TDM a écrit : ↑20 juil.21, 02:57
Voici le lien vers le
texte de l'Evangile de Matthieu en hébreu de Shem tov avec sa traduction en français :
https://livredemattityahoutemoignagedey ... gspot.com/
Ce lien appartient au même site que celui qu'Agecanonix - et je l'en remercie - nous a indiqué comme étant une référence car il semble qu'il soit tenu par des hébraïsants qui défendent eux aussi l'idée que ce texte de Matthieu en hébreu correspond au texte d'origine de l'évangile de Matthieu à partir duquel donc, le texte grec de base de nos Bibles aurait été traduit.
Pour peu que l'on aborde la question avec un esprit ouvert, il est évident que ce texte hébreu n'est pas original mais n'est rien d'autre qu'une traduction en hébreu.
Pour commencer, mais ce n'est pas le seul indice, le traducteur est un bien piètre copiste.
Il a oublié de traduire 8 versets de Matthieu (Mt 5, 47 ; 14, 34 ; 16, 6 et 7; 18, 4; 23, 21 ; 27, 36 et 61) que l'on trouve dans toutes les traductions de nos Bibles effectuées à partir du texte grec que nous possédons. Ce genre d'accident - qui n'est pas rare - prouve que le texte n'est pas l'original. Ou alors, il faudrait croire que 8 versets de l'Evangile de Matthieu - y compris dans la version des TJ - ne sont pas d'origine !
En outre,
il a omis Mt 17, 18 (qui présente une version courte de l'épisode de la guérison de l'enfant lunatique) pour le remplacer par une
insertion de Marc 9: 20-28 (qui présente une version longue du même épisode) entre les versets 17 et 19.
Il est tout simplement IMPOSSIBLE que ce texte corresponde à l'original de Matthieu. Une copie lacunaire et modifiée ne peut pas être antérieure à l'original. J'ai trouvé par ailleurs d'autres indices fondés sur les tournures et le lexique employés qui constituent autant de preuves de cette impossibilité. Mais pour l'heure, tout le monde peut très facilement vérifier ce que je viens de dire - sans connaissances préalables - à partir du lien fourni ci-dessus.
J'ai un peu de temps, je vais donc répondre à ce message.
TDM a écrit :Pour commencer, mais ce n'est pas le seul indice, le traducteur est un bien piètre copiste. Il a oublié de traduire 8 versets de Matthieu (Mt 5, 47 ; 14, 34 ; 16, 6 et 7; 18, 4; 23, 21 ; 27, 36 et 61) que l'on trouve dans toutes les traductions de nos Bibles effectuées à partir du texte grec que nous possédons. Ce genre d'accident - qui n'est pas rare - prouve que le texte n'est pas l'original. Ou alors, il faudrait croire que 8 versets de l'Evangile de Matthieu - y compris dans la version des TJ - ne sont pas d'origine !
Je voudrais souligner la méthode de TDM. Nous partons d'un simple constat : Il manque 8 versets de Matthieu dans la version de Shem Tov.
C'est tout, pas d'autres constatations. Et à partir de là, la machine à discréditer le copiste et la copie est en route.
Ce serait donc un mauvais copiste.. Seulement, qu'il soit bon ou mauvais ne nous donne aucun indice sur l'âge de la copie.
Imaginez un copiste au premier siècle qui recopie Matthieu en grec, et qui oublierait 8 versets. Sur ce seul élément pensez vous que son texte serait rejeté comme étant écrit des siècles plus tard ?
Jamais de la vie.
Savez vous que des copies en grec très connues et reconnues ont aussi des oublis par rapport à d'autres copies . Avez vous déjà lu que ces copies, incomplètes donc, sont rejetées par les spécialistes. Absolument pas.
L'erreur de recopie ne peut nous apprendre qu'une seule chose, c'est que le copiste était distrait, mais certainement pas que sa copie est un faux.
Par ailleurs réfléchissons un instant que vous vouliez fabriquer une fausse copie. Comment allez vous vous y prendre ?
En multipliant les erreurs de recopies ou en faisant hyper attention à ce que votre copie ne soit en aucun point critiquable ?
Ainsi, les versets qui manquent sont bien plus des preuves que le copiste ne craignait pas la critique car dans le cas contraire, croyez moi que sa copie aurait été parfaite.
La méthode de TDM est assez douteuse : elle consiste à trouver tous les défauts d'une copie avec pour axiome qu'un texte recevable doit absolument être parfait. Cela n'existe pas, et avec cette hypothèse, aucun texte ne fait l'affaire .
TDM a écrit :En outre, il a omis Mt 17, 18 (qui présente une version courte de l'épisode de la guérison de l'enfant lunatique) pour le remplacer par une insertion de Marc 9: 20-28 (qui présente une version longue du même épisode) entre les versets 17 et 19. Il est tout simplement IMPOSSIBLE que ce texte corresponde à l'original de Matthieu. Une copie lacunaire et modifiée ne peut pas être antérieure à l'original. J'ai trouvé par ailleurs d'autres indices fondés sur les tournures et le lexique employés qui constituent autant de preuves de cette impossibilité. Mais pour l'heure, tout le monde peut très facilement vérifier ce que je viens de dire - sans connaissances préalables - à partir du lien fourni ci-dessus.
Là encore, une imperfection du texte n'implique absolument pas que ce soit un faux.
Je résume : le copiste aurait remplacé un épisode relatant la guérison d'un enfant, épisode court en Matthieu, par la version longue qu'en a donné Marc.
Quand on parle d'un copiste, il faut en réalité parler de plusieurs copistes qui se sont succédés. Le premier est celui qui avait mis le nom YHWH dans le texte, Matthieu donc.
Il a pu y avoir plusieurs autres copistes qui ont reproduit à l'identique ce texte hébreu pour des chrétiens.
Puis une copie, avec le YHWH, est arrivée dans une famille juive qui l'a recopié. Seulement, étant juif pratiquant, en lisant le nom YHWH, elle l'a remplacé naturellement par le HaShem.
C'est donc cette copie ou une copie de cette copie qui est parvenue jusque Shem Tov.
Le fait qu'une copie comporte la version longue de Marc prouve t'il que nous aurions un texte traduit du grec ?
Je ne vois pas la logique d'une telle affirmation. Quelqu'un a en effet substitué la version longue de Marc à celle de Matthieu, mais en quoi cela prouve t'il que le texte d'origine était en grec ? Mystère.
Car, que le texte de base soit en grec ou en hébreu, le problème reste le même. S'il s'agissait d'un texte grec, il nous faudrait tout aussi sérieusement expliquer pour quelle raison un copiste est allé recopier la version grec de Marc pour la traduire en hébreu.
Parce qu'au final, c'est bien ça, l'anomalie, la substitution, et que ce soit en grec ou en hébreu ne change rien au problème.
Nous avons donc une version imparfaite avec un copiste qui a pris des libertés, mais pour autant, ces libertés, il aurait pu les prendre en recopiant un texte de l'hébreu..
S'il s'agissait d'un chrétien, peut être s'est il dit que la version de Marc étant plus complète, il était préférable de la substituer à celle de Matthieu. Cela part d'une logique défendable, nous mêmes, d'ailleurs, nous optons toujours pour la version de Marc quand nous voulons avoir le récit le plus complet de cet épisode. L'intention était probablement là.
Mais par contre, un faussaire, qu'il ne faut quand même pas prendre pour un perdreaux de l'année, savait qu'en agissant ainsi, il déclencherait obligatoirement le doute sur son travail.
J'ai du mal à comprendre cette phrase de TDM:
Une copie lacunaire et modifiée ne peut pas être antérieure à l'original.
Ca ne veut rien dire ou plutôt, cela enfonce une porte ouverte.
Une copie ne peut jamais être antérieure à l'original. Une copie vient de l'original, toujours. Ce qui fait qu'une copie modifiée avec bonheur ou non, ne perd pas son statut de copie.
Personne ne dit ici que le texte de Shem Tov est l'original écrit de la main de Matthieu, soyons sérieux, la probabilité que ce soit le cas est trop infime pour oser même l'espérer.
Le texte de Shem Tov est donc une copie d'une copie d'une copie, etc... de l'original de Matthieu qui se trouve forcément en début de liste.
Et parmi tous les copistes figure un petit malin qui, trouvant la version de Marc plus précise, s'est dit qu'elle remplacerait avantageusement celle, plus courte, de Matthieu. Et là, possiblement, à moins que Marc ait aussi écrit en hébreu, le copiste en question a traduit en hébreu ce qu'il lisait en grec.. C'est une hypothèse.
Mais en tout cas, ce remplacement d'une source par une autre n'oblige pas à penser que la version hébreu de Shem Tov est le fruit d'un texte grec à l'origine pour toutes les raisons que ce groupe de juifs d'où sont issues nos remarques, a expliquées.
Quand on maîtrise une langue, parce qu'il s'agit de sa langue de naissance, on sait reconnaître quand un texte est la traduction d'une autre langue.
C'est comme lorsque vous lisez une traduction en français d'une mode d'emploi en Chinois, par exemple. Un français qui maîtrise sa langue reconnaît immédiatement si le texte qu'il parcourt est une traduction ou un texte écrit directement en français.
Or, ces juifs démontrent par A + B que le texte de Shem Tov est d'abord un texte écrit en hébreu qui n'est pas une traduction du grec..
A suivre ... peut-être...