a écrit :Si je vous dis Psaumes 37:11, 29, voyez-vous le lien existant entre ce texte et celui de Révélation 7:9-17 ? Pourtant il y en a un. Cette grande foule, elle est bien composée d'humbles et de justes n'est-ce pas ? Alors si l'on part du principe que la grande foule est au ciel, à la lueur de ce psaume il convient alors de se demander à quel moment, dans la Révélation, celle-ci descend du ciel pour " posséder la terre et (...) y vivr[e] éternellement ". Réponse : nul part. Comment donc conciliez-vous la compréhension naturelle du Psaumes 37:11, 29 avec celle que vous avez de Révélation 7:9-17 ?
[EDIT] rien mais absolument rien ne vient fonder un lien entre ce Psaume et Apocalypse 7, sauf si on désire défendre une doctrine particulière. Etablir ce lien sur les qualités "humble" et "juste" me parait totalement décalé et superficiel, car l'Apocalypse ne qualifie pas la grande foule comme étant "humble" et "juste" et quand bien même, cela serait un élément totalement insuffisant pour identifier la grande foule aux humbles du Psaume 37. Aucun bibliste digne de ce nom, ne fait un tel rapport, conscient que le psalmiste était à des années lumières de la pensée de celui de l'Apocalypse mais en plus, les versets que vous donnez en références font allusions à la "terre" comme étant le "pays" d'Israël et que les "humbles " sont aussi assimilés aux "pauvres :
"Les
pauvres posséderont le
pays, une paix abondante fera leurs délices" (Ps 37,11 - NBS)
"Mais les
humbles posséderont le
pays, ils jouiront d’une paix totale" (TOB)
"Les justes posséderont le
pays et ils y demeureront à jamais" (37,29 - NBS)
"Les justes posséderont le
pays, ils y demeureront toujours" (TOB)
Avez-vous remarqué le terme "pays" et "pauvres" ? (voir :
http://djep.hd.free.fr/LaReferenceBibli ... 37&Vers=11)
En terme de méthodologie, il faut éviter de prendre ses désirs pour la réalités et être à l'écoute du texte, attentif au termes employés et au contexte théologique dans lequel le texte a été écrit. Pensez-vous qu'il y ait un lien entre les attentes du psalmiste qui espérait reconquérir le "pays" d'Israël" et l'eschatologie de l'auteur de l'Apocalypse qui vivait sous la domination de l'empire romain en espérant la fin de cette domination au profit de la domination de Dieu (Je ne parle pas des siècles qui séparent la rédaction de ces deux écrits) ?
a écrit :On peut également se contenter de la Révélation si vous préférez. Regardez la dernière partie du verset 15 et la dernière phrase du verset 17 du chapitre 7 : " celui qui est assis sur le trône étendra sa tente sur eux (...) Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ". Première chose que l'on constate, c'est que dès la fin du verset 15, la conjugaison des verbes passe du présent au futur, ce qui indique que, dans le contexte de la vision que reçoit Jean, les choses décrites dans ces versets n'ont pas encore été faites. Cette grande foule serait donc au ciel, devant le trône de Dieu, en train de lui offrir un service sacré tout en souffrant de faim, de soif, d'être accablé par le soleil ou par quelque autre chaleur, d'être sans berger, hors de portée des sources d’eaux de la vie et en train de pleurer. C'est un scénario peu probable. Il est en effet difficilement concevable d'être dans les cieux, auprès de Dieu, et de continuer à souffrir le martyr.
[EDIT]
En effet, avant d'arriver au ciel (devant le trône de Dieu, dans le sanctuaire), les membres de la grande foule ne connaissaient pas les conditions "paradisiaques" décrites au versets 16 et17, en étant dans la présence de Dieu, dans un futur très proche (presque simultanée), la grande foule bénéficiera de ces conditions. Donc votre argument n'invalide pas ce que l'auteur affirme clairement et explicitement, à savoir que la grande foule est au ciel.
Le meilleur est pour la fin, en effet vous citez le v17 qui affirme que : "l'agneau les conduira aux sources des
eaux de la vie", or Apocalypse 22,1 indique clairement que le "fleuve d’eau vive" jaillit du trône de Dieu, donc au ciel ou plus précisément dans la présence de Dieu.
Je vous rappelle que ceux qui comme les membres de la grande foule blanchissent leurs robes dans le sang de l'Agneau (voir 7,14) ont accès à larbre de vie et à la cité céleste : "
Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer, par les portes, dans la cité" (22,14).
Enfin, dans l'Apocalypse le paradis est au ciel : "
Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises ! Au vainqueur, je donnerai de manger de l'arbre de la vie qui est dans le paradis de Dieu" (2,7).
a écrit :Deuxième chose, savez-vous à quel autre endroit du livre de la Révélation on retrouve cette expression " Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux " ? En Révélation 21:4. Comme l'indique votre point numéro 2, il convient en effet de tenir compte du contexte immédiat. En Révélation 21:4, vous avez noté dans quel contexte immédiat Dieu essuie " toute larme de leurs yeux " ? Une fois sa tente parmi les humains. Considérez la structure du verset 3, non contente d'établir un lien avec la fin du verset 15 de révélation 7, elle suggère que Dieu se rend sur place et non que des humains montent au ciel à sa rencontre. Partant de là, comment conciliez-vous la compréhension naturelle du texte de Révélation 21:3, 4 avec celle que vous avez de Révélation 7:9-17 ?
Gérard C. Endrifel,
Je vous remercie d'argumenter en citant des textes bibliques.
Reprenons le texte que vous donnez en référence :
"Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la Jérusalem nouvelle, prête comme une mariée qui s'est parée pour son mari. J'entendis du trône une voix forte qui disait :
La demeure de Dieu est avec les humains ! Il aura sa demeure avec eux, ils seront
ses peuples, et lui-même, qui est Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu" (21,3-5).
Remettons ce texte dans son contexte, au terme des milles ans, "
La terre et le ciel s'enfuirent" (20,11), disparition de l'ancien ciel et de l'ancienne terre, pour faire place au "ciel nouveau" et à la "terre nouvelle" mais avant ce remplacement il y a une résurrection générale (toujours à la fin des milles ans) :
"Alors je vis les
morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de la vie. Les morts furent
jugés d'après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et
le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés, chacun selon ses œuvres" (20,12-13)
Ces ressuscités vont peupler la terre est constituer les "humains" (v3) et "ses peuples" (v3), il n'est jamais fait mention de la grande foule mais des "humains". Si vous lisez le v24, nous y apprenons que ces "humains" ou "peuples" sont constitués des "nations" et des "rois de la terre" (certes détruits mais toujours présents car ressuscités dans le cadre de la résurrection générale) :
"Les
nations marcheront à sa lumière, et les
rois de la terre y apporteront leur gloire" (21,24)
La grande foule n'est JAMAIS mentionnée dans cette description, il est fait allusion aux "humains", à ses peuples" (notez le pluriel), aux "nations" et aux "rois de la terre".
Enfin, lorsque Dieu fait se demeure avec les humains (v3), il permet aux humains de connaitre les conditions paradisiaques célestes, car le texte nous indique que le ciel et la terre s'assimilent, fusionnent, il n'y a plus de différences, la grande foule qui est dans la cité céleste (22,14) descend aussi sur terre.
Je vous encourage à être attentif au termes employés et à leurs sens, à être à l'écoute des textes sans idées préconçues même si cela heurte vos convictions.