LES HISTORIENS ET LA TRINITE

La Trinité ou Sainte-Trinité, dans le christianisme, est le dogme du Dieu unique en trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, égaux
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homere

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 01:43

Message par homere »

a écrit :Puisque donc vous vous placez encore et encore dans un mode agressif , je vous réponds simplement que votre précédente réponse a suffi à mon bonheur..
agécanonix,

En quoi ai-je été agressif ?

Si chaque fois, que je vous réponds, vous m'accusez d'agressivité fantasmée, le dialogue devient difficile.

a écrit :Vos références à la WT sont illégitimes dans cette partie du forum qui ne le permet pas. Vous vous croyez dans le forum WT.
agécanonix,

Mon argumentation ne visait pas attaquer la Watch mais a démontrer que toutes les religions chrétiennes aboutissent à des croyances qui ne sont pas inscrites noir sur blanc dans le NT ou la Bible, la Watch n'échappe pas à cette règle, donc disqualifier la trinité au prétexte qu'elle n'est enseignée telle quelle, n'est pas un argument.

a écrit :Donc, oui la trinité n'est pas enseignée dans le NT, pas plus au II siècle d'ailleurs.
Comme je vous l'ai déjà dit, n'importe quel théologien digne de ce nom reconnaîtra sans aucune réticence que "la Trinité" n'est pas enseignée telle quelle dans le Nouveau Testament: c'est une synthèse ultérieure, qui dérive non seulement de la nécessité de penser ensemble de multiples énoncés disparates du NT mais aussi d'une série historique et donc contingente de débats intermédiaires, du IIe au Ve siècle. Ce n'est un secret pour personne, ce n'est une "preuve anti-trinitaire" que pour ceux qui s'imaginent -- prémisse occulte -- que tout ce qui n'est pas dans le NT est "faux" et/ou doit être rejeté.

Connaissez vous le sens du terme "synthèse" ?

Que pensez-vous de l'idée que la trinité est une synthèse ultérieure, qui dérive de la nécessité de penser ensemble de multiples énoncés disparates du NT ? :shock: :hum:

agecanonix

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 02:34

Message par agecanonix »

Je n'entre pas dans un débat sans fin.

Je poursuis ma démonstration.

Irénée de Lyon - La prédication des apôtres (fin II Siècle).

  • Voici donc l'exposé de la doctrine. Un seul Dieu, le Père, incréé, invisible, créateur de tout, au-dessus duquel il n'y a pas d'autre Dieu. Ce Dieu est intelligence, et c'est pourquoi il a fait les créatures par le Verbe. Et Dieu est esprit, aussi est-ce par l'Esprit qu'il a embelli toutes choses, comme dit le prophète: «Par la Parole du Seigneur, les cieux ont été créés, et dans son Esprit est toute leur force» (Ps 32, 6). C'est le Verbe qui pose la base, c'est-à-dire qui travaille pour donner à l'être sa substance et le gratifie de l'existence, et c'est l'Esprit qui procure à ces différentes forces leur forme et leur beauté; c'est donc avec justesse et convenance que le Verbe est appelé Fils, tandis que l'Esprit est appelé Sagesse de Dieu. Aussi l'apôtre Paul dit très justement: «Un seul Dieu, le Père, qui est au-dessus de tous, et par tous et en nous tous» (Ep 4, 6). En effet, celui qui est au-dessus de tous, c'est le Père; mais celui qui est avec tous, c'est le Verbe, puisque par son moyen tout a été fait par le Père; et celui qui est en nous tous, c'est l'Esprit. (...)


En affirmant qu’il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, Irénée se heurte frontalement à l’idée qu’il y ait un ou plusieurs autres Dieux égaux en nature au Père.

Si donc pour Irénée, le Père est l’unique Dieu, c’est que quelque chose fait que le fils possède un différence fondamentale qui le distingue du Père et qui fait qu'il ne peut pas être qualifié de Dieu, avec le même sens que le mot "Dieu" utilisé pour le Père.

On ne peut pas dire : seul le Père est Dieu, si, dans sa nature, le fils mérite ce titre.

De deux humains, parfaitement formés physiquement et avec une personnalité différente, personne ne dirait : un seul est un homme.

Ce serait profondément illogique.

Suivez le raisonnement d'Irénée.

Quand il dit : " un seul Dieu", Irénée poursuit en fournissant une liste de qualités qui ne s'appliquent qu'au Père.

Cette liste n'est pas là pour rien, elle démontre pour quelle raison le Père est le seul Dieu.

Irénée écrit : " un seul Dieu, le Père, incréé, invisible, créateur de tout, au-dessus duquel il n'y a pas d'autre Dieu "

Or, vous remarquez que dans cette liste apparaît en premier le mot "incréé"..

Cela signifie, au premier degré, que seul le Père est incréé puisque pour cette raison il est le seul Dieu pour Irénée.

Notez que Irénée ne dit pas du Père qu'il est non-engendré, il dit "non créé".

Cela signifie que pour Irénée, tous les autres vivants sont créés, Jésus inclus, puisque sinon il dirait de Jésus qu'il est aussi Dieu.

Ce texte nous apprend aussi une idée fondamentale.

En disant "seul le Père est Dieu", Irénée se heurte à ses propres écrits et à ceux des apologistes qui qualifient Jésus de "théos"..

Deux solutions à cette contradiction qui ne peut être qu'apparente.

Soit Irénée dit n'importe quoi ...ce dont on peut douter.

Soit le mot Dieu n'a pas le même sens quand il parle du Père. C'est un Dieu bien au dessus de tout autre dieu, fut-il son fils.

Méditez la dessus, vous verrez, c'est édifiant..

BenFis

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 02:46

Message par BenFis »

agecanonix a écrit : 10 juin20, 23:13 J'ai, je l'avoue, éclaté de rire à cet argument. Merci pour ce bon moment ! (face)

Vous autres, trinitaires, vous nous répétez avec envie que Jésus n'a pas été "créé", que le mot est "engendrer", que ce n'est pas la même chose, et maintenant, devant la preuve que les chrétiens du II siècle utilisaient aussi le mot "créer", et même le verbe "faire" pour expliquer l'apparition de Jésus, voilà que le mot "créer" n'est plus tabou.

C'est déjà une petite victoire pour moi ! :hi:

Donc, soit honnête avec ce que tu viens de dire : il est licite de dire que Jésus a été créé puisque , selon tes propres paroles , "il est possible d'utiliser le verbe créer pour désigner un engendrement."

Seulement, l'inverse est également possible car en effet il est aussi possible d'utiliser le verbe "engendrer" pour désigner une création.

Tu as eu la preuve sous les yeux. Seulement as tu voulu vraiment la voir, Benfis !!

Tatien - Discours aux Grecs V (vers 170)
et comme le Logos, qui fut engendré dans le principe, a engendré à son tour, comme son œuvre, en organisant la matière, la création que nous voyons.

Je pensais ne pas avoir à commenter ce texte mais comme c'est la 3ème fois que je te le propose et que tu ne percutes pas, j'insiste un peu .. (face)

Tatien, qui n'est pas à présenter comme apologiste chrétien du II siècle, nous écrit ici que la création , tu lis bien comme moi, CREATION, a été engendrée par Jésus.

Donc tu as également tort quand tu dis que le mot "engendrer" ne peut pas remplacer le mot "créer"...

Que vas tu me trouver comme excuse maintenant ?
Je ne suis pas trinitaire. Pour moi le mot créer ne pose aucun problème. Néanmoins, dans le cas qui nous occupe, il faut décider si Justin a fait savoir que Jésus a été créé par le biais d'une naissance (engendrement) donc tiré de Dieu le Père, ou créé à partir de rien, du néant!?
C'est important car l'une seule de ces 2 idées peut servir de base à la trinité.

Il se trouve que pour faire un net distinguo entre ces 2 façons de créer, l'ECR a choisi de privilégier le terme engendrement pour Jésus et conserver le terme création pour la Création du monde.

Je n'ai pas parlé de Tatien mais exclusivement de Justin. On l'a dit plus haut, tous les apologistes n'ont pas d'avis unanimes sur la question et s'opposent même en divers points.




Que de contradictions dans ce seul texte !

Déjà, le mot "deviner" ? Tu résumes en un seul mot toute l'erreur de la trinité. Des humains ont essayé de deviner comment Dieu avait créé ou engendré Jésus..

Et tu veux que ma foi se base sur les hypothèses d'humains qui se sont contredit les uns les autres, voir se sont battus les uns les autres pour "deviner" quelle est la nature de Dieu et comment il a donné vie à Jésus ?

Les trinitaires, et même toi aujourd'hui, vous essayez de comprendre le divin à partir de l'humain. Comme si Dieu était obligé de copier l'engendrement humain pour donner la vie à un être divin.

Prends le temps de réfléchir au raisonnement suivant. J'insiste Benfis.

Tu me dis que Jésus et Dieu ont la même nature. Donc, avant la création matérielle, il n'existait que Dieu et Jésus. Tout le reste était le néant..
Retiens l'idée : il n'existait que le Père, Jésus et rien d'autre. En dehors de ces deux là, il y avait le néant et donc RIEN.

Maintenant, quand le Père et Jésus vont engendrer la toute première vie en dehors de la leur, de quoi disposent ils ?
Appelons cette vie " Secondo".
En effet, il n'y a toujours que le Père, le fils et le néant (rien)....
Ainsi, "Secondo" ne peut pas venir de la matière, qui n'existe pas encore, et encore moins du néant qui n'est rien..

Secondo a donc forcément été engendré par le Père et par le Fils.. avec le sens que tu donnes au mot "engendrer".

Explique moi maintenant comment "secondo" ne pourrait pas être de la même nature que le Père et le fils ?

Ne me dis pas que là c'est différent parce qu'ils sont deux à l'engendrer puisque la trinité ne cesse de nous dire qu'ils sont un, co-égaux, et tout et tout.
Et surtout de même nature.

Vous insistez à fond pour nous dire qu'un Dieu ne peut engendrer qu'un Dieu égal , qu'il y a forcément "engendrement" car Jésus ne peut pas venir du néant et qu'il sort forcément de ce qui existait, savoir Dieu....
Vous nous dites aussi que Jésus ne peut être qu'égal au Père..

C'est bien beau tout ça, mais "Secondo" aussi !!!!
Et pas seulement lui, toutes les vies apparues avant la création matérielle sont, selon votre propre logique, de même nature que Dieu et Jésus car toutes, sans exception, viennent du Père, de Jésus et de rien d'autre. Toutes ont été engendrées.

Bravo ! Tu viens d'inventer l'Olympe et le panthéon.

Vous vous êtes fourrés dans une impasse pas possible avec votre logique humaine...
Tu vois probablement des contradictions dans mes affirmations parce qu'elles heurtent ta croyance!? Moi, je ne vois pas en quoi deviner la nature de Dieu serait un "gros mot", vu que la Bile est assez muette sur cette question!?
Cependant ton argument est très bon. J'y ai déjà songé, et j'étais justement tombé sur l'analogie de la division cellulaire pour ce qui de la naissance du Fils par le Père, alors que le reste de la création serait la résultante d'un réarrangement de la substance ou énergie du Fils avec celle du Père afin justement de produire quelque chose de différent d'eux-mêmes, le monde des hommes entre autre.
Du reste, aucune des 2 méthodes n'a besoin de tirer quoi que ce soit du néant.

Personnellement, je n'ai parlé d'égalité du Fils d'avec le Père qu'en rapport avec sa nature. La nature divine (en opposition par ex avec la nature humaine). Le symbole d'Athanase est, comme son nom l'indique, bien trop symbolique pour être pris au pied de la lettre.


Engendrer, c'est effectivement donner la vie.. Et vous devriez rester sur cette définition là.
Car avant la vie, il n'y a pas de vie.

L'erreur trinitaire est de croire qu'il n'y a que deux dimensions possible à la vie : celle de Dieu et celle des humains.

Mais qui vous prouve que la dimension divine est unique. D'ailleurs, les anges ou créatures célestes sont ils égaux en nature et en puissance avec Dieu ?
Et selon le raisonnement précédent, sont ils Dieux eux aussi ?

Si donc Dieu, aidé de Jésus, a été capable de créer des anges alors qu'il n'y avait que le néant, c'est qu'il est possible d'engendrer des êtres inférieurs en nature par rapport à Dieu, êtres infiniment moins puissants et qui pourtant ne relèvent pas de la matière.

Et si cela a été possible pour les anges, pour quelle raison Dieu aurait-il été incapable de le faire pour Jésus ?

Tu pourras tourner les données du problème dans tous les sens, l'existence des anges est la démonstration que Jésus a pu être engendré avec une nature différente de celle de son Père.
Que Jésus ne soit pas exactement comme son Père est une possibilité. Mais bon, mis à part la hiérarchie qui établit une prédominance du Père sur le Fils, il ressort des paroles du Christ qu'il est semblable au Père.

D'autre part, si je donne la vie à un robot en ferraille, nous ne seront pas de même nature, bien que tous les deux matériels. Cette analogie peut fonctionner pour la nature angélique par ex. comparée à la nature divine.

En fait, Benfis, je me moque de cette réponse. Tu parles de jeter les bases.
C'est comme si un individu jetait un tas de pierre au hasard, sans intention précise, sans même y réfléchir, et qu'ensuite, 3 siècles plu tard, un autre individu reprenait les pierres pour construire un édifice.
Tu ne pourrais pas dire que le premier individu a jeté les bases de la construction finale car franchement, il pensait à autre chose.

Justin, devant l'énoncé de la doctrine de la trinité, aurait réagi très fortement pour la combattre. Ca, c'est indubitable.

Mon propos, dans ce fil, n'est pas d'étudier comment, petit à petit, est née la doctrine trinitaire.. Si tu crois que telle est mon intention, tu te trompes.

Je suis ici pour démontrer qu'elle n'existait pas au II siècle.. et que les apologistes de ce siècle là aurait été excommuniés au IV siècle s'ils avaient persisté à croire en ce qu'ils avaient écrits.

Tu verras que je n'en suis pas très loin quand j'aurais proposés tous les textes qui me restent..
Je vois plutôt la trinité comme une découverte qui s'est imposée toujours un peu plus avec le temps et qui explique en tout cas certaines de mes déductions personnelles tirées du NT. Est-ce qu'elle est véridique ou pas, je n'en sais rien. En tout cas c'est une étiquette apposée sur un concept qui ne saute pas aux yeux en lisant la Bible. Ca d'accord!

En ce qui me concerne, je suis davantage intéressé par la manière dont les apologistes en sont venus petit à petit à élaborer le concept trinitaire (biblique).
Nous avons effectivement deux approches différentes.

Tu cites Justin mais tu ne tires pas les conséquences de ce que tu as cité.. C'est curieux à force !

"Son Fils, le seul qui soit appelé proprement Fils, le Verbe existant avec lui et engendré avant la création, lorsque au commencement il fit et ordonna par lui toutes choses" (2eme Apologie VI).

Que signifie la phrase " engendré avant la création" ? Tout simplement que l'engendrement a eu lieu avant la création. Logique, non ?
A partir de cette phrase nous savons que l'engendrement n'a pas eu lieu après la création. Pour quelle raison ? Parce que le texte dit "avant"...
C'est donc bien un renseignement chronologique que nous donne Justin.

Si j'écris, Justin a écrit avant le III siècle, quelle leçon en tires tu ? Qu'il a écrit avant, mais surtout qu'il a écrit.. L'acte d'écriture est donc bien une action que je peux situer précisément dans le temps.
Si donc Jésus a été engendré avant la création, c'est qu'il y a bien eu un engendrement, et donc que l'action d'engendrer peut être repérée dans le temps.
C'est donc qu'avant d'être engendré, Jésus ne l'étais pas encore... comme dirait La Palisse..

Tu veux me faire croire que le mot "engendrer" emporte aussi l'idée que ça n'a pas eu lieu vraiment.. On engendre ou on engendre pas, mais engendrer sans engendrer ça n'existe pas..

amitié
Ma réponse plus haut était la suivante:
"Je ne sais pas si Jésus a existé de toute éternité. La Bible ne précise pas ce point. C'est donc une possibilité, sans plus. De même qu'un enfant humain, avant de naître a existé 9 mois dans le sein de sa mère, on peut imaginer que Jésus a existé un temps X avant de naître.".

De même avant d'écrire, les idées existaient dans la tête de Justin avant d'être accouchées par écrit.

J'ajoute que même un engendrement instantané, sans phase préliminaire, n'impliquerait pas que le Fils ne puisse être de même nature que le Père.

Un point qui pourrait avoir son importance serait de déterminer le Commencement (Genèse 1:1; Jean 1:1). Si le commencement est celui de la création, alors le Fils existe bel et bien avant le commencement sans faire partie du commencement.

agecanonix

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 03:46

Message par agecanonix »

Il n'y aura pas de réponse à ton texte Benfis car nous sortons du sujet.

Je rappelle le thème.

Les premiers chrétiens du Ier siècle et les apologistes du II siècle enseignaient ils la trinité, c'est à dire une égalité de nature entre le Père et Jésus, et une absence de naissance actée dans le temps pour Jésus ?

Ces deux idées sont les piliers de la trinité.

Je pense avoir nettement démontré le contraire avec Justin, Tatien et même Irénée de Lyon.

Je vais poursuivre avec Tertulien. (fin II siècle )

Je tire mes arguments d'ailleurs, c'est-à-dire de l'économie qui existait en Dieu avant la création du monde, jusqu'au moment où il engendra un Fils.
En effet, avant tout commencement Dieu existait seul; il était à lui-même son monde, son espace, et l'universalité des êtres. Il était seul, dans ce sens qu'en dehors de lui il n'y avait rien de créé.


La notion de temps est évidente dans ce texte. L'engendrement de Jésus est acté ici dans le temps puisque Tertulien envisage l'époque où Dieu, le Père, était seul, période qui a pris fin le jour où il a engendré le fils.

Là aussi les mots sont importants. " Il était seul, dans ce sens qu'en dehors de lui il n'y avait rien de créé.(...)"

Or, à la phrase précédente, Tertulien dit que Dieu était dans cette situation jusqu'à ce qu'il ait engendré un Fils..

Cet apologiste, non seulement indique que la solitude de Dieu peut être bornée dans le temps, à savoir jusqu'au jour où il engendre Jésus, mais aussi que le mot créé est également licite pour expliquer cet engendrement.

Tertullien contre Hermogène . Chapitre 3.
Nous déclarons que le nom de Dieu a de toute éternité résidé en lui-même; mais il n'en va point ainsi du nom de Seigneur, parce que la nature de l'un et de l'autre diffère. Dieu est le nom de la substance elle-même, c'est-à-dire de la divinité. Seigneur, au contraire, n'est pas le nom de la substance, mais de la puissance; la substance a toujours existé avec son nom, qui est Dieu. Seigneur est la mention d'une chose nouvellement survenue. Car, à dater du jour où il y eut pour la première fois des êtres sur lesquels s'exerça la puissance du Seigneur, dès ce moment il est devenu et il a été appelé Seigneur, par cet accroissement de puissance. Parce que Dieu est père, Dieu est aussi juge; mais il ne s'ensuit pas qu'il ait toujours été père, ni qu'il ait toujours été juge, parce qu'il a toujours été Dieu. En effet, il n'a pu être père avant d'avoir un fils, ni juge avant qu'il y eût des offenses. Or, il y a eu un temps où il n'existait ni offense pour faire de Dieu un juge, ni fils pour faire de lui un père.

Cette réflexion sur les mots "Dieu", "Seigneur", "Juge" et "Père" est très intéressante chez Tertulien.

Pour faire simple, l'auteur explique que ces titres sont apparus avec le temps, à l'exception du mot Dieu, puisque Dieu serait le nom (titre) qui définit la nature de Dieu, la substance.
Par contre; Dieu devient Seigneur, Juge et même Père avec le temps.

Tertulien dit : En effet, il n'a pu être père avant d'avoir un fils, ni juge avant qu'il y eût des offenses. Or, il y a eu un temps où il n'existait ni offense pour faire de Dieu un juge, ni fils pour faire de lui un père.

Quel belle démonstration qui révèle la pensée de Tertulien. Le fils n'est donc apparu que tardivement ce qui fait que Dieu n'a pu être appelé "Père" qu'à partir de cet acte là, celui de l'engendrement de Jésus.

Dans Contre Hermogène XVIII, il a écrit:
“C’est afin que les hommes fussent bien convaincus qu’il n’y a rien qui n’ait pris naissance et n’ait eu un commencement, excepté Dieu. (...) Comment supposer qu’il y eût quelque chose, excepté le Père, qui soit plus ancien que le Fils de Dieu, son Verbe unique et premier-né et par là même qu’il y a quelque chose de plus noble que lui. (...) Ce [Dieu] qui n’a pas eu besoin d’un Créateur pour qu’il lui donne l’existence a un rang bien plus élevé que celui [le Fils] qui a eu un auteur”

Là aussi un très beau texte plein d'enseignement.

Suivez le raisonnement : il n'est rien qui n'ait eu de commencement, excepté Dieu (...) le Père, qui est plus ancien que le fils de Dieu (...) Ce [Dieu] qui n’a pas eu besoin d’un Créateur pour qu’il lui donne l’existence a un rang bien plus élevé que celui [le Fils] qui a eu un auteur”

Tout y est. Jésus a eu un auteur, seul le Père a eu un commencement, le Père est plus ancien que le Fils.

.
Modifié en dernier par agecanonix le 11 juin20, 04:33, modifié 1 fois.

l_leo

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 04:26

Message par l_leo »

"En effet, avant tout commencement Dieu existait seul; il était à lui-même son monde, son espace, et l'universalité des êtres. Il était seul, dans ce sens qu'en dehors de lui il n'y avait rien de créé."

La phrase semble limpide. Mais.

Ælohîm, Dieu, se "hissa" au-dessus du Principe, s'extraya du Principe, du Tohu bohu formant le Principe. Son monde était le tohu bohu. l'universalité des êtres et des choses était là dans le Tohu bohu à l'état potentiel, la "terre" particulièrement. Ælohîm, Dieu était l'agitation sans fin du tohu bohu, sans fin et sans direction précise, chaotique, un va-et-vient sur lui-même.

"Pour faire simple, l'auteur explique que ces titres sont apparus avec le temps, à l'exception du mot Dieu, puisque Dieu serait le nom (titre) qui définit la nature de Dieu, la substance"

Ælohîm, Dieu, s'écrit aussi Hé-Hé, EE , l'espace formé de deux "souffles", respiration. EE, racine dite absolue: non réductible. EE: l'existence absolue.
Donc pas de substance, pas de durée ni de commencement, l'éternité, sans début ni fin.

"Cet apologiste, non seulement indique que la solitude de Dieu peut être bornée dans le temps, à savoir jusqu'au jour où il engendre Jésus, mais aussi que le mot créé est également licite pour expliquer cet engendrement."

Le mot désir semble plus adapté. inclinaison est correct . Mais il s'agit d'une inclinaison sur lui-même !.....

homere

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 04:48

Message par homere »

Agécanonix,

Vous et moi, nous ne maitrisons pas la pensée complexe des Pères de l'Eglise, pensée que vous simplifiez au maximum. Par exemple Tertullien incline vers le montanisme, sa pensée ne correspond pas exactement à l'orthodoxie trinitaire du IVe siècle, ni à sa contestation "arienne", encore moins aux "unitarismes" modernes, souvent teintés de rationalisme, sans parler de ce mélange très particulier de rationalisme et de naïveté littéraliste qui constitue la doctrine de la Watch. Il faut lire Tertullien avec toutes les nuances qu'il apporte lui-même à sa pensée.

"Tertullien en effet croit en une trinité divine bien différente de la trinité de l’orthodoxie ultérieure. Ce qui le sépare foncièrement du dogme devenu plus tard officiel, c’est qu’il n’admet pas la personnalité éternelle du Fils. Antérieurement à la création, qui a un commencement déterminé, Dieu était seul avec lui-même, ipse sibi et mundus et locus et omnia, mais il avait de toute éternité en lui-même sa pensée ou sa raison. Cette raison n’avait pas encore toutefois d’existence personnelle et distincte, et Tertullien a pu dire impunément en tout autant de termes ce qui fut, cent ans après lui, si fortement condamné dans l’arianisme : il fut un temps où Dieu était sans le Fils. Quand donc le Fils est-il sorti de la substance divine avec la conscience et la volonté distinctes qui font la personne ? Tertullien le sait. Ce fut au moment même de la création, et le premier mot que Dieu prononça, fiat lux, accompagna ou plutôt fut l’émission du Verbe hors de son sein, car le Verbe est la vraie lumière, de laquelle provient la lumière sensible : une fois émis, il a été le serviteur de Dieu dans la création". https://fr.wikisource.org/wiki/Tertulli ... Montanisme (Lire la suite du texte, qui prouve qu'Agécanonix ne rend pas fidèlement la pensée de Tertullien, comme la brochure "Trinité" de la Watch).

Effectivement, selon Tertullien, il fut une époque ou Dieu était seul mais "il avait de toute éternité en lui-même sa pensée ou sa raison" (Logos), cette "raison" vint à l’existence personnelle et distincte en sortant de la substance divine ou elle était de toute éternité, ce "fut l’émission du Verbe hors de son sein".

Donc la théologie de Tertullien n'a rien à voir avec l'analyse d'Agécanonix qui correspond à une simplification abusive.

Encore un extrait éclairant au sujet de la théologie de Tertullien :

"Le Fils est donc bien une personne, mais cette personne est une extension, une projection du Père. Tertullien, encore si loin de l’orthodoxie ultérieure quand il insiste, comme il le fait à chaque instant, sur l’infériorité du Fils et sa génération dans le temps, jette cependant les fondements de cette orthodoxie en enseignant, d’accord avec la théorie que nous venons d’exposer, que le Fils est de la même substance que le Père, lumière de lumière, rayon du soleil. Voilà ce qui suffit, selon lui, pour maintenir l’unité du Père et du Fils, qui d’ailleurs sont en constant et parfait accord de volonté et de sentiment, car Tertullien explique tout à fait comme l’unitarisme moderne la parole du Christ contenue dans le quatrième évangile : le Père et moi sommes un". https://fr.wikisource.org/wiki/Tertulli ... Montanisme

l_leo

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 04:59

Message par l_leo »

Bonjour Homère

"le Fils est de la même substance que le Père, lumière de lumière, rayon du soleil."

La "lumière" à ce stade n'est pas substance, car ce "fils" s'écrit toujours BR et non B(E)N fils de sang.

"le Verbe est la vraie lumière, de laquelle provient la lumière sensible"

Qu'est-ce cette "lumière" ?

homere

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 05:14

Message par homere »

Après avoir démontré que la présentation dAgécanonix n'est pas fidèle à la théologie de Tertullien (voir ci-dessus), je vais prouver que c'est le même Phénomène pour Irénée qui développe aussi une pensée complexe et en opposition avec e qu'il considéraient comme des hérésies :

L'unité du Christ, «vrai Dieu et vrai homme »

Contre les docètes qui confessent la divinité du Christ, mais croient que son humanité est une simple « apparence » (dokêsis), et contre les ébionites qui croient que Jésus n'est qu'un homme, le « fils de Joseph », Irénée va montrer que le Christ est à la fois « vrai Dieu et vrai homme ».

Contre les ébionites, Irénée reprend l'exégèse de l'oracle d'Isaïe 7, 14 sur le « signe de l'Emmanuel » : « la Vierge (Parthenos) concevra et enfantera un fils ». Le caractère virginal de la maternité de Marie ou la naissance virginale de Jésus est le « signe » de sa génération divine :

la « naissance éclatante » de Jésus, né de Marie, manifeste sa « génération éclatante » par le Père. Parce que, seul entre tous, il a en lui cette génération éclatante qui lui vient du Père très haut et parce qu'il a reçu aussi cette naissance éclatante qui lui vient de la Vierge, les divines Ecritures rendent de lui ce double témoignage : d'une part, il est homme sans beauté, sujet à la souffrance, assis sur le petit d'une ânesse, abreuvé de vinaigre et de fiel, méprisé du
peuple, descendant jusque dans la mort ; d'autre part, il est Seigneur saint, admirable Conseiller, Dieu fort, venant sur les nuées en juge universel
(AH 111,19,2).

Le Christ est donc « vraiment Dieu » et « vraiment homme » — « vere homo. . . vere Deus » (AH IV,6,7).

Irénée, théologien de l'unité Ysabel DE ANDIA p. 31

agecanonix

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 05:55

Message par agecanonix »

Homère a écrit :"Tertullien en effet croit en une trinité divine bien différente de la trinité de l’orthodoxie ultérieure. Ce qui le sépare foncièrement du dogme devenu plus tard officiel, c’est qu’il n’admet pas la personnalité éternelle du Fils. Antérieurement à la création, qui a un commencement déterminé, Dieu était seul avec lui-même, ipse sibi et mundus et locus et omnia, mais il avait de toute éternité en lui-même sa pensée ou sa raison. Cette raison n’avait pas encore toutefois d’existence personnelle et distincte, et Tertullien a pu dire impunément en tout autant de termes ce qui fut, cent ans après lui, si fortement condamné dans l’arianisme : il fut un temps où Dieu était sans le Fils. Quand donc le Fils est-il sorti de la substance divine avec la conscience et la volonté distinctes qui font la personne ? Tertullien le sait. Ce fut au moment même de la création, et le premier mot que Dieu prononça, fiat lux, accompagna ou plutôt fut l’émission du Verbe hors de son sein, car le Verbe est la vraie lumière, de laquelle provient la lumière sensible : une fois émis, il a été le serviteur de Dieu dans la création"
Magnifique !
Donc Tertulien affirme qu'il fut un temps où Dieu était sans fils et il sait même à quel moment précis Jésus est né : Ce fut au moment même de la création, et le premier mot que Dieu prononça, fiat lux, accompagna ou plutôt fut l’émission du Verbe hors de son sein.

Pas de doute donc, Tertulien indique un commencement à Jésus.

Homère m'a invité à poursuivre la lecture de cet article. La voici :

Voilà aussi pourquoi les philosophes et les gnostiques ont tort de se scandaliser des passages où l’Ancien Testament attribue à Dieu des actions ou des passions indignes de sa perfection absolue : c’est au dieu inférieur, au dieu de second ordre que tout cela doit être rapporté. De même, quand les livres saints disent de certains hommes privilégiés qu’ils ont vu Dieu, c’est du Dieu-Verbe et non de Dieu le Père qu’il peut être question. L’œil humain a pu voir le Verbe et ne pourrait voir le Père, absolument comme il peut supporter la vue des rayons du soleil, mais non celle de l’astre lui-même.

Vous lisez comme moi. Jésus est qualifié par Tertulien de dieu inférieur, de dieu de second ordre.
Et Tertulien reprend l'argumentaire de Justin, savoir que Dieu est trop grand pour être vu des hommes, contrairement à son fls.

l'auteur du texte fourni par Homère ajoute.

En résumé, l’idée que le Fils et le Saint-Esprit (sur la personnalité duquel, ajoutons-le, Tertullien reste dans le vague) ont procédé du Père, seul éternel, dans un moment donné de la durée, celle que tous deux sont inférieurs sous bien des rapports à la perfection absolue possédée par le Père seul, celle encore que l’unité de cette trinité divine est seulement l’unité de la substance et de la volonté communes, non pas une unité numérique, ces idées creusent un abîme infranchissable entre la croyance de Tertullien et celle de l’orthodoxie catholique

Donc pour Tertulien Jésus a procédé du Père, seul éternel (et donc commencement pour Jésus), Jésus est inférieur à la perfection absolue que seul le Père possède, et Jésus est unis à Dieu car il est un être divin et possède une volonté commune avec le Père.

Merci Homère pour cette pépite. :mains:

Je rappelle l'objet de ce fil.

Il s'agit de démontrer que la pensée des apologistes et autres Pères de l'Eglise est très très loin de ce que sera la Trinité lorque le Concile de Nicée l'imposera.

Peu m'importe ce que pensaient Irénée ou Justin sur tel ou tel sujet périphérique aux deux questions que j'ai soulevées.
Rappelons que leur avis importe peu, qu'il n'engage qu'eux, mais que ce qui nous intéresse, ce sont leurs croyances liées à Dieu et à son Fils.
Tertulien changera d'avis de nombreux fois en raison des idées qu'il désirait combattre. Sa conception de la trinité est très très loin de celle de Nicée et l'aurait fait excommunier s'il l'avait défendue à Nicée.

Voici donc les questions qui nous importent.
  • La première : Les apologistes plaçaient ils Jésus au même niveau de grandeur que le Père ?
    La seconde : Les apologistes définissaient ils Jésus comme étant incréé ou non-engendré ?
Sur ces deux points, les réponses sont claires, nettes et sans bavures.

Tous les apologistes indiquent que Jésus a eu un commencement, et qu'il n'avait pas la même nature que Dieu.

Un rappel.
Hippolyte (mort vers 235 ) connu sous le nom d’Hippolyte de Rome, est, suivant la tradition ecclésiastique, un savant exégète et un théologien, antipape de 217 à 235, mort martyr sous Maximin Ier le Thrace, en Sardaigne.

“ le Dieu unique, le premier et le Seul, créateur et Seigneur de tout, de qui rien n’était contemporain du même âge. Mais il était Un et seul, qui parce qu’il le voulait, appela à l’existence ce qui auparavant n’était pas, comme Jésus, qui fut créé avant de venir sur la terre “


Je rappelle quelques éléments déjà vus.

Deux apologistes, dont Justin le Martyr, ont déclaré et même démontré que, selon leurs croyances propres, le Père avait une impossibilité liée à sa nature qui l’empêchait d'apparaître aux humains.
Si Jésus avait une égale nature avec le Père, alors Jésus aussi n'aurait pas pu apparaître à Adam, Abraham, etc...
Or ces apologistes affirment que le théos qui est apparu à ces moments là était Jésus.
Jésus, parce qu'il est moins grand et moins puissant que son Père est donc capable, lui, de réaliser ce que la nature de Dieu ne l'autorise pas à faire.

Voilà qui écorne sérieusement la notion d'égalité de nature.

Et enfin, tous les apologistes que j'ai cités sont unanimes. Seul le Père est incréé, et cela fait de lui le seul Dieu qu'ils reconnaissent comme tel.

J'ai donc rempli mon objectif, savoir de démontrer qu'au II siècle, le credo de 3 Dieux co-égaux, co-puissants et co-éternels n'existait absolument pas.

Que Jésus soit appelé théos n'y change rien.
En effet, bien que le nommant ainsi, ces écrivains expliquaient par ailleurs que le seul Dieu qu'il reconnaissait était le Père parce qu'il était le seul à être incréé.

On en déduit que pour eux la qualité de théos de Jésus n'était pas suffisante pour faire de lui l'égal du Père en nature, en puissance et même en éternité.

J'ai produit, en première page de ce fil, toute une série de témoignages d'historiens, dont aucun n'est TJ, je le précise, mais aussi d'encyclopédies prestigieuses qui tous, sans exception, valident ce que le témoignage des apologistes a produit : savoir que la doctrine trinitaire n'était pas enseignée au II siècle, et qu'il faudra attendre 325 pour qu'elle soit adoptée..

Tels sont les faits. Personne ne peut les contredire sérieusement.

Affirmer donc que la bible enseigne la trinité, c'est un pur mensonge.

Il faut, pour y parvenir, changer par exemple le sens du mot "engendrer" pour affirmer qu'il s'agit bien de l'action de donner la vie, mais que cette naissance n'a pas existé dans le temps..
On affirme qu'elle a eu lieu, mais pour affirmer ensuite qu'elle ne peut pas être considérée comme un événement chronologiquement établi.
En plus simple, Jésus est bien né, mais il n'y a pas eu de naissance ..

Et enfin, pour la énième fois, affirmer que Jésus est dieu n'a rien de trinitaire puisque tout le monde est d'accord la dessus.

Prendre cet argument est un artifice malhonnête et je vous le démontre.

Je suis TJ.. Je crois que Jésus est dieu. Je peux même dire "Dieu". Et pourtant comme Irénée, je ne crois pas que Jésus soit le Dieu unique de la bible..
Comme le dit Irénée, copiant Paul, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père.. mais dans ce texte chacun comprend que le Dieu dont parle l'Apôtre est le Dieu suprême, par excellence..

Alors oui Jésus est un dieu ou être divin, et tous les apologistes le reconnaîtront, mais tous feront comprendre que le seul VRAI Dieu est le Père.

Toutes les approches de Homère sont donc sans effet..
Modifié en dernier par agecanonix le 11 juin20, 08:01, modifié 2 fois.

l_leo

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 06:33

Message par l_leo »

L’auteur de La Genèse n’enseigne pas la Trinité, mais l’indique. Que des commentateurs prennent cette indication à leur compte ou non, pour établir leur croyance, peut importe.

homere

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 20:13

Message par homere »

a écrit :Pas de doute donc, Tertulien indique un commencement à Jésus.
Agécanonix,

Comme d'habitude vous occultez l'ensemble du raisonnement de Tertullien : "mais il avait de toute éternité en lui-même sa pensée ou sa raison. Cette raison n’avait pas encore toutefois d’existence personnelle et distincte" ; Vous ne comprenez pas que selon Tertullien la "raison" (Logos) avait de toute éternité été contenu en Dieu et à la création il fût procédé à "l’émission du Verbe hors de son sein" (celui de Dieu).

a écrit :Vous lisez comme moi. Jésus est qualifié par Tertulien de dieu inférieur, de dieu de second ordre.
Et Tertulien reprend l'argumentaire de Justin, savoir que Dieu est trop grand pour être vu des hommes, contrairement à son fls.
Agécanonix,

Vous lisez mais vous ne comprenez pas, c'est les gnostiques qui croient que le Dieu de l'AT est un dieu inférieur.

a écrit :Donc pour Tertulien Jésus a procédé du Père, seul éternel (et donc commencement pour Jésus), Jésus est inférieur à la perfection absolue que seul le Père possède, et Jésus est unis à Dieu car il est un être divin et possède une volonté commune avec le Père.
Agécanonix,

Vous ne prenez pas le temps de lire attentivement les textes, il est question de "l’unité de la substance", c'est pour cela que le Fils procède du Père, c'est exactement l'idée de la trinité, le Verbe était dans le Père de toute éternité et Dieu voulu le faire émerger à un moment donné. Selon la trinité, le Fils est Dieu par nature, parce qu'il partage la même essence ou substance que Dieu, il y a différence (3 personnes) et unité (un seul Dieu par nature). D'ailleurs avez vous remarqué que Tertullien emploie la formule "trinité divine" ?

agecanonix

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 21:45

Message par agecanonix »

homere a écrit : 11 juin20, 20:13 Agécanonix,

Comme d'habitude vous occultez l'ensemble du raisonnement de Tertullien : "mais il avait de toute éternité en lui-même sa pensée ou sa raison. Cette raison n’avait pas encore toutefois d’existence personnelle et distincte" ; Vous ne comprenez pas que selon Tertullien la "raison" (Logos) avait de toute éternité été contenu en Dieu et à la création il fût procédé à "l’émission du Verbe hors de son sein" (celui de Dieu).
Tertulien écrit fin du II siècle. C'est le premier a utiliser le mot "trinitas" mais d'une façon qui l'aurait fait excommunier au IV siècle.
Il écrit des choses et des raisonnements assez curieux par exemple lorsqu'il explique que Dieu ne s'ennuyait pas à l'origine puisqu'il se parlait à lui-même.
Ce qui m'importe avec cet homme, ce n'est pas qu'il développait une théorie abandonnée par tout le monde à l'époque et aujourd'hui aussi, mais c'est qu'il enseignait très distinctement que la naissance à la vie de Jésus, à la conscience d'être un être vivant distinct de Dieu, avec une volonté différente, peut être datée.

Tertulien le précise : pour lui, Jésus prend vie au moment de la création quand Dieu dit " que la lumière soit"...

Donc Jésus n'est pas incréé. Il a eu un commencement et il y a eu un moment où Dieu était seul... où il n'avait pas de fils.


Ce constat ne concerne pas que Tertulien. Je n'ai trouvé aucun apologiste du II siècle, reconnu comme tel par les grandes Eglises actuelles, qui n'ait pas fait le double distinguo suivant.

1) seul le Père est incréé. Jésus a été engendré, on sait quand, avant la création matérielle, et donc Dieu était seul au début.
2) Le Père est d'une autre dimension que le fils en ce qui concerne sa nature. Sa grandeur lui interdit "physiquement" de s'approcher de l'homme et il est obligé d'envoyer son fils, qui lui, peut le faire, pour s'acquitter de cette mission d'ange.


Vos remarques, Homère, sont à la marge. Et je ne vais pas perdre mon temps pour y répondre car elles ne changeront plus le constat que tous nos lecteurs ont fait, même si pour certains cela a été difficile à admettre.

Devant ce constat, savoir que Jésus a eu un commencement et qu'il est infiniment inférieur en nature que son Père, il faut en tirer les conclusions.

Si, 170 années après la mort de Jésus, et plus pour certains autres apologistes, on enseigne toujours que Jésus a eu un commencement et qu'il est inférieur à Dieu en nature, si on enseigne toujours que le seul Dieu des chrétiens est le Père, avec le sens restrictif puissant que ce mot contient quand il est utilisé pour désigner la Divinité par excellence, le Tout Puissant, l'être suprême, alors on comprend que le discours de ceux qui affirment que dès le premier siècle Jésus était considéré, dans la bible, comme incréé, et égal en tout au Père, est un enfumage de première...

Que disent Tertulien, Irénée, Tatien, Hippolytes, Clément de Rome, Clément d'Alexandrie, Justin le Martyr, etc, etc ... sinon la même chose que Paul en Colossiens 1."Il (Jésus) est le premier-né de la création "

Qu disent ils d'autres que ce que Paul a exprimé en disant : " pour nous, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père "


Tous les apologistes, sans aucune exception, s'élèveraient contre la doctrine trinitaire du IV siècle. Aucun d'entre eux n'accepterait ce qu'elle a imposée.

Plus important encore.
Tous ces bons hommes, aussi intelligents soient ils, sont allés par orgueil sur un terrain qui ne leur appartenait pas, ils se sont permis de divaguer sur un sujet que Dieu n'a jamais ouvert, à quelque période que ce soit, ni dans la bible ni même n dehors.

Jésus a clairement défini, juste avant de retourner au ciel, qu'il y a des sujets dont la connaissance n'est pas permise aux humains. Il parlait de la connaissance de l'avenir.
Mais cela nous donne une leçon. Dieu n'accepte pas que nous cherchions à savoir ce qu'il sait et ce qu'il est. Dieu n'est pas un rat de laboratoire qu'il faut étudier pour comprendre comment il vit, s'il s'ennuyait avant, comment il a pu donner la vie, comment il a pu créer de rien..

Cela ne nous regarde pas. Les premiers chrétiens étaient chrétiens à 100 %, possédaient la connaissance de ce qu'il devait savoir, instruit directement par Jésus sur instruction de Dieu.
Paul écrira que si qui que ce soit, et même un ange ajoutait un mot, un idée, un concept, à la bonne nouvelle que les chrétiens avaient acceptée au premier siècle, alors il serait maudit..

Face à l'histoire, à ce que l'examen des apologistes a démontré, n'avons nous pas la preuve irréfutable que la trinité est bien un concept ajouté à la bonne nouvelle telle qu'elle était acceptée au premier siècle.?

Ce concept entre donc à 100% de ce que Paul a appelé un ajout..

Il y a deux façon de concevoir le christianisme.

La première, la plus répandue veut ajouter la Tradition au message de la bible.

La Tradition, c'est ce que défend Homère en nous expliquant que petit à petit, par petites touches, des chrétiens comme les apologistes que nous avons étudiés, ont cheminé avec pas mal d'erreurs pour construire finalement, après bien des disputes, une doctrine expliquant la trinité...
La tradition nie l'inspiration sauf à penser que l'esprit saint serait capable de produire autant d'hypothèses que d'apologistes vivants au même moment, car évidemment, aucun n'est d'accord sur les sujets abordés.
La tradition prend aussi la main sur la révélation. Ce que Paul a écrit, ce que Jean a expliqué n'a plus la même valeur que le résultat de la Tradition. La tradition produit son propre dictionnaire. Quand on est premier-né, on n'est plus né, mais seulement premier, mais attention, pas chronologiquement. Quand on est "engendré" on procède bien d'une autre vie, mais attention ce n'est pas une naissance, on ne peut pas dire que cela a eu lieu un jour, en fait cela a eu lieu parce qu'il faut bien être né, mais... jamais !!!!! ..mystère ! quand tu nous tiens !!.

L'autre conception du Christianisme est celle de Paul. Si quelqu'un ajoute à l'évangile accepté au premier siècle qu'il soit maudit..
Cela implique que tout ait été dit sur ce que Dieu voulait que le chrétien sache.
Est ce possible ? L'histoire le prouve. Les chrétiens du premier siècle se portaient admirablement bien tout en ignorant tout de la nature de Dieu, des questions de substances, d'égalité, d'éternité et de la façon dont Dieu s'ennuyait ou pas avant toute création. Même le sexe des anges ne les intéressait pas.
Quel chrétien vraiment croyant pourrait traiter d'hérétiques ceux du premier siècle ? Qui oserait !!!
Si donc Jésus a jugé utile de ne pas aborder les sujets liés à la nature de Dieu et de Jésus, si la congrégation chrétienne s'en portait bien, si cela n'entravait aucunement la bonne marche de la "voie", alors c'est que les apologistes ont perdu leur temps à courir après le vent..

C'est une vraie question d'humilité. Si Dieu avait voulu que nous sachions, il l'aurait expliqué comme il l'a toujours fait lorsqu'il souhaitait être bien compris, dans sa Parole.

La Tradition est un hold up. C'est l'homme qui a dépossédé Dieu de ses biens, exactement l'apostasie définie par Jean et Paul.

Jésus combattra la Tradition juive de façon très énergique.. Une déviance chrétienne a réinventer une autre Tradition.

La position des témoins Chrétiens de Jéhovah est donc toute simple.

C'est comme en chirurgie quand il y a de la gangrène. On va rechercher le moment où le corps est encore sain, et ce moment est forcément chronologique.
Au premier siècle, et notamment à travers les témoignages que le NT nous apporte, on sait repérer le moment où la congrégation restait à 99% fidèle à l'évangile d'origine.

On va donc pratiquer l'opération à ce moment là. Tout ce qui est venu après est à rejeter.

Dieu ne peut pas en vouloir à de tels chrétiens puisqu'il a béni amplement ceux qui pratiquaient exactement le même culte avec les mêmes doctrines..
Cette position nous met à l'abri de la malédiction proférée par Paul..

Alors chacun croit ce qu'il veut, la Tradition ou la Parole inspirée.. C'est un vrai choix.
Seulement, ce choix responsabilise.

En effet, ce n'est pas comme si on ne pouvait pas savoir. Les historiens, les théologiens, et vous même vous avez maintenant accès aux documents de l'histoire avec un grand H. Vous pouvez lire Justin, Irénée et les autres, vous pouvez vous rendre compte comment cette doctrine trinitaire est apparue, sous l'influence de quelles philosophies grecques bien éloignées du christianisme.
Quand on nous dit que cela a été progressif, c'est un doux euphémisme.. Cela a été sanglant ! Ils se sont tous écharpés, ils se sont tous excommuniés les uns les autres, ils se sont tous empressés d'aller pleurer auprès de Constantin pour faire bannir les autres..
Et vous imaginez la main de Dieu dans tout ça ?

Amitié.
Modifié en dernier par agecanonix le 11 juin20, 21:57, modifié 1 fois.

l_leo

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 21:52

Message par l_leo »

Bonjour,

"La position des témoins Chrétiens de Jéhovah est donc toute simple."

Là vous abandonnez votre position déclarée ci-avant, d'historien impartial, n'est-ce pas ?

Et là, n'est-ce pas une prise de position théologique , alors que le sujet se voulait impartial ?

"Dieu ne peut pas en vouloir à de tels chrétiens puisqu'il a béni amplement ceux qui pratiquaient exactement le même culte avec les mêmes doctrines.."

agecanonix

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 22:05

Message par agecanonix »

Si votre seul reproche est de constater que j'ai un avis, alors c'est un succès pour moi.

prisca

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Re: LES HISTORIENS ET LA TRINITE

Ecrit le 11 juin20, 22:05

Message par prisca »

l_leo a écrit : 11 juin20, 21:52 Bonjour,

"La position des témoins Chrétiens de Jéhovah est donc toute simple."

Là vous abandonnez votre position déclarée ci-avant, d'historien impartial, n'est-ce pas ?

Et là, n'est-ce pas une prise de position théologique , alors que le sujet se voulait impartial ?

"Dieu ne peut pas en vouloir à de tels chrétiens puisqu'il a béni amplement ceux qui pratiquaient exactement le même culte avec les mêmes doctrines.."

Le but que recherche agecanonix qui est témoin de Jéhovah est de prouver qu'il peut entrer en corrélation avec les trinitaires avec le principe même qu'eux désignent Jésus comme "créature".

Car comme lui témoin de Jéhovah désigne Jésus comme étant Archange, et Archange est à ses yeux "une créature", par le biais du concept trinitaire, agecanonix cible son vouloir d'imposer à qui veut l'entendre que même les catholiques viennent conforter sa propre thèse sur la nature de Jésus.

agecanonix a écrit :Justin et les autres apologistes enseignaient donc que le Fils est une créature. C’est une créature élevée, une créature assez puissante pour créer le monde, mais, néanmoins, une créature. La théologie appelle subordinatianisme cette relation du Fils au Père. Le Fils est subordonné, c’est-à-dire secondaire par rapport au Père, dépendant du Père et causé par lui. Les apologistes étaient subordinatianistes.”

Mais comme les catholiques eux mêmes sont dans le faux, le témoin de Jéhovah qu'agecanonix est, est dans le faux aussi.

On ne base pas une fondation sur le mensonge.
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"Quiconque demeure en lui ne pèche point quiconque pèche ne l'a pas vu et ne l'a pas connu"

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