Salut XYX
J'm'interroge a écrit : ↑17 juil.19, 22:00
Salut XYZ
Tu a raison si tu en réfères à l'étymologie du mot "exister" : "sortir de". Mais tu as tort si par exister l'on entend le fait d'être d'une manière ou d'une autre. Alors, y a t-il une existence en ce sens hors du temps ? La réponse est définitivement oui, mais ce ne sera rien que l'on puisse expérimenté comme une perception, une sensation ou un affect, autrement dit comme un vécu, ni dont on pourrait se faire une idée-représentation mentale, ce ne sera pas non plus de l'ordre du concept. Les possibles en soi existent hors du temps, puisqu'ils contiennent dans leurs relations, la structure même de ce qui existe et se déploie dans le temps. Il faut considérer aussi que le temps n'est pas une réalité en soi, mais une réalité de la théorie-expérience, relative à une certaine appréhension-organisation dans l'entendement, liée à une cognition (dont la structure de possibilité est également en soi), organisation qui n'a rien d'absolue en elle-même bien que non complètement subjective en ce qu'elle a de vérifié expérimentalement. Il faut donc en conclure que tout ce qui existe en soi, n'apparaît pas nécessairement dans une temporalité et même n'apparaît pas forcément.
Le néant n'existe d'aucune manière, mais les possibles en soi existent en soi, c'est-à-dire : indépendamment de toute perception-reconnaissance, de toute représentation que l'on s'en ferait, de toute connaissance que l'on en aurait. Ils forment la réalité fondamentale condition de notre expérience.
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Je ne crains qu’on ne puisse être dans le temps et hors du temps.
Pourtant c'est bien le cas. Nous sommes dans le temps en tant que nous nous apparaissons phénoménalement dans notre propre expérience (ou vécu conscient) et nous sommes hors du temps en tant que structures de possibles en soi hors du temps, qui constituent les structures ou trames mêmes de nos expériences (ou vécus conscients).
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Il faut choisir si on peut choisir d’ailleurs…. car le temps ne nous donne pas d’alternatif.
Il n'y a pas de choix à faire. En tant que nous nous apparaissant dans notre propre expérience (ou vécu conscient), nous ne pouvons sortir de celle-ci et donc de ses temporalités. Oui même s'il y a plusieurs temporalités d'expériences (ou vécus conscients), en tant que nous nous apparaissons dans notre propre expérience (ou vécu conscient) si nous sortons d'une temporalité, c'est pour passer dans une autre. Mais je le rappelle : le temps est une réalité qui n'a de sens qu'en apparence. En soi, nous ne sommes pas dans le temps mais dans ce qui est la structure même de toutes les temporalités de notre expérience (ou vécu conscient).
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Le fait d’être d’une manière ou d’une autre ne nous met pas hors du temps. Il y a toujours une notion de temps pour ce qui est. Même si nous ne mesurons rien, il y a toujours quelque chose à mesurer.
Comme je l'ai expliqué, ce que tu dis là est vrai pour nous en tant que nous nous apparaissons phénoménalement dans notre propre expérience (ou vécu conscient) et même s'il y a plusieurs temporalités d'expériences (ou vécus conscients), en tant que nous nous apparaissons dans notre propre expérience (ou vécu conscient) si nous sortons d'une temporalité, c'est pour passer dans une autre. Mais ce que tu dis là est faux si l'on parle de nous en tant que structures de possibles en soi hors du temps, qui constituent les structures ou trames mêmes de nos expériences (ou vécus conscients), car dans ce cas nous sommes hors du temps.
Tout dépend de ce dont on parle quand on parle de nous.
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Nous ne pouvons-nous soustraire au temps ni s’y mettre hors.
Bien oui, nous ne le pouvons pas en effet, en tant que nous nous apparaissons dans notre propre expérience (ou vécu conscient). En tant que cela, si nous sortons d'une temporalité, c'est pour passer dans une autre. Ceci dit, nous sommes bien aussi de toute éternité hors du temps en tant que structures de possibles en soi, structures ou trames qui sont celles mêmes de ces expériences (ou vécus conscients) dans le temps.
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Nous dépendons de ce qui existe avant nous et ce qui existe avant nous dépend de ce qui existe avant mais jamais de rien.
Bien encore une fois oui, tu as raison, en tant que nous nous apparaissons dans notre propre expérience (ou vécu conscient), chaque instant de notre expérience est remplacé par un autre et ainsi de suite, ce qui constitue notre progression dans ce que nous concevons comme le temps. Ceci dit, la causalité qui lie ces instants entre eux n'est pas dans le temps. En soi, hors du temps donc, tout ce que nous abordons dans notre expérience comme découlant d'autre chose est bien présent, certes, non dans une succession temporelle, mais dans une certaine relation structurelle causale. Le temps de notre expérience (ou vécu conscient) résulte d'un ordre causal en soi non temporel.
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Ceci est valable en physique et nous sommes des éléments de la physique.
Nous sommes aussi, c'est vrai, des "éléments" de la physique. Mais ça c'est encore une autre appréhension de nous comme nous nous apparaissons dans notre propre (expérience ou vécu) à travers un formalisme logique abstrait (forcément) celui de la physique. Conceptuellement, nous sommes des objets de la physique, au moins pour ce qui est de nos corporéités physiques cette part de nous qui nous apparaît d'une certaine manière. C'est une vérité objective.
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Maintenant si ce qui ne peut [pas] ne pas être existe, ce qui est forcément le cas, c’est parce qu’il ne dépend de rien qui soit avant. Il est, parce qu’il perdure de lui-même. Son temps n’est pas limité.
Oui, si ce qui ne peut pas ne pas être existe, ce qui est forcément le cas tu as raison, c'est effectivement parce que cela ne dépend pas de "quelque chose" qu'il y aurait avant. Tout-à-fait.
Mais, il y a un "mais", il n'est pas juste de dire que cela "perdurerait dans le temps" comme tu le supposes, car si ce qui ne peut pas ne pas être existe forcément et si cela ne dépend pas de "quelque chose" qu'il y aurait avant, c'est parce que cela dépend de tout ce qu'il y a en soi hors du temps, sachant que tout ce qu'il y a dans le temps et je devrais même dire dans les temps, existe structurellement en cette trame en soi.
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Il est lié au temps par sa seule présence et non par celle d’une autre.
Je ne parle plus de "présence" bien que le terme soit correct, je parle à ce stade de ma formulation : d' "évidence".
Mais, il faut comprendre que bien que ce qui ne peut pas ne pas être, autrement dit : cet ordre en soi immuable non local et atemporel est d'une certaine façon lié au temps, il serait en revanche faux de le dire dépendant du temps. Car en réalité c'est l'inverse, ce sont les réalités abordées comme temporelles qui en découlent.
JMI a écrit :Ce n'est pas la définition du temps en physique. Personne n'a vu le temps. L'on ne ressent même pas une durée, on la mesure.
Je ne vois pas ce dont tu parles quand tu dis que "le temps c'est de la présence".
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
On ne peut pas parler de temps sans faire référence à quelque chose ou à une présence.
Cela est valable aussi en physique.
Ok, oui. Je dirais qu'effectivement, l'on ne peut pas parler du temps sans "quelque chose" que l'on mesure comme tel. Je suis entièrement d'accord avec ça. Mais il ne faut pas oublier de considérer que ce que l'on mesure quand on mesure un intervalle de temps, cet intervalle de temps est plus dans la mesure opérée que dans ce qu'elle mesure, même si évidemment l'on ne mesure pas rien, mais bien "quelque chose" quand on mesure un intervalle de temps.
Ce qui est interprété comme la mesure d'un intervalle de temps n'est en soi pas "quelque chose" dans le temps tel que défini par des mesures d'intervalles temporels.
C'est un point difficile qui demande beaucoup d'effort de compréhension. Mais la physique moderne formule et vérifie exactement ceci quand elle formule et vérifie qu'
il n'existe pas de propriété cachée (c'est-à-dire : en soi) telle que rendue par une mesure quelle qu'elle soit.
JMI a écrit :Comment ce qui n'a pas de commencement pourrait être dans le temps ? Ce qui n'a pas de commencement n'a pas de milieu ni de fin.
La présence de ce qui n’a pas de commencement est éternelle donc forcément lié au temps qui n’a ni début ni fin.[/quote]
Oui. On peut dire ça, mais avec à l'esprit toutes les précisions que j'ai faites, car je le répète : la réalité en soi n'est pas dans le temps, étant compris qu'elle comporte en elle les structures causales de toutes temporalités.
JMI a écrit :Tu ne trouveras pas facilement cette définition sur google, sauf peut-être si tu fais une recherche sur la pensée mégarique (VI et V ème siècles AvJC). Ce concept de possible en soi, je ne l'ai pas inventé c'est le concept de possible tel que défini par l'école mégarique. C'est moi qui dit "en soi" pour qu'il n'y ait pas de confusion avec celui de possibilité hypothétique beaucoup plus récent.
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Si tu ajoutes quelque chose que les mégariens n’ont pas pensé je considère que c’est ta définition.
Bien ils l'ont bel et bien pensé comme je le dis. C'est juste qu'aujourd'hui le concept de possibilité, n'est plus le même. C'est pour ça que j'ai précisé ce que j'ai précisé, sans quoi il y aurait conflit avec la conception de possible selon les mégariques.
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
Je ne demande qu’à l’adopter mais j’ai du mal à m’y faire.
Possible n’est pas une obligation et couplé avec le -en soi- ce dernier ne l’est pas non plus.
Ça c'est quand tu n'as du mot "possibilité" que la définition actuelle qui ne considère que des possibles par hypothèse. Un "possible" comme on le conçoit usuellement aujourd'hui, c'est ce que
l'on juge "possible en soi" selon l'ancienne définition de "possible", autrement dit : c'est ce que
l'on suppose "possible en soi" mais qui "peut ne pas l'être" ou ce qui revient au même : qui "peut ne pas être".
Quand on précise selon ce dont on parle, quand on parle de "possibles en soi" ou de "possible (en soi) par hypothèse" aucune confusion n'est possible.
(Relire et comprendre ma démonstration exposée plus haut, dans un autre post.)
XYZ a écrit :
D’ailleurs quand tu dis :
Même un hypothétique Dieu Créateur s'il en existe un a besoin d'être possible en soi pour être, sinon il ne doit être considéré que comme un être imaginaire, à la manière d'un mixe du Père-Noël et du Père Fouettard.
Je dis :
Dieu = ce qui ne peut peux ne pas être.
JMI a écrit :Ça tu n'en sais rien.
XYZ a écrit : ↑17 juil.19, 16:07
Toi non plus t’en sais rien.
En effet, je n'en sais rien, tu as raison. On ne sait pas de façon objective si Dieu est possible en soi on non. On ne peut au mieux, au moins en l'état de nos connaissances, que supposer que ce soit le cas.
Ce qui est certain, c'est que ne pouvant pas ne pas être en soi, les possibles en soi sont incréés.
Cependant, tu vas être content : ce champ des possibles en soi est tellement vaste*, qu'il serait étonnant qu'un Dieu restant à définir ne soit pas possible en soi.
(* note : ne pas comprendre par là qu'il aurait une étendue spatiale étant donné qu'il est non local)
JMI a écrit :Par contre, ce qui est certain c'est que si Dieu ne peut pas ne pas être, c'est en tant qu'il serait dans ce cas possible en soi, les possibles en soi ne pouvant pas ne pas être. Ils forment en cela la structure de l'être, celle de la réalité fondamentale, la plus fondamentale qui puisse être.
XYZ a écrit : ↑22 juil.19, 17:09
On peut ajouter :
Il n’y a pas de condition pour que Dieu existe. Il Est un point c’est tout.
Non, c'est faux, pour exister non comme un simple être imaginaire, mais comme un être dont l'existence est nécessaire et fondamentale, la condition c'est qu'il soit possible en soi.
XYZ a écrit : ↑17 juil.19, 16:07
Je rejoins entièrement ta dernière partie qui est la réalité fondamentale.
C’est la raison pour laquelle je considère Dieu comme la chose la plus réelle qui puisse exister.
Selon moi c'est le champ des possibles en soi qui pour reprendre ton expression est la "chose la plus réelle qui puisse exister". Mais je ne l'identifie pas à Dieu, lequel peut néanmoins supposément exister en soi.
C'est une nuance qu'il me semble important de préciser.
Une raison en est que concevoir le champs des possibles comme étant Dieu lui-même, amène à deux travers inacceptables :
- ou bien cela amène à ne plus parler de Dieu dans sa supposée spécificité ce qui aboutit plus à une confusion conceptuelle qu'à une mise en évidence pour nous d'un Dieu en tant qu'être particulier
- ou bien cela amène à ne plus parler du champ des possibles comme fondant la possibilité hypothétique a priori d'un Dieu.
XYZ a écrit : ↑17 juil.19, 16:07
La phrase serait plutôt : Ce qui ne peut ne pas être n’a pas besoin d’être possible.
Oui, j'avais compris.
Il reste vrai que ce qui ne peut pas ne pas être, n'est pas que possible par hypothèse. Ce qui ne peut pas ne pas être, existe forcément du fait que c'est possible en soi. Car comme je l'ai dit : supposons que ce qui ne peut pas ne pas être, pourrait être "non possible", autrement dit : impossible, ce serait contradictoire, donc faux. Ce qui ne peut pas ne pas être doit par conséquent nécessairement être possible en soi.
JMI a écrit :Fondamentalement : personne ne l'a décidée.
XYZ a écrit : ↑17 juil.19, 16:07
Et pourtant une mise en forme fait référence [à] une intelligence surtout si cette mise en forme est liée à la connaissance.
Oui, ce que tu dis là est exact.
Cependant et c'est le point que je souligne : bien que le fait qu'une mise en forme intelligente soit toujours le fait d'une intelligence est une certitude, il n'est pas logiquement permis d'en conclure que tout ordre soit le résultat d'une mise en ordre intelligente. On ne peut pas logiquement inférer à partir de cette certitude que tout ordre soit le résultat d'une mise en ordre intelligente.
C'est un point très important à bien comprendre.
De plus, comment expliquer l'ordre qui est la structure même d'une intelligence capable de mettre en ordre, si ce n'est en le concevant comme un ordre plus fondamental en soi qui permet cette intelligence opérante ?
Non, ce qui est nécessaire à la base de tout, y compris de toute intelligence capable d'opérer une mise en ordre, c'est un ordre en soi incréé. On ne peut à proprement parler le dire "intelligent" que dans le sens qu'il permet un intelligence capable de mettre en ordre.
JMI a écrit :Un possible en soi étant une nécessité en soi, les possibles en soi n'ont pas d'origine, ils sont incréés.
XYZ a écrit : ↑17 juil.19, 16:07
Je suis d'accord mais cela n'est pas suffisant. Il faut qu'il soit intelligent et créatif ou créateur.
Oui, il l'est en un sens, celui que je viens d'expliquer.
La réalité est toujours beaucoup plus riche et complexe que ce que l'on peut percevoir, se représenter, concevoir, croire ou comprendre.
Nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.
Humilité !
Toute expérience vécue résulte de choix. Et tout choix produit sont lot d'expériences vécues.
Sagesse !