20ème argument : l'ordre des événements.
J'ai lu une hypothèse un peu curieuse qui affirme que Cyrus serait un premier Messie et que les 7 premières semaines commenceraient en -587 av JC, à la destruction de Jérusalem, pour s'achever en -537 av JC quand Cyrus ordonne le retour des juifs dans leur pays.
Outre le fait que 7 semaines font 49 années et non pas 50 comme le suggère cette hypothèse, elle vient en pleine contradiction avec les termes de la prophétie.
La voici :
Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines et 62 semaines
Les modalités sont donc très claires, la prophétie
commence par l'ordre de reconstruction et non pas le contraire qui voudrait que l'ordre de reconstruction viendrait après .... rien... puisque dans ce cas on ignore quand cela commencerait.
La construction du texte est donc celle-ci :
depuis l'ordre de reconstruction jusqu'à Messie, 7 et 62 semaines.
Or l'hypothèse de Cyrus place l'ordre de reconstruction
après 7 semaines et non pas au début en contradiction avec Daniel.
21ème argument. Un général Perse qui ressuscite.
Le titre accrocheur, je l'avoue, de ce 21 argument va nous permettre, cette fois-ci, de nous plonger dans les archives babyloniennes alors que jusqu'ici nos recherches s'étaient cantonnées aux écrits d'historiens côté grec.
Nous allons parler d'un général Perse archi-connu, dont le nom était
Mardonius.
Voici sa fiche Wikipedia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mardonios ... s%20Ier%20.
- Mardonios est un général perse qui joue un grand rôle dans les guerres médiques.
Il est apparenté à la famille des Achéménides car il épouse Artazostre, l’une des filles de Darius Ier.
En 492 av. J.-C., il dirige la première expédition envoyée par Darius contre la Grèce. La résistance des Thraces et le naufrage de sa flotte près du mont Athos le font renoncer.
Lors de la seconde guerre médique, il est le bras droit de Xerxès Ier, qui lui laisse le commandement après l’échec de Salamine. Il tente l’ouverture de négociations avec Athènes durant l’hiver 480 av. J.-C., mais, devant le refus athénien, il envahit de nouveau l’Attique, s'empare de nouveau d’Athènes désertée par ses habitants, avant d’être battu et tué, en luttant comme il put, à la bataille de Platées (479 av. J.-C.).
Nous ne parlons donc pas d'un illustre inconnu mais du n°2, après Darius 1er, puis Xerxés 1er, de l'armée Perse pendant 13 années.
Notons que sa mort a lieu en -479 av JC et qu'elle n'a rien de cachée puisqu'il décède au vu et au su de tout le monde lors de la bataille de Platée qui est celle qui met fin aux guerres médiques.
Alors pourquoi réveiller ce brave homme .
Parce que ce général Perse possédait beaucoup de biens, et notamment une propriété qui conservait méticuleusement toutes les archives qui la concernait . Et évidemment, on a retrouvé ces tablettes cunéiformes.
Ce lot d’archives concerne des événements ayant eu lieu dans les années 3 à 10 du règne de Xerxès 1er.
En effet, comme toutes les archives sérieuses de l'époque, la date y était portée, et comme le calcul du temps n'était pas établi par rapport à une date fixe du passé, comme nous le faisons avec l'année de la venue de Jésus, les copistes de cette époque là utilisaient la date de commencement du règne d'un monarque en place.
Là où nous écririons l'an 2 après Jésus, un copiste aurait écrit l'an 29 du règne du César Auguste.
Tout cela pour vous dire que cette collection de tablettes portent des dates qui vont de la 3ème année de Xerxès à sa 10ème année.
Nous nous intéressons donc aux documents datés de la 10ème année de Xerxès.
Si nous prenons pour hypothèse la date retenue par certains historiens, c'est en -486 av JC que Xerxès deviendrait roi et sa 10ème années de règne aurait eu lieu en -475/-476 environ.
Seulement Mardonios est mort depuis 4 années à ce moment là et son domaine semble l'ignorer.
A moins d'imaginer que les administrateurs du domaine de Mardonios ait zappé l'information et qu'ils aient cru pendant 4 années que leur patron était toujours vivant quelque part, je pense que nous avons un problème.
Et ce problème est d'autant plus grand que ce général était célébrissime. Qui pouvait ignorer sa mort ?
Par contre, si Xerxès est déjà co-roi avec son Père Darius depuis -496 av JC, alors les dates de ces tablettes du domaine de Mardonios serait échelonnées entre - 493 et -486 av JC, une époque où Mardonios était bien vivant.
Qu'elle est la conséquence de ce changement de date. Xerxès aurait régné 21 ans comme retenu par tous les historiens de maintenant et du passé, mais avec un commencement de règne en -496 av JC, au côté de son Père Darius 1er.
Ainsi Artaxerxès serait roi à la mort de Xerxés en -475 av JC, Thémistocle le rencontrerait comme le dit Plutarque, vers -473, et la 20ème année d'Artaxerxés tomberait en -455 av JC.
Et là, nous aurions les 483 années de la prophétie de Daniel qui débuteraient, comme indiqué dans son texte, puisque Néhémie situe l'ordre attendu par la prophétie de Daniel dans la 20ème années d'Artaxerxés.
Et qui apparaît au bout de ces 483 années, soit en 29 de notre ère ? Lisez Luc 3:1 tout en sachant que le règne de Tibère César commence en l'an 14 de notre ère..
C'est bluffant, non ?
Vous comprenez la raison de ma passion pour cette prophétie car si ces calculs sont bons, vous avez la preuve que le Messie Jésus n'était pas un accident de l'histoire, mais quelqu'un attendu par un personnage capable de prédire, ce qui veut dire "contrôler", l'existence d'un homme exceptionnel des siècles à l'avance.
22ème argument : Etude de l'hypothèse des 2 oints et d'une application à Onias III par un écrivain se prétendant être Daniel qui simulerait une rédaction à l'époque de Cyrus alors qu'il vivrait au même moment que cet Onias III.
Cette hypothèse pose déjà un postulat incontournable. Celui qui se prétend être Daniel serait un menteur..
L'autre constat, puisqu'il aurait réussi à bluffer tout le monde, est que ce menteur serait hyper intelligent car personne, au premier siècle, n'a jamais pensé à cette hypothèse.
Seulement, que penseriez vous d'un individu se prétendant mathématicien et qui sècherait gravement devant une simple équation à 2 inconnues, ou une multiplication, si vous préférez.. En effet, il existe une règle absolue qui se définit ainsi :
qui peut le plus peut le moins..
Je veux vous démontrer la faiblesse absolue de cette hypothèse.
Dans un argument précédent, je vous ai expliqué que les défenseurs de l'hypothèse que nous étudions arguaient que la mauvaise connaissance de l'histoire du VIème siècle av JC, par Daniel, prouvait qu'il avait écrit plus tard.. Nous avons précisément prouvé le contraire, mais là n'est plus notre propos.
Je veux me saisir de cet argument, qui ne pourra pas être rejeté par nos opposants, pour étudier les écrits de Daniel et vérifier s'il connaissait vraiment les événements du II siècle qu'il prétendait connaître et transformer en prophétie.
Car ne nous y trompons pas, l'hypothèse que je réfute ici affirme que Daniel connaissait Onias III et qu'il a bricolé son histoire pour en faire une prophétie.
Que savons nous d'Onias III. Ce que tout le monde savait au II siècle. Qu'il est devenu grand prêtre en -187 av JC.
Et donc Daniel aurait du le savoir aussi . Donc mettez vous à sa place. Daniel, le menteur, veut faire une prophétie et il choisit cette date d'onction de Onias III comme point d'arrivée.
Question: pourquoi mettre cette onction après une période de 483 années ? Daniel sait compter, s'il ajoute 187 + 483 années, il obtient comme nous -670 av JC.
Seulement Jérusalem est elle détruite en -670, a t'elle besoin d'un ordre de reconstruction cette année là ? Evidemment non !
Pourtant Daniel écrit que les 483 années débutent au moment d'un ordre de reconstruction de Jérusalem.
En d'autres termes, Daniel se plante puisqu'il a écrit qu'Onias III serait oint 483 années après un ordre de reconstruire une ville qui n'était pas détruite à ce moment là ..
Vous ne trouvez pas que pour un faussaire, il est particulièrement mauvais ? Il ignore l'histoire de sa nation et celle d'Onias III.
Que penseriez vous d'un écrivain qui écrirait sur vous, sachant que vous seriez né en 1980; et qui indiquerait que cette année correspond à la 400 années après la révolution française.(1789) . Vous douteriez de son diplôme.
Et bien voilà ce qu'aurait fait notre faux Daniel... un magnifique plantage !
Après cela, pouvons nous vraiment dire que Daniel maîtrisait son histoire du II siècle. Evidemment non !
Alors comment concilier le Daniel qui connait parfaitement l'histoire entre les III et IV siècle av JC, avec le Daniel qui aurait écrit une prophétie tellement loufoques, dans ses dates, qu'elle aurait eu l'effet inverse que celui escompté.
En d'autres termes, ce que Daniel écrit sur le oint, si ce oint est Onias III, n'a ni queue ni tête et ne correspond à rien.
C'est encore plus vrai si on fait correspondre le début des 70 semaines à l'année -587 av JC. Car dans ce cas, Daniel serait encore plus ridicule en affirmant qu'Onias III a été oint grand-prêtre en -54 av JC, au lieu de -187 av JC.
C'est donc une erreur de 130 années pour quelqu'un qui vivrait au moment des faits. Quelle magnifique plantage !!
Je repose les données du problème pour les nouveaux arrivants.
Daniel, un prophète dont le livre fait partie du canon biblique juif, a utilisé un mot ultra précis pour annoncer la venue, dans le futur, d'un personnage unique qu'il qualifiait soit de Prince, soit de Conducteur. Ce mot est "MESSIE".
Le Pentateuque utilisait ce mot pour désigner les grands-prêtres par exemple, alors que les livres historiques l'employaient pour caractériser les rois que Dieu choisissait pour diriger son peuple.
Tout cela concernait ce que nous appellerons des "petits" messies en comparaison avec LE MESSIE attendu au premier siècle par les juifs, comme indiqué dans mon dernier message que Homère n'a pas lu apparemment.
Lorsque nous étudions chacune des 39 utilisations de ce mot dans l'AT, il apparaît que seuls 3 livres prophétiques utilisent ce mot.
Esaïe qui annonce la venue de Cyrus le Perse, l'appelant le Messie de Jéhovah. Habacuc qui explique que Jéhovah protégera son Messie, et enfin Daniel 9 qui utilise 2 fois ce mot dans sa prophétie.
Nous éliminons de suite Esaïe et Cyrus tant il est évident que le Messie attendu ne pouvait être que juif. Faut il rappeler les prophéties sur la lignée de David, la naissance du Christ à Bethleem, etc...
Nous éliminons aussi Habacuc qui n'annonce aucune venue de qui que ce soit mais seulement une action protectrice de Jéhovah pour son oint.
Reste Daniel qui nous dit que 483 ans après un ordre officiel, viendrait Messie.
Quand donc un juif disait au premier siècle : nous avons trouvé le Messie, il ne pouvait faire référence qu'au livre de Daniel.
23ème argument: une traduction intéressante
Autre élément : je vous cite la bible du Rabbinat du grand rabbin Zadoc Kahn
Sache donc et comprends bien qu’à partir du moment où fut donné l’ordre de recommencer à reconstruire Jérusalem jusqu’à un prince oint,
N'y voyez vous pas un indice ? recommencer à reconstruire. C'est donc, selon cette traduction un recommencement opéré sur une reconstruction, et non pas une reconstruction initiale.
Si vous préférez, cette phrase suggère que la ville ait déjà subit un premier commencement de reconstruction. La reconstruction serait donc celle ordonnée par Cyrus, et le recommencement de la reconstruction serait celui de l'époque de Néhémie.
Voici plusieurs textes qui traduisent dans ce sens le mot hébreu rendu par "recommencer" dans cette bible du Raabbinat :
Nombres 11.4
Le ramassis de gens qui se trouvaient au milieu d'Israël fut saisi de convoitise; et même les enfants d'Israël recommencèrent (shuwb) à pleurer et dirent: Qui nous donnera de la viande à manger?
Esdras 9.14
recommencerions (shuwb)-nous à violer tes commandements et à nous allier avec ces peuples abominables?
Le sens initial de l'hébreu shuwb emporte le sens de "retour, d'une action recommencée, de revenir, de tenter à nouveau, de remettre"
Seulement, et la bible du Rabbinat le rend très bien. Ce recommencement concerne une RE construction, ce qui veut dire que l'on commence une deuxième fois à reconstruire la ville.
24ème argument : exemple de tablettes cunéiformes validant -475 av JC
Je fais ici référence ici à deux tablettes faisant partie d'un lot d'archives qui concernent des contrats de location d'une terre agricole sur une longue période de temps. Ce qui nous intéresse correspond aux deux dernières tablettes.
Un point à retenir pour comprendre cet argument : les copistes de l'époque conservaient ensemble et bien classés chronologiquement tous les contrats de location d'une terre en y ajoutant, à chaque échéance, le dernier contrat en cours de validité.
Imaginez que la reconduction des contrats se fasse chaque année, nous aurions les contrats ainsi classés; -480 -479 -478 -477 etc...
En -476 un nouveau contrat aurait été établi et ajouté aux archives après -477.
Ce qui a été découvert, et il faut le retenir, c'est une collection absolument complète de contrats sur un même terrain, rangés les uns après les autres, avec un classement strictement chronologique. Et ce sont les 2 derniers contrats qui soulèvent cet argument.
En effet, l'avant dernier document est daté de la 26 ème année de Darius et permet un contrat de fermage de 4 années, de -495 à
-492 av JC
Par contre, le dernier document indique un nouveau contrat daté de la 4ème année de Xerxés, soit , selon la chronologie acceptée actuellement, en
-482 av JC
Or, nous l'avons dit, ces tablettes se suivent chronologiquement, rappelons le. Et une terre n'était jamais laissée sans fermage à l'époque.
Vous aurez remarqué qu'il manque 10 années entre les deux dates avancées par ces tablettes. Concrètement, ces deux documents nous apprennent que la 22ème année de Darius est la 4ème année de Xerxès qui aurait donc commencé à régner en -496 av JC.
Nous avons ici la démonstration d'un co-règne entre Darius et Xerxès, Darius ayant la primauté tout comme, par exemple, Nabonide avait en son temps la primauté sur son fils Balthazar , roi à Babylone au moins 10 années. (voir l'argument n°17 )
25ème argument : exemple et traitement d'un contre argument
Je résume cette réponse de homère qui est un copié collé d'un site anti-TJ.
Déjà, cela démarre par un mensonge. Personne n'essaie chez les TJ de raccourcir le règne de Xerxès. Il a bien régné 21 années. Par contre, les TJ font seulement valoir une autre approche, en la mentionnant seulement, qui voudrait que Xerxès ait bien régné 21 années, mais que sur ces 21 années, 10 d'entre elles seraient un co-règne qui modifierait la chronologie tout en respectant scrupuleusement le nombre d'années de règnes des rois Darius et Xerxès.
Je simplifie : si 2 rois règnent 36 ans + 21 ans, vous avez un total de 57 années, mais si dans les 21 années du second roi, 10 années se passent en commun avec le 1er roi, alors le total fait 47 années. Cela décale donc de 10 années le moment où le second roi meurt et se trouve remplacé par son fils Artaxerxés.
Ainsi, personne ne parle de 11 années de règne seulement pour Xerxès.
Ensuite, ce texte ment encore lorsqu'il dit :
Il n’y a pas la plus légère évidence à l’appui d’une telle co-régence. . J'en suis quand même, et c'est loin d'être fini, au 25ème argument que je vous propose, preuves à l'appui, qui indique que la chronologie des historiens grecs pose questionnement et remet en question l'hypothèse défendue par Homer. .
Ensuite, ce document proposé par Homère fait référence à Hérodote. Je pose donc le raisonnement.
- Les TJ se servent d'Hérodote pour dire qu'il disait que Xerxès était roi 10 ans en même temps que Darius, son père. Mais Hérodote disait plus loin que ce co-règne n'aurait duré qu'une seule année.
En fait, les TJ n'ont pas contredit Hérodote en le citant et ceux que citent Homère ont une fois encore déformé les propos TJ.
Lisez bien, car vous savez que les mots ont un sens, surtout quand on s'en sert pour accuser les gens.
Les TJ ne disent pas qu'Hérodote a dit que Xerxès aurait été roi pendant 10 années avec son Père. Ils disent simplement que Hérodote a écrit que Xerxès a eu le statut de successeur, ce qui en faisait le second personnage du royaume après son Père, sans indiquer la durée.
Le scoop d'Hérodote ne se trouve pas dans la longueur du co-règne, mais dans le fait qu'il y a eu un statut de successeur. C'est même une nouvelle capitale car même si Hérodote le limite à 1 année seulement, personne ne peut plus dire qu'une co-régence était impossible institutionnellement chez les Perses.
C'est la preuve, amenée sur un plateau par Homère, qu'une co-régence du type "Nabonide/Batthazar", que nous avons démontré, était tout à fait possible chez les Perses aussi.
Imaginez que Darius ne soit pas mort 1 an après, mais 10 ans ou 20 ans après, alors nous aurions une co-régence Darius Xerxès, de 10 ou 20 années.
Voilà l'argument des TJ: Hérodote a prouvé qu'une co-règence avait eu lieu ce qui valide sa possibilité.
Maintenant que Hérodote dise qu'il n'a duré qu'un an n'efface pas la démonstration TJ.
Le document proposé par Homer n'a rien d'une démarche vraiment historique. C'est un pamphlet anti TJ qui ignore la façon de procéder des historiens qui est une technique des petits pas et non pas des grandes déclarations.
Ce que les TJ ont exploité avec raison dans les écrits d'Hérodote, c'est la preuve d'une co-rengence père/fils. Je vous avoue même qu'ayant lu Hérodote aussi, j'avais pour projet de faire de ce fait un de mes futurs arguments.
Je le fais donc un peu plus vite que prévu. Et j'en tire la conclusion suivante :
Xerxès a co-régné avec son Père.
mais cela suppose qu'on en trouve des traces, d'où le 24ème argument à venir .
24ème argument : un roi sous tutelle .
Je viens de lire un ouvrage d'un historien nommé George G Cameron.
Il ne prend pas parti dans notre débat mais il apporte une analyse assez précise sur des centaines de tablettes qu'il a répertoriées.
Il remarque une curiosité dans les tablettes qu'il peut dater sans problème dans les 10 premières années de Xerxès. Il s'agit donc de la période où, précisément, Xerxès aurait était co-régent avec Darius, son Père.
Cameron écrit :
- toutes les lettres (tablettes) adressées au trésorier par le même individu portent une seule et même empreinte de sceau Par exemple les lettres adressées au trésorier Baradkama par Darkauss dans les premières années de Xerxès portent toutes une empreinte de sceau de type 1. L'empreinte de ce sceau montre une inscription trilingue commençant par : moi, Darius.
Vous avez compris, dans les 10 premières années de Xerxès, des fonctionnaires écrivent des textes en les commençant par la phrase:
Moi, Darius . Mais comment l'expliquer ?
Si Darius était mort à ce moment là, pendant ces 10 ans, alors cette anomalie en serait vraiment une. Il n'est jamais arrivé qu'un roi, quelqu'il soit, de quelque nationalité qu'il soit, fasse débuter les archives officielles de son propre règne par une expression qui indiquerait que toutes ses décisions seraient celles de son père mort, et ce, pendant 10 années.
C'est absolument anormal si Darius était mort, mais vous imaginez le président de la République d'aujourd'hui, M. Macron, qui, pendant des années, commencerait ses courriers officiels en disant moi M. Hollande !
Car notez bien qu'ensuite, après ces 10 années, on commence à voir une autre phrase :
moi, Xerxès...
Quand on connait l'ego de ces rois, on imagine mal que Xerxès ait pu accepter pendant 10 longues années, que ses décisions soient attribuées à Darius, son père, qui serait mort.
En fait, et réfléchissez y bien, la seule solution est que Xerxès, bien que co-régent, restait toujours sous l'autorité de son Père, Darius, toujours vivant, et qu'officiellement, il fallait absolument que les actes officiels soient établis au nom du roi qui avait la primauté dans ce système.
Et ce qui valide cette analyse, c'est qu'au bout des 10 années, ces actes officiels portent ensuite la mention:
au nom de Xerxès.
Et oui, Darius venait de mourir !!!
25ème argument: Le NT fait la preuve que les chrétiens avaient intégré le livre de Daniel.
J'ai déjà démontré, dans plusieurs de mes arguments que vous pouvez retrouver ci-dessus que les chrétiens du premier siècle appliquaient à leur enseignement les leçons de Daniel, preuves qu'ils le considéraient comme un prophète, d'une part, et surtout qu'ils pensaient que ces prophéties s'appliquaient ou s'appliqueraient à eux.
Jésus va reprendre et s'appliquer à lui une partie de Daniel 9 en mat 24. Ca n'a rien d'anodin.
Un moyen infaillible de juger de la notoriété d'un livre ou d'un individu, consiste à retrouver les expressions "typiques" qu'ils emploient dans d'autres ouvrages écrits postérieurement.
Si un homme venait utiliser l'expression " opium du peuple", à 100% nous pourrions être certain qu'il a lu et fait référence à Karl Marx.
Nous trouvons des marqueur comme cela dans le livre de Daniel. Je vous ai parlé du mot Messie et de l'expression "fils de l'homme".
Je vous cite un autre exemple: Le livre de Daniel est absolument le seul livre de l'AT à nommer un ange par le nom "Michel". Je le répète, seul Daniel utilise ce nom pour désigner un ange. Il le fait en Daniel 10:13,21 et 12:1.
Le cas de Daniel 12: est intéressant :
- « Durant ce temps-là se lèvera Michel, le grand prince qui se tient là en faveur de ton peuple. Et ce sera un temps de détresse tel qu’il n’y en a pas eu depuis qu’une nation existe jusqu’à ce temps-là. Et durant ce temps-là, ton peuple échappera, tous ceux dont le nom est écrit dans le livre. 2 Et beaucoup de ceux qui sont endormis dans la poussière de la terre se réveilleront, certains pour la vie éternelle et d’autres pour la honte et le mépris éternel.
Voilà pour Daniel, voyons maintenant Jude et Jean.
Jude 9
- Or, quand l’archange Michel a eu un différend avec le Diable et débattait au sujet du corps de Moïse, il n’a pas osé porter contre lui un jugement en termes insultants, mais il a dit : « Que Jéhovah te réprimande !
Rev 12:7.
- Et une guerre a éclaté dans le ciel : Michel et ses anges ont combattu le dragon, et le dragon et ses anges ont combattu 8 mais ils n’ont pas été les plus forts, et il n’y a plus eu de place pour eux dans le ciel. 9 Il a donc été jeté, le grand dragon, le serpent originel, celui qu’on appelle Diable et Satan, qui égare le monde entier ; il a été jeté sur la terre, et ses anges ont été jetés avec lui. 10 Et j’ai entendu dans le ciel une voix forte dire :
Nous retrouvons donc chez Jude et chez Jean une référence appuyée à un personnage central du récit prophétique de Daniel , Michel, qui est décrit comme un prince ou un archange agissant au temps de la fin pour réaliser la volonté ultime de Dieu.
Mais où donc Jude et Jean sont ils allés trouver ce nom, Michel ? La seule solution est qu'ils ont pris à leur compte ce renseignement dans le livre de Daniel. Et oui, seul Daniel nomme "Michel" un ange au grade de "prince" dans l'AT.
Mais nous pourrions multiplier les exemples car c'est vrai aussi pour l'ange Gabriel.. Daniel 8:16 et 9:21. Luc 1:19,26.
Comme vous le voyez, inutile de citer Daniel pour remarquer que ses prophéties étaient dans la tête des chrétiens au 1er siècle.
26ème argument: le témoignage de Flavius Josephe.
Flavius Josephe est un historien juif, pharisien, qui a vécu au premier siècle de notre ère et qui se pose comme un témoin sérieux et informé de l'histoire de son peuple.
Comme tous les historiens de son temps, il a commis des erreurs mais cela n'enlève en rien l'intérêt de ses observations, surtout en ce qui concerne son opinion de pharisien dont on peut tout dire, sauf qu'ils ne connaissaient pas très bien les opinions religieuses de leur époque.
Bref, bien plus qu'un historien grec ou romain qui écrirait sur l'histoire juive, Josephe est bien placé pour nous faire connaître non seulement l'histoire, mais surtout le ressenti des juifs religieux de son temps.
Dans son livre, Antiquités Judaïques, Josephe écrit ceci :
- le Temple, dévasté par Antiochus, était en effet resté trois ans[124] dans cet abandon : car ces événements s'étaient passés la cent quarante-cinquième année, le vingt-cinquième jour du mois Apellaios, en la cent cinquante-troisième olympiade, et le Temple fut remis en état le même vingt-cinquième jour du mois Apellaios, la cent quarante-huitième année, en la cent cinquante-quatrième olympiade[125]. Le Temple avait été dévasté suivant la prophétie faite par Daniel quatre cent huit ans auparavant : il avait, en effet, prédit que les Macédoniens le détruiraient
Ce texte est intéressant sur plusieurs éléments , il permet une datation, 153ème olympiades, il cite Daniel 11, et surtout il indique la date de rédaction de la prophétie de Daniel qu'il commente.
La 153ème olympiades correspond aux années 164/165 av JC et Josephe indique que Daniel a écrit son texte 408 années avant cette date, soit vers -572/-573 av JC.
Nous avons donc à la fois un historien, un juif et même un pharisien qui vient affirmer ici qu'il soutient que la rédaction du livre de Daniel s'est faite au VIème siècle av JC.
Cela élimine l'idée selon laquelle les juifs du premier siècle pensaient que Daniel avait écrit son livre au II siècle . Dans le même ordre d'idée, Josephe a également écrit sur Onias III mais sans jamais le relier au livre de Daniel alors qu'il en avait une magnifique occasion.
Ici, la question n'est pas de savoir si Josephe a raison ou tort, peu importe. Par contre, c'est ce qu'il croit qui nous intéresse, et ici nous lisons clairement que cet historien opte pour une rédaction du livre de Daniel au VIème siècle av JC.
Si l'ensemble des juifs, ou même une partie importante des juifs avait daté le livre de Daniel du IIème siècle, Flavius Josephe n'aurait pas pu l'ignorer, pas lui. Or, il y va franco, il date Daniel de -573 av JC pour la prophétie en question, et quand bien même il se tromperait de quelques années, il nous fait part ici du sentiment juif de son époque...
Si donc certains juifs ont pu penser que Daniel avait prophétisé sur Onias III, il apparaît qu'ils ne pensaient pas pour autant que Daniel avait écrit au II siècle av JC. Je n'ai trouvé absolument aucun texte, à ce jour, qui donnerait à penser que les juifs doutaient de la rédaction du livre de Daniel au VIème av JC.
Si quelqu'un dispose de ce renseignement, je suis preneur. Je parle bien de juifs contemporains de Onias III.
27ème argument: témoignage du livre des Macchabées.
Voici un extrait de ce livre 1:
- La fureur des lions auxquels on exposa Daniel, et l'ardeur de la fournaise où Misaël et ses compagnons furent jetés avaient-ils rien de plus terrible que le feu de l'amour qui dévorait les entrailles celte mère par la douleur de se voir arracher tous ses enfants par tant de divers supplices?
C’est un ouvrage d’inspiration nationaliste écrit par un juif anonyme fervent partisan de la dynastie hasmonéenne. Il se base sur des annales et cite des documents officiels. Le Livre a été composé aux alentours de 100 av. J.-C., après la mort de Simon mais avant l’intervention de Pompée à Jérusalem en 63 av. J.-C.
Nous apprenons donc qu'en 100 av JC, les juifs nationalistes citaient le livre de Daniel le plus normalement du monde en y recherchant, non pas un texte qui aurait un rapport même lointain avec Onias III ,mais comme une histoire qui mettait en valeur le courage de 3 hommes en plus de Daniel.
Et preuve que l'auteur des Macchabées faisait bien allusion au livre de Daniel, et pas seulement à l'homme Daniel, c'est que la citation ci-dessus faire référence à 2 événements qui ne sont relatés nulle part ailleurs que dans le livre de Daniel.
Or, nos opposants (de type Homère) arguent que le livre de Daniel aurait été écrit 64 années seulement avant le livre des Macchabées.
On peut raisonnablement en douter quand on mesure le degré de connaissance historique de l'auteur des Macchabées qui se serait fait avoir comme un débutant par un faux Daniel écrivant une fausse prophétie sur Onias III, personnage dont la biographie n'était en rien cachée à l'auteur des Macchabées qui ne fera par ailleurs aucune mention ou allusion à un rapport entre Daniel et Onias III dans son livre.
Si un jour des juifs ont cru qu'il y avait un lien entre Daniel et Onias III, ce n'était donc pas avant -100 av JC ni même après la première moitié du premier siècle si on en croit Flavius Josephe.
Je rajoute cette traduction du livre des Macchabées:
- I M 2,52. Abraham n'a-t-il pas été trouvé fidèle dans la tentation, et cela ne lui a-t-il pas été imputé à justice?
I M 2,53. Joseph, au temps de son angoisse, a gardé le commandement, et il est devenu le seigneur de l'Egypte.
I M 2,54. Phinées, notre père, et brûlant de zèle pour Dieu, a reçu l'alliance d'un sacerdoce éternel.
I M 2,55. Josué, en accomplissant la parole, est devenu chef en Israël.
I M 2,56. Caleb, en rendant témoignage dans l'assemblée, a reçu un héritage.
I M 2,57. David, par sa douceur, s'est acquis à jamais le trône royal.
I M 2,58. Elie, en brûlant de zèle pour la loi, a été enlevé dans le ciel.
I M 2,59. Ananias, Azarias et Misaël, par leur foi, ont été délivrés des flammes.
I M 2,60. Daniel, par sa simplicité, a été délivré de la gueule des lions.
I M 2,61. Considérez ainsi, de génération en génération, que tous ceux qui espèrent en Dieu ne s'affaiblissent pas.
Vous aurez remarqué comme moi, que la totalité des personnages cités dans ce texte sont des hommes dont l'histoire est racontée par la bible.
Or, le livre des Macchabées, non seulement fait une référence au livre de Daniel, mais il en cite même 4 personnages qu'il met donc au même niveau que Abraham, Joseph, Josué, David ou Elie.
Personne n'imagine que si l'auteur du livre des Macchabées avait pensé une seule seconde que le livre de Daniel ne faisait pas partie du canon biblique de l'époque, il aurait osé établir un rapport d'égalité entre 4 faux personnages purement inventés, et Abraham, le père vénéré de la nation juive. Ceux qui le pensent ne connaissent visiblement pas l'âme juive.