Jacques 2:26 enseigne-t-il la perte du Salut ?
Bonjour,
Lorsqu'on prêche le véritable évangile du Salut éternel par la foi en Jésus SEULEMENT, le premier passage biblique qui vient à l'esprit de nos détracteurs est presque à chaque fois celui de Jacques 2:26 : "La foi sans les oeuvres est morte".
Dans l'esprit de ceux qui nous opposent ce passage inspiré des Saintes Écritures, cela signifie en quelque sorte que même si tu as cru à Jésus de tout ton coeur, dès lors que tu ne produis plus d'oeuvres alors ta foi est morte, tu perds ton salut et tu vas finir en enfer. Je schématise un peu, mais je vous assure qu'en grattant un peu c'est ce que pensent ces pseudo-chrétiens qui prêchent le Salut par les oeuvres.
J'avais prévu d'ouvrir un topic consacré à ce fameux passage, de façon à exposer une interprétation alternative qui tiendrait compte de tout le contexte et de la cohérence globale de l'évangile par la foi en Jésus SEULEMENT. Mais je viens de découvrir sur Internet un site qui a fait le travail à ma place, merci Seigneur !
Je me permets donc de copier-coller ci-dessous l'explication complète qui, vous le constaterez, ne se contente pas de citer des morceaux de versets pour leur faire dire ce qu'on veut.
La source est ici :
http://www.unpoissondansle.net/jac/jac.php?d=&i=6
(je vous invite d'ailleurs à aller cliquer directement sur le lien, c'est beaucoup mieux présenté et donc plus agréable à consulter que le résultat du copier-coller)
Introduction
Par la foi seule !
Le passage que nous allons lire a été la source de plusieurs débats. Il touche un problème de fond et essentiel à toutes les spiritualités : quels sont les ingrédients nécessaires au salut ?
L'Eglise Catholique romaine enseigne les dogmes suivants :
"Le décret sur l'OEcuménisme du deuxième concile du Vatican explicite : 'C'est, en effet, par la seule Église catholique du Christ, laquelle est moyen général de salut', que peut s'obtenir toute la plénitude des moyens de salut". Article #816, p.219 [*]
"Appuyé sur la Sainte Écriture et sur la Tradition, le Concile enseigne que cette Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, Il nous devient présent en son corps qui est l'Église ; [...] C'est pourquoi ceux qui refuseraient soit d'entrer dans l'Église catholique, soit d'y persévérer, alors qu'ils la sauraient fondée de Dieu par Jésus-Christ comme nécessaire, ceux-là ne pourraient pas être sauvés." Article #846, p.227 [*]
"Par le Baptême, tous les péchés sont remis, le péché originel et tous les péchés personnels ainsi que toutes les peines du péché." Article #1263, p. 332 (voir aussi Article #985, p. 258) [*]
"L'Eglise affirme que pour les croyants les sacrements de la Nouvelle Alliance sont nécessaires au salut." Article #1129, p. 300 [*]
Par contraste, l'Ecriture enseigne que le salut a été réalisé, accompli, une fois pour toutes à la croix : " Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : Tout est accompli. Puis il baissa la tête et rendit l'esprit " (Jean 19.30). En sorte que son salut est complet.
" Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. " Jean 20.31
" Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, —après quoi vient le jugement—de même aussi le Christ, qui s'est offert une seule fois pour porter les péchés d'un grand nombre, apparaîtra une seconde fois, sans (qu'il soit question du) péché, pour ceux qui l'attendent en vue de leur salut " (Hébreux 9:27-28)
Ce salut est si complet qu'il n'y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ (Rom. 8.1). Pour se l'approprier il faut reconnaître notre péché et nous en détourner, reconnaître tout simplement notre besoin de lui, et qu'en lui se trouve le pardon. Avoir confiance seulement dans ce qu'il a fait pour nous, et aucunement dans ce que nous pourrions faire pour lui de méritoire. Rom. 10.9 : " si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé. "
Jésus a dit : " Moi, je suis la porte ; si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira et trouvera des pâturages " (Jean 7.9). Une porte est un instrument qui nous permet de passer, de séparer des pièces et de passer de l'une à l'autre — voilà une remarque profonde pour un dimanche matin
. Lorsque Jésus dit qu'il est la porte, il implique que quand on prend la porte, on prend la porte ! On passe du monde à celui de Dieu. D'une manière de vivre à celle de Dieu. Il y a un changement radical et profond qui a lieu, et qui montre qu'on a bien pris la porte, et la bonne !
Lecture : Jacques 2.14-26
" 14 Mes frères, que sert-il à quelqu'un de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres ? Cette foi peut-elle le sauver ?
15 Si un frère ou une soeur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour,
16 et que l'un d'entre vous leur dise, Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ?
17 Il en est ainsi de la foi, si elle n'a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même.
18 Mais quelqu'un dira, Toi, tu as la foi ; et moi, j'ai les oeuvres. Montre-moi ta foi sans les oeuvres, et moi, je te montrerai la foi par mes oeuvres.
19 Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi, et ils tremblent.
20 Veux-tu savoir, ô homme vain, que la foi sans les oeuvres est inutile ?
21 Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les oeuvres, lorsqu'il offrit son fils Isaac sur l'autel ?
22 Tu vois que la foi agissait avec ses oeuvres, et que par les oeuvres la foi fut rendue parfaite.
23 Ainsi s'accomplit ce que dit l'Ecriture, Abraham crut à Dieu, et cela lui fut imputé à justice ; et il fut appelé ami de Dieu.
24 Vous voyez que l'homme est justifié par les oeuvres, et non par la foi seulement.
25 Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée par les oeuvres, lorsqu'elle reçut les messagers et qu'elle les fit partir par un autre chemin ?
26 Comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans les oeuvres est morte. "
==> Les oeuvres confirment la foi.
Sans oeuvres = sans foi (2.14-19)
Une question (2.14)
" 14 Mes frères, à quoi bon dire qu'on a la foi, si l'on n'a pas les oeuvres ? Cette foi peut-elle sauver ? "
Jacques formule sa question de telle sorte qu'une réponse négative s'impose (le grec l'exige.) Une foi sans oeuvres ne peut pas sauver. Ou plutôt, une foi sans oeuvres n'est pas la foi du tout ! C'est ce qu'il s'appliquera à démontrer dans la suite de ce passage.
En parlant ainsi, Jacques reconnaît qu'il existe plusieurs types de foi :
La foi, dans le sens de croyance ou de conviction. L'attachement intellectuel dans des faits précis, ou dans une théologie particulière. La foi en l'existence de Dieu, ou même en la divinité de Christ.
La foi dans le sens d'espérance ou de conviction. Une attente que quelque chose se produira ou que Dieu fera telle ou telle chose. La foi que Christ reviendra, ou qu'il agira pour accomplir sa justice.
La foi dans le sens d'assurance ou de confiance. C'est une foi si forte qu'elle englobe celles qui précèdent, et qui s'accompagne d'un comportement approprié. Nous utilisons tous ce type de foi. Lorsque nous traversons un pont, nous ne nous inquiétons pas de savoir s'il pourra supporter le poids de notre véhicule. On ne vérifie pas le calcul des ingénieurs du génie civil ! Notre confiance est telle que nous roulons sur ce pont !
Appliqué au salut, Jacques se demande quel niveau de foi est nécessaire au salut ?
Croire que Dieu existe ?
Croire que Christ est l'intermédiaire entre le Père et les hommes ?
Croire que Christ a payé pour nos péchés ?
Songez aux personnes à qui Jacques parle : des Juifs récemment convertis. Comment les Juifs pieux pensaient-ils être sauvés ? Pour la plupart, les juifs s'appuyaient sur deux choses :
L'obéissance à la morale de Dieu (les 10 commandements, etc.)
L'obéissance à la loi rituelle, ou sacrificielle de Dieu (les sacrifices, etc.)
Et voici que l'Evangile arrive, et proclame le pardon pleinement disponible en Jésus-Christ. C'est ce que les apôtres ont tout de suite prêché :
Actes 2.38 : " Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé pour le pardon de vos péchés… "
Actes 3.26 : " [Dieu a envoyé son serviteur pour vous bénir,] en détournant chacun de vous de ses iniquités "
Actes 4.12 : " Le salut ne se trouve en aucun autre ; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. "
Actes 5.31 " Dieu l'a élevé par sa droite comme Prince et Sauveur pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. "
Pour ces Juifs se posait la question : qu'est-ce qui est nécessaire au salut ? Simplement croire ? Garder les rites de la Torah et ajouter un peu de croyance au Christ ? Ou simplement croire au Christ et être libéré de toute loi ?
Nous avons regardé au cours d'une étude biblique les conditions du salut. En lisant Ephésiens 2.8-9, nous avons conclu que le salut était donné, qu'il s'obtenait par la foi, et que ceci était gratuit, un don complet de Dieu. La réaction immédiate c'est de dire : ‘c'est trop beau', ou encore ‘c'est trop facile'.
Une illustration (2.15-17)
" 15 Si un frère ou une soeur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, 16 et que l'un d'entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous ! sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? "
C'est l'image d'une fausse compassion qui est donnée ici. Une foi sans œuvre ressemble à une compassion sans geste. On ne peut légitimement souhaiter que quelqu'un ait le strict nécessaire sans l'aider, quand c'est possible, d'une manière concrète.
Trois facteurs encadrent cette aide fraternelle :
Les termes " frère " ou " soeur " s'appliquent à une personne de l'Eglise en situation de détresse. C'est avant tout dans le cadre des gens de la famille de Christ qu'une solidarité doit s'exprimer.
Manquer de vêtement et de nourriture est un problème sérieux et touche aux premières nécessités. Pas aux premiers désirs.
Il faut étudier pourquoi une personne est nécessiteuse. Paul rappelle aux Thessaloniciens : " Car lorsque nous étions chez vous, nous vous recommandions ceci : si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus " (1 Thess. 3.10.) Il ne s'agit donc pas de faire de l'assistanat sans discernement et sans sagesse.
Mais ce n'est pas là l'essentiel de ce que Jacques souligne. Il montre l'incohérence de la compassion sans geste concret. Il utilise cette attitude pour illustrer une autre incohérence, celle de la foi sans les oeuvres.
" 17 Il en est ainsi de la foi : si elle n'a pas d'oeuvres, elle est morte en elle-même. "
Une foi qui ne s'associe pas d'oeuvres n'est pas vivante. Elle est morte et inutile. Elle ne possède aucune vie, aucune utilité. C'est le témoignage universel du Nouveau Testament :
Eph 2.8-9 continue avec " car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ Jésus pour des oeuvres bonnes afin que nous les pratiquions "
Tite 3.5-8 : " il nous a sauvés—non parce que nous aurions fait des oeuvres de justice, mais en vertu de sa propre miséricorde—par le bain de la régénération et le renouveau du Saint-Esprit ; il l'a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers dans l'espérance de la vie éternelle. Cette parole est certaine, et je veux que tu insistes là-dessus, afin que ceux qui ont cru en Dieu s'appliquent à exceller dans les oeuvres bonnes. Voilà qui est beau et utile aux hommes ! "
Tite 2.11-12 " La grâce de Dieu source de salut pour tous les hommes a été manifestée. Elle nous enseigne à renoncer à l'impiété et aux désirs de ce monde et à vivre dans le siècle présent d'une manière sensée juste et pieuse en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de notre grand Dieu et sauveur Jésus Christ. "
1 Pie 1.13-16 : " C'est pourquoi, affermissez votre pensée, soyez sobres et ayez une parfaite espérance en la grâce qui vous sera apportée, lors de la révélation de Jésus-Christ. Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux désirs que vous aviez autrefois, dans votre ignorance ; mais, de même que celui qui vous a appelés est saint, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite, puisqu'il est écrit : vous serez saints, car je suis saint. "
2 Pie 1.5ss (s'appuyant sur les acquis de la grâce) :
" à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété la fraternité, à la fraternité l'amour. En effet, si ces choses existent en vous et s'y multiplient, elles ne vous laisseront pas sans activité ni sans fruit pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ ; mais celui qui ne les possède pas est un aveugle, il a les yeux fermés, il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. C'est pourquoi frères, efforcez-vous d'autant plus d'affermir votre vocation et votre élection : en le faisant, vous ne broncherez jamais. C'est ainsi que vous sera largement accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. "
La foi se manifeste par des oeuvres ! Les oeuvres montrent la foi ! Quelles oeuvres ? Faut-il évangéliser l'Afrique, l'Asie et l'Europe pour montrer des oeuvres bonnes ?!
1ère catégorie : l'éloignement du péché. Lisons 1 Corinthiens 6.9-11 :
" Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les dépravés, ni les homosexuels, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les insulteurs, ni les accapareurs n'hériteront le royaume de Dieu. Et c'est là ce que vous étiez, quelques-uns d'entre vous. Mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu. "
2ème catégorie : une vie sereine, liée au fruit de l'Esprit. Voir Phil 2.12-16 :
" Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, avec crainte et tremblement, mettez votre salut en action, non seulement comme si j'étais présent, mais bien plus encore maintenant que je suis absent. Car c'est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant. Faites tout sans murmures ni discussions, pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans reproche au milieu d'une génération corrompue et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie. "
3ème catégorie : les dons spirituels pour l'utilité commune, voir Rom. 12.3-12 :
" Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun d'entre vous de ne pas avoir de prétentions excessives et déraisonnables, mais d'être assez raisonnables pour avoir de la modération, chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a départie. En effet, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ et nous sommes tous membres les uns des autres. Mais nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée : si c'est la prophétie, (que ce soit) en accord avec la foi ; si c'est le diaconat, que ce soit dans (un esprit) de service ; que celui qui enseigne (s'attache) à l'enseignement; celui qui exhorte, à l'exhortation ; que celui qui donne (le fasse) avec simplicité ; celui qui préside, avec empressement ; celui qui exerce la miséricorde, avec joie. Que l'amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur ; attachez-vous fortement au bien. Par amour fraternel, ayez de l'affection les uns pour les autres ; par honneur, usez de prévenances réciproques. Ayez de l'empressement et non de la paresse. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur. Réjouissez-vous en espérance.... "
Une contestation (2.18-19)
" 18 Mais quelqu'un dira : Toi, tu as la foi ; et moi, j'ai les oeuvres. Montre-moi ta foi sans les oeuvres, et moi, par mes oeuvres, je te montrerai ma foi. 19 Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi et ils tremblent. "
Cela ne convenait pas à tout le monde. Jacques rédige un dialogue fictif qui montre les idées qui circulaient à ce sujet. On a du mal à définir le contour de son dialogue, mais en substance, il dit ceci : (je prends la traduction en français courant) : " Quelqu'un dira peut-être : "Il y en a qui ont la foi, d'autres les actes". Alors je lui répondrai : "Montre-moi comment ta foi peut exister sans actes ! Quant à moi je te prouverai ma foi par mes actes." "
Pour beaucoup de Juifs qui n'arrivaient pas à suivre les commandements de la Torah et les nombreux commandements des traditions que les scribes et les pharisiens avaient ajouté à la Loi, l'Evangile offrait un moyen de se libérer de ce carcan…
Alors certains se contentaient de croire d'une manière finalement assez distante. Il suffisait, pensaient-ils, de croire de loin, sans s'impliquer concrètement dans une marche avec Dieu…
Jacques réfute cette idée de manière violente, et montre que la foi s'accompagne toujours d'oeuvres dignes de la foi !
Avec foi = avec oeuvres (2.20-26)
Le principe (2.20)
" 20 Mais veux-tu comprendre, homme vain, que la foi sans les oeuvres est stérile ? "
Il reprend plus fortement les propos du verset 17.
Un homme vain est un homme dont la vie est vide.
La stérilité ou la mort est associée à une telle foi.
Une vraie foi engendre des oeuvres vraies.
Jacques donne deux exemples tirées de l'histoire d'Israël pour bien asseoir son argumentation.
L'exemple d'Abraham (2.21-24)
" 21 Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié par les oeuvres, pour avoir offert son fils Isaac sur l'autel ? 22 Tu vois que la foi agissait avec ses oeuvres, et que par les oeuvres sa foi fut rendue parfaite. 23 Ainsi s'accomplit ce que dit l'Écriture : Abraham crut à Dieu, et cela lui fut compté comme justice ; et il fut appelé ami de Dieu. 24 Vous le voyez, c'est par les oeuvres que l'homme est justifié, et non par la foi seulement. "
L'exemple d'Abraham est capital, car il est plusieurs fois cité pour montrer comment on était déclaré juste devant Dieu. Paul utilise abondamment l'exemple d'Abraham pour justifier sa doctrine (voir Rom. 4.13ss ; Gal 3). Quand on regarde l'ordre des événements :
Promesse faite à Abraham…
Gen 12.1-3 : pars vers un pays que je te montrerai, je ferai de toi une grande nation et je te bénirai etc. Abraham croit et quitte tout… Il a 75 ans, notre ami.
Gen 12.7 : " je donnerai ce pays à ta descendance… " (répété en Genèse 13.14-18)
Gen 15.5-6 : " 5 Et après l'avoir conduit dehors, il dit, Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit, Telle sera ta postérité. 6 Abram eut confiance en l'Eternel, qui le lui imputa à justice. "
Dieu affirme a Abraham qu'il aura un enfant, issu de ses entrailles. Notre homme a dans les 80 ans… et il croit Dieu !
La confiance ferme & aveugle dans ce que Dieu promet devient l'exemple que Paul utilise pour souligner que le salut s'obtient par la foi.
30 années plus tard, Dieu place un test devant Abraham, qui le réussit avec brio [ Et quel test ! sacrifier son fils, le fils tant attendu et objet de la promesse qu'à travers lui, toutes les familles de la terre seraient bénies].
C'est ce geste d'obéissance qui montre la confiance d'Abraham, que Jacques utilise pour montrer que sa foi a été " rendue parfaite " (v. 22). C'est-à-dire qu'elle a atteint son but. Elle a accompli son objectif, et c'est la seconde expression que Jacques utilise. Le geste d'obéissance d'Abraham a " rendu plein " ou " achevé " la confiance d'Abraham.
Si on lit le verset 24 sans le contexte, cela semble contredire le reste de l'Ecriture sur la justification par la foi. Mais comme tout passage de la Bible, il faut toujours prendre appui sur le contexte et comparer avec l'ensemble de la révélation.
L'ensemble de la révélation enseigne clairement que le salut est donné. Il ne se mérite pas, ni ne s'achète.
Et ce que l'on retient fermement, c'est que la foi s'accompagne d'oeuvres, ou elle n'est pas foi. La foi et les oeuvres sont comme l'air et la chambre à air. Un pneu ne roule pas tant qu'il n'est pas gonflé.
L'exemple de Rahab (2.25)
" 25 Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée par les oeuvres, pour avoir reçu les messagers et les avoir fait partir par un autre chemin ? "
C'est le second exemple, dont l'histoire nous est relaté dans le livre de Josué :
Moïse et le peuple d'Israël sont sortis d'Egypte, et viennent de passer 40 années dans le désert.
Une nouvelle génération s'apprête maintenant à traverser le Jourdain pour prendre le pays que Dieu a promis. Moïse est mort, et Josué a pris sa place.
Juste avant de commencer la conquête, Josué envoie deux espions pour explorer l'endroit, et notamment la ville de Jéricho. Nous lisons l'histoire en Jos. 2.1-11 :
" 1 Josué, fils de Nun, fit partir secrètement de Sittim deux espions, en leur disant, Allez, examinez le pays, et en particulier Jéricho. Ils partirent, et ils arrivèrent dans la maison d'une prostituée, qui se nommait Rahab, et ils y couchèrent.
2 On dit au roi de Jéricho, Voici, des hommes d'entre les enfants d'Israël sont arrivés ici, cette nuit, pour explorer le pays.
3 Le roi de Jéricho envoya dire à Rahab, Fais sortir les hommes qui sont venus chez toi, qui sont entrés dans ta maison ; car c'est pour explorer tout le pays qu'ils sont venus.
4 La femme prit les deux hommes, et les cacha ; et elle dit, Il est vrai que ces hommes sont arrivés chez moi, mais je ne savais pas d'où ils étaient ;
5 et, comme la porte a dû se fermer de nuit, ces hommes sont sortis ; j'ignore où ils sont allés, hâtez-vous de les poursuivre et vous les atteindrez.
6 Elle les avait fait monter sur le toit, et les avait cachés sous des tiges de lin, qu'elle avait arrangées sur le toit.
7 Ces gens les poursuivirent par le chemin qui mène au gué du Jourdain, et l'on ferma la porte après qu'ils furent sortis.
8 Avant que les espions se couchent, Rahab monta vers eux sur le toit
9 et leur dit, L'Eternel, je le sais, vous a donné ce pays, la terreur que vous inspirez nous a saisis, et tous les habitants du pays tremblent devant vous.
10 Car nous avons appris comment, à votre sortie d'Egypte, l'Eternel a mis à sec devant vous les eaux de la mer Rouge, et comment vous avez traité les deux rois des Amoréens au-delà du Jourdain, Sihon et Og, que vous avez dévoués par interdit.
11 Nous l'avons appris, et nous avons perdu courage, et tous nos esprits sont abattus à votre aspect ; car c'est l'Eternel, votre Dieu, qui est Dieu en haut dans les cieux et en bas sur la terre. "
Le principe réitéré (2.26)
" 26 Comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans les oeuvres est morte. "
Les deux roues d'une bicyclette… La foi et les oeuvres…
Des ces deux exemples, il ressort que la foi c'est la confiance dans ce que Dieu dit. Mais une confiance telle qu'on est prêt à suivre ce que Dieu dit. On a confiance non seulement en ce qu'il nous donne, mais également en ce qu'il demande.
Conclusion
Le salut ?
Il est donné. Ou plutôt vendu à prix 0.
Esaïe 55.1 évoque le salut en des termes imagés, celle d'une vente à prix zéro. " 1 Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n'a pas d'argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! ". Car en fait, il existe une différence juridique entre un don et une vente. Un don n'entraîne aucune obligation, ce n'est pas un contrat, il est libre de toute contre-partie. Une vente, par contre, est un contrat. Des devoirs et des responsabilités y sont associés.
Lorsqu'Esaïe, homme d'état, invite à venir acheter sans rien payer, c'est une image très forte de l'amour accordé par Dieu, au travers duquel il s'engage par contrat. Un contrat qu'il a signé de son sang.
Voici ce contrat…
1 Cor. 15.1-3 : " 1 Je vous rappelle, frères, l'Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous avez persévéré, 2 et par lequel vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l'ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain.
3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures "
Références bibliographiques :
[*] JEAN-PAUL II. Catéchisme de l'Église Catholique. Vatican : MAME/PLON, 1992. 800 p.
Soyez bénis !