Ce qu'en dit Jean Noel Robert :
"Le Sûtra du Lotus est sans aucun doute l'un des textes fondamentaux du Mahâyâna. Depuis plus de quinze siècles, dans la version de Kumârajîva, il a scandé la pratique des bouddhistes de l'Extrême-Orient et permis à des millions d'entre eux d'approfondir le message du Bouddha. Ce livre canonique connaît actuellement une renaissance impressionnante en Chine, en Corée, voire au Viêt-Nam. Au Japon, il a joui d'une ferveur ininterrompue: les plus croyants continuent à en réciter des passages chaque jour et des mouvements religieux ne cessent de le diffuser pour en faire la Bible du bouddhisme.
Grandiose fresque, le Sûtra du Lotus apparaît comme une mise en scène, à l'échelle cosmique, de la prédication du Bouddha, illustrée de paraboles décrivant les différentes étapes qui mènent à l'Eveil. Au cours des âges, poètes et artistes en ont exploré et transposé les innombrables images. Ses virtualités philosophiques, dont le sens peut paraître aujourd'hui obscur, furent mises en valeur par des commentateurs issus de tous les courants du bouddhisme."
Jean Noel Robert " Le Sûtra du Lotus " 4ième de couverture Edition Fayard .
-- 07 Mai 2018, 10:29 --
Il est écrit dans le Sûtra du Lotus :
Nous vous supplions de ne vous inquiéter de rien.
Quand le Bouddha sera entré dans l'extinction,
dans une époque dominée par la peur et le mal,
nous prêcherons au loin et en tous lieux.
Nombreux seront les ignorants
pour nous insulter et nous maudire,
nous attaquer au bâton ou au sabre,
mais tout cela nous saurons l'endurer.
Dans cette époque mauvaise, on trouvera des moines
à la sagesse pervertie, aux coeurs serviles et tortueux
qui se targueront d'avoir atteint
ce qu'ils n'auront pas atteint,
avec orgueil et présomption.
Ou encore il y aura dans les forêts
des moines en haillons, vivant retirés,
qui prétendront pratiquer la véritable voie,
en méprisant et regardant de haut le genre humain.
Avides de soutien et de richesses,
ils prêcheront la Loi à des croyants laïques vêtus de blanc,
ils seront respectés et révérés du monde
comme des arhat détenteurs des six pouvoirs transcendantaux,
Ces hommes au coeur habité par le mal,
constamment préoccupés des affaires de ce monde,
usurperont le nom des moines vivant dans les forêts
et se délecteront à proclamer nos fautes
en disant ainsi:
« Avides de soutien et de richesses
ces moines prêchent des doctrines non bouddhiques,
ils forgent leurs propres écritures
pour égarer les gens du monde entier.
Dans l'espoir d'obtenir gloire et célébrité,
ils font donc des distinctions en prêchant ce Sûtra. »
Comme ils cherchent sans cesse
à nous dénigrer dans la grande assemblée,
ils s'adresseront aux gouvernants et aux ministres,
aux brahmanes et aux chefs de clans,
mais aussi aux autres moines,
nous calomniant et nous dénigrant ainsi :
« Ce sont des gens aux vues perverties
qui prêchent des doctrines non bouddhiques! »
mais, parce que nous révérons le Bouddha,
nous endurerons tous ces maux.
Même s'ils nous traitent avec mépris et se moquent en disant :
« Vous êtes tous des bouddhas, cela va de soi! »
Nous saurons recevoir et supporter ces paroles arrogantes et méprisantes.
Dans un kalpa souillé et une époque mauvaise,
bien des choses seront à craindre.
Des démons maléfiques prendront possession des autres
et s'en serviront pour nous avilir, nous insulter et nous couvrir de honte.
Mais nous, avec une confiance respectueuse en le Bouddha,
nous revêtirons l'armure de la persévérance.
Afin de prêcher ce Sûtra,
nous endurerons toutes ces difficultés.
Nous n'épargnerons ni notre corps ni notre vie,
car seule nous préoccupe la voie inégalée.
Dans les époques à venir, nous protégerons et garderons
ce que le Bouddha nous a confié.
Cela, l'Honoré du monde doit le savoir.
Les mauvais moines de cette époque souillée,
incapables de comprendre les moyens opportuns du Bouddha
ni la façon dont il prêche la Loi
en accord avec ce qui est approprié,
nous attaqueront, lançant insultes et regards courroucés;
nous serons bannis, encore et encore,
loin des stûpas et des temples.
Mais tous ces maux
nous saurons les endurer,
car nous garderons à l'esprit les instructions du Bouddha.
Si dans les faubourgs et les villes
certains sont en quête de la Loi,
nous irons là où ils se trouvent
pour leur prêcher la Loi que le Bouddha nous a confiée.
Nous serons les envoyés de l'Honoré du monde,
et ferons face sans crainte à l'assemblée.
Nous prêcherons la Loi avec habileté,
car nous désirons que le Bouddha demeure dans la quiétude.
En présence de l'Honoré du monde
et des bouddhas venus des dix directions,
nous proclamons ce serment.
Que le Bouddha sache ce qui est dans nos coeurs.
Sutra du Lotus
Chapitre XIII
Exhortation à la persévérence .
Nichiren vécut en tous points ce Chapitre .