agecanonix a écrit : ↑18 févr.20, 23:53
Je ne pense pas sincèrement que tu ais raison. Un personne en deuil a besoin de savoir où se trouve, au moment où elle en souffre, la personne disparue.
C'est l'immédiateté qui les inquiète. D'ailleurs les religions en ont bien profité avec leur histoire de purgatoire et de messes payantes pour les aider.
Ton argument ne me semble pas vraiment pertinent.
Je connais une ancienne collègue de travail qui a perdu sa maman un peu avant Noël dernier. En concubinage et mère de trois enfants, la conviction profonde qu'elle se trouve là-haut, quelque part au ciel, en train de la regarder est ce qui lui a permis de remonter, si on peut vraiment dire ça comme ça. Même encore aujourd'hui, elle se dit qu'elle ne doit pas se laisser aller au chagrin car sinon sa maman au ciel ne serait pas fière d'elle.
Le plus surprenant, c'est que dès qu'on lui parle de Dieu, elle répond qu'elle n'y croit pas du tout. Même elle, ça l'étonne. Elle n'a jamais cru en l'existence de Dieu et pourtant, elle est persuadée que l'âme des défunts va au ciel. Et puis après coup, elle admet que c'est ce qui lui permet de tenir sinon elle serait au fond du gouffre.
Bien sûr, ce n'est qu'un cas isolé, nous avons chacun nos " stratagèmes " pour surmonter le chagrin engendré par la perte d'un être cher, mais il permet néanmoins de mettre en évidence un point qui nous touche tous.
Le problème avec la résurrection, si tant est que l'on puisse parler d'un problème, c'est qu'elle oblige les personnes en proie au deuil à faire quelque chose qu'elles se refusent de faire dans les premiers temps : accepter la perte. La survie de l'âme devient alors attrayante car elle constitue une sorte de palliatif. On sait que le proche est mort, mais, pas tout à fait parce qu'il est encore là, quelque part. Cela permet aux gens d'accepter une demie-perte plutôt qu'une perte complète. C'est plus facile, et c'est aussi comme cela que nous avons coutume de gérer le stress et la peur. Quand nous ne pouvons pas faire autrement, mais qu'accepter est difficile, alors nous marchandons.
Après un certain temps, plus ou moins long, pour celles et ceux qui croient en l'existence de Dieu (et pas forcément en Dieu ; l'un n'étant pas la nécessaire conséquence de l'autre), les choses sont différentes et parfois même plus tenaces, mais pour des gens comme mon ancienne collègue de travail, ils finissent par accepter la perte complète. Il ne croit pas en Dieu, ni en la résurrection et la période de deuil étant terminée, croire que des âmes vivent au ciel ou ailleurs leur apparaît désormais totalement ridicule.
Jusqu'au décès suivant. Ou lorsque le leur est imminent.
L'explication à ce mécanisme réactionnel naturel est simple : nous refusons tout simplement la mort, que ça soit la nôtre ou celle d'une autre personne (peu fréquent) ou d'un de nos proches (plus fréquent). Et pour cause ! "
Il [Dieu] a même mis dans le cœur des humains l’éternité " (
Ecclésiaste 3:11). Seulement, s'il est normal de rejeter la mort, d'aucun niera qu'il n'est tout simplement pas sain de se mentir à soi-même pour surmonter le chagrin qu'un décès occasionne parce qu'au bout du compte, ce chagrin, on ne le surmonte jamais vraiment ni complètement.
La croyance en la migration de l'âme n'est pas biblique. Elle suppose que la personne n'est pas morte
complètement mais seulement en partie. C'est une chose que même un simple dictionnaire réfute. Il convient alors de se poser une question : on peut, certes, trouver tout un tas de raisons de douter de la fiabilité de la Bible, mais peut-on raisonnablement douter de celle d'un dictionnaire ? Si donc même un dictionnaire enseigne à travers la définition du mot "
mort " que rien de nous ne survie alors demandez-vous pourquoi vous tenez tant à croire le contraire. Et puis ensuite, méditez sur ce psaume : "
Il compte le nombre des étoiles ; il les appelle toutes par leur nom. " en vous posant cette dernière question : Si Dieu est capable de se rappeler du nom de toutes les étoiles de l'univers, quelle chance y-a-t-il qu'il ne se souvienne pas de moi, de qui j'étais, de mon nom, de ce à quoi je ressemblais avant de mourir ? " (
Ps. 147:4). Vous n'avez pas besoin d'une âme pour que Dieu puisse vous ressusciter (parce que rappelons-le, personne ne ressuscite tout seul). Vous avez simplement besoin que Dieu se souvienne de vous. (
Matthieu 10:29-32)