"Car le sort des humains et le sort de la bête ne sont pas différents ; l'un meurt comme l'autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l'humain sur la bête est nulle : tout n'est que futilité. Tout va dans un même lieu ; tout vient de la poussière, et tout retourne à la poussière. Qui sait si le souffle des humains s'élève vers les hauteurs, et si le souffle des bêtes descend vers le bas, vers la terre" (Ecc 3,19-22).
Il faut quand même noter que la tradition de lecture "pré-massorétique", sous le contrôle du judaïsme rabbinique (c.-à-d. post-pharisien) qui a canonisé en l'Ecclésiaste un ouvrage très contraire à ses vues, à la faveur de multiples
corrections "orthodoxes", a ici changé le sens de la question: dans le texte massorétique qui fixe cette tradition, la question devient "
Qui connaît le souffle des humains qui monte vers le haut et le souffle des bêtes qui descend en bas, vers la terre?" -- cette modification (simple changement de vocalisation en hébreu, qui transforme un interrogatif en article défini) à
contre-contexte (cf. v. 18ss, rien ne différencie le sort de l'homme de celui de la bête) facilite l'harmonisation avec 12,7 (qui est probablement lui-même une addition "orthodoxe").
Notes :
Ecclésiaste 3:21
Qui sait… : lecture appuyée par des versions anciennes ;
le texte hébreu traditionnel porte qui connaît le souffle (v. 19n) des humains,
qui s’élève vers le haut, et le souffle des bêtes, qui descend… ; cf. 12.7.
https://lire.la-bible.net/verset/Eccl%C ... e/3/21/NBS
a écrit :C'était donc, non pas une contradiction de l'Ecclésiaste, mais là aussi une forme de métaphore.
Vos convictions religieuses ne constituent pas des vérités.
Le verset 9 démontre aisément que ce texte reflète une des visions du shéol :
"
Le séjour des morts, en bas, s'agite pour t'accueillir à ton arrivée ; il éveille pour toi les ombres, tous les guides de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations" (Es14,9).
Voici le commentaire de la NBS et de la TOB :
Notes :
Ésaïe 14:9
pour t’accueillir à ton arrivée : autre traduction pour annoncer ton arrivée. –
ombres : hébreu
repha’im, nom donné aux êtres affaiblis censés peupler le séjour des morts ; voir aussi 17.5n ; 26.14,19. – guides : le mot désigne habituellement les boucs qui conduisent le troupeau ; cf. 34.6 ; Ez 34.17 ; 39.18 ; Za 10.3.
https://lire.la-bible.net/verset/%C3%89 ... e/14/9/NBS
Dans l'extrait évoqué ci-dessus, les
Réphaïm constituent les chefs du royaume des morts et leur qualificatif de «boucs de la Terre» est à entendre dans le sens de «princes des Enfers». Elle nous renvoie en outre à l'interprétation étymologique de Bélial «maître des boucs» que nous avons déjà évoquée.
Cette phrase permet de supposer que les hommes -au moins les plus fameux d'entre eux - conservaient leur rang social et politique dans le royaume des morts. On peut alors établir un parallèle entre certaines représentations bibliques du Sheol et les descriptions de YArallû assyro-babylonien.
https://www.persee.fr/docAsPDF/dha_0755 ... 1_2216.pdf