Quand Dieu choisit Abraham, son projet ne se réalisera pas pendant la vie d'Abraham, c'est pour plus tard.
Quand Dieu choisit Juda pour aller jusqu'au Shilo, le projet divin se réalisera bien après la mort de Juda.
Ce sera la même chose quand Dieu fera une alliance avec David, 5 siècles après la naissance de la nation d'Israël, à sa sortie d'Egypte.
Cela démontre que la nation d'Israël, composée des 12 tribus, n'était pas le but, la raison d'être des prophéties. Elles en sont le support, la préfiguration mais certainement pas la finalité.
Seulement souvenez vous. Dieu se sert, avec Abraham, de mises en scène qu'il organise méticuleusement pour poser une sorte de modèle de ce qu'il a prévu de faire. Le fils unique, le sacrifice, le lieu, la promesse, tout préfigure l'avenir et le message des chrétiens.
Se pourrait il que Dieu ait agi de la même façon, à l'échelle d'une nation, pour prophétiser son projet final.
Il a bien utilisé la famille d'Abraham, ses descendants, Isaac, Jacob, Juda, Jesse, David, etc... Pourquoi ne l'aurait-il pas fait sur une plus grande échelle, celle d'une nation complète. Non pas pour que cette nation réalise son projet, mais pour qu'elle en soit une image, une ombre des choses à venir.
L'idée est que les modalités de la naissance de la nation d'Israël, quand Dieu devient son organisateur, à l'époque de Moise, correspondent méticuleusement aux modalités de la vraie nation qu'il prévoit depuis le début en prophétisant sur son chef, la postérité promise, le Shilo., le Messie de Daniel 9.
C'est le but de ce fil et je prendrais le temps qu'il faut pour développer cette idée.
Un indice, et même plus qu'un indice, nous est donné par l'apôtre Paul dans sa lettre aux Colossiens 2:17.
- Que personne donc ne vous juge à propos de ce que vous mangez et buvez, ou à propos de l’observance d’une fête, de la nouvelle lune ou d’un sabbat. 17 Ces choses étaient une ombre des choses à venir, mais la réalité, c’est le Christ
Concrètement, Paul s'exprimait ici concernant la Loi de Moise et ses prescriptions en matière de fêtes religieuses ou de sabbat.
Mais l'idée qui émane directement de ce texte est que la Loi de Moise était une ombre des choses à venir.
Comment comprendre cette expression?
- L'ombre d'un objet n'est jamais l'objet, mais la projection parfaite de cet objet sur une surface (mur, sol) projection qui permet de discerner les formes et les particularités de l'objet ainsi considéré.
L'ombre est surtout la parfaite reproduction de l'objet, elle ne peut pas reproduire autre chose que la vraie forme de l'objet, ni ajoutant rien et n'en retirant rien non plus.
Paul aimera cette idée puisqu'il la reproduira dans sa lettre aux hébreux.
Hébreux 8:5:
- Ces hommes offrent un service sacré dans une copie et une ombre des choses célestes, comme le montre cet ordre divin reçu par Moïse au moment où il allait construire la tente : « Veille à faire toutes choses d’après le modèle qui t’a été montré dans la montagne. »
Ici nous retrouvons l'expression " ombre des choses à venir" associée à un autre mot : "une copie", ce qui valide notre idée déjà exprimée que la Loi de Moise se révélait être une préfiguration, la réalisation en petit des choses célestes.
Notez l'argumentaire de Paul qui veut faire remarquer que la construction de la tente (tabernacle) avait suivi scrupuleusement le modèle définit par Dieu lui même. Paul y voit la preuve que ce modèle, cette ombre, n'était pas du au hasard des idées des hommes, mais à un plan, un modèle exigé par Dieu lui même.
Hébreux 10:1.
- En effet, puisque la Loi possède une ombre des bonnes choses à venir, mais pas la substance même des choses, elle ne peut jamais, par les mêmes sacrifices offerts continuellement chaque année, rendre parfaits ceux qui s’approchent de Dieu
Paul reproduit son raisonnement précédent et nous apporte un éclairage intéressant qui confirme nos idées.
En effet, si la loi est une ombre des choses à venir, et si une ombre est une projection parfaite d'un objet sur une surface, il n'en demeure pas moins qu'une ombre n'est pas l'objet et ne peut pas reproduire elle-même les effets que seul l'objet peut produire.
Pour être moderne, l'ombre d'un moteur V8 ne réussira jamais à faire se déplacer un véhicule. Paul exprime ici la même idée en indiquant que les dispositions de la Loi, l'ombre, ne pouvaient pas suffire à rendre parfait qui que ce soit. La Loi n'était donc qu'une ombre d'une disposition, qui elle, réussirait ce miracle.
Cela nous apprend donc que la Loi n'était pas l'objectif, mais la copie inopérante d'une disposition qui, elle, serait efficace.
Seulement, quand on sait cela, on est obligé de conclure que le peuple qui possédait cette loi était lui aussi une ombre car tous ceux qui obéissaient à cette Loi en offrant des sacrifices pour le pardon des péchés le faisaient imparfaitement, puisque la Loi ne pouvait pas les rendre parfaits.
D'où l'idée suivante : et si l'existence même d'Israël et surtout sa naissance nous en disait beaucoup plus qu'on ne le pense sur la réalité future que cette ombre préfigurait.