J'm'interroge a écrit :"Conscience phénoménale" = succession d'apparaîtres liés, parmi lesquels l'on peut nommer les perceptions, les affects et les représentations, soit : tous des phénomènes mentaux, subjectifs, que l'on ne trouve nulle part en fouillant dans le cerveau tels qu'apparaîssants ou ressentis.
Estrabolio a écrit :Bonsoir JMI,
Désolé pour la comparaison un peu abrupte mais cela me fait penser à la génération spontanée. Les gens fermaient un récipient avec de la viande puis y trouvaient des asticots et en concluaient que les asticots apparaissaient spontanément dans la viande (dans la même collection il y avait les puces qui naissaient de la poussière et les souris des céréales) bref, on pensait que des formes vivantes pouvaient naître d'une matière inanimée.
Or ici, on observe un peu le même phénomène, à partir du moment où on n'a pas pu (encore) prouver que tel ou tel phénomène était la conséquence du fonctionnement du cerveau, on en conclut que ces phénomènes sont forcément indépendants du cerveau !
Toi aussi tu extrapôles de ce que j'ai dit. Pourtant je sais que tu sais bien lire.
Je n'affirme pas que la conscience est dans tous ses contenus, indépendante du fonctionnement du cerveau. Mais là on ne parle que contenus conscients que l'on sait liés au fonctionnement du cerveau, et non du fait de la conscience comme apparaître subjectif tel qu'apparaîssant subjectivement, et encore moins du fait même de cet apparaître.
Montrer que certains contenus conscients sont liés au fonctionnement du cerveau ne prouve en rien que la conscience est un phénomène se réduisant au fonctionnement de cet organe, ni même que c'est un phénomène cérébral. Voilà ce que je dis.
Je l'ai déjà exposé plusieurs fois, mais comme cela n'a pas été lu ou bien compris, je le remets :
- Le fait qu'agir sur A a un effet sur B n'implique pas forcément que A produit B.
Si agir sur A a un effet sur B, cela n'implique que le fait qu'agir sur A produit un effet sur B. C'est tout ce qu'on est en droit de conclure de "agir sur A a un effet sur B".
Or, toi [je m'adressais à dan 26] tu en conclus que A produit B, c'est une erreur logique.
Estrabolio a écrit :Pour démontrer que la génération spontanée n'existait pas, il a suffit de pasteuriser un bocal et ainsi démontrer qu'il ne naissait rien de la matière inanimée. Malheureusement, pour la génération spontanée hors cerveau, la constatation de l'état d'une personne avec un cerveau malade devrait convaincre n'importe qui qu'il est l'élément indispensable mais cela ne suffit pas.
En effet, cela ne suffit pas et pour l'excellente raison qu'un microbe ça s'observe avec un instrument, la conscience pas encore.
Estrabolio a écrit :Je pense que ceux qui parlent ici n'ont pas eu l'occasion comme moi d'accompagner un malade d'Alzheimer jusqu'au bout, voir justement ses affects, ses perceptions se modifier, voir la personnalité changer puis disparaître lentement......
Tu aurais donc pénétré la conscience de cette personne malade pour avoir ressenti ses affects tels que ressentis par elle, perçu ce quelle aurait perçue et sa personnalité tels que vécue par la personne pour affirmer ce que tu dis ? Ou bien ne te baserais-tu plutôt en vérité uniquement sur ce que tu en as déduit en observant ses comportements, réactions et analysant ses restes de paroles ?
Autre chose : consicience et personnalité sont à distinguer conceptuellement.
Estrabolio a écrit :Alors vos beaux discours les uns les autres sur tout ça, je dois dire qu'ils me passent un peu au dessus de la tête parce que quand on a vécu au jour le jour tous ces changements chez l'autre au fil de la dégradation de son cerveau, quand on l'a vu devenir quelqu'un d'autre puis devenir plus rien, quand on cherche vainement une trace de la personne qu'on a connu mais qu'il ne reste rien on se moque joliment de ceux que des personnes en parfaite santé disent sur le fait qu'on peut exister en dehors de la vie de son cerveau.
Tu l'avoues toi-même, c'est ton vécu, pas celui de la personne en question. En réalité, je pense que tu n'y avais pas accès.
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La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit sont lot d'expériences vécues.
Sagesse !