Condamné à 5 ans pour « atteinte à l’islam et au prophète Mohamed » : Slimane Bouhafs reste en prison
14:30 mardi 30 août 2016 | Par
Hadjer Guenanfa |
Actualité
Slimane Bouhafs
Slimane Bouhafs, condamné en première instance à cinq ans de prison ferme pour « atteinte à l’islam et au prophète Mohamed » (QSSL), reste en prison. Son procès en appel s’est tenu, ce mardi 30 août, au tribunal de Sétif mais le juge a refusé de le remettre en liberté pour des raisons de santé en attendant le verdict, a-t-on appris de Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH).
Ses avocats « ont demandé l’annulation du procès et l’abandon des poursuites (engagées contre lui). Le verdict sera prononcé le 6 septembre prochain. Mais Slimane Bouhafs n’a pas obtenu la liberté provisoire. Il paraissait pourtant très fatigué et très malade », regrette Saïd Salhi qui juge « son arrestation puis sa mise en détention injustifiée ».
Lors de l’audience, Slimane Bouhafs a « réfuté l’accusation de l’offense au prophète et à l’islam », précise la LADDH dans un communiqué. L’accusé, qui s’est présenté comme un ancien policier a, cependant, « assumé son opposition et critiques sur son compte Facebook contre l’islam radical et le terrorisme et l’article 2 de la Constitution ». Il a également revendiqué la « séparation de la religion de l’État », selon la même source.
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Les avocats de Slimane Bouhafs ont évoqué de « procès d’exception » selon la LADDH, où les « droits du prévenu n’ont pas été respectés ». L’ONG de défense des droits de l’Homme « s’est déjà prononcée sur les irrégularités du procès de première instance, en contradiction avec les normes et garanties d’un procès équitable et sur les atteintes aux droits et libertés de culte, d’opinion et d’expression ».[justify]Des militants et des membres de la société civile se sont déplacés à Sétif pour assister au procès. Ils ont été empêchés d’accéder à la salle dans un premier temps par les services de sécurité alors que l’audience était publique. « Nous avons alors protesté auprès du procureur afin qu’ils nous laissent entrer », affirme le vice-président de la LADDH.