L'évangélisation.
Thomas écrit sur son blog
Si c'est Dieu qui choisit les croyants, à quoi sert l'évangélisation alors ?
Si tous les élus de Dieu seront sauvés, il ne faut pas confondre les deux notions. Un élu sera sauvé, il accédera tôt ou tard au salut. Néanmoins, tant qu'il n'a pas mis sa foi en Christ, il n'est pas sauvé. Cela veut dire que Dieu a aussi fixé les moyens par lesquels les élus accéderont au salut. Ainsi les élus doivent entendre le message de l'évangile, adhérer, croire. Le moyen par lequel ils l'entendront, c'est la prédication. L'évangélisation est le moyen choisi par Dieu pour faire passer les élus de leur statut d'élus à celui de sauvés. Actes 13.48 signale par exemple que "tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle crurent" à la proclamation de la bonne nouvelle. Paul affirme aussi que "ceux qu'il a choisis d'avance, il les a aussi appelés" (Rm 8.30).
L'explication ci dessus ne constitue ni une preuve, ni un argument en faveur du déterminisme mais tout simplement une défense face à un argument qui est volontairement déformée et minimisé pour coller avec la réponse.
La vraie question est : pour quelle raison une évangélisation de tous les humains, sans exception, si Dieu n’en choisit que quelques uns.
Un exemple : si vous êtes capable, par un moyen miraculeux (n’oublions pas que l’on parle de Dieu), de trouver les humains que vous avez choisis, sans aucune chance d’en oublier un seul, pour quelle raison frapper à la porte de milliards d’humains non concernés.
C’est comme tamiser des tonnes de terre pour retrouver ce que vous n’avez jamais perdu car vous savez où cela se trouve.
Le travail d’évangélisation du premier siècle ne consistait pas à frapper à une porte, à donner deux ou trois commentaires, à prier Dieu en imposant les mains et à attendre pour voir si cela fonctionnait ou pas.
Un énorme travail de persuasion commençait ensuite. Il suffit de voir comment Paul s’y prenait, il raisonnait, persuadait, argumentait sans arrêt.
Il fallait donc, non pas récupérer un disciple, ou trouver un disciple, mais
faire un disciple.
Et c’est le disciple qui décidait ou non de s’engager .
Le livre des Actes apporte un renseignement capital.
Actes 17:30
- Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir,
L'intérêt de ce texte réside dans le fait que l’on parle ici de
ce que Dieu fait.
C’est lui, dit le texte, qui dit “
à tous les hommes” qu’il faut se repentir.
Si Dieu savait depuis toujours qui doit être sauvé, il n’aurait pas à le dire “
à tous les hommes” mais à ceux qui sont concernés. Aurait-il même besoin de l’évangélisation ?
Si l’auteur de l’action de le dire “
à tous les hommes” était l’homme, l’évangélisateur qui ferait son travail, on comprendrait que le texte le montre en train de le dire à “
tous les hommes”, parce qu’il ignorerait qui Dieu choisirait.
Comme un pêcheur qui jette son filet au hasard.
Mais ici, c’est Dieu qui est décrit comme voulant que tous les humains, et partout sur la terre, puissent savoir qu’ils doivent se repentir. tous les humains !!!
Si Paul, qui s’exprime ici devant des Athéniens, avait cru au déterminisme, il n’aurait pas dit les choses de cette façon. Il aurait dit, en substance :
Il (Dieu) annonce à ceux qu’il va sauver qu’ils doivent se repentir .
Notez également le message. Le texte dit :
vous devez vous repentir. Or, il s’agit d’une obligation morale dont la responsabilité est confié ici à tout humain qui entendra ce message de Dieu.
Le texte ne dit pas “
vous allez vous repentir” ce qui correspondrait à l’idée du déterminisme.
Ici, l’action de Dieu s’arrête à l’information et la responsabilité de l’homme commence au repentir qui est sollicité de tous les humains.
Si donc, malgré cette connaissance de la faillibilité de l’homme, Dieu lui demande quand même de se repentir; c’est qu’il sait qu’il est capable de le faire avec succès.
L’excuse des exigences de Dieu qui ne pourraient pas changer ne tient donc pas puisque, sachant que l’humain avait péché, Dieu lui a quand même, et ensuite, demandé de se repentir.
Affirmer le contraire c’est comme dire à un aveugle de naissance, que l’on sait aveugle : allez, décris moi ce que tu as devant toi ! et de frapper cet aveugle parce qu’il en serait incapable.
Personne, et Dieu n’est pas moins juste, n’imagine agir de cette façon. Et n’oublions pas d’ajouter à ce tableau que cet homme est aveugle parce que Dieu l’a voulu ! Eh oui ! C’est ça, la prédestination.
Qui mieux que Dieu peut savoir si l’homme peut se repentir. Or, Dieu n'exige jamais ce que l’homme ne peut pas faire.
Sinon nous aurions un Dieu qui réclame l’impossible et qui punit avec sévérité ce qu’il a lui-même rendu impossible.
Un exemple:
Je demande à un homme de courir le marathon, je lui dis que je le punirais s’il échoue en moins de 4 heures et je lui casse les deux jambes avant qu’il ne démarre.