Un peu de poésie...

Sujet d'actualité Au Québec l'accommodement raisonnable, un sujet d'actualité.
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osmosis203

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Ecrit le 23 oct.05, 07:13

Message par osmosis203 »

J'éspere que ca vas pas sallir le sujet.

Le coran aussi c'est de la poésie:

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

1. Dis : “Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube naissante,

2. contre le mal des êtres qu'Il a créés,

3. contre le mal de l'obscurité quand elle s'approfondit,

4. contre le mal de celles qui soufflent (les sorcières) sur les noeuds,

5. et contre le mal de l'envieux quand il envie ”.

**********

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

1. Dis : “Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes.

2. Le Souverain des hommes,

3. Dieu des hommes,

4. contre le mal du mauvais conseiller, furtif,

5. qui souffle le mal dans les poitrines des hommes,

6. qu'il (le conseiller) soit un djinn, ou un être "humain"”.

nuage

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Ecrit le 23 oct.05, 07:50

Message par nuage »

osmosis203,

Il y a des poésies qui parle de Allah sans que celles ci soient tiré du coran?
Des gens connus ou inconnus ont ils écrient des poèmes sur Allah?
Ne vois pas de mal dans mes questions, c'est juste pour savoir :wink:
Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène au centre de son propre être.
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osmosis203

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Ecrit le 23 oct.05, 08:18

Message par osmosis203 »

Il y a des poésies qui parle d'Allah, le Coran est spécial, il y a des gens connus ou inconnus, il y a autent de nuage que de poêtes musulman(e).

nuage

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Ecrit le 23 oct.05, 08:25

Message par nuage »

osmosis203 a écrit :Il y a des poésies qui parle d'Allah, le Coran est spécial, il y a des gens connus ou inconnus, il y a autent de nuage que de poêtes musulman(e).
:wink: :)
Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène au centre de son propre être.
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florence.yvonne

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Ecrit le 23 oct.05, 09:15

Message par florence.yvonne »

Rabia al'adawia
Essai

Je veux verser de l'eau dans l'Enfer et mettre le feu au Paradis
afin que disparaissent ces deux tentures
et que les hommes cessent de prier Dieu par peur de l'Enfer ou par espoir d'entrer au Paradis,
mais uniquement pour Sa beauté éternelle.

Simplement moi

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Ecrit le 23 oct.05, 09:18

Message par Simplement moi »

Moi j'aime Plus QUE bien Omar Kayyam... :wink:
Boire du vin et étreindre la beauté - vaut mieux que l'hypocrisie du dévot ; - Si l'amoureux et si l'ivrogne sont voués à
l'Enfer, - Personne, alors, ne verra la face du ciel.
http://w3.teaser.fr/~vdisanzo/spiral04.html
(CVII)

Autrefois, quand je fréquentais les mosquées,
je n'y prononçais aucune prière,
mais j'en revenais riche d'espoir.
Je vais toujours m'asseoir dans les mosquées,
où l'ombre est propice au sommeil.

(CLIX)

« Allah est grand ! ». Ce cri du moueddin ressemble à une immense plainte.
Cinq fois par jour, est-ce la Terre qui gémit vers son créateur indifférent ?

(CLIII)

Puisque notre sort, ici-bas, est de souffrir puis de mourir,
ne devons-nous pas souhaiter de rendre le plus tôt possible à la terre notre corps misérable ?
Et notre âme, qu'Allah attend pour la juger selon ses mérites, dites-vous ?
Je vous répondrai là-dessus quand j'aurai été renseigné par quelqu'un revenant de chez les morts.
Pour en savoir un peu plus...

http://fr.wikipedia.org/wiki/Omar_Khayyam

ET ICI

http://agora.qc.ca/poesie/khayyam1.html
XXIV.
Dans les monastères, les synagogues et les mosquées se réfugient les faibles que l'Enfer épouvante. L'homme qui connaît la grandeur d'Allah ne sème pas dans son coeur les mauvaises graines de la terreur et de l'imploration.

florence.yvonne

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Ecrit le 23 oct.05, 09:29

Message par florence.yvonne »

O mon dieu, tout ce que Tu m'as réservé en fait de choses terrestres, donne-les à Tes ennemis; et tout ce que Tu m'as réservé dans le monde à venir donne le a tes amis; car tu me suffis.

O mon dieu, si je t'adore par crainte de l'enfer, brûle moi en enfer, et si je T'adore par espoir du paradis, exclue moi du paradis; mais si je T'adore uniquement pour Toi même, ne me prive pas de Ta beauté éternelle.

O mon dieu, ma seule occupation et tout mon désir en ce monde, de toutes les choses crées, c’est de me souvenir de TOI, et dans le monde a venir, de toutes les choses du monde a venir, c’est de TE rencontrer. Il en est pour moi ainsi que je l'ai dis; mais TOI, fais tout ce que Tu veux.

rabia al adawiya

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Ecrit le 23 oct.05, 09:35

Message par florence.yvonne »

1 Je suis un narcisse de Saron, Un lis des vallées. -
2 Comme un lis au milieu des épines, Telle est mon amie parmi les jeunes filles. -
3 Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, Tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. J`ai désiré m`asseoir à son ombre, Et son fruit est doux à mon palais.
4 Il m`a fait entrer dans la maison du vin; Et la bannière qu`il déploie sur moi, c`est l`amour.
5 Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, Fortifiez-moi avec des pommes; Car je suis malade d`amour.
6 Que sa main gauche soit sous ma tête, Et que sa droite m`embrasse! -
7 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Par les gazelles et les biches des champs, Ne réveillez pas, ne réveillez pas l`amour, Avant qu`elle le veuille. -
8 C`est la voix de mon bien-aimé! Le voici, il vient, Sautant sur les montagnes, Bondissant sur les collines.
9 Mon bien-aimé est semblable à la gazelle Ou au faon des biches. Le voici, il est derrière notre mur, Il regarde par la fenêtre, Il regarde par le treillis.
10 Mon bien-aimé parle et me dit: Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
11 Car voici, l`hiver est passé; La pluie a cessé, elle s`en est allée.
12 Les fleurs paraissent sur la terre, Le temps de chanter est arrivé, Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes.
13 Le figuier embaume ses fruits, Et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens!
14 Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, Qui te caches dans les parois escarpées, Fais-moi voir ta figure, Fais-moi entendre ta voix; Car ta voix est douce, et ta figure est agréable.
15 Prenez-nous les renards, Les petits renards qui ravagent les vignes; Car nos vignes sont en fleur.
16 Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui; Il fait paître son troupeau parmi les lis.
17 Avant que le jour se rafraîchisse, Et que les ombres fuient, Reviens!... sois semblable, mon bien-aimé, A la gazelle ou au faon des biches, Sur les montagnes qui nous séparent.

cantique des cantiques

proserpina

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Ecrit le 23 oct.05, 11:19

Message par proserpina »

Carlton, RektaCarlton ou autre pseudo, merci de cesser de polluer les differents sujets :twisted:
Tout ce qui ne sera pas STRICTEMENT en rapport avec le sujet initial sera supprimé sans ménagement aucun.

Proserpina

JusteAli

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Message par JusteAli »

Bonsoir Miss Nuage, tu n'es certainement pas sans savoir que pour vraiment apprecier un poeme il faut le lire dans sa langue d'origine. Les arabes sont de grands poetes, leur patrimoine poetique est tout simplement grandiose, d'ailleurs l'eloquence inimitable du Coran (en arabe evidemment) est la pour defier l'eloquence legendaire des arabes a travers les ages. Je dispose de magnifique poemes et odes mais ils sont malheureusement intraduisibles, des poemes qui transportent l'ame et procurent de merveilleuses sensations, mais crois moi chere Nuage que rien ne peut etre compare au Coran, car plus on connait les subtilites de l'arabe plus on est eblouit, emerveille et a tout jamais soumis a la Parole d'Allah.

nuage

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Ecrit le 23 oct.05, 21:33

Message par nuage »

Dommage que cela soit intraduisible...et comme je ne saurais jamais l'arabe...
Il y a bien des poêmes qui existent en français?
Simplement moi, trouve en nous! Les poésies orientale ou toute autre, sont les bienvenues ici!!
Tant que c'est de la poésie qui parle de d'amour et de douceur...
Le chemin de la sagesse ou de la liberté est un chemin qui mène au centre de son propre être.
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Ecrit le 23 oct.05, 23:25

Message par Simplement moi »

nuage a écrit :Dommage que cela soit intraduisible...et comme je ne saurais jamais l'arabe...
Il y a bien des poêmes qui existent en français?
Simplement moi, trouve en nous! Les poésies orientale ou toute autre, sont les bienvenues ici!!
Tant que c'est de la poésie qui parle de d'amour et de douceur...
Intraduisible... :D :D :D :D toujours la même rengaine :twisted:

Simplement moi

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Ecrit le 23 oct.05, 23:28

Message par Simplement moi »

NIZAR KABBANI
Poète contemporain

Celui ci est superbe, et écrit suite a la mort de son épouse dans un attentat a Beirouth. -pas de reproches de longueur... elle est superbe cette poésie- :)
BELKIS


Merci à vous,
Merci à vous,
Assassinée, ma bien aimée !
Vous pourrez dès lors
Sur la tombe de la martyre
Porter votre funèbre toast.
Assassinée ma poésie !
Est-il un peuple au monde,
-Excepté nous-
Qui assassine le poème ?

O ma verdoyante Ninive !
O ma blonde bohémienne !
O vagues du Tigre printanier !
O toi qui portes aux chevilles
Les plus beaux des anneaux !



Ils t'ont tuée, Balkis !
Quel peuple arabe
Celui-là qui assassine
Le chant des rossignols !

Balkis, la plus belle des reines
Dans l'histoire de Babel !
Balkis, le plus haut des palmiers
Sur le sol d'Irak !

Quand elle marchait
Elle était entourée de paons,
Suivie de faons.

Balkis, ô ma douleur !
O douleur du poème à peine frôlé du doigt !
Est-il possible qu'après ta chevelure
Les épis s'élèveront encore vers le ciel ?

Où est donc passé Al Samaw'al ?
Où est donc parti Al Muhalhil ?
Les anciens preux, où sont-ils ?

Il n'y a plus que des tribus tuant des tribus,
Des renards tuant des renards,
Et des araignées tuant d'autres araignées.
Je te jure par tes yeux
Où viennent se réfugier des millions d'étoiles
Que, sur les Arabes, ma lune,
Je raconterai d'incroyables choses
L'héroïsme n'est-il qu'un leurre arabe ?
Ou bien, comme nous, l'Histoire est-elle mensongère ?
Balkis, ne t'éloigne pas de moi
Car, après toi, le soleil
Ne brille plus sur les rivages.

Au cours de l'instruction je dirai :
Le voleur s'est déguisé en combattant,
Au cours de l'instruction je dirai :
Le guide bien doué n'est qu'un vilain courtier.

Je dirai que cette histoire de rayonnement (arabe)
N'est une plaisanterie, la plus mesquine,
Voilà donc toute l'Histoire, ô Balkis !

Comment saura-t-on distinguer
Entre les parterres fleuris
Et les monceaux d'immondices ?

Blakis, toi la martyre, toi le poème,
Toi la toute-pure, toit la toute-sainte.
Le peuple de Saba, Balkis, cherche sa reine des yeux,
Rends donc au peuple son salut !

Toi la plus noble des reines,
Femme qui symbolise toutes les gloires des époques sumériennes !
Balkis, toi mon oiseau le plus doux,
Toi mon icône la plus précieuse,
Toi larme répandue sur la joue de la Madeleine !

Ai-je été injuste à ton égard
En t'éloignant des rives d'Al A'damya ?
Beyrouth tue chaque jour l'un de nous,
Beyrouth chaque jour court après sa victime.



La mort rôde autour de la tasse de notre café,
La mort rôde dans la clé de notre appartement,
Elle rôde autour des fleurs de notre balcon,
Sur le papier de notre journal,
Et sur les lettres de l'alphabet.

Balkis ! sommes-nous une fois encore
Retournés à l'époque de la jahilia ?
Voilà que nous entrons dans l'ère de la sauvagerie,
De la décadence, de la laideur,
Voilà que nous entrons une nouvelle fois
Dans l'ère de la barbarie,
Ere où l'écriture est un passage
Entre deux éclats d'obus,
Ere où l'assassinat d'un frelon dans un champ
Est devenu la grande affaire.

Connaissez-vous ma bien aimée Balkis ?
Elle est le plus beau texte des œuvres de l'Amour,
Elle fut un doux mélange
De velours et de beau marbre.

Dans ses yeux on voyait la violette
S'assoupir sans dormir.
Balkis, parfum dans mon souvenir !
O tombe voyageant dans les nues !

Ils t'ont tuée à Beyrouth
Comme n'importe quelle autre biche,
Après avoir tué le verbe.

Balkis, ce n'est pas une élégie que je compose,
Mais je fais mes adieux aux Arabes,

Balkis, tu nous manques… tu nous manques…
Tu nous manques…

La maisonnée recherche sa princesse
Au doux parfum qu'elle traîne derrière elle.
Nous écoutons les nouvelles,
Nouvelles vagues, sans commentaires.

Balkis, nous sommes écorchés jusqu'à l'os.
Les enfants ne savent pas ce qui se passe,
Et moi, je ne sais pas quoi dire…

Frapperas-tu à la porte dans un instant ?
Te libéreras-tu de ton manteau d'hiver ?
Viendras-tu si souriante et si fraîche
Et aussi étincelante
Que les fleurs des champs ?

Balkis, tes épis verts
Continuent à pleurer sur les murs,
Et ton visage continue à se promener
Entre les miroirs et les tentures.

Même la cigarette que tu viens d'allumer
Ne fut pas éteinte,
Et sa fumée persistante continue à refuser
De s'en aller.
Balkis, nous sommes poignardés
Poignardés jusqu'à los
Et nos yeux sont hantés par l'épouvante.

Balkis, comment vas-tu pu prendre mes jours et mes rêves ?
Et as-tu supprimé les saisons et les jardins ?

Mon épouse, ma bien aimée,
Mon poème et la lumière de mes yeux,
Tu étais mon bel oiseau,
Comment donc as-tu pu t'enfuir ?
Balkis, c'est l'heure du thé irakien parfumé
Comme un bon vieux vin,
Qui donc distribuera les tasses, ô girafe ?
Qui a transporté à notre maison
L'Euphrate, les roses du Tigre et de ruçafa?

Balkis, la tristesse me transperce.
Beyrouth qui t'a tuée ignore son forfait,
Beyrouth qui t'a aimée
Ignore qu'elle a tué sa bien aimée
Et qu'elle a éteint la lune.
Balkis ! Balkis ! Balkis !
Tous les nuages te pleurent,
Quidonc pleurera sur moi ?

Balkis, comment vas-tu pu disparaître en silence
Sans avoir posé tes mains sur mes mains ?

Balkis, comment as-tu pu nous abandonner
Ballottés comme feuilles mortes par le vent ballottées,
Comment nous as-tu abandonnés nous trois
Perdus comme une plume dans la pluie ?

As-tu pensé à moi
Moi qui ai tant besoin de ton amour,
Comme Zeinab, comme Omar ?
Balkis, ô trésor de légende !
O lance irakienne !
O forêt de bambous !
Toi dont la taille a défié les étoiles,
D'où as-tu apporté toute cette fraîcheur juvénile ?

Balkis, toi l'amie, toi la compagne,
Toi la délicate comme une fleur de camomille.

Beyrouth nous étouffe, la mer nous étouffe,
Le lieu nous étouffe.
Balkis, ce n'est pas toi qu'on fait deux fois,
Il n'y aura pas de deuxième Balkis.
Balkis ! les détails de nos liens m'écorchent vif,
Les minutes et les secondes me flagellent de leurs coups,
Chaque petite épingle a son histoire,
Chacun de tes colliers en a plus d'une,
Même tes accroche-cœur d'or
Comme à l'accoutumée m'envahissent de tendresse.

La belle voix irakienne s'installe sur les tentures,
Sur les fauteuils et les riches vaisselles.
Tu jaillis des miroirs
Tu jaillis de tes bagues,
Tu jallis du poème,
Des cierges, des tasses
Et du vin de rubis.

Balkis, si tu pouvais seulement
Imaginer la douleur de nos lieux !
A chaque coin, tu volettes comme un oiseau,
Et parfumes le lieu comme une forêt de sureau.

Là, tu fumais ta cigarette,
Ici, tu lisais,
Là-bas tu te peignais telle un palmier,
Et, comme une épée yéménite effilée,
A tes hôtes tu apparaissais.

Balkis, où est donc le flacon de Guerlain ?
Où est le briquet bleu ?
Où est la cigarette Kent ?
Qui ne quittait pas tes lèvres ?
Où est le hachémite chantant
Son nostalgique chant ?

Les peignes se souviennent de leur passé
Et leurs larmes se figent ;
Les peignes souffrent-ils aussi de leur chagrin d'amour ?

Balkis, il m'est dur d'émigrer de mon sang
Alors que je suis assiégé entre les flammes du feu
Et les flammes des cendres.

Balkis, princesse !
Voilà que tu brûles dans la guerre des tribus.
Qu'écrirais-je sur le voyage de ma reine,
Car le verbe est devenu mon vrai drame ?
Voilà que nous recherchons dans les entassements des victimes
Une étoile tombée du ciel,
Un corps brisé en morceaux comme un miroir brisé.
Nous voilà nous demander, ô ma bien aiméme,
Si cette tombe est la tienne
Ou bien celle en vérité de l'arabisme ?

Balkis, ô sainte qui as étendu tes tresses sur moi !
O girafe de fière allure !

Balkis, notre justice arabe
Veut que nos propres assassins
Soient des Arabes,
Que notre chair soit mangée par des Arabes,
Que notre ventre soit éventré par des Arabes,
Comment donc échapper à ce destin ?
Le poignard arabe ne fait pas de différence
Entre les gorges des hommes
Et les gorges des femmes.

Balkis, s'ils t'ont fait sauter en éclats,
Sache que chez nous
Toutes les funérailles commencent à Karbala
Et finissent à Karbala
Je ne lirai plus l'Histoire dorénavant,
Mes doigts sont brûlés
Et mes habits sont entachés de sang.

Voilà que nous abordons notre âge de pierre,
Chaque jour, nous reculons mille ans en arrière !
A Beyrouth la mer
A démissionné
Après le départ de tes yeux,
La poésie s'interroge sur son poème
Dont les mots ne s'agencent plus,
Et personne ne répond plus à la question,
Le chagrin, Balkis, presse mes yeux comme une orange.
Las ! je sais maintenant que les mots n'ont pas d'issue,
Et je connais le gouffre de la langue impossible ;
Moi qui ai inventé le style épistolaire
Je ne sais par quoi commencer une lettre,
Le poignard pénètre mon flanc
Et le flanc du verbe.

Balkis, tu résumes toute civilisation,
La femme n'est-elle pas civilisation ?

Balkis, tu es ma bonne grande nouvelle.
Qui donc m'en a dépouillé ?
Tu es l'écriture avant toute écriture,
Tu es l'île et le sémaphore,

Balkis, ô lune qu'ils ont enfouie
Parmi les pierres !
Maintenant le rideau se lève,
Le rideau se lève.

Je dirai au cours de l'instruction
Que je connais les noms, les choses, les prisonniers,
Les martyrs, les pauvres, les démunis.

Je dirai que je connais le bourreau qui a tué ma femme
Je reconnais les figures de tous les traîtres.

Je dirai que votre vertu n'est que prostitution
Que votre piété n'est que souillure,
Je dirai que notre combat est pur mensonge
Et que n'existe aucune différence
Entre politique et prostitution.
Je dirai au cours de l'instruction
Que je connais les assassins,
Je dirai que notre siècle arabe
Est spécialisé dans l'égorgement du jasmin,
Dans l'assassinat de tous les prophètes,
Dans l'assassinat de tous les messagers.

Même les yeux verts
Les Arabes les dévorent,
Même les tresses, mêmes les bagues,
Même les bracelets, les miroirs, les jouets,
Même les étoiles ont peur de ma patrie.
Et je ne sais pourquoi,
Même les oiseaux fuient ma patrie.

Et je ne sais pourquoi,
Même les étoiles, les vaisseaux et les nuages,
Même les cahiers et les livres,
Et toutes choses belles
Sont contre les Arabes.

Hélas, lorsque ton corps de lumière a éclaté
Comme une perle précieuse
Je me suis demandé
Si l'assassinat des femmes
N'est pas un dada arabe,
Ou bien si à l'origine
L'assassinat n'est pas notre vrai métier ?

Balkis, ô ma belle jument
Je rougis de toute mon Histoire.
Ici c'est un pays où l'on tue les chevaux,
Ici c'est un pays où l'on tue les chevaux.

Balkis, depuis qu'ils t'ont égorgée
O la plus douce des patries
L'homme ne sais comment vivre dans cette patrie,
L'homme ne sait comment vivre dans cette patrie.

Je continue à verser de mon sang
Le plus grand prix
Pour rendre heureux le monde,
Mais le ciel a voulu que je reste seul
Comme les feuilles de l'hiver.

Les poètes naissent-ils de la matrice du malheur ?
Le poète n'est-il qu'un coup de poignard sans remède porté au cœur ?
Ou bien suis-je le seul
Dont les yeux résument l'histoire des pleurs ?

Je dirai au cours de l'instruction
Comment ma biche fut tuée
Par l'épée de Abu Lahab,
Tous les bandits, du Golfe à l'Atlantique
Détruisent, incendient, volent,
Se corrompent, agressent les femmes
Comme le veut Abu Lahab,

Tous les chiens sont des agents
Ils mangent, se soûlent,
Sur le compte de Abu Lahab,
Aucun grain sous terre ne pousse
Sans l'avis de Abu Lahab
Pas un enfant qui naisse chez nous
Sans que sa mère un jour
N'ait visité la couche de Abu Lahab,
Pas une tête n'est décapitée sans ordre de Abu Lahab

La mort de Balkis
Est-elle la seule victoire
Enregistrée dans toute l'Histoire des Arabes ?

Balkis, ô ma bien aimée, bue jusqu'à la lie !

Les faux prophètes sautillent
Et montent sur le dos des peuples,
Mais n'ont aucun message !

Si au moins, ils avaient apporté
De cette triste Palestine
Une étoile,
Ou seulement une orange,
S'ils nous avaient apporté des rivages de Ghaza
Un petit caillou
Ou un coquillage,
Si depuis ce quart de siècle

Ils avaient libéré une olive
Ou restitué une orange,
Et effacé de l'Histoire la honte,
J'aurais alors rendu grâce à ceux qui t'ont tuée
O mon adorée jusqu'à la lie !
Mais ils ont laissé la Palestine à son sort
Pour tuer une biche !

Balkis, que doivent dire les poètes de notre siècle !
Que doit dire le poème
Au siècle des Arabes et non Arabes,
Au temps des païens,
Alors que le monde Arabe est écrasé
Ecrasé et sous le joug,
Et que sa langue est coupée.

Nous sommes le crime dans sa plus parfaite expression ;
Alors écartez de nous nos œuvres de culture.

O ma bien aimée, ils t'ont arrachée de mes mains,
Ils ont arraché le poème de ma bouche,
Ils ont pris l'écriture, la lecture,
L'enfance et l'espérance.
Balkis, Balkis, ô larmes s'égouttant sur les cils du violon !
Balkis, ô bien aimée jusqu'à la lie !
J'ai appris les secrets de l'amour à ceux qui t'ont tuée,
Mais avant la fin de la course,
Ils ont tué mon poulain.

Balkis, je te demande pardon ;
Peut être que ta vie a servi à racheter la mienne
Je sais pertinemment
Que ceux qui ont commis ce crime
Voulaient en fait attenter à mes mots.

Belle, dors dans la bénédiction divine,
Le poème après toi est impossible
Et la féminité aussi est impossible.

Des générations d'enfants
Continueront à s'interroger sur tes longues tresses,
Des générations d'amants
Continueront à lire ton histoire
O parfaite enseignante !
Les Arabes sauront un jour
Qu'ils ont tué une messagère

nuage

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Ecrit le 24 oct.05, 01:11

Message par nuage »

C'est magnifique... :)
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proserpina

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Ecrit le 24 oct.05, 01:22

Message par proserpina »

Moi j'ai pleuré comme une madeleine...
Rien, et surtout pas Dieu ne justifie jamais la mort d'innocent :cry:

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