- Le mot « parousie » vient du grec ancien παρουσία, parousía, terme signifiant « présence » et formé à partir de παρα (« près de », « à côté de ») et ουσία (« être »).
Adolf Deissmann a démontré que ce terme apparaissait dès le iiie siècle av. J.-C. pour désigner la visite officielle d'un prince ou d'un haut dignitaire dans une cité afin de prouver sa magnificence1. Dans la philosophie hellénistique, le mot décrit la présence effective de divinités. Platon l'emploie également pour désigner la présence des idées dans les choses.
Ainsi, au III siècle av JC, ce mot parousie a une sens différent de celui d'aujourd'hui.
Une visite officielle est un voyage organisé, généralement de
plusieurs jours.
De même, dans la philosophie des grecs, le mot explique que les dieux habitent avec les hommes.. C'est une notion de durée et de temps long.
Platon aussi introduit une notion de durée dans son emploi du mot parousia.
Maintenant lisez ces textes grecs de l'époque et retenez les endroits où le mot parousia est utilisé.
- J'ajoutai : Ainsi donc, Tryphon, dans ces prophéties et d'autres semblables, vous trouvez des choses qui se rapportent les unes à la première parousie du Christ quand il parut sous une forme mortelle, sans gloire, et sans beauté...
Justin Tryphon XIV 8
Ainsi, ici, le mot grec vient caractériser le moment où Jésus est venu sur terre. Or, de toute évidence, il ne peut s'agir d'un avènement glorieux quand on lit le texte.
- Je lui répondis: — Si les oracles que j'ai cités n'annonçaient pas qu'il sera sans beauté, qu'on ne pourra raconter sa génération, que les riches mourront à cause de sa mort, que nous serons guéris par ses meurtrissures, qu'il sera conduit à la mort comme un agneau ; si je ne vous avais pas exposé ses deux parousies , l'un où il sera percé par vous, l'autre où vous reconnaîtrez celui que vous avez percé. Justin Tryphon XXXII 2
Même idée que précédemment, la parousie dont il est question a lieu quand Jésus vient sur terre pour y mourir.
Remarquez que le texte dit que Jésus est mort lors de cet avènement. "Lors de", ce qui implique que la parousie dure .
- Eh bien ! dit Tryphon, supposons les choses comme vous le dites : j'admets que le Christ soit la pierre angulaire; je vous accorde que les oracles aient annoncé qu'il devait souffrir, mais qu'après sa première parousie il reparaîtrait environné de gloire, Justin Tryphon XXXVI 1
si donc parousie se traduisait dans le sens de intronisation, ce n'est pas le cas lors de sa première venue.
- Eh bien, repris-je, si nous sommes obligés, d'après l'Écriture, de reconnaître que les prophètes ont prédit deux parousies du Christ, l'une qui le fera voir sans éclat, sans beauté, exposé à toutes les douleurs; l'autre, qui nous le montrera environné de gloire et s'avançant comme le juge de tous les hommes, ainsi que nous l'avons prouvé plus haut par tant d'endroits de l'Écriture Justin XLIX 2
Ainsi la première parousie montre Jésus sans éclat, sans beauté, exposé à toutes les douleurs. C'est toute sa vie d'homme qui a produit cet effet. Difficile de donner au mot parousie, dans ce texte, le sens du mot avènement avec tout les honneurs qui lui sont attachés..
- « Il liera son âne à la vigne, et le fils de l'ânesse au cep de la vigne, »
étaient tout à la fois et une figure et une prédiction de ce qu'il fit lors de la première parousie,
ce texte est très intéressant car il indique qu'un événement de la vie de Jésus ferait partie de sa première parousie, de ce qu'il ferait "lors" de sa première parousie..
Là aussi la parousie est bien plus qu'un instant T et encore moins un avènement royal ici.
Voilà qui éclaire le sens du mot parousia chez les chrétiens. C'est bien une présence liée à une mission ou une activité programmée.
Ainsi, si la parousie était seulement la venue de Jésus, à l'instant T, alors sa première parousie se résumerait au moment où sa vie a été transféré dans le ventre de Marie.
Affirmer le contraire, c'est reconnaître qu'une parousie dure ...