) sans aucune consultation des croyants.
- les recherches d'alternatives (culturelles, morales, idéologiques) et la rupture avec les valeurs de la société, aucune recherches d'alternatives, une conception conservatrice de la politique, de l'économie, de la culture, de la morale, complètement en phase avec le libéralisme, le capitalisme, et les politiques nationales, européennes et internationales, la Soka Gakkai est loin d'être pro-altermondialiste. Daisaku Ikeda soutient la création d'un gouvernement planétaire de type Nouvel Ordre Mondial.
- l'appartenance loyale à un groupe et l'allégeance inconditionnelle, en quelque sorte avec des nuances d'une personne à une autre, c'est très japonais et proche d'une forme de mentalité "proto-faciste", et beaucoup de pratiquants français aiment se sentir disciples de la Soka Gakkai : c'est une fierté.
- la persuasion habile et la manipulation programmée, officiellement non, mais certaines personnes culturellement limitées ont adhéré car c'est ce qu'elles recherchaient : qu'on les oriente, les dirige, les conseille. La manipulation existe comme dans toute organisation idéologique, mais elle n'est pas reconnue comme telle, le dire est diffamatoire, c'est au travers des activités de discussions, d'études, de séminaires, que l'idéologie s'implémente dans le mental et ce sont les récitations en groupe du mantra qui pré-conditionnent l'ouverture consciente à l'acceptation de la doctrine.
- le langage mobilisateur et le néo-langage : la "langue de bois", tout à fait, avec une sémantique franco-japonaise, des slogans mobilisateurs et communautaristes, mais aussi une pratique du non-dit sur les sujets bouddhiquements incorrects (sexualité, gouvernance et finances de l'organisation, alternatives sociales et politiques, histoire des dérives de la Soka Gakkai depuis les années 1950 au Japon, et de 1960 à aujourd'hui en France et en Europe. L'histoire officielle réécrite par D. Ikeda est toute à sa gloire dans « La Nouvelle Révolution Humaine », etc.).
- l'esprit de corps et le groupe fusionnel, tout à fait comme dans tous les égrégores religieux, mais selon la formule: "Un seul cœur dans des corps différents", c'est à dire tous différents mais unis par une même croyance. Ce qui est différent du principe de "l'esprit de corps" : un seul corps dans des cœurs différents.
- la déstabilisation mentale, elle est plutôt le fait d'individus déjà déstabilisés et que la récitation du mantra perturbent bien plus, et de l'incompétence absolue - donc dangereuse - des responsables bouddhiques officiels et des ministres du culte à accompagner ces personnes à cause d'une absence complète de toute formation à l'aide psychologique à la personne en chemin sur une voie spirituelle.
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 10:19Donc la Soka Gakkai n'a rien à voir avec une secte on est bien d'accord .
La pratique du bouddhisme en France est marquée par la diversité de ses formes et de ses structures qu’exprime la pluralité des cultes bouddhistes. Ainsi en est-il du culte du bouddhisme de Nichiren, moine bouddhiste du XIIIe siècle,dont la forme contemporaine s’est développée au Japon vers
1930, qui existe en France depuis les années 1960. Ce mouvement religieux présent aujourd’hui dans 192 pays et territoires compte plus de 12 millions de pratiquants dans le monde dont près de 17 000 en France (voir la Constitution Soka pour le culte du bouddhisme de Nichiren, charte interne, d’ordre Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren Le droit du culte du bouddhisme de Nichiren en France ecclésiologique au sens du droit des cultes en France, qui expose les principes fondamentaux et l’organisation dudit culte
en France.
La pratique du culte bouddhique en général a entraîné le recours à différentes structures juridiques répondant aux exigences légales. Ainsi, « depuis quelques années le bouddhisme a connu plusieurs réussites importantes dans les efforts en vue d’une « reconnaissance » des pouvoirs publics (…). En 1988, par exemple,le ministère des affaires sociales et de l’emploi a attribué un siège d’administrateur du Culte bouddhiste au conseil d’administration de la Caisse mutuelle d’assurance maladie des cultes (CAMAC) … Et la même année (8 janvier), la communauté monastique de Karmé
Dharma Chakra en Dordogne a été reconnue par un décret du ministère de l’intérieur (J. O. 10 janv. 1988, p. 465) et jouit donc des mêmes droits que les monastères catholiques »
C’est dans ce contexte que les activités du mouvement Soka du bouddhisme de Nichiren ont rapidement suscité la création d’associations cultuelles et de différentes associations socioculturelles, dont l’organisation et le fonctionnement,distincts, sont autonomes. Ce schéma associatif diversifié répond à la pluralité des activités des pratiquants, dont le fondement commun reste le culte religieux conforme aux enseignements du bouddhisme de Nichiren.
Aujourd’hui, le droit du culte du bouddhisme de Nichiren de France repose sur le régime légal des activités religieuses et cultuelles, ensemble s’inscrivant dans le respect des lois combinées des 1er juillet 1901 sur le contrat d’association et décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat.
Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren Le droit du culte du bouddhisme de Nichiren en France Ainsi, la soumission du culte du bouddhisme de Nichiren obéit aux impératifs du régime légal des cultes.Ce rappel au droit applicable intervient sur fond d’anciens Rapports d’enquêtes parlementaires qui ont estimé, dans le passé, que les pratiquants de ce culte bouddhique au sein du mouvement dit Soka Gakkai formaient une « secte ».
S’agissant de ces conclusions parlementaires prenant la forme de documents d’informations n’ayant aucune valeur légale, le Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren a publié une réponse argumentée sous le titre « Pour une évaluation équitable du culte du bouddhisme de Nichiren de France »
Commission parlementaire de 2005, sur la même question de lutte contre les dérives sectaires, a ensuite clairement reconnu dans son rapport 2006 que « la doctrine de ce mouvement n’implique pas, en elle-même, de comportements déviants »
Mais ensuite afin de clore tout débat sur ce sujet des plus polémiques, il faut savoir que depuis 2003, de source ministérielle, les services de police et de gendarmerie n’ont constaté aucune dérive sectaire concernant le mouvement Soka. Ce constat s’évince de la position écrite du Ministre de
l’intérieur et des cultes qui, par lettre en date du 23 décembre 2003, a précisé au mouvement Soka les faits suivants :
« Je vous confirme qu’aucune dérive sectaire n’a été
constatée dans les activités de la Soka Gakkai en France
par les services de la police et de la gendarmerie
nationale » (c’est nous qui soulignons et mettons en gras).
Cette conclusion a été corroborée en outre largement par le Président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) qui par lettre en date du 21 mai 2008 adressée au Président du Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren , a précisé les points déterminants qui suivent :
« Je vous confirme que, depuis que la Présidence de la
MIVILUDES m’a été confiée, aucun signalement concernant
votre organisation, en provenance des services de l’Etat, des
collectivités locales, ou d’adeptes, n’a été reçu à la Mission ».
Dans le même temps, au fil des contacts que nous avons
noués, vous avez répondu à mes diverses questions et vous
m’avez informé des modifications que vous avez apportées à
vos statuts et à vos structures, vous m’avez également
expliqué les démarches que vous avez engagées en vue de
déposer les statuts de vos associations cultuelles et produits
divers documents émanant des services préfectoraux ».
« Quant à la liste (parlementaire) de 2005, je vous précise que
les services de l’Etat, conformément aux instructions de
Monsieur le Premier ministre, ne s’y réfèrent jamais, mais
qu’il n’est pas en leur pouvoir, en vertu du principe de
séparation des pouvoirs, de l’amender ou de l’annuler ».
S’agissant de « documents émanant des services préfectoraux »,
il est ici fait référence à la décision prise le 9 novembre 2007 par
le Préfet des Hauts-de-Seine autorisant deux donations à
l’Association cultuelle Soka du Bouddhisme de Nichiren en
raison de son caractère exclusivement cultuel
.
Voir en annexe 2 : Lettre de Jean-Michel Roulet, Président de la
MIVILUDES, au Président du Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren,
en date du 21 mai 2008.
Voir en annexe 4 : Décision du Préfet des Hauts-de-Seine, datée du 9
novembre 2007.
Nous pouvons donc clairement constater de ces deux assertions que :
Jusqu’en fin 2003 (date du courrier du ministère de l’Intérieur), aucun signalement ou aucune dérive n’a été signalé aux services de police et de gendarmerie ;
Et que de 2003 (prise de fonction de M. J.-P. Roulet à la
Présidence de la MIVILUDES) jusqu’au 21 mai 2008 au
moins (date de son courrier) aucun signalement,
aucune déclaration, aucune plainte, etc., n’ont été
déposés ou adressés à la MIVILUDES.
Autant dire que la plupart des affirmations contre le
mouvement Soka Gakkai ou le culte du bouddhisme de
Nichiren paraissent pour le moins infondées...
Les conclusions auxquelles sont parvenus il y a quelques
années une poignée de parlementaires ne correspondent donc
pas aux constats réalisés sous l’autorité du ministère de
l’intérieur – chargé du maintien de l’ordre public – par les
services de la police, mais également de la gendarmerie
nationale (voir les développements qui suivent ci-dessous), et
de la MIVILUDES elle-même ou encore de la Commission
parlementaire qui leur a succédé.
La présentation du schéma d’organisation et de fonctionnement
juridique et matériel du mouvement Soka et de l’organisation
du culte du bouddhisme de Nichiren, schéma soit inconnu soit
dénigré ou « diabolisé » (en terme de « richesse », d’influence
« nippone », etc.) est à la mesure des évolutions qui l’ont
conduit à se placer sous le régime légal des activités religieuses
et cultuelles. Cette présentation répond ainsi aux conditions de
transparence et de lisibilité, conditions attendues des
groupements cultuels en France, confrontés aux exigences du
régime légal des cultes, sous le contrôle des administrations.
La pratique du bouddhisme en France est marquée par la diversité de ses formes et de ses structures qu’exprime la pluralité des cultes bouddhistes. Ainsi en est-il du culte du bouddhisme de Nichiren, moine bouddhiste du XIIIe siècle,dont la forme contemporaine s’est développée au Japon vers
1930, qui existe en France depuis les années 1960. Ce mouvement religieux présent aujourd’hui dans 192 pays et territoires compte plus de 12 millions de pratiquants dans le monde dont près de 17 000 en France (voir la Constitution Soka pour le culte du bouddhisme de Nichiren, charte interne, d’ordre Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren Le droit du culte du bouddhisme de Nichiren en France ecclésiologique au sens du droit des cultes en France, qui expose les principes fondamentaux et l’organisation dudit culte
en France.
La pratique du culte bouddhique en général a entraîné le recours à différentes structures juridiques répondant aux exigences légales. Ainsi, « depuis quelques années le bouddhisme a connu plusieurs réussites importantes dans les efforts en vue d’une « reconnaissance » des pouvoirs publics (…). En 1988, par exemple,le ministère des affaires sociales et de l’emploi a attribué un siège d’administrateur du Culte bouddhiste au conseil d’administration de la Caisse mutuelle d’assurance maladie des cultes (CAMAC) … Et la même année (8 janvier), la communauté monastique de Karmé
Dharma Chakra en Dordogne a été reconnue par un décret du ministère de l’intérieur (J. O. 10 janv. 1988, p. 465) et jouit donc des mêmes droits que les monastères catholiques »
C’est dans ce contexte que les activités du mouvement Soka du bouddhisme de Nichiren ont rapidement suscité la création d’associations cultuelles et de différentes associations socioculturelles, dont l’organisation et le fonctionnement,distincts, sont autonomes. Ce schéma associatif diversifié répond à la pluralité des activités des pratiquants, dont le fondement commun reste le culte religieux conforme aux enseignements du bouddhisme de Nichiren.
Aujourd’hui, le droit du culte du bouddhisme de Nichiren de France repose sur le régime légal des activités religieuses et cultuelles, ensemble s’inscrivant dans le respect des lois combinées des 1er juillet 1901 sur le contrat d’association et décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat.
Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren Le droit du culte du bouddhisme de Nichiren en France Ainsi, la soumission du culte du bouddhisme de Nichiren obéit aux impératifs du régime légal des cultes.Ce rappel au droit applicable intervient sur fond d’anciens Rapports d’enquêtes parlementaires qui ont estimé, dans le passé, que les pratiquants de ce culte bouddhique au sein du mouvement dit Soka Gakkai formaient une « secte ».
S’agissant de ces conclusions parlementaires prenant la forme de documents d’informations n’ayant aucune valeur légale, le Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren a publié une réponse argumentée sous le titre « Pour une évaluation équitable du culte du bouddhisme de Nichiren de France »
Commission parlementaire de 2005, sur la même question de lutte contre les dérives sectaires, a ensuite clairement reconnu dans son rapport 2006 que « la doctrine de ce mouvement n’implique pas, en elle-même, de comportements déviants »
Mais ensuite afin de clore tout débat sur ce sujet des plus polémiques, il faut savoir que depuis 2003, de source ministérielle, les services de police et de gendarmerie n’ont constaté aucune dérive sectaire concernant le mouvement Soka. Ce constat s’évince de la position écrite du Ministre de
l’intérieur et des cultes qui, par lettre en date du 23 décembre 2003, a précisé au mouvement Soka les faits suivants :
« Je vous confirme qu’aucune dérive sectaire n’a été
constatée dans les activités de la Soka Gakkai en France
par les services de la police et de la gendarmerie
nationale » (c’est nous qui soulignons et mettons en gras).
Cette conclusion a été corroborée en outre largement par le Président de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) qui par lettre en date du 21 mai 2008 adressée au Président du Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren , a précisé les points déterminants qui suivent :
« Je vous confirme que, depuis que la Présidence de la
MIVILUDES m’a été confiée, aucun signalement concernant
votre organisation, en provenance des services de l’Etat, des
collectivités locales, ou d’adeptes, n’a été reçu à la Mission ».
Dans le même temps, au fil des contacts que nous avons
noués, vous avez répondu à mes diverses questions et vous
m’avez informé des modifications que vous avez apportées à
vos statuts et à vos structures, vous m’avez également
expliqué les démarches que vous avez engagées en vue de
déposer les statuts de vos associations cultuelles et produits
divers documents émanant des services préfectoraux ».
« Quant à la liste (parlementaire) de 2005, je vous précise que
les services de l’Etat, conformément aux instructions de
Monsieur le Premier ministre, ne s’y réfèrent jamais, mais
qu’il n’est pas en leur pouvoir, en vertu du principe de
séparation des pouvoirs, de l’amender ou de l’annuler ».
S’agissant de « documents émanant des services préfectoraux »,
il est ici fait référence à la décision prise le 9 novembre 2007 par
le Préfet des Hauts-de-Seine autorisant deux donations à
l’Association cultuelle Soka du Bouddhisme de Nichiren en
raison de son caractère exclusivement cultuel
.
Voir en annexe 2 : Lettre de Jean-Michel Roulet, Président de la
MIVILUDES, au Président du Consistoire Soka du bouddhisme de Nichiren,
en date du 21 mai 2008.
Voir en annexe 4 : Décision du Préfet des Hauts-de-Seine, datée du 9
novembre 2007.
Nous pouvons donc clairement constater de ces deux assertions que :
Jusqu’en fin 2003 (date du courrier du ministère de l’Intérieur), aucun signalement ou aucune dérive n’a été signalé aux services de police et de gendarmerie ;
Et que de 2003 (prise de fonction de M. J.-P. Roulet à la
Présidence de la MIVILUDES) jusqu’au 21 mai 2008 au
moins (date de son courrier) aucun signalement,
aucune déclaration, aucune plainte, etc., n’ont été
déposés ou adressés à la MIVILUDES.
Autant dire que la plupart des affirmations contre le
mouvement Soka Gakkai ou le culte du bouddhisme de
Nichiren paraissent pour le moins infondées...
Les conclusions auxquelles sont parvenus il y a quelques
années une poignée de parlementaires ne correspondent donc
pas aux constats réalisés sous l’autorité du ministère de
l’intérieur – chargé du maintien de l’ordre public – par les
services de la police, mais également de la gendarmerie
nationale (voir les développements qui suivent ci-dessous), et
de la MIVILUDES elle-même ou encore de la Commission
parlementaire qui leur a succédé.
La présentation du schéma d’organisation et de fonctionnement
juridique et matériel du mouvement Soka et de l’organisation
du culte du bouddhisme de Nichiren, schéma soit inconnu soit
dénigré ou « diabolisé » (en terme de « richesse », d’influence
« nippone », etc.) est à la mesure des évolutions qui l’ont
conduit à se placer sous le régime légal des activités religieuses
et cultuelles. Cette présentation répond ainsi aux conditions de
transparence et de lisibilité, conditions attendues des
groupements cultuels en France, confrontés aux exigences du
régime légal des cultes, sous le contrôle des administrations.
"Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 10:32ça date! l'intervention de pelerincosmisque a le mérite de réactualiser les points considérés comme "dérives sectaires" plutôt qu'un texte ancien, destiné à endormir les membres !Yvon a écrit :La pratique du bouddhisme en France est marquée par la diversité de ses formes et de ses structures qu’exprime la pluralité des cultes bouddhistes. Ainsi en est-il du culte du bouddhisme de Nichiren, moine bouddhiste du XIIIe siècle,dont la forme contemporaine s’est développée au Japon vers 1930, qui existe en France depuis les années 1960. etc.
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 10:37Comment définir une secte?
Les groupes sectaires sont schématiquement de deux types. L’un à visée religieuse et/ou spirituelle, l’autre a visée de santé psychique et physique. Cependant, en donner une définition juridique s’avère difficile, la lutte contre les dérives sectaires relevant principalement de la notion d’ordre public
Qu’est-ce qu’une secte ?
On prête au mot secte deux origines latines : les verbes sequi (suivre) ou secare (couper). Il désigne un ensemble d’hommes et de femmes réunis par une même doctrine en petits groupes souvent constitués après séparation d’une Église ou religion instituée. Le Petit Robert cite ainsi, à titre d’exemple, les sectes juives, protestantes, hérétiques… Aujourd’hui, elles sont schématiquement de deux types : certaines ont une visée religieuse ou spirituelle, d’autres mettent l’accent sur la santé psychique ou physique. En France, à la fin de 1993, la Commission nationale consultative des droits de l’homme proposait cette définition : « Groupement se présentant ou non comme une religion, dont les pratiques constatées sont susceptibles de tomber sous le coup de la législation protectrice des droits des personnes ou du fonctionnement de l’État de droit. »
Pourquoi est-il difficile d’en donner une définition juridique ?
La République, en vertu de la loi de 1905, « ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». De plus, selon l’article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958, la France, république laïque, « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.» Elle ne peut donc opérer aucune distinction juridique, ni effectuer aucune discrimination entre les cultes. Certaines sectes peuvent ainsi demander le statut d’associations cultuelles, au même titre que les religions établies. À charge pour l’État de vérifier qu’elles sont bien, comme l’exige la loi de 1905, consacrées exclusivement à l’exercice d’un culte. Mais les sectes peuvent aussi se présenter sous la forme d’associations « loi 1901 ».
Qui s’occupe des sectes ?
Le Parlement s’est le premier emparé du sujet, à la suite du rapport remis au premier ministre en 1983 par le député PS Alain Vivien. Plusieurs commissions d’enquêtes parlementaires ont été constituées, débouchant sur d’autres rapports. Celui de 1995 reprend une liste de 173 mouvements jugés sectaires par les Renseignements généraux. Un second rapport, daté de 1999, se donne pour objectif de faire un état des lieux de la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes. Enfin, un troisième rapport, relatif à l’influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs, a été publié fin 2006.
De son côté, en 1996, le gouvernement a souhaité se doter d’un outil interministériel sur le sujet. D’abord « Observatoire interministériel sur les sectes », installé auprès du premier ministre Alain Juppé, il devient « Mission interministérielle de lutte contre les sectes » en novembre 1998, présidée par le député PS, Alain Vivien. En 2002, la Mils se transforme en « Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires » (Miviludes) : elle ne s’occupe plus, dès lors, des doctrines professées par les mouvements – laissées à la liberté de conscience de chacun –, mais des actes délictueux et des menaces de dérives.
Quel est le statut de la « liste » de 1995 ?
La liste des 173 mouvements jugés sectaires, reprise par le rapport parlementaire de 1995, a été élaborée sur la base de dix critères de dangerosité définis par les Renseignements généraux. La justice administrative lui a dénié toute valeur juridique et rappelé qu’elle ne pouvait fonder aucune entrave à la pratique d’un culte. En 2002, le tribunal administratif de Poitiers a ainsi annulé une décision de la mairie de la Rochelle au motif qu’elle s’était « fondée non sur un motif tiré de l’ordre public, mais sur le caractère de secte attribué aux Témoins de Jéhovah par le rapport d’enquête de l’Assemblée nationale du 22 décembre 1995 ». Une circulaire de 2005, signée par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin, a tiré les conséquences de cette jurisprudence et déclaré obsolète cette liste : « L’expérience a montré qu’une démarche consistant, pour les pouvoirs publics, à qualifier de “secte” tel ou tel groupement et à fonder leur action sur cette seule qualification ne permettrait pas d’assurer efficacement cette conciliation et de fonder solidement en droit les initiatives prises. Aussi a-t-il été décidé, plutôt que de mettre certains groupements à l’index, d’exercer une vigilance particulière sur toute organisation qui paraît exercer une emprise dangereuse pour la liberté individuelle de ses membres. »
Comment s’organise la lutte contre les dérives sectaires ?
La circulaire récente du ministère de l’intérieur rappelle que la lutte contre les dérives sectaires n’a pas pour but « de stigmatiser des courants de pensée », mais de maintenir l’ordre public. « En l’absence de définition de ce qu’est un mouvement sectaire, c’est la notion d’ordre public qui est centrale », remarque-t-elle.
Dans ce domaine, la loi du 12 juin 2001 dite loi About-Picard (du nom du sénateur UDF Nicolas About et de la députée PS Catherine Picard) offre différents outils aux pouvoirs publics : ceux-ci peuvent désormais dissoudre les sectes ayant été condamnées au pénal, et un délit de « manipulation mentale» a été créé, reformulé par les parlementaires en délit d’ «abus frauduleux d’un état de sujétion psychologique ou physique » . La première condamnation, sur la base de ce nouvel article du code pénal, a été celle du gourou de la secte NéoPhare, Arnaud Mussy, condamné en novembre 2004 à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes.
« Concernant la protection des individus, les outils législatifs existent, même si le problème reste de réunir les preuves, estime Jean-Pierre Jougla, administrateur de l’Union nationale des associations de défense de la famille et de l’individu (Unadfi). En revanche, on ne les a pas pour contrer les interventions des sectes dans le champ démocratique. Nous nous heurtons aux libertés d’association et d’expression. »
Définitions de sociologues
Comme le résume Danièle Hervieu-Léger ( La Religion en miettes ou la Question des sectes, Calmann-Lévy 2001), la secte est « un objet non identifié ». La définition qu’en ont donnée au début du XXe siècle Max Weber et Ernst Troeltsch (lire ci-dessus) a en effet été relativisée depuis, en raison notamment de l’émergence de « nouveaux mouvements religieux » à partir des années 1970, ne rentrant pas dans ce cadre. Dans l’ouvrage collectif Sectes et démocratie (Seuil, 1999), Françoise Champion et Martine Cohen retiennent, parmi les nombreuses accusations portées contre les sectes, deux éléments à « prendre au sérieux » : une « certitude affichée ou voulant absolument s’imposer à tous comme seule vérité, et surtout un fonctionnement collectif qui entrave lourdement la liberté personnelle des membres du groupe ».
L’Église catholique et les sectes
L’Église catholique est concernée à plusieurs titres. Elle a d’abord le souci de connaître les sectes, afin de bien marquer leur différence avec les religions établies, mais aussi pour mieux accueillir les personnes en recherche spirituelle. C’est le but du service national Pastorale, sectes et nouvelles croyances, créé en 1973 par le P. Jean Vernette qui en fut le secrétaire jusqu’à sa mort en 2002. En 2001, ce service a publié un document proposant aux responsables d’Églises des critères pour « identifier les tendances sectaires et discerner entre les groupes » : comment fonctionne le pouvoir ? Comment circule le savoir ? Comment se gère l’avoir ? Enfin, comment sont gérées les relations, dans le groupe et à l’extérieur ? Depuis l’an dernier, ce service, renommé Pastorale, nouvelles croyances et dérives sectaires, est dirigé par le P. Denis Lecompte, du diocèse de Cambrai.
L’Église a également le souci de faire face aux accusations de dérives sectaires en son sein. De « faire le ménage », selon l’expression de Jean Vernette. Un service Accueil-médiation pour la vie religieuse et communautaire a été créé en 2001 par les évêques dans ce but.
L’historien italien des religions Massimo Introvigne distingue trois types de mouvements qui déclarent se situer à l’intérieur de l’Église catholique et sont qualifiés de « sectes » par d’autres : des groupes schismatiques, des groupes vivant en « marginalité » au sein de l’Église sans avoir été désavoués, et enfin des mouvances ou organisations reconnues comme « légitimes » par la hiérarchie, mais « attaquées comme sectes par des milieux situés à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Église catholique ».
Les groupes sectaires sont schématiquement de deux types. L’un à visée religieuse et/ou spirituelle, l’autre a visée de santé psychique et physique. Cependant, en donner une définition juridique s’avère difficile, la lutte contre les dérives sectaires relevant principalement de la notion d’ordre public
Qu’est-ce qu’une secte ?
On prête au mot secte deux origines latines : les verbes sequi (suivre) ou secare (couper). Il désigne un ensemble d’hommes et de femmes réunis par une même doctrine en petits groupes souvent constitués après séparation d’une Église ou religion instituée. Le Petit Robert cite ainsi, à titre d’exemple, les sectes juives, protestantes, hérétiques… Aujourd’hui, elles sont schématiquement de deux types : certaines ont une visée religieuse ou spirituelle, d’autres mettent l’accent sur la santé psychique ou physique. En France, à la fin de 1993, la Commission nationale consultative des droits de l’homme proposait cette définition : « Groupement se présentant ou non comme une religion, dont les pratiques constatées sont susceptibles de tomber sous le coup de la législation protectrice des droits des personnes ou du fonctionnement de l’État de droit. »
Pourquoi est-il difficile d’en donner une définition juridique ?
La République, en vertu de la loi de 1905, « ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». De plus, selon l’article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958, la France, république laïque, « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.» Elle ne peut donc opérer aucune distinction juridique, ni effectuer aucune discrimination entre les cultes. Certaines sectes peuvent ainsi demander le statut d’associations cultuelles, au même titre que les religions établies. À charge pour l’État de vérifier qu’elles sont bien, comme l’exige la loi de 1905, consacrées exclusivement à l’exercice d’un culte. Mais les sectes peuvent aussi se présenter sous la forme d’associations « loi 1901 ».
Qui s’occupe des sectes ?
Le Parlement s’est le premier emparé du sujet, à la suite du rapport remis au premier ministre en 1983 par le député PS Alain Vivien. Plusieurs commissions d’enquêtes parlementaires ont été constituées, débouchant sur d’autres rapports. Celui de 1995 reprend une liste de 173 mouvements jugés sectaires par les Renseignements généraux. Un second rapport, daté de 1999, se donne pour objectif de faire un état des lieux de la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes. Enfin, un troisième rapport, relatif à l’influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs, a été publié fin 2006.
De son côté, en 1996, le gouvernement a souhaité se doter d’un outil interministériel sur le sujet. D’abord « Observatoire interministériel sur les sectes », installé auprès du premier ministre Alain Juppé, il devient « Mission interministérielle de lutte contre les sectes » en novembre 1998, présidée par le député PS, Alain Vivien. En 2002, la Mils se transforme en « Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires » (Miviludes) : elle ne s’occupe plus, dès lors, des doctrines professées par les mouvements – laissées à la liberté de conscience de chacun –, mais des actes délictueux et des menaces de dérives.
Quel est le statut de la « liste » de 1995 ?
La liste des 173 mouvements jugés sectaires, reprise par le rapport parlementaire de 1995, a été élaborée sur la base de dix critères de dangerosité définis par les Renseignements généraux. La justice administrative lui a dénié toute valeur juridique et rappelé qu’elle ne pouvait fonder aucune entrave à la pratique d’un culte. En 2002, le tribunal administratif de Poitiers a ainsi annulé une décision de la mairie de la Rochelle au motif qu’elle s’était « fondée non sur un motif tiré de l’ordre public, mais sur le caractère de secte attribué aux Témoins de Jéhovah par le rapport d’enquête de l’Assemblée nationale du 22 décembre 1995 ». Une circulaire de 2005, signée par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin, a tiré les conséquences de cette jurisprudence et déclaré obsolète cette liste : « L’expérience a montré qu’une démarche consistant, pour les pouvoirs publics, à qualifier de “secte” tel ou tel groupement et à fonder leur action sur cette seule qualification ne permettrait pas d’assurer efficacement cette conciliation et de fonder solidement en droit les initiatives prises. Aussi a-t-il été décidé, plutôt que de mettre certains groupements à l’index, d’exercer une vigilance particulière sur toute organisation qui paraît exercer une emprise dangereuse pour la liberté individuelle de ses membres. »
Comment s’organise la lutte contre les dérives sectaires ?
La circulaire récente du ministère de l’intérieur rappelle que la lutte contre les dérives sectaires n’a pas pour but « de stigmatiser des courants de pensée », mais de maintenir l’ordre public. « En l’absence de définition de ce qu’est un mouvement sectaire, c’est la notion d’ordre public qui est centrale », remarque-t-elle.
Dans ce domaine, la loi du 12 juin 2001 dite loi About-Picard (du nom du sénateur UDF Nicolas About et de la députée PS Catherine Picard) offre différents outils aux pouvoirs publics : ceux-ci peuvent désormais dissoudre les sectes ayant été condamnées au pénal, et un délit de « manipulation mentale» a été créé, reformulé par les parlementaires en délit d’ «abus frauduleux d’un état de sujétion psychologique ou physique » . La première condamnation, sur la base de ce nouvel article du code pénal, a été celle du gourou de la secte NéoPhare, Arnaud Mussy, condamné en novembre 2004 à trois ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes.
« Concernant la protection des individus, les outils législatifs existent, même si le problème reste de réunir les preuves, estime Jean-Pierre Jougla, administrateur de l’Union nationale des associations de défense de la famille et de l’individu (Unadfi). En revanche, on ne les a pas pour contrer les interventions des sectes dans le champ démocratique. Nous nous heurtons aux libertés d’association et d’expression. »
Définitions de sociologues
Comme le résume Danièle Hervieu-Léger ( La Religion en miettes ou la Question des sectes, Calmann-Lévy 2001), la secte est « un objet non identifié ». La définition qu’en ont donnée au début du XXe siècle Max Weber et Ernst Troeltsch (lire ci-dessus) a en effet été relativisée depuis, en raison notamment de l’émergence de « nouveaux mouvements religieux » à partir des années 1970, ne rentrant pas dans ce cadre. Dans l’ouvrage collectif Sectes et démocratie (Seuil, 1999), Françoise Champion et Martine Cohen retiennent, parmi les nombreuses accusations portées contre les sectes, deux éléments à « prendre au sérieux » : une « certitude affichée ou voulant absolument s’imposer à tous comme seule vérité, et surtout un fonctionnement collectif qui entrave lourdement la liberté personnelle des membres du groupe ».
L’Église catholique et les sectes
L’Église catholique est concernée à plusieurs titres. Elle a d’abord le souci de connaître les sectes, afin de bien marquer leur différence avec les religions établies, mais aussi pour mieux accueillir les personnes en recherche spirituelle. C’est le but du service national Pastorale, sectes et nouvelles croyances, créé en 1973 par le P. Jean Vernette qui en fut le secrétaire jusqu’à sa mort en 2002. En 2001, ce service a publié un document proposant aux responsables d’Églises des critères pour « identifier les tendances sectaires et discerner entre les groupes » : comment fonctionne le pouvoir ? Comment circule le savoir ? Comment se gère l’avoir ? Enfin, comment sont gérées les relations, dans le groupe et à l’extérieur ? Depuis l’an dernier, ce service, renommé Pastorale, nouvelles croyances et dérives sectaires, est dirigé par le P. Denis Lecompte, du diocèse de Cambrai.
L’Église a également le souci de faire face aux accusations de dérives sectaires en son sein. De « faire le ménage », selon l’expression de Jean Vernette. Un service Accueil-médiation pour la vie religieuse et communautaire a été créé en 2001 par les évêques dans ce but.
L’historien italien des religions Massimo Introvigne distingue trois types de mouvements qui déclarent se situer à l’intérieur de l’Église catholique et sont qualifiés de « sectes » par d’autres : des groupes schismatiques, des groupes vivant en « marginalité » au sein de l’Église sans avoir été désavoués, et enfin des mouvances ou organisations reconnues comme « légitimes » par la hiérarchie, mais « attaquées comme sectes par des milieux situés à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Église catholique ».
"Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 11:45A mes débuts, je me suis mis à étudier des ouvrages d'historiens sur le bouddhisme, quand naïvement j'ai montré mes bouquins aux "responsables" ils ont fait une drôle de tête, ils m'ont recadré, en me briffant sur la formule "foi, pratique,étude". j'ai persévéré, mais l'endoctrinement même imparfait me poussait à mettre en perspective ces textes avec les dogmes de Gakkai, ça à duré quelques années, j'ai encore les livres que j'avais annoté, à postériori ça fait une impression bizarre !pelerincosmique a écrit :"L'engagement et le fanatisme, très variable d'un individu à l'autre, le fanatisme est plutôt une méconnaissance des textes bouddhiques fondamentaux, une absence de recherches hors du champ scolaire de la Soka Gakkai et de Nichiren, mais aussi une tendance naturelle de certains à adopter des idées toutes faites, du prêt à penser, à se comporter en zélateurs et à expliquer la doctrine en lisant ou répétant sans aucune originalité les textes officiels tels des perroquets."
Modifié en dernier par algol-x le 24 févr.18, 08:09, modifié 1 fois.
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 23 févr.18, 20:32Il n'y a pas de dogmes chez Gakkai on peut lire ce qu'on veut ca va de soi .
D'ailleurs le président Ikeda encourage de lire les grands auteurs . Dans ses discours il cite souvent Balzac , Victor Hugo , Alexandre Dumas , Tolstoi, l'historien René Huygue , Pascal , Descartes, Goethe et bien d'autres .
D'ailleurs le président Ikeda encourage de lire les grands auteurs . Dans ses discours il cite souvent Balzac , Victor Hugo , Alexandre Dumas , Tolstoi, l'historien René Huygue , Pascal , Descartes, Goethe et bien d'autres .
"Le sage n’est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s’y comporter."
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Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 27 févr.18, 10:08Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 27 févr.18, 10:51Bonjour.
Le nom " secte " a été inventé pour qualifier tout ce qui sort du cadre conventionnel de la société établie.
Mais à y regarder de plus prêt tout ce qui opère une manipulation mentale sur un individu en vue de le " capter " totalement ou partiellement pourrait être catalogué de " secte ".
La politique , la finance , le commerce , l’éducation , la religion , la famille , etc...
Le nom " secte " a été inventé pour qualifier tout ce qui sort du cadre conventionnel de la société établie.
Mais à y regarder de plus prêt tout ce qui opère une manipulation mentale sur un individu en vue de le " capter " totalement ou partiellement pourrait être catalogué de " secte ".
La politique , la finance , le commerce , l’éducation , la religion , la famille , etc...
Re: Comment définir une secte en 2018
Ecrit le 28 févr.18, 01:04Le mot "secte" a ne veut pas dire grand chose, et suscite dans l'esprit du public des images caricaturales qui ne correspondent pas à la réalité, l'auteur du post initial de cette discussion a d’ailleurs écrit que le terme "d'égrégore religieuse" lui semblait plus adéquat. La comparaison avec les domaines que vous citez est pertinente avec quelques réserves concernant le commerce, la famille et l'éducation, c'est la raison pour laquelle "organisation totalitaire" dans le sens que lui donnait Hannah Arendt, est un terme qui à mon sens, recouvre le mieux les domaines évoqués.
Bien à vous et belle journée,
Bien à vous et belle journée,
"Une carte n'est pas le territoire" Alfred Korzybski
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