Homère a écrit :Agécanonix,
Je vous encourage à sortir du débat pro/anti trinité et à vous concentrer sur la divinité de l'évangile de Jean. Le johannisme développe une théologie de révélation, le révélateur (Le Fils) s'identifie totalement à la révélation (Le Père) ("celui qui m'a vu a vu le Père", etc.). Dans la relation du Père et du Fils, c'est le même mouvement et le même "Dieu" qui se joue d'un bout à l'autre. C'est une relation complexe, différenciée, qui implique dans un sens (direction) don, commandement et envoi, dans l'autre réception, obéissance et imitation. Dans le johannisme, tout ce qui relève directement de "Dieu" -- ce qui est "né de Dieu", ce qui est "en Dieu", etc. -- relève de Dieu et tout ce qui procède de "Dieu" est "divin" dans le sens le plus fort, c.-à-d., en dernière analyse, "Dieu" même.
Vous avez tort pour une raison toute simple.
Matthieu, Marc et Luc ont écrit, comme Jean, un évangile. Tous ont vécu les mêmes événements ou ont rapporté le récit de témoins oculaires, les apôtres.
Tous ont entendu Jésus dire " qui m'a vu a vu le Père ".. Et pourtant aucun des 3 premiers n'en a conclu que Jésus était Dieu, l''égal de Dieu ou un partie de Dieu..
Vous êtes obligés de parler de johannisme ce qui revient à le distinguer des autres témoins oculaires. Cette distinction a une conséquence concernant votre hypothèse: c'est qu'elle ne serait défendue que par Jean seulement.
C'est d'ailleurs une constante concernant ceux qui défendent vos idées : ils ne s'appuient que sur Jean.
C'est un point primordial et fondamental qui demande un minimum de concentration. Suivez le raisonnement !
Si, par exemple, à travers les paroles de Thomas, "mon Seigneur et mon Dieu !!!", Jésus avait eu pour intention de démontrer qu'il était Dieu, ou ce que vous voulez d'égal à Dieu, c'est un échec de sa part car visiblement aucun rédacteur des 3 premiers évangiles ne percute à ces paroles là.
En effet, ni Mathieu, ni Marc ni Luc ne développent la moindre explication sur une divinité de Jésus égale à celle du père.. Or, ils sont là, ou ceux qui leur ont rapporté leur souvenir, quand Thomas s'exprime.
Idem quand Jésus dit qu'il est "un" avec son Père comme ses disciples doivent être également "uns" entre eux. Or aucun de ces trois évangélistes ne viendra commenter cette affirmation si elle avait le sens que vous lui donnez. Or, votre hypothèse serait une révélation extraordinaire pour eux.
En d'autres termes, nous avons deux hypothèses.
Soit Jean a compris autrement que les 3 autres évangiles qui n'abordent ni ne près ni de loin la question d'une divinité de Jésus égale à celle du Père.
Soit vous n'avez rien compris..
J'opte pour la seconde hypothèse ..
J'illustre mon propos.
Quand un événement se produit et que plusieurs témoins apportent leur récit pris, sous, disons, 4 angles différents, et si on doute sur le sens d'un des 4 témoignages, l'examen des 3 autres établit la vérité.
Par exemple: Jean rapporte t'il des paroles de Jésus indiquant qu'il se fait l'égal de Dieu ?
C'est votre hypothèse. Alors demandons aux 3 autres évangélistes ce qu'ils en pensent.
Ils ont tous vu et entendu les mêmes choses et en ont forcément discuté ensemble au moment des faits et même plus tard, jusqu'à ce que la vie les sépare.
Or, Matthieu développe t'il un évangile qui présente Jésus comme l'égal de Dieu (ou ce que vous voulez d'égal ) ? Non !
Marc pensait il que Jésus était Dieu ou son égal ? Non plus !
Luc a t'il une vision différente ? pas plus que les 2 autres..
Ainsi, si nous avions réunis ensemble Matthieu, Marc, Luc et Jean, à moins de voir en Jean un apostat, nous aurions forcément une unanimité qui ne va pas dans votre sens .
Votre conviction se base sur des demis-arguments, des faux semblants, des textes ambigus, des constructions théologiques.. La mienne sur le témoignage de Mathieu, Marc, Luc et Jean qui n'ont jamais montré la moindre divergence doctrinale..
Je table donc sur l'unité des apôtres et écrivains. Vous avez besoin d'un divergence..
Cela revient à nier les 3 premiers évangiles.. Libre à vous, mais c'est inefficace pour convaincre un tj.