15 ème argument : Daniel prophétise t'il sur un Messie ?
la question est curieuse pour qui connaît le texte car de toute évidence, nous lisons ceci :
- Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés , pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines; dans soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps fâcheux. Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. Le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre. Il fera une solide alliance avec plusieurs pour une semaine, et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande; le dévastateur commettra les choses les plus abominables, jusqu'à ce que la ruine et ce qui a été résolu, fondent sur le dévastateur.
Nous avons bien la référence à un Oint et vous noterez que la traduction "Segond" a voulu mettre une majuscule au mot "Oint"..
La maison "Segond" n'est pourtant pas un éditeur qui défend la même position que les Témoins de Jéhovah sur Daniel 9 !
Le mot hébreu utilisé ici par Daniel est Machia'h,
https://www.lueur.org/bible/strong/mashiyach-h4899
Si vous lisez ce lien vous aurez remarqué que ce terme désigne, en première intention,
le Messie, le prince Messianique
Le texte lui ajoute un renseignement qui le définit plus précisément : il l'appelle " "conducteur" ce qui signifie "chef ou prince"
https://www.lueur.org/bible/strong/nagiyd-h5057
Voilà qui définit donc bien un véritable Messie.
Avons nous une référence biblique qui relie Jésus à ce texte de Daniel 9. La réponse est oui.
Mat 24:15:
« Quand donc vous verrez que la chose répugnante qui cause la dévastation — celle dont le prophète Daniel a parlé — est dans un lieu saint (que le lecteur fasse preuve de discernement), 16 que ceux qui sont en Judée se mettent à fuir vers les montagnes.
Ces paroles sont celles de Jésus qui, vous l'avez remarqué, cite une expression que l'on trouve en Daniel 9;27.
Et sur l’aile des choses répugnantes, il y aura celui qui cause la dévastation
Puis le texte demande à ceux qui le lise de faire preuve de discernement. Alors faisons le !
Quand quelqu'un vous cite
la fin d'une prophétie dont le but est de vous annoncer à l'avance, la chronologie d'événements futurs qui s'achèvent par cette citation, vous comprenez qu'il est en train de vous dire que la prophétie est en cours de réalisation.
La prophétie porte essentiellement sur des étapes, la venue du Messie, sa mort, la fin d'une alliance, la venue d'un roi destructeur et la destruction de Jérusalem,
dans cet ordre.
Or Jésus est en train de dire à ses disciples :
voyez, la dernière étape est sur ce point de se produire.
Dans ce cas, vous ne vous dites pas qu'un Messie va se révéler, mais qu'il est arrivé puisque la prophétie annonce sa venue
avant l'étape qui vient d'être décrite.
Or, comment ne pas voir que Jésus s'attribue cette prophétie puisqu'il a passé plus de 3 années de sa vie à expliquer qu'il est le Messie.
Je reviens sur ce thème dans un prochain message .
Je précise ma pensée.
Pensez vous que Jésus pensait à quelqu'un d'autre que lui quand il a cité, ce jour là, la fin d'une prophétie qui annonçait la venue d'un Messie qui finirait pas mourir ? Qui peut imaginer qu'il pensait, pour cette prophétie, à un certain Onias dont la quasi totalité du monde ignore même qu'il a existé.
Mat 24 n'est pas anodin et encore moins un accident.
Citer une partie d'une prophétie, c'est valider cette prophétie et personne ne peut imaginer que Jésus utilisait ici une prophétie dont il pensait, au fond de lui-même, que c'était une arnaque inventée par un faussaire se faisant passer pour Daniel.
En citant Daniel, et en citant cette prophétie, Jésus, le Messie des chrétiens nous dit une chose toute simple :
je suis le Messie de Daniel et je vous annonce que la fin de sa prophétie se réalisera aussi, Jérusalem sera une nouvelle fois détruite.
Je termine par ce détail : vous avez sans doute remarqué que Matthieu, dans son évangile, ajoute un commentaire dans son texte , il écrit:
(que le lecteur fasse preuve de discernement) le tout entre parenthèses.
N'est ce pas une invitation directe pour aller consulter la prophétie toute entière. C'est probablement Matthieu qui ajoute ce commentaire entre parenthèse car Jésus ne peut pas dire alors qu'il prononce ces paroles que ses auditeurs doivent y réfléchir
en le lisant.
A moins que Jésus sache qu'en citant Daniel, ses auditeurs iront lire Daniel 9, ce qui établirait définitivement que les chrétiens avaient compris cette prophétie comme s'appliquant à Jésus.
16ème argument : Jésus valide Daniel en Mat 26 aussi.
Trouvons nous dans les paroles de Jésus, une autre référence au livre de Daniel qui indiquerait que Jésus le considérait sérieusement comme digne de foi, le mot "foi" prenant ici toute sa dimension.
Vous vous doutez bien que si je pose la question, c'est que la réponse est oui .
Voici donc un autre texte des évangiles. Mat 26:64
- Jésus lui répondit : « Tu l’as dit toi-même. Mais je vous dis qu’à partir de maintenant vous verrez le Fils de l’homme assis à la droite du Puissant et venant sur les nuages du ciel. »
D'aucun nous dirons que nous avons ici une référence au Psaume 110:1 qui montre Jésus assis à la droite de Dieu.
Mais le texte de Matthieu va un peu plus loin: il fait référence aussi à Daniel 7: 13.
- « Dans les visions de la nuit, j’ai continué de regarder et j’ai vu quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme venir avec les nuages du ciel ; il a eu accès auprès de l’Ancien des jours, et on l’a conduit jusque devant lui
Citons le Psaume 110 pour voir toutes ses nuances.
- Jéhovah a déclaré à mon Seigneur : « Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds. » Jéhovah tendra hors de Sion le sceptre de ton pouvoir, en disant : « Va au milieu de tes ennemis et soumets-les. »
Le Psaume 110 ne fait pas usage de l'expression "fils d'homme" et décrit Jésus assis au côté de Dieu en attendant une autorisation de sa part.
Puis l'autorisation arrive.
Le texte de Daniel 7 montre un personnage décrit comme
un fils d'homme accéder auprès de Dieu et recevoir un royaume éternel.
Ce fils d'homme ne reste pas statique, ni même assis à la droite de Dieu, car le texte explique ensuite qu'il va exercer sa royauté et son autorité sur l'ensemble de la terre.
Ici donc, en Matthieu 26:64, Jésus nous donne une information qui lie Daniel 7 au Psaume 110, en ce sens où Jésus les met dans le bon ordre, Jésus assis au côté de Dieu, et, après avoir attendu à sa droite de Dieu, se met en marche pour une action sur la terre.
Et pour en revenir à notre question, Jésus utilise l'expression
" fils de l'homme", que Daniel est absolument
le seul à employer dans l'AT pour désigner le Messie qu'il annonce aussi dans ce chapitre de Daniel 7.
Appelé le futur Messie par l'expression " fils de l'homme", c'est tellement unique à Daniel, que le trouver écrit ailleurs, et surtout dans le NT, c'est comme trouver ses empreintes ou son ADN. Celui qui utilise cette expression fait sans le moindre doute, référence à Daniel.
Car évidemment, Daniel 7 est une prophétie messianique. Or, voir Jésus s'attribuer la description de Daniel 7, et l'appliquer à son propre futur, nous aide beaucoup pour comprendre que le Messie de Daniel 9, deux chapitres plus loin, a vraiment toutes les chances d'être ce fils de l'homme du premier siècle qu'était Jésus.
Car enfin, quand Daniel 7 appelle l'élu par le même nom ," fils de l'homme", que celui qui a défini Jésus, et quand Daniel 9, appelle également l'élu par le mot "Messie", celui qui est tellement associé à Jésus qu'il en vient à ressembler à un nom de famille, alors la seule explication possible revient à comprendre que Jésus se prenait pour ce "fils de l'homme messie" là.
Ce qui revient à dire que parmi les témoins historiques qui valident Daniel comme étant un prophète authentique, figure en première place, Jésus, le Messie des chrétiens, qui s'applique à lui-même les dites prophéties, puis, avec lui, il faut ajouter ses disciples qui utiliseront cette expression près de 80 fois
Rendez vous compte, Daniel est le seul écrivain de l'AT a appeler le futur Messie par l'expression "fils de l'homme", le seul.. Et nous observons Jésus et ses disciples reprendre à leur compte cette même expression de nombreuses fois dans le NT.
Je vous cite le texte de Rev 14. 14
- Puis j’ai vu, et regardez ! un nuage blanc, et sur ce nuage était assis quelqu’un de semblable à un fils d’homme ; il avait une couronne en or sur la tête et une faucille aiguisée à la main
Je vous remets Daniel 7.
- « Dans les visions de la nuit, j’ai continué de regarder et j’ai vu quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme venir avec les nuages du ciel (...) Et on lui a donné la domination, l’honneur et un royaume
Qui peut nier que le texte de Daniel se retrouve en filagramme dans celui de Révélation.
Nous y retrouvons 3 marqueurs: le ou
les nuages, le mot "
fils de l'homme", et
le royaume associé à une couronne.
Nous avons donc la preuve que les chrétiens, Jésus avec eux, avaient bien repris à leur compte les prophéties de Daniel 7 et 9.
Voilà qui devrait satisfaire les chrétiens. Pour les autres, poursuivons notre examen
17ème argument : réponse à l'objection suivante:. Comme Daniel affirme que Balthazar a régné avec Nabonide son père, ce qui est faux, cela montre que la rédaction est tardive et probablement située au II siècle avant JC.
Je vous propose, pour répondre à cette première critique du livre de Daniel, de lire le lien ci-dessous qui est une étude historique d'un document babylonien nommé "
poème (ou pamphlet) contre Nabonide" qui se trouve au British Muséum .
https://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256 ... _18_1_1973
Votre lecture vous permettra de constater que Nabonide et Balthazar ont bien régné ensemble à la fin de l'empire babylonien.
Je vous conseille la page 14 pour en savoir davantage sur ce pamphlet, et la page 21 qui nous explique ceci :
- Le texte raconte ensuite brièvement comment Nabonide confia le pouvoir à son fils Balthasar, partit pour l'Arabie avec une armée, tua le roi Téima et s'installa dans la ville. Les faits sont vrais et c'est ainsi qu'effectivement, pendant le séjour en Arabie qui dura 10 ans, la fête du nouvel an ne fut pas célébrée"
Ce que ce texte nous apprend, c'est que Nabonide, pendant les 10 années qu'a durée une de ses expédition en Arabie, avait cédé le pouvoir à son fils Balthazar, resté à Babylone, ce qui en faisait, dans les faits, le co-régnant de Nabonide.
C'est ni plus ni moins ce que Daniel a expliqué.
Ce qui nous permet de retourner complètement l'argument porté contre le livre de Daniel.
En effet, les critiques du livre de Daniel nous disent :
Comme Daniel se trompe sur cet élément historique, alors il a écrit plus tard, à un moment où il était facile de se tromper et où on pouvait écrire n'importe quoi.
Seulement, après examen, l'argument se retourne complétement et surtout avec la même force pour arriver à cette conclusion en plusieurs points
- 1) même les historiens modernes ignorent encore ce co-règne entre Nabonide et Balthasar, en tout cas ceux qui s'expriment pour dater à tort le livre de Daniel sur ce point précis.
2) pour affirmer que Daniel aurait écrit une erreur à cause de sa méconnaissance de l'histoire, il faut affirmer qu'au IIème siècle, les historiens ignoraient aussi le co-règne de Nabonide et de son fils.
3) ainsi, il apparaît que Daniel en savait plus que les historiens modernes qui devraient tirer les conclusions du "poème contre Nabonide", et plus que les historiens du IIème siècle avant JC.
Si donc, pour les opposants à la datation au VIème siècle de Daniel, une erreur de sa part sur le règne de Balthazar démontrait une rédaction tardive du texte, à contrario, et avec la même force, le fait que Daniel avait raison sur ce co-règne démontre une rédaction contemporaine aux évènements.
18ème argument : réponse à l'objection suivante : Daniel est inconnu par l'auteur du Siracide (vers 180 av. J.-C.); qui contient une longue section (chapitres 44-50) en l'honneur des « hommes illustres » qui ont compté dans l'histoire juive. Cela démontre que Daniel n'était pas connu à l'époque (vers -180) comme un personnage biblique.
https://fr.scribd.com/document/18636472 ... s-Ben-Sira
Il s'agit ici de bien cerner l'objection. C'est l'existence du personnage Daniel qui est mise en doute par cet argument et non pas celle du livre de Daniel.
Ezéchiel, par exemple, est cité dans le Siracide 48:17. Or, dans son livre, Ezechiel (14:14) mentionne Daniel :
“Même si Noé, Daniel et Job se trouvaient dans le pays, ces trois hommes ne pourraient sauver grâce à leur justice que leur propre vie”, déclare le Souverain Seigneur Jéhovah. »
Ezéchiel (28:3) le fait encore en disant :
Ainsi donc, tu es plus sage que Daniel ? Aucun secret ne t’est caché ?
Le livre d'Ezechiel n'est pas contesté sur sa date de rédaction. voir
https://fr.wikipedia.org/wiki/Livre_d%2 ... 0(29%2C17).
Tout le monde s'accorde pour affirmer que ce livre a été écrit entre -593 et -571 av JC.
Il nous faut donc mettre sur le même plan de fiabilité historique ces deux livres : le Siracide et Ezéchiel. On oublie donc le caractère religieux de ces livres, on se concentre sur le coté historique seulement. On connait leurs dates de rédaction et leurs contenus.
Or, un livre écrit entre -593 et -571 av JC mentionne 3 fois l'existence d'un personnage nommé Daniel dont la capacité de comprendre et d'interpréter les secrets est mise en avant.
Maintenant si un autre Daniel avait été un héros biblique dans le reste de l'AT, on pourrait arguer qu'Ezéchiel pensait à lui. Or, ce n'est pas le cas.
Nous devons donc agir avec la même logique que l'objection à laquelle nous répondons.
En effet, si l'absence du nom de Daniel prouvait qu'il ne faisait pas partie des hommes illustres pour l'auteur de Siracide, au II siècle av JC, alors la présence du nom de Daniel dans un autre livre datant du VI siècle avant JC, amène la conclusion inverse qui veut que Daniel était pour Ezéchiel un homme illustre au point de le nommer avec Job et Noé. (Job qui est également inconnu dans le Siracide.)
Ce qui est exploité par les opposants au Daniel biblique dans le Siracide, c'est son absence dans une liste produite en -180 av JC
Ce que nous produisons comme contre argument, c'est sa présence dans une liste (3 personnes bibliques) produit au VIème siècle av JC.
De toute évidence, l'existence d'un livre qui mentionne Daniel comme étant un homme illustre, fait remonter au VI siècle les premières traces de son existence en dehors de son propre livre.
Que le livre d'Ezéchiel soit religieux ou non ne change pas le fait qu'au VIème siècle, les juifs religieux connaissaient bien Daniel.
19ème argument: le texte de Daniel 9
- Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour faire cesser les transgressions et mettre fin aux péchés , pour expier l'iniquité et amener la justice éternelle, pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le Saint des saints Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines; soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps fâcheux. Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur. Le peuple d'un chef qui viendra détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera comme par une inondation; il est arrêté que les dévastations dureront jusqu'au terme de la guerre. Il fera une solide alliance avec plusieurs pour une semaine, et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande; le dévastateur commettra les choses les plus abominables, jusqu'à ce que la ruine et ce qui a été résolu, fondent sur le dévastateur.
Il n'est pas possible de faire l'économie d'une vraie explication de texte quand on a pour prétention de comprendre ce texte de Daniel.
Le contexte. On oublie souvent que cette prophétie de Daniel 9 fait suite à un constat et à une longue prière prononcés par Daniel.
Aux versets 1 à 4, nous lisons:
- Dans la première année de Darius fils d’Assuérus — un descendant des Mèdes qui avait été fait roi sur le royaume des Chaldéens —, dans la première année de son règne, moi, Daniel, j’ai discerné à partir des livres, d’après ce que Jéhovah avait dit au prophète Jérémie, le nombre d’années pendant lesquelles Jérusalem resterait dévastée : 70 ans. Alors je me suis tourné vers Jéhovah le vrai Dieu, je l’ai supplié par des prières, jeûnant, vêtu d’une toile de sac et couvert de cendre. 4 J’ai prié Jéhovah mon Dieu et j’ai fait cette confession .
Nous sommes loin du II siècle av JC puisque Daniel fait ici le constat qu'il a compris que la prophétie d'Esaïe sur les 70 années de dévastation de Jérusalem étaient en train de s'achever. Pour les juifs, cette échéance concernait les années -530.
Comment le savons nous ? Tout simplement en lisant la longue prière qui suit ces 4 versets. Dans cette prière Daniel ne demande pas à Dieu de renoncer aux 70 années de punition, mais au contraire, de respecter sa promesse concernant la fin de ces 70 années. En fait, Daniel nous dit dans cette prière que les 70 années s'achèvent et qu'il est temps de prier Dieu de rétablir Jérusalem.
Le lien entre cette prière et la prophétie des 70 semaines est évident dans les versets qui suivent la fin de cette prière car nous y apprenons que la prophétie est en fait la réponse directe de Dieu aux implorations de Daniel.
- « Ô Daniel, je suis venu maintenant te donner de la perspicacité et t’aider à comprendre. 23 Quand tu as commencé à faire tes supplications, j’ai reçu un message et je suis venu te le transmettre, car tu es quelqu’un de grande valeur. Prête donc attention à ce message et comprends la vision.
Les données de la prophétie.
La technique d'explication de texte est un exercice bien connu des étudiants qui consiste à étudier un texte pour en tirer tous les enseignements voulus par l'auteur.
Je vous propose celui-ci : Dieu a prévu une période de 70 semaines d'années, soit 490 ans, pour réaliser 6 objectifs que voici :
- 1) faire cesser la transgression.
2) mettre fin aux péchés.
3) expier l'iniquité.
4) amener la justice éternelle.
5) sceller la vision et le prophète.
6) oindre le Saint des Saints.
Pour y parvenir Dieu a décidé une période totale de 70 semaines (490 années) divisée en 4 périodes qui se succèdent.
- 1) 7 semaines
2) 62 semaines
3) 1/2 semaines.
4) 1/2 semaines.
Le total faisant 70 semaines.
Les événements se déroulent ainsi ; tout d'abord 7 semaines, puis 62 semaines jusqu'à un Messie nommé "prince" ou " conducteur".
Reste la dernière semaine à la moitié de laquelle le sacrifice et l'offrande cessent, et pendant laquelle une alliance avec plusieurs est contractée.
Après tout cela, la ville et le temple seront dévastés une nouvelle fois, par un peuple et par son chef, termes qui annoncent une action étrangère.
A noter que le Messie, qui sera un "
conducteur", dit le texte, finira par être mis à mort. Ponctuellement, il mourra avec "
rien pour lui-même" ou "
sans successeur", ce qui indique une mort violente ayant les aspects d'un échec apparent.
Le pourquoi des 7 premières semaines est à définir: certains y voient un second Messie, différent de celui qui est annoncé après les 62 semaines suivantes.
En fait, la construction de la phrase de Daniel suggère une autre explication. S'il fallait isoler le début de la phrase concernant la venue d'un premier Messie, de la suite de la phrase faisant allusion aux 62 semaines menant à un second Messie, alors il faudrait admettre que la reconstruction de Jérusalem devait durer 483 années puisque cette mention apparaît après celle des 62 semaines.
Voici la phrase :
Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines, soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps fâcheux. Après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur.
Comme vous le voyez, j'ai différencié les deux phrases qui nous occupent, en bleu et en rouge.
Si tout ce qui suit la mention des 62 semaines (en rouge) doit se passer après cette période, alors la prophétie indiquerait que Jérusalem mettrait 483 années à être reconstruite. Chacun sait que cette reconstruction a pris bien moins de temps, certainement pendant une période plus proche des 7 semaines que des 62 semaines.
Ce qui nous amène à la conclusion suivante. Le texte annonce deux périodes qui se suivent, 7 semaines puis 62 semaines, et dans la phrase suivante il explique la raison de ces 2 périodes successives, la première pour la reconstruction de Jérusalem, réponse à la prière de Daniel, et la seconde pour annoncer le Messie. Il fallait bien que Dieu réponde à Daniel, il le fait avec les 7 premières semaines.
Vous remarquerez qu'absolument aucune allusion n'est faite à des événements se déroulant au II siècle, Daniel a placé son chapitre 9 au moment où Babylone devient Perse, vers -539 av JC.
Vous remarquerez aussi que les périodes de temps annoncées sont précises, assez longues, ce qui impose une extrême rigueur à la réalisation de cette prophétie. Devant une telle précision, aucune personne raisonnée ne se contenterait d'une réalisation approximative, se trompant de plus d'un siècle et intervertissant les étapes définies par Daniel.
20ème argument: l'avis des historiens: à manipuler avec précaution.
J'ai remarqué depuis longtemps que certains ici, comme Homère, n'ont pas à proprement parlé un avis personnel qu'ils seraient capables de défendre, suite à des recherches personnelles, mais une méthode de pompage de l'opinion d'autres individus qu'ils ne reformalisent même pas, se contentant simplement de les copier-coller ici.
Le message d'Homère ci-dessus en est la démonstration.
Comme si le simple fait de produire un nom suffirait à prouver une opinion.
Cette méthode a un nom, c'est celle de l'argument d'autorité .
L'argument d'autorité est un raisonnement qui s'appuie sur l'opinion ou l'autorité d'une personne, comme celle d'Einstein en physique, ou celle d'Aristote en philosophie.
Seulement ce type d'argument a ses limites.
L'argument d'autorité est recevable lorsqu'il est convenu que la personne évoquée fait autorité dans le domaine abordé. Sa valeur probante peut être faible : elle suppose que le propos étayé par l'argument d'autorité ait été énoncé dans le même contexte et que l'autorité n'ait pas pu faire d'erreur.
Cela signifie que la citation d'un ouvrage écrit par une parfait inconnu, je veux dire inconnu de celui ou ceux à qui l'argument est destiné, n'a absolument aucun effet.
Cela signifie que même s'il s'agit d'un homme connu pour sa science, comme Einstein, le temps passé depuis sa mort et les progrès de la science depuis, rendent ses avis scientifiques précis sujet à discussion pour beaucoup d'entre eux. Einstein n'a pas eu raison sur tout. .
Il faut également que la position d'une autorité présentée comme telle ne comporte pas un conflit d'intérêt : en effet, un historien vit de ses publications et de ses livres et il paraît évident que lorsqu'un tel écrivain a produit un livre d'histoire et qu'il se rend compte ensuite qu'il y a commis une erreur monumentale, il sera assez réticent à reconnaître cette erreur.
Je vous prend un exemple déjà cité plus haut.
Le British Museum possède un document écrit au VIème siècle avant JC, à l'époque de Cyrus, et qui porte le nom de "
pamphlet contre Nabonide". (Là pour le coût, affirmer que ce document est au Brtish Museum est un vrai argument d'autorité, mais celui ci tout à fait valable.)
Je vous redonne le lien menant à une description de ce document :
https://www.persee.fr/doc/dha_0755-7256 ... _18_1_1973
La page 14 vous en dira plus sur cet écrit. Quand à la page 21, elle vous donne une explication sur une affirmation contenue dans ce document, affirmation qui consiste à dire que Nabonide, absent 10 années de Babylone, avait transmis le pouvoir à son fils.
Si j'ai pu connaître ce document avec mes petits moyens, je suppose que les historiens le peuvent aussi facilement, sinon nous serions très surpris face à ce manque de sérieux de leur part.
Nous avons donc un écrit cunéiforme du VI siècle avant JC, ou fin Vème siècle, authentifié sans aucun problème et détenu par le plus grand musée de monde. Ce document consiste à critiquer Nabonide par rapport à Cyrus 1er, et à raconter toutes ses erreurs de roi.
Dans cette explication parfaitement lisible, l'auteur nous explique que le fils de Nabonide a reçu tous les pouvoirs à Babylone pendant une dizaine d'années alors que son père portait la guerre ailleurs.
Voilà les faits.. C'est pas compliqué, tout le monde peut le comprendre, il n'y a pas d'ambiguïté, le style est direct, aucun symbolisme ici, bref, c'est clair, pas besoin de 20 années d'étude pour comprendre que le fils de Nabonide détenait le pouvoir à Babylone alors que son père étit absent 10 années. En terme d'historien, cela s'appelle un co-règne..
Maintenant, expliquez moi pour quelle raison Homère nous a cité des historiens modernes qui affirment que Nabonide n'a jamais eu un fils détenant l'autorité royale à Babylone pendant l'absence de son père.
C'est pas compliqué comme question. Pourquoi ces historiens modernes refusent ils cette évidence ?
Je ne vais pas dire qu'ils le font exprès, qu'ils sont mauvais ou méchants, mais qu'ils se trompent. Et oui, mon cher Homère, un historien, même moderne, ça se trompe aussi, et même collectivement.
Ce qui nous amène à une conclusion : ne croyons un historien que lorsqu'il apporte la preuve infaillible et vérifiée de son opinion. Et les citer collectivement, même si ça fait bien dans une démonstration, ça n'est pas pour autant un gage de vérité.
C'est pour cette raison que depuis le début de mon intervention ici, j'ai voulu lire moi-même les historiens du passé, pour ne vous proposer que des éléments que vous pourrez vérifier vous même.
L'historien c'est bien, la preuve, c'est mieux.
Nou retiendrons donc que Daniel avait raison d'appeler le fils de Nabonide par le mot "roi".
Et la question est donc devenue : comment pouvait il le savoir si même les historiens modernes en ont douté si longtemps et si certains encore, qui devraient se mettre à jour des découvertes archéologiques, l'ignorent...
Une seule solution. Daniel y était..
Et oui le raisonnement est simple. Daniel nous donne un renseignement que tous les historiens passés et modernes ont ignoré complètement.
L'argument qui voudrait que Daniel ait recopié une erreur du II siècle ne tient pas car aucun historien de l'époque n'en parlait.
Si vous aimez les techniques policières vous allez comprendre. Dans une enquête de police, les inspecteurs ne disent jamais tout aux journalistes sur les circonstances précises d'un meurtre, par exemple. Ils se gardent bien secrets un certain nombres de détails.
Pourquoi ? Parce qu'en ayant soigneusement caché ces détails aux médias, ils sont certains qu'en dehors d'eux, une seule personne les connait, le meurtrier.
Et ensuite, lorsqu'il interroge un suspect, ils vont être particulièrement prudents et attentifs aux déclarations de l'individu. S'il lâche un de ces détails, il sera confondu.
Ici, avec Daniel, nous avons la même chose. Daniel nous révèle un élément historique qui est tellement resté secret que même les historiens modernes l'ignoraient encore récemment.. Or Daniel le savait en écrivant son livre. Cette constatation milite pour que Daniel ait bien écrit à l'époque de Nabonide..
20ème argument : l'ordre des événements.
J'ai lu une hypothèse un peu curieuse qui affirme que Cyrus serait un premier Messie et que les 7 premières semaines commenceraient en -587 av JC, à la destruction de Jérusalem, pour s'achever en -537 av JC quand Cyrus ordonne le retour des juifs dans leur pays.
Outre le fait que 7 semaines font 49 années et non pas 50 comme le suggère cette hypothèse, elle vient en pleine contradiction avec les termes de la prophétie.
La voici :
Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines et 62 semaines
Les modalités sont donc très claires, la prophétie
commence par l'ordre de reconstruction et non pas le contraire qui voudrait que l'ordre de reconstruction viendrait après .... rien... puisque dans ce cas on ignore quand cela commencerait.
La construction du texte est donc celle-ci :
depuis l'ordre de reconstruction jusqu'à Messie, 7 et 62 semaines.
Or l'hypothèse de Cyrus place l'ordre de reconstruction
après 7 semaines et non pas au début en contradiction avec Daniel.