a écrit :Que dit le verset ?
(Apocalypse 20:11) La terre et le ciel s'enfuirent loin de lui et l'on ne trouva plus de place pour eux.
Pour moi, il ne s'agit pas de la disparition du ciel et de la terre. En effet, Pierre parle bien d'une destruction par le feu. Là, le ciel et la terre s'enfuient, et il n'y a plus de place pour eux. Il y a une différence entre s'enfuir, et être détruit par le feu.
MLP,
Je ne lis pas le texte comme toi, le texte 20, 11 me paraît beaucoup plus significatif : « le ciel et la terre s’enfuirent » devant la face de Celui qui siège sur le trône (Ap. 12, 8 ; 16, 20 ; Ps 114, 3, 5), la suite donne littéralement : « et une place ne fut pas trouvée pour eux ». Ainsi, même si ces expressions n'impliquent pas obligatoirement la destruction du cosmos, cela signifie à minima que la 1ère création disparait ou même « s’enfuit » : c’est une « mise à l’écart » ; il n’y a pas de place pour elle dans cette « demeure de Dieu avec les hommes » (21, 3). Si la terre et le ciel ont disparu, c'est qu'ils ne sont plus là (comme le dirait lapalissade), d'ailleurs il n'y a plus de place pour eux, s'ils ne sont plus là, c'est pour laisser place à la nouvelle terre et au nouveau ciel. Cette DISPARITION se déroule selon (20,7 et 11) à la FIN des mille ans.
Je le répète quand quelque chose disparait, c'est qu'il n'est plus là et le texte précise qu'il n'y plus de place pour la terre et le ciel, si c'est n'est par une destruction (mais on n'en n'est pas sûr), cela souligne que la terre et le ciel ne sont plus présents.
Le texte d'Hé 1,10-12 peut nous aider à comprendre le sens du terme "disparaitre" :
Il dit aussi : « C'est toi, Seigneur, qui au commencement as
fondé la terre, les cieux sont ton ouvrage. Tout cela
disparaîtra, mais toi tu demeures. La terre et le ciel s'useront comme de vieux habits ; tu les rouleras comme un manteau, et ils seront changés, comme on change des vêtements. Mais toi, tu restes le même, et ta vie n'a pas de fin ! » (Hé 1,10-12).
Notons qu'il est bien question de la terre et du ciel fondés par Dieu lors de la création, le texte précise, "
Tout cela disparaîtra", en reliant cette DISPARITION au fait que la terre et le ciel S'URERONT, donc
l'aspect dégradable du cosmos est souligné en opposition avec le fait que Dieu est éternel (" ta vie n'a pas de fin"). La DISPARITION de la terre et du ciel est également comparé à de vieux vêtements (donc à une création au bout du rouleau et appelée à la disparition) que l'on roule et qui sont CHANGES ou REMPLACES. Même si le texte ne nous dit pas ou sont le ciel et la terre qui doivent être changés et remplacés, nous comprenons qu'ils ne sont plus présents et disparaissent.
Apocalypse 20,11 ; n'utilise pas comme 2 Pierre les termes "embrasés" et "dissoudront", le résultat est identique, DISPARITION de la terre et du ciel et REMPLACEMENT par un nouveau ciel et une nouvelle terre.
Autre précision, Ap 21,1 fait clairement référence (dans un soucis de cohérence) à Ap 20,11 avec le thème de la "disparition" : "Alors je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre. Le
premier ciel et la première terre ont disparu, et il n'y a plus de mer" (21,11).
Ainsi l'apparition du nouveau ciel et une nouvelle terre est concomitant avec la disparition du premier ciel et de la première terre.
Chaque mot et chaque contexte (métaphore, image, figure) comptent, en français d'ailleurs tout autant qu'en hébreu ou en grec: on ne pense pas toujours la même chose avec "détruire" (selon qu'on l'oppose ou non à "construire"), "disparaître" (selon qu'on l'oppose ou non à "paraître" ou "apparaître"), "passer" (comme le temps, comme le fleuve, comme la caravane, comme la mode) et ainsi de suite. Les textes "bibliques" emploient le plus souvent des images de mouvement ou de changement (fuir, écarter, éloigner, fondre, rouler), y compris dans 2 Pierre qui paraît pourtant le plus "physique" en un sens quasi scientifique, voire de "science-fiction" avec le terme "désintégration" :
"Cependant le jour du Seigneur viendra, comme un voleur. En ce jour-là,
les cieux passeront avec fracas, les éléments
embrasés se
dissoudront et la terre, avec ses œuvres, sera mise à découvert" (2 Pi 3,10).
Le texte relie le terme "passer" à celui de "dissoudre", alors qu'à priori cette équivalence n'est pas évidente.