lafrisée a écrit : ↑27 oct.22, 18:49
J'ai beaucoup pensé à ta réponse depuis hier.
Je crois qu'elle est très juste, et que le mot "ressenti" correspond à ce que j'avais voulu exprimer.
Salut Lafrisée
Merci d'avoir précisé ce point, j'avais un petit doute.
Il s'agit de quelque chose qui m'habite depuis toujours, j'ai toujours eu une bon "ressenti" avec les gens ou les objets d'art que je croisais, comme si l'objet et moi-même ne faisait qu'un, en quelque sorte, c'est difficile à expliquer.
Le ressenti ne dépendant ni du corps ni du mental, je ne m'étonne pas que tu dises qu'il s'agit de quelque chose qui t'habite depuis toujours. C'est effectivement le cas, mais pas seulement pour toi. C'est la même chose pour tout le monde. La seule différence, c'est que tu as cette capacité "d'entendre la voix" de ton ressenti tandis qu'elle passe complètement inaperçue chez la plupart de nos contemporains.
Mes émotions aussi sont mes alliées, par exemple quand je ressens de la colère, il peut arriver que ce soit la colère d'une personne que j'ai rencontré, dont j'ai rencontré le regard ; parfois au lieu d'être de la colère, cela se mue en larmes ; dans tous les cas, c'est une émotion qui transite en moi mais n'y reste pas, car j'ai "attrapé" l'émotion d'une autre personne, en quelque sorte.
Tu es impressionnante, Lafrisée, vraiment. J'aurais tellement aimé avoir une telle sensibilité avant mon éveil ! Ce qui m'étonne le plus chez toi, c'est ta capacité à verbaliser avec des mots des phénomènes souvent indescriptibles pour le commun des mortels. Par contre, l'analyse que tu en fais est quelque peu erronée (rien de grave, rassure-toi). Lorsqu'on est capable d'observer une telle expérience, il est tout à fait naturel de chercher ensuite mentalement à la décrire de façon logique, voire à en trouver une explication.
En fait, le phénomène que tu décris s'appelle une "projection". Je ne vais pas m'étendre en détails là-dessus, mais pour le résumer le plus simplement possible, ce que tu reconnais chez les autres, c'est ce dont tu es toi-même habitée, consciemment ou non. Les autres deviennent le miroir de toi-même. Par exemple, s'il y a de la colère en toi (dans ton personnage), alors tu vas être très sensible à la colère des autres. La colère des autres va te renvoyer à ta propre colère. La jalousie des autres à ta propre jalousie, etc... Comme un miroir. Tu n'as donc pas "attrapé" l'émotion d'une autre personne, mais c'est ta propre émotion qui est mise en lumière. La plupart du temps ce phénomène est totalement inconscient sur le plan mental, mais le corps, lui, capte l'information et réagit, ce qui explique par exemple les larmes ou d'autres réactions physiques.
Hier j'ai eu par exemple une émotion de toute puissance pendant quelques heures, et je dois avouer que c'était agréable, mais ce n'était pas une émotion qui m'appartenait, et dès que j'ai eu assez de lucidité pour la regarder en face, elle est partie. Je dois avouer que c'était une grande lutte, car ensuite j'ai un tas de miasmes accrochés à moi, j'ai les mains bouillantes par exemple.
Merci pour ce témoignage, Lafrisée.
Tu évoques ici un autre phénomène absolument extraordinaire dont je parlerai plus tard, pour ne pas mettre la charrue avant les bœufs.
J'ai l'impression que je suis comme une aveugle dans un monde de voyants ; je ressens les choses sans les voir, du coup je ne fait pas partie des voyants, et je ne fais pas non plus partie des aveugles car je perçois des choses qu'ils ne perçoivent pas.
Même si tu ne le comprends pas encore clairement (et c'est tout à fait normal) sache que ce phénomène a déjà été évoqué par Jésus lui-même, lorsqu'il parlait de personnes qui avaient des yeux mais pourtant ne voyaient pas, et des oreilles mais pourtant n'entendaient pas. Ce sont-là des paroles divines qui sont en général très mal interprétées. Mais le fait que tu "ressentes" ces choses est un très bon signe.
Je te remercie une fois encore d'avoir exprimé avec honnêteté quelques unes de ces choses que tu "ressens". Rien ne t'y oblige, et je sais autant que toi que lorsqu'on en parle publiquement cela revient à s'exposer et donc à prendre le risque d'être incompris, de subir une certaine forme de jugement, voire de mépris. C'est donc très courageux de ta part. Si cela devenait pénible, alors je le répète : rien ne t'y oblige. Et si un jour tu préfères en parler de façon disons plus confidentielle, tu trouveras toujours chez moi une oreille attentive et bienveillante.
Ajouté 24 minutes 15 secondes après :
gadou_bis a écrit : ↑27 oct.22, 19:47
Pourquoi serait-ce mieux d'éclater de rire que d'exploser de colère ?
Je comprends très bien que ton personnage tente de n'y voir aucun avantage, Gadou.
Pour ma part, mes accès de colère me faisaient souffrir et faisaient souffrir les autres. N'est-ce pas une raison suffisante ?
La colère est une chose nécessaire, elle doit pousser à réclamer la justice qui est aussi nécessaire.
La méchanceté n'est pas illusoire, elle met la vérité dans l'ombre et elle appelle une juste colère.
Une fois de plus, j'observe ici avec beaucoup de détachement la façon dont ton personnage mental tente de justifier des émotions et des comportements que je considère comme délétères. Je sais parfaitement que ton "vrai toi" ne parlerait jamais de cette façon. Le vrai soi est amour, joie, paix, bienveillance, bonté...
Je pense ne rien t'apprendre en te disant que la colère et la méchanceté ne font pas partie du fruit de l'esprit.
Tu fais comme si ton "personnage" n'existait pas, mais en réalité c'est bien à ce personnage que tu t'adresses quand tu lui dis que l'agresseur est amour paix et bienveillance.
Ce paragraphe est intéressant, Gadou. Essaie d'être attentif, s'il te plaît : je ne fais pas comme si mon personnage n'existait pas. Mon personnage existe, et je m'en sers comme d'une "interface" pour communiquer avec autrui, avec toi en l'occurrence.
La différence entre toi et moi, c'est que je ne laisse pas mon personnage diriger ma vie, mais j'en deviens le maître. J'emploie ici le verbe "devenir" car je ne suis encore qu'un débutant et il arrive donc parfois que mon personnage mental illusoire reprenne le dessus de temps à autre, mais je le vois s'affaiblir de jour en jour.
Tu te mens à toi-même, tout simplement... ça a un nom: le "déni"
Tu vois, Gadou, c'est typiquement le genre de propos qui auraient pu me mettre en colère naguère, mais qui aujourd'hui me font sourire. Et je ne peux même pas te faire le moindre reproche car je sais parfaitement que ce n'est pas ton être véritable qui s'exprime de cette manière. Tu es amour, Gadou, tout comme il est écrit que Dieu est amour. C'est seulement que tu l'ignores encore.