Commençons par l'historique.
Une illustration du Xème siècle atteste que le linceul a été transféré à Constantinople le 15 août 944 où l’Empereur le reçoit solennellement.
Le père Dubarle apportait d’ailleurs, en 1997, une preuve de l’identification du Mandylion d’Edesse avec le Linceul de Turin, avec sa traduction complète de l’homélie de Grégoire le Référendaire , prononcée le 16 août 944 dans l’église des Blachernes, le lendemain de l’arrivée triomphale de la relique à Constantinople. En effet, aux paragraphes 25 et 26 de son homélie, Grégoire le Référendaire décrit la totalité de l’image d’Edesse, en montrant bien qu’il ne s’agit pas d’une peinture, et en distinguant l’image corporelle (obtenue selon lui par les sueurs de l’épreuve de Gethsémani) et l’image sanguine (due ensuite à la mort sur la croix): » Car ce ne sont pas les moyens grâce auxquels la peinture forme les images…qui ont aussi dessiné le resplendissement…Le resplendissement… a été empreint par les seules sueurs d’agonie du visage du Prince de la vie, qui ont coulé comme des caillots de sang… Ce sont elles les ornements qui ont coloré la réelle empreinte du Christ, car l’empreinte, depuis qu’elles ont coulé, a été embellie par les gouttes de sang de son propre côté. Les deux choses sont pleines d’enseignements : sang et eau là, ici sueur et image…Elles proviennent d’un seul et même être «
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Le codex de Pray :
ce codex comporte 5 images dont une représente la mise au tombeau avec un corps du Christ similaire à celui du linceul :
- pouces absents
- mains croisées cachant le sexe
- corps entièrement nu
- pièce de tissu en-dessous du corps
- représentation du tissage en chevron utilisé en Palestine il y a 2000 ans
- détail de trous disposés en L
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Un document prouve la présence du linceul du Christ à Constantinople au début du VIIIe siècle : L'umbella du pape Jean VII, à Saint-Pierre de Rome. Ce pontife, d'origine grecque, a régné de 705 à 707, au moment où Justinien II remontait sur le trône à Constantinople.
L'umbella de Jean VII, un dais liturgique aujourd'hui disparu, connu par la description et les dessins laissés par Jacques Grimaldi au XVIIe siècle lors de la démolition de l'oratoire du pape Jean VII, était un baldaquin de 2,75 m x 1,90 m environ, brodé de scènes évangéliques entourant un « Christ Jésus mort, étendu et déposé, le corps mis à nu ».
L'auteur de l'umbella a très certainement imité la silhouette frontale du Saint Suaire, en commettant d'ailleurs l'erreur commune aux artistes qui ont pris cette sainte relique pour modèle : il a fait passer la main droite par-dessus la main gauche, imitant ce qu'il voyait sur le linge, en oubliant que l'image doit être inversée. Et, d'autre part, il n'a mis à cette main que quatre doigts, comme cela se trouve sur le Saint Suaire.
Pour plus de détails sur l'historique :
https://crc-resurrection.org/toute-notr ... uaire.html