komyo a écrit :Difficile de répondre clairement a cette question, car la compréhension n'est pas de l'ordre du cerveau rationnel a moins d'avoir eu soi même l'expérience, ce qui permet a rebours de comprendre. Le dalai lama a eu une belle formule sur le sujet. On sait qu'on a médité quand on sort de méditation, pourquoi ?
Je reprends la parole, parce que quand on médite vraiment, on atteint des états d'absorption ou la personnalité ou disons le cerveau gauche, l'identité, le petit vélo dans la tête se dissolve complètement. Un autre état d être beaucoup plus vaste et complètement non dualiste surgit. Bien que simple, c'est impossible a expliquer avec des mots qui n'ont pas grands intérêts de toute manière et c'est aussi impossible de confondre avec des expériences ou la personnalité égotique est toujours présente.
Si il reste une conscience qui sait qu'elle médite, ou qu'elle a obtenue ceci ou cela, c'est qu'il n'y pas de vrai lâcher prise et pas de vraie obtention.
Au fur et a mesure que l'on s'oublie, on approfondie sa méditation ! les zen disent il faut rentrer dans son cercueil, dans le shingon on dit "si tu rencontres le bouddha tue le", ça exprime la même chose, il faut se détacher de tout, aussi bien d'une idée de détachement que des attachements quelqu'ils soient..!
Shonin a écrit :Bonjour Komyo, cela faisais un moment que je n'avais pas croisé tes lectures... et j'espère que tu vas bien !
Dans la rubrique 'juste pour le plaisir de te parler' , je vais m'attarder quelque peu sur tes dernières lignes. Je peux comprendre les termes Zen "rentrer dans son cercueil" -bien que cela ne soit ni alléchant, ni déjà fait au sens propre!- mais je ne comprend pas les termes Shingon :"si tu rencontre un bouddha tue-le" .................................................................
Au plaisir que tu souhaite m'éclairer davantage.
Autrement, je pratique plutôt les mots : les désirs mènent à l'illumination.
Bien à toi.
Bonjour,
Comme tu t en doutes ce sont des métaphores qui ne sont pas a prendre au pied de la lettre. Les deux parlent à leur façon de vacuité. Il s'agit d analogies répondants à des situations données. L'image du cercueil est celle de l'abandon de tout. La seconde parle des illusions. Il ne s'agit pas d'un bouddha réel que nous rencontrerions, mais des projections que nous faisons et qu'il faut trancher.
A la fin de la prajnaparamita, il y a un mantra qui est dit insurpassable, on le traduit ainsi : Allons, allons ensemble, tous ensemble, au delà du par delà, sur les rives du satori.
Le terme "ensemble" rappelle le mahayana et le rôle du bodhisattva qui ne s'éveille pas que pour soi, l'idée générale est de dépasser et d'abandonner tous ses attachements, au bouddha, à une doctrine, aux formations mentale, à son corps, son esprit, tout les attachements.
cf. la prajnaparamita, le sutra du serpent, le sutra du diamant, la descente à Lanka, etc.
Que veux tu dire par " je pratique plutôt les mots : les désirs mènent à l'illumination."
Dans le tantrisme japonais on parle de bonno soku bodaishin, représenté par la déité Aizen myoo.
gassho
Ne pas railler, ne pas déplorer ni maudire, mais comprendre. Baruch Spinoza