BenFis a écrit : ↑22 févr.20, 23:36 Merci pour le lien.
J’y ai puisé ce petit passage que tu as cité à propos des conceptions pauliniennes:
"Mais que sera le corps final ? Il sera certainement en continuité avec la vie présente (pour être certain que c’est la même personne)",
La continuité est, me semble-t-il, la condition sine qua non pour assurer la résurrection d’une personne. Et la discontinuité ne devrait concerner que le corps.
Comment cette continuité pourrait-elle être assurée au-delà de la mort du corps ? si ce n’est via la conservation de l’âme ?
Il y a bien une autre solution mais il faudrait postuler pour cela que le voyage entre la mort et la résurrection s’opère de manière intemporel, instantané.
Sinon, globalement, l’extrait que tu as fourni souligne que la compréhension de ce qu’est l’âme est plus ou moins différente selon les auteurs de l’antiquité. Sans doute cette question sur la nature de l’âme n’est-elle pas vraiment résolvable munis des seuls éléments bibliques en notre possession.
Je note que tu sélectionnes les affirmations de cet extrait de façon très sélective et orientée, aussi je te fais remarquer la suite de la phrase : mais il y aura aussi discontinuité, car la résurrection sera qualitativement différente de l’existence naturelle.
Ainsi pour Paul; peu importait qu'il y ait ou non continuité. Le commentaire dit bien : Paul ne peut pas imaginer un moi extérieur au corps
Benfis a écrit :Le passage de 1 Corinthiens 15:44-45 est un peu trop ambigu pour être interprété sans erreurs. En parlant du dernier Adam , Paul fait certainement référence à Jésus qui est un cas particulier, donc impossible à généraliser. Il n’est pas dit que chaque humain devienne après sa mort "un esprit donnant la vie" !?
Qui te parle de chaque humain. Paul ne s'adresse qu'à des chrétiens appelés, nés de nouveau, des frères du Christ.
C'est pour cette raison qu'il dit ceci au verset 48 et 49.
Comme celui qui est fait de poussière, ainsi sont ceux qui sont faits de poussière ; et comme celui qui est céleste, ainsi sont ceux qui sont célestes
Et de même que nous sommes à l’image de celui qui est fait de poussière, nous serons aussi à l’image de celui qui est céleste.
Jésus est effectivement un cas particulier au niveau de son identité. Mais il ne l'est pas au niveau de sa résurrection.
Benfis a écrit :Oui effectivement, traduire "âme" par vie fonctionne bien dans ce passage de Matthieu 16:25, mais cela ne veut pas dire que la traduction de Chouraqui soit mauvaise car l’expression "la perte de l’être" n’est pas forcément synonyme d’anéantissement de l’être. La phrase fonctionne aussi en rapport avec une perte de conscience, comme nous perdons totalement conscience de notre existence, de notre "moi", lorsque nous sommes plongés dans un sommeil profond.
C'est un choix mais je ne le partage pas s'il ne tient pas compte de l'aspect charnel de cet être..
Benfis a écrit :Je comprends néanmoins ta façon de lire Matthieu 10:28, mais comme je l’ai dit plus haut, tu es obligé pour traduire ainsi, d’y ajouter des termes explicatifs (le mot futur par ex.).
Tu sais comme moi que la traduction d'un mot dans une autre langue par un seul autre mot ne rend pas toujours le sens original.
Mais l'idée que la vie dont parle Jésus soit celle qu'il promet pour le futur n'est absolument pas absente de son enseignement. Je dirais même qu'elle est omniprésente.
Quand il dit, quelques versets plus loin que celui qui perd sa vie pour lui la retrouvera, de quelle vie parle t'il au final. De notre vie d'humain imparfait et mortel . Ou alors cette vie qui sera retrouvée n'est elle pas celle qu'il promet pour plus tard, merveilleuse et espérée ? Franchement !
Et pourtant il n'a utilisé que le mot "âme" dans ce verset là aussi.
Benfis a écrit :De manière générale, on peut tirer de la Bible plusieurs théologies possibles. La diversité des religions chrétiennes est là pour le prouver.
Le problème vient de la Bible elle-même qui n'est pas assez précise.
op op op ! Pas si vite mon ami.. Au lieu de traiter Dieu d'incapable à se faire comprendre, prends le temps de lire tout ce qu'il a dit et comment.
Je te le dis sincèrement Benfis, je lis la bible chaque jour, j'ai lu les évangiles des dizaines de fois et je recommence sans arrêt après les avoir achevées .
Et pourtant, sur la question de l'âme par exemple, je ne trouve aucune espèce de doute ou de contradiction entre les différents écrivains.
Ma démarche est la suivante : quand je vois une contradiction apparente, au lieu de dire : quels incapables ces écrivains, je me dis : il y a une explication pour harmoniser ces textes. Et à chaque fois je trouve.
Benfis a écrit :Je pense que pour s’approcher au mieux de l’interprétation juste, il est nécessaire de trouver des points d’ancrage dans le réel. Pour ce qui est par ex. de l’âme, j’ai posé comme fondement la nécessité d’une continuité des éléments constitutifs d’une personne à travers la mort pour permettre la résurrection de cette même personne (en opposition avec la résurrection d’un clone).
J'ai développé deux possibilités qui rendent sans effet ton argument.
Attention, je dis bien attention , ce que je vais te dire est une réflexion personnelle qui n'engage que moi. Le CC n'a jamais développé cette idée car ce n'est pas son rôle et je le comprends.
Je ne dis pas avoir raison car la vérité est probablement plus merveilleuse encore, mais cette tentative d'explication a le mérite d'annuler ton argument.
Voici donc l'hypothèse sur laquelle j'ai méditée. Je n'y crois pas plus qu'à une autre, j'ai simplement voulu trouver une réponse à ton axiome.
Nous savons plusieurs choses de façon absolument certaine.
- Le temps est lié à la matière et uniquement à la matière. C'en est une composante. Seulement, hors matière, le temps n'existe pas et si Dieu vit dans une dimension qui n'est pas matérielle, alors le temps n'y existe pas.
- Par contre Dieu contrôle la matière et par la même occasion le temps. Il l'a prouvé en créant le monde matériel, en y intervenant concrètement.
Je vois le temps comme une ligne droite infinie, et j'imagine Dieu, extérieur et indépendant, et surtout capable d'y pénétrer pour y agir là où il le souhaite sans que le temps ne le change en quoi que ce soit.
Je te le répète, c'est une hypothèse, sans doute une erreur, mais elle me suffit pour relativiser, voir annuler l'effet de ton argument sur la continuité.
Benfis a écrit :Pour faire la jonction avec ta propre croyance qui est de poser que Dieu va ressusciter les personnes de mémoire, il suffit de s'imaginer que l'âme est un élément mémoriel particulier conservé par Dieu.
C'est une autre hypothèse. Celle où Dieu accueillerait ou plutôt recueillerait dans sa mémoire la personnalité sans vie du défunt pour la ré-implanter dans un nouveau corps dans l'avenir.
Cette hypothèse aussi rend inopérant ton besoin de continuité car elle n'impose pas la survie de ce qui est recueilli par Dieu mais simplement sa préservation intacte.
On expliquerait ainsi que la bible parle du sommeil de la mort, de l'absence de pensée, de sentiments, d'action..
C'est probablement plus près de la vérité que l'hypothèse sur le temps.
Voilà Benfis, en toute amitié.