Je vais te répondre très précisément.gadou_bis a écrit : ↑20 mai22, 09:17 Bien sûr que ce sont des prophéties:
Lévitique 4v3,5 et 16 et Lévitique 6v22 => le sacrificateur oint est une image pour le futur grand sacrificateur: Jésus-Christ.
1 Samuel 2,10=> c'est évidement une prophétie qui concerne Jésus.
2 Samuel 22,51 Psaume2,2 Psaume 28, Psaume 89 etc... Bien sûr qu'il s'agit de Jésus.
En réalité l'oint c'est un synonyme pour le roi, et les juifs attendait un roi, ils attendaient le fils de David a qui avait été fait la promesse. Celui que Dieu avait choisi.
Même Jésus cite Esaïe en disant "YHWH m'a oint" => il revendique ainsi sa messianité, et pas avec le texte de Daniel.
Il y a dans la bible différents degrés de prophéties.
- Des prophéties franches, du type Genèse 3:15, ou lorsque Dieu promet à Abraham que toutes les nations de la terre seront bénies par sa postérité.
Des prophéties cachées qui ne pouvaient être comprises qu'après, soit la venue du Messie qui les expliquerait, ou qu'après leurs réalisations dans le futur.
Pour un lecteur contemporain à la rédaction de ce texte, aucun élément ne lui permet de se dire que voilà une prophétie sur le futur oint de Dieu.
Par contre, les prophéties franches sont faites pour être comprises dès leurs rédactions, quand Dieu fait dire à Juda que le bâton de commandement restera dans sa tribu, Juda comprend immédiatement.
Quand il fait dire de Bethlehem que l'élu y naîtra, là aussi tout le monde comprend immédiatement. La preuve, lorsque Hérode veut se débarrasser de Jésus enfant, il demande aux juifs où il devait naître et immédiatement la réponse vient : de Bethlehem !
Ces deux types de prophéties peuvent se décliner ainsi:
- 1) des prophéties de préparations. Elles permettent aux croyants de patienter et de se préparer à trouver le Messie grâce à des éléments connus d'avance, Bethlehem, ascendance, époque, etc..
2) des prophéties de confirmation, comme Esaie 53, qui sont faites pour convaincre ceux qui ont vu les événements prophétisés se dérouler sous leurs yeux sans pour autant les avoir attendus car ils se fondaient dans un AT très fournis.
Par contre un juif non chrétien vivant avant Jésus lira ce texte sans même s'arrêter un seul instant et il y trouvera une explication tout à fait logique pour lui en l'appliquant à sa croyance.
Il suffit de le constater en lisant ce qu'en disent les juifs d'aujourd'hui. Leur messie attendu ne peut pas être concerné par ce texte.
Pour quelle raison ? Parce qu'il leur manque la clé, Jésus. Les juifs ne sont restés qu'au niveau des prophéties franches, celle de l'élu qui vaincrait et dominerait le monde.
Quand je lis une prophétie de l'AT, je me demande toujours s'il s'agit d'une prophétie franche ou d'une prophétie cachée, d'une prophétie qui préparait la venue du messie, ou d'une prophétie qui authentifiait le messie après coup. Il faut savoir que certaines prophéties pouvaient faire les deux.
Et quand j'ai lu les 39 références au Messie dont nous parlons, je me suis posé aussi la question: franche ou cachée.
Par exemple, la série des textes de Samuel que nous attribuons à Jésus, nous autres chrétiens, passent complètement inaperçues pour les juifs, aujourd'hui encore.
Quand Anne prie quand elle rencontre Héli, pour avoir un enfant et qu'elle dit : Jéhovah jugera jusqu’aux extrémités de la terre, il donnera du pouvoir à son roi et il fera grandir la force de son oint, nous autres, chrétiens, nous y voyons une référence à notre messie à nous, mais franchement, comment un juif pouvait il en faire autant.
Si j'étais juif, en tenant compte du contexte, je me dirais qu'il s'agissait de la naissance de Samuel, lequel oindrait au moins 2 rois, Saul et David, et que si prophétie il y avait, le oint en question, appelé roi dans ce texte, pourrait tout aussi bien être David.
Tu vois, nous n'avons pas vraiment la possibilité de dire que tous ceux qui parlaient de Messie au premier siècle, en l'attendant, s'inspiraient de ce texte de Samuel.
Toutes les référence que tu cites, comportant le mot Messie, et que tu assimiles à des prophéties sur Jésus, sont du même type. Un juif sincère et même tout à fait logique peut très facilement les attribuer à une autre individu que Jésus.
C'est notre cœur de chrétien qui les fait basculer dans notre liste de prophéties sur Jésus. Et nous avons raison. Par contre nous avons tort de penser qu'elles étaient franches et ne pouvaient s'appliquer qu'à Jésus avant sa venue, je dis bien avant.
Là où Daniel 9 est différent, c'est que l'ambiguïté y est impossible. Le texte dit clairement : nous attendons un Messie. Le mot Messie y apparaît 2 fois, et la notion d'attente est fortement appuyée par la chronologie offerte par le texte : depuis l'ordre jusqu'au Messie, 69 semaines.
Un lecteur ne peut qu'y voir une prophétie sur une messie.
D'ailleurs Homer est obligé de le reconnaître puisqu'il cherche même 2 messies différents, et qu'il soutient que ce texte serait de l'histoire camouflée en prophétie.
Le fait que les juifs aient tenté de faire correspondre, à une certaine époque, cette prophétie à un homme, Onias III, démontre d''une part qu'ils validaient que Daniel prophétisait et qu'il fallait y trouver une explication.
Par contre aucune tentative d'explication de ce type avec tous les textes que tu as cités et qui comprennent le mot Messie. Pourtant tu y vois des prophéties sur Jésus. Les juifs non ! Révélateur !
Ce que je veux dire et je termine par là, c'est que si le mot Messie apparaît dans quelques textes que tu considères comme prophétique, c'est parce que tu es chrétien que tu le crois, les juifs s'en accommodant sans problème et même assez logiquement. Par contre ils ne peuvent pas le faire avec Daniel 9, d'où l'explication juive défendue par Homère.
Daniel 9 était trop précis, trop direct, pour en faire autre chose qu'une prophétie. Les juifs ont donc été contraint de faire avec et de trouver un messie à eux qui y corresponde.
Seulement, de toutes les prophéties que tu avances, comportant le mot Messie, seule Daniel 9 pouvait avoir pour effet que les juifs du temps de Jésus attendaient tous LE Messie. Les textes de Samuel, et les autres ne pouvaient avoir un tel effet double.
- 1) une attente d'un individu appelé Messie.
2) une attente au premier siècle et jamais avant et encore moins après.
En effet, si les juifs attendaient un Messie, sans pour autant croire qu'il devait venir à leur époque, alors on pourrait à la limite penser qu'ils appliquaient une réflexion sur les textes que tu as cités...
Mais cela va plus loin, ils attendaient le Messie au premier siècle, ils avaient donc un renseignement chronologique en tête, et là, pour le coup, Daniel 9 est le seul texte qui en contienne un.
Je confirme donc, avec les nuances que ta bonne remarque imposait, que Daniel 9 est la seule prophétie audible par les juifs du premier siècle pour avoir pour effet une attente du Messie à ce moment là précisément. L'élément chronologique impose Daniel 9 comme élément déclencheur.