a écrit :J'allais renoncer à mon idée lorsque, poussant mes recherches jusqu'au bout, j'ai découvert un petit mot grec, πάντων, qui signifie " de tout" dans chacun de ces textes. Les traducteurs l'ont purement oublié pour Actes 10 ou alors ils l'ont adjoint à une autre idée, en Actes 1:24, mais toujours est-il que le texte peut parfaitement se lire: "le Seigneur de tout".
Pour retenir la leçon "tout", il faut faire abstraction du CONTEXTE, c'est vrai, c'est votre spécialité.
L'expression grecque de Rm 10,12 ne permet pas à elle seule de dire s'il s'agit du Seigneur de tous ou de tout. Jésus peut-être nommé Seigneur dans les deux sens de l'expression puisqu'il hérite de la seigneurie de Yahvé qui s'étend à tout être (Rm 10,13; Ph 2.9-11: Col l, 16). Il faut dire toutefois qu'en Rm 10,12 Jésus se voit octroyer la seigneurie sur tous les hommes, plutôt que sur toutes choses. Le titre "
Seigneur de tous" vient fonder en effet
l'universalisme du salut en Rm 10,4-13. Le terme "
tous" renvoie de toute évidence, dans Rm 1O,12, à la première partie du même verset: "
II n'y a pas de distinction entre Juif et Grec ». C'est donc la seigneurie sur "
tous" les hommes, Juifs et Grecs. que Jésus se voit octroyer en Rm 10,12.
"Jésus-Christ : c'est lui qui est le Seigneur de
tous"(
Ac 10,36). Notons également que Jésus-Christ sera «
juge pour les vivants et les morts» (Ac 10,42). D'ailleurs. l'on notera qu'en Ac 10,36 comme en Rm 10,12 le titre "Seigneur de tous" fonde l'universalisme du salut (Ac 10,43), et qu'en Ac 10,35 l'expression «
toute nation" rappelle une phrase de Rm 10,12: «Il n'y a pas de distinction entre Juif et Grec". La formule "Seigneur de tous" d' Ac 10,36 apporte la confirmation que l'expression de Rm 10,12 est bien : "
Seigneur de tous".
a écrit :En fait, en lisant une bible protestante, j'avais remarqué que l'absence du nom Jéhovah et son remplacement par Kurios, brouillait complètement le texte car à chaque fois que je lisais "Seigneur", j'étais obligé de me concentrer plus fort encore sur le texte pour savoir si l'auteur parlait de Dieu ou de Jésus.
Le traitement du nom "Seigneur" diffère selon les parties du NT que nous prenons en considération, par exemple, dans les Pastorales comme dans d'autres textes tardifs du NT, "Dieu" et "Jésus" sont des référents pratiquement interchangeables :
"Je suis plein de gratitude envers celui qui m'a rendu puissant,
Jésus-Christ, notre Seigneur, parce qu'il m'a estimé digne de confiance quand il m'a institué dans un ministère, 13.moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un insolent. J'ai cependant été traité avec compassion, parce que j'agissais dans l'ignorance, par manque de foi. 14.Et
la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l'amour qui est
en Jésus-Christ. 15.C'est une parole certaine et digne d'être pleinement accueillie : Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs ; je suis, moi, le premier d'entre eux. 16.Mais j'ai été traité avec compassion, afin qu'en moi, le premier, Jésus-Christ montre toute sa patience, comme un exemple pour ceux qui allaient croire en lui, en vue de la vie éternelle. 17.Au Roi de tous les temps, impérissable, invisible,
seul Dieu, honneur et gloire à tout jamais ! Amen !" (1 Tm 1,12ss)
Pour l'auteur Dieu" et "Jésus" sont des référents pratiquement interchangeables, v 12, il est question du Seigneur Jésus-Christ", alors qu'au v 14, il est question de "la grâce de notre Seigneur" en Jésus-Christ (donc le "Seigneur", ici c'est Dieu) et enfin l'auteur ne se préoccupe pas de savoir qui est "le seul Dieu" du v 17, soit Jésus-Christ mentionné au v 16, soit le "Seigneur" du v 14 qui est Dieu.