Je crois avoir mis le doigt sur un révélateur de sincérité.
Tous ceux qui se focalisent sur leur salut, uniquement leur salut, et qui d'un côté se moquent de ce qui arrivera au méchant, ou d'un autre côté qui exige de Dieu qu'il punisse sévèrement un méchant, n'ont rien compris au christianisme.
En disant :
Les ayant entendus, Jésus leur dit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin d’un médecin, mais les malades. Allez donc apprendre ce que signifie : “Je veux la miséricorde, et non les sacrifices.” Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »
Jésus met le curseur très haut.
C'est pour les pécheurs, supposés méchants que Jésus est d'abord venu. Notez que Jésus parle bien de deux catégories de personnes, celles qui ont besoin d'un médecin et les autres. Or, les autres, sont également des pécheurs .
Cela signifie que ceux qui ont besoin d'un médecin sont, aux yeux de Jésus, infiniment plus malades et donc bien plus pécheurs que les pécheurs, disons, ordinaires qui pourtant restent sous le coup de la condamnation héritée d'Adam.
gadou a eu pour premier réflexe en lisant Ezechiel de répondre :
quel avantage à être juste ?
Sincèrement, mon premier réflexe a été, comme pour beaucoup de TJ, et pas seulement :
merci mon Dieu pour penser aux méchants et à ceux qui ont péché gravement.
C'est dans la première réaction face à un texte que se trouve notre sincérité. Qu'est ce qui nous fait réagir d'abord et avec quel sentiment.
Je ne juge pas gadou et ne doute pas de son amour pour son prochain. Mais la bible nous demande non seulement d'aimer notre prochain, mais de l'aimer plus que notre vie. Et un méchant est aussi notre prochain. savoir que Dieu fera tout pour le prévenir est la plus belle nouvelle qui soit au monde et passer à côté comme l'a fait gadou devrait l'alerter sur ses priorités.
Le christianisme est d'abord la religion de ceux qui se savent pécheurs et beaucoup en ont fait la religion de ceux qui se croient sauvés par leurs actions et leurs propres mérites.
Jéhovah se réjouit infiniment plus pour un seul pécheur qui se repend que pour 100 justes qui le restent. Le fils prodigue cause infiniment plus de joie à son père le jour de son retour que les années de loyaux services de son autre fils.
C'est pour les méchants d'abord que Jésus est venu. Ce sont eux dont Dieu dit:
- « Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et proclame un jugement contre elle, car sa méchanceté est parvenue à mes oreilles. »(...) « Dans seulement 40 jours, Ninive sera détruite. » (...) Les habitants de Ninive eurent foi en Dieu (...) Quand le vrai Dieu vit leur réaction, quand il vit qu’ils avaient abandonné leur mauvaise conduite, il revint sur sa décision et ne leur causa pas le malheur dont il leur avait parlé (...) Et moi, ne devrais-je pas avoir pitié de Ninive, la grande ville, où vivent plus de 120 000 humains qui ne font même pas la différence entre le bien et le mal
Tout est là. Dans une catastrophe, la priorité des secours est toujours vers les gens les plus gravement atteints, ceux qui vont mourir si on ne fait rien tout de suite. Ensuite seulement on va s'occuper de ceux qui sont moins en danger. Et d'ailleurs, ces blessés moins atteints, on attend d'eux qu'ils participent aux secours.
C'est comme ça que Jésus voyait les choses.. Nous sommes au service de Dieu dans cette affaire, et non pas le contraire, certains l'oublient. Mais tout n'est pas perdu pour eux car le principe d'Ezéchiel ou de Ninive s'applique aussi pour eux...
Alors, que voyons nous à travers ces exemples ?
Dieu prévient toujours les méchants avant de les punir car il espère leur repentir..
Seulement, comment notre méchant, ayant vécu très loin du peuple de Dieu d'Israël et à une époque où le chrétien était très peu répandu sur la terre, aurait il pu être prévenu avant sa mort naturelle.
Car attention Ezéchiel est formel :
- Si je dis à quelqu’un de méchant : “Tu vas mourir”, mais que tu ne l’avertisses pas et que tu ne parles pas pour avertir le méchant d’abandonner sa mauvaise conduite afin qu’il reste en vie, il mourra, lui, pour sa faute parce qu’il est méchant, mais toi, je te tiendrai pour responsable de sa mort
La leçon :
le texte est clair, si tu ne préviens pas le méchant, il mourra...
Nous sommes ici en présence d'un principe absolu et non pas d'une action ponctuelle. Dieu nous explique ici comment il fonctionne, en tout temps, en toute circonstance, quand il s'agit de juger et de condamner quelqu'un qu'il a déjà défini, sans la moindre erreur possible, de méchant. Or même un tel méchant doit profiter d'une dernière tentative pour le faire changer.
Pas de plan B. Dieu ne dit pas :
bon, si tu ne fais rien, je lirais dans son cœur et j'essaierais d'y trouver de la foi en moi.
Ce n'est pas ça qui est dit. Dieu n'a pas trouvé de quoi le sauver avant de demander à un juste de l'avertir. Le jugement est là, c'est un méchant, il va mourir à moins que quelqu'un ne l'avertisse.
Si cet homme, déclaré méchant par Dieu, n'écoute pas celui qui est envoyé par Dieu pour l'avertir et s'il ne change pas de conduite, alors ce méchant va mourir.
C'est l'idée de Paul en Romains:
- Car « tous ceux qui feront appel au nom de Jéhovah seront sauvés ». 14 Cependant, comment feront-ils appel à lui s’ils n’ont pas foi en lui ? Et comment auront-ils foi en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment entendront-ils sans quelqu’un qui prêche ? 15 Et comment prêcheront-ils, à moins d’avoir été envoyés ?
Paul est précis ici:
Il y a une chaîne logique qui doit se mettre en place : quelqu'un doit parler de Dieu pour que quiconque puisse être sauvé.
Et le mot employé par Paul est le verbe "prêcher", le même mot qui est employé par Jésus en Mat 24:14 pour qualifier la mission des chrétiens juste avant la fin de ce monde.. La boucle est bouclée.
Seulement tous les méchants n'ont pas comme voisin un juste, et encore moins dans le passé et donc Dieu doit agir autrement puisque son principe est intangible : on ne condamne pas un méchant à mort s'il n'a pas eu l'occasion d'être averti pour changer.
Ainsi, pour les méchants qui sont morts, sans avoir été avertis, il faudra qu'ils le soient à leur résurrection, sinon Dieu serait injuste.
Et nous revoilà au même constat : un mort n'est pas jugé sur les péchés qui ont produit sa mort car on ne punit pas deux fois les mêmes faits, ce qui est le B.A.BA de toute justice. S'il se repend à sa résurrection et dans le temps que Dieu lui accordera pour le faire, alors il sera sauvé...