philippe83,philippe83 a écrit : ↑16 déc.20, 23:27 Bonjour homère,
Y a t-il un seul texte dans Isaie qui parle d'un nouveau ciel et une nouvelle terre au sens littéral? Y a t-il une preuve scientifique lorsque Dieu dit : VOICI JE CREEE un nouveau ciel et une nouvelle terre" c'est un nouveau ciel (galaxie, atmosphère, voie lactée) et une nouvelle planète terre, un nouveau globe A CE MOMENT-LA à l'époque d'Isaie et des serviteurs de Dieu de son vivant? Et si c'est n'est pas en rapport avec une terre et un ciel puisque tous les humains selon toi vivront au ciel en présence de Dieu donc pas sur notre globe la terre, pourquoi Dieu garde une descendance à ses serviteurs fidèles ainsi que leurs noms et que les humains se prosterneront devant Dieu (v22,23 Isaie 66) et gouteront aux merveilleuses bénédictions des versets 18-25? Cette merveilleuse vie se passera ou?
Il faudrait aborder ce sujet et ces textes en dehors de considérations doctrinales modernes. Chaque texte à son histoire et son contexte historique. Isaïe se situent dans la continuité de l'histoire, c'est l'avenir de leurs destinataires dans la même histoire qu'ils leur annoncent, mais ces destinataires ne sont pas les mêmes d'un contexte à l'autre: pour Isaïe (40--55) , c'est la communauté exilée ou tout juste revenue d'exil qui est appelée à la restauration de Jérusalem, avec la promesse d'un avenir radieux; pour Isaïe (56--66), c'est une communauté judéenne déjà réinstallée depuis longtemps dans un présent morose qui n'est justement pas à la hauteur de l'avenir annoncé -- l'histoire déçoit toujours -- communauté qu'on ne peut mobiliser que par une surenchère de promesse. Considérée a posteriori, cette trajectoire mène tout droit à l'idée d'eschatologie, de fin du monde et de monde nouveau, le langage de cette eschatologie s'y forme déjà mais elle-même n'y est pas encore tout à fait.
Il me parait hasardeux de distinguer deux groupes de croyants "chrétiens" dans l'AT, un ayant une espérance céleste et l'autre terrestre.
Dans l’Ancien Testament ce n’est pas le ciel mais la terre qui est l’espérance des croyants ! Car le domaine de l’homme, c’est la terre. « Dieu est au ciel et toi, tu es sur la terre », souligne l’Ecclésiaste (5.1). Il y a des cas d'enlèvements au ciel mais ils ne sont pas conçus comme une espérance généralisée. C’est (uniquement) la résurrection des corps qui y est décrite : « Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et l’horreur éternelles. » (Daniel 12.2). Les textes de l'AT parlent constamment d’une nouvelle Jérusalem, glorieuse, où toutes les nations afflueront et dont tous les habitants seront disciples de Dieu (És 60.1,3-7 ; 54.13). Toutes ces réalités renvoient, d’une manière ou d’une autre, à la terre et non au ciel !