L'Éveil
L'Éveil
Ecrit le 07 déc.22, 18:43Je suis arrivé sur ce forum le 30 août 2021. J'y ai trouvé une famille spirituelle. Comme dans toutes les familles j'ai plus d'affinités avec certains et moins avec d'autres. Il y a quelques fois des frictions, ce que je trouve normal et sain.
Mais ce soir je suis triste. Très triste...
Je vois les membres être rabaissés, humilié par de nouveaux arrivants. Je n'ai pas l'intellect qu'il faut pour mettre en mots ce que je voudrais dire. Mais j'ai trouvé un article qui pallie à mon manque. Le lien de l'article : http://www.istenqs.org/la_fin_de_leveil.htm
Si vous croisez un éveillé,
fuyez !
Thierry Vissac
Si quelqu’un vous dit : « Je viens de m’éveiller » ou une de ces phrases impliquant qu’il ou elle a atteint l’objectif spirituel ultime de l’existence, pour votre santé mentale, je vous conseille de vous méfier. Une telle annonce est équivalente à celle de l’heureux acquisiteur du dernier modèle d’une grosse voiture de luxe allemande vous faisant savoir qu’il a obtenu quelque chose qui vous est pratiquement inaccessible. Il y a là cette idée de quelque chose qu’on peut obtenir, un avant et un après, une frontière tracée quelque part séparant l’éveillé du reste des humains.
« L’éveil », « un éveillé », « je me suis éveillé ». Les expressions sont lourdement chargées dans les milieux spirituels pour qui elles ont un sens. Elles sont pleines de l’illusion de « pouvoirs » acquis, on ne sait pour quel usage ni quel mérite, de la fin de la souffrance, d’une capacité automatique à guider et enseigner. Si vous observez le comportement des chercheurs, le vôtre, vous constaterez que toutes ces acquisitions ne sont généralement pas remises en question (relisez-les et mesurez le potentiel de rêve qu’elles contiennent). Je vous propose cet exercice de remise en question.
Tout d’abord, soyons clairs. Si la notion d’éveil a eu un sens, elle l’a complètement perdu au fil du temps. Il est évident qu’on peut s’éveiller à toutes sortes de choses dans une existence et que la vie nous invite à cela en permanence mais cet EVEIL majuscule, qui dit tout sans rien dire… ne vaut plus rien. Celui qui utilise ce terme est donc suspect. Il n’y a pas, pour personne, de fin de la souffrance, de pouvoirs à acquérir, ni de capacité réelle à guider les autres sur ce chemin le plus intime qui soit. Si l’éveil a un potentiel réel en terme de marketing, il n’en a plus du tout pour l’inspiration spirituelle. Si je devais appliquer un mot unique à un accomplissement humain de valeur, je dirais « humilité ». Et l’éveil, tel qu’on l’entend aujourd’hui, est tout le contraire de l’humilité. Il toise, domine, sépare, prétend, tranche beaucoup trop et charrie sa cohorte de mensonges. J’ai lu et entendu des dizaines de témoignages, dans les livres, les conférences, les vidéos sur Internet. Ils disent tous en substance (l’astuce suprême étant de faire semblant de ne pas le dire) : « Je ne souffre plus, je suis au-delà de vos problèmes, je vais vous montrer à quel point je me distingue de vous ».
Bien sûr, je le redis, on peut démontrer que ces mots-là ne sont pas utilisés et parfois que leur contraire est mis en avant : « Je ne suis pas différent de vous ». Mais sur le marché actuel, c’est de la poudre aux yeux. Et la plupart marchent dans la combine et l’alimentent. Le paradoxe le plus étonnant et le plus répandu est : « Je me suis éveillé, mais il n’y a personne pour s’éveiller ». Comme si l’envie judicieuse de préciser que l’éveil n’existe pas sur le plan où on le fait exister était muselée dès le début… parce qu’il faut bien se faire écouter.
L’éveil est trop souvent un sésame permettant de réciter des leçons plus ou moins bien apprises pour beaucoup trop de monde aujourd’hui. La spiritualité mérite mieux. Certes, elle est moins « fun » que le jeu des chaises musicales où chacun a aujourd’hui vocation à prendre le siège du conférencier. Mais si l’appel intérieur est authentique, personne ne peut se complaire longtemps dans le monde des éveillés. Ça veut dire à la fois abandonner cette naïveté à leur égard et retrouver le sens profond de notre existence. Ces deux éléments sont importants dans la phase de transition que nous vivons à notre époque. Nous ne pouvons plus faire le jeu des mensonges, même les plus séduisants.
Lorsque j’évoque les contraintes de l’incarnation par exemple, je bouscule les piliers du mensonge. Lorsque je parle de la souffrance comme d’une réalité humaine dont personne ne peut prétendre être libre. Comme si on devait l’être. Je m’attaque évidemment à la croyance centrale du New Age disant qu’un jour, si on travaille bien sur soi, on sera libéré des aléas de l’expérience terrestre. C’est faux. Ça n’arrive pas. Pour personne. Il y a de bonnes raisons à cela. Notre chemin spirituel n’est pas une croisière de luxe qui relèguerait les événements naturels au rang d’erreurs bonnes pour les pauvres matérialistes. Les sensations, la douleur, la souffrance ont leur rôle à jouer tout au long de notre existence. Il n’y a pas qu’elles mais il faut leur redonner leur place.
Aujourd’hui, quelqu’un qui, au cours d’une méditation ou d’un stage agréable, fait une expérience particulière de bien-être se croit automatiquement investi d’un pouvoir d’enseignement. Cet état, forcément transitoire, lui donne ce sentiment puéril que « ça y est », « les aléas de la vie ne m’atteindront plus maintenant » et « je vais le dire à qui veut m’entendre ». Dans le bouddhisme (dont je ne suis pas un représentant), on met en garde contre ce genre d’emportement très enfantin. Car, si une prise de conscience authentique s’est produite, il faut faire « retraite » pendant quelques années avant de commencer à parler et enseigner. C’est de la pure sagesse. Voilà un autre terme qui s’oppose à ce que représente l’éveil et l’éveillé aujourd’hui. La sagesse.
L’humilité et la sagesse.
Quelle que soit la valeur personnelle d’un prétendu éveillé, le mieux aujourd’hui est de contester son titre (pour soi-même, je ne suggère pas de l’agresser) à cause de tout ce qu’il comporte de scories et d’illusions. C’est ça ne pas être naïf et ne pas faire le jeu de l’illusion. Même si c’est déchirant parfois, parce qu’on sent qu’on va y perdre une part de rêve. Ne pas être naïf et ne pas faire la promotion de la naïveté comme un automatisme un peu simplet (« tiens, j’ai rencontré un nouvel éveillé sur le Net, il a l’air super »). Le second élément est encore plus important que le premier (mais il ne peut se fonder que sur ce ménage préalable) : retrouver le sens de notre existence, lequel n’est absolument pas rattaché à ce lien confus et illusoire avec « les éveillés » (avec tout précepteur spirituel à qui il manquerait la sagesse et l’humilité de reconnaître qu’il n’a aucun pouvoir (particulièrement à l’égard des lois naturelles), aucune prétention vis-à-vis de la souffrance, aucune supériorité sur ceux à qui il s’adresse, aucune capacité à sauver les autres). Il faut parfois travailler quelque temps sur ce nettoyage par le vide avant de pouvoir contempler les perspectives réelles d’une spiritualité incarnée. C’est encore une « douleur » nécessaire.
J’ai souvent proposé, parfois de façon très explicite, de faire ce ménage. Mais les habitudes sont tenaces et viennent parasiter la quête du sens dont je parle. Régulièrement, en effet, on m’apporte encore aujourd’hui la nouvelle d’un récent éveillé. Il m’est arrivé de poser la question « comment le sais-tu ? ». On me répond généralement : « Comment je sais quoi ? » - « Qu’il est éveillé ! ». Grand blanc. Question taboue ou question qui renvoie au vide sidéral de la réflexion dans ce domaine ? Mais je demande aussi : « Qu’est-ce que ça veut dire, éveillé ? » ou « Qu’est-ce qu’il ou elle entend par là ? » et surtout : « Qu’est-ce que ça te fait, à toi, qu’il ou elle se dise éveillé ? » et enfin « qu’est-ce qu’il t’a promis implicitement ou explicitement ? ». Voyez, le ménage a plusieurs petites balayettes.
L’attachement que nous avons tous à un Sauveur est évidemment au cœur de ce travail. Il faut bien sûr l’accompagner de l’exploration du sens véritable de l’expérience terrestre, de ses capacités réelles, de ses promesses indéniables.
Mais pour ce qui concerne mon sujet dans ces quelques paragraphes, c’est le ménage qui prime. Faire table rase avant d’y poser les nouvelles cartes. Combien de fois ai-je proposé cette « table rase » des croyances ? Combien ont vraiment eu le courage de le tenter ? Toute discussion ultérieure sur le sens et la finalité de la vie est conditionné par cette étape préalable.
Mais ce soir je suis triste. Très triste...
Je vois les membres être rabaissés, humilié par de nouveaux arrivants. Je n'ai pas l'intellect qu'il faut pour mettre en mots ce que je voudrais dire. Mais j'ai trouvé un article qui pallie à mon manque. Le lien de l'article : http://www.istenqs.org/la_fin_de_leveil.htm
Si vous croisez un éveillé,
fuyez !
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Si quelqu’un vous dit : « Je viens de m’éveiller » ou une de ces phrases impliquant qu’il ou elle a atteint l’objectif spirituel ultime de l’existence, pour votre santé mentale, je vous conseille de vous méfier. Une telle annonce est équivalente à celle de l’heureux acquisiteur du dernier modèle d’une grosse voiture de luxe allemande vous faisant savoir qu’il a obtenu quelque chose qui vous est pratiquement inaccessible. Il y a là cette idée de quelque chose qu’on peut obtenir, un avant et un après, une frontière tracée quelque part séparant l’éveillé du reste des humains.
« L’éveil », « un éveillé », « je me suis éveillé ». Les expressions sont lourdement chargées dans les milieux spirituels pour qui elles ont un sens. Elles sont pleines de l’illusion de « pouvoirs » acquis, on ne sait pour quel usage ni quel mérite, de la fin de la souffrance, d’une capacité automatique à guider et enseigner. Si vous observez le comportement des chercheurs, le vôtre, vous constaterez que toutes ces acquisitions ne sont généralement pas remises en question (relisez-les et mesurez le potentiel de rêve qu’elles contiennent). Je vous propose cet exercice de remise en question.
Tout d’abord, soyons clairs. Si la notion d’éveil a eu un sens, elle l’a complètement perdu au fil du temps. Il est évident qu’on peut s’éveiller à toutes sortes de choses dans une existence et que la vie nous invite à cela en permanence mais cet EVEIL majuscule, qui dit tout sans rien dire… ne vaut plus rien. Celui qui utilise ce terme est donc suspect. Il n’y a pas, pour personne, de fin de la souffrance, de pouvoirs à acquérir, ni de capacité réelle à guider les autres sur ce chemin le plus intime qui soit. Si l’éveil a un potentiel réel en terme de marketing, il n’en a plus du tout pour l’inspiration spirituelle. Si je devais appliquer un mot unique à un accomplissement humain de valeur, je dirais « humilité ». Et l’éveil, tel qu’on l’entend aujourd’hui, est tout le contraire de l’humilité. Il toise, domine, sépare, prétend, tranche beaucoup trop et charrie sa cohorte de mensonges. J’ai lu et entendu des dizaines de témoignages, dans les livres, les conférences, les vidéos sur Internet. Ils disent tous en substance (l’astuce suprême étant de faire semblant de ne pas le dire) : « Je ne souffre plus, je suis au-delà de vos problèmes, je vais vous montrer à quel point je me distingue de vous ».
Bien sûr, je le redis, on peut démontrer que ces mots-là ne sont pas utilisés et parfois que leur contraire est mis en avant : « Je ne suis pas différent de vous ». Mais sur le marché actuel, c’est de la poudre aux yeux. Et la plupart marchent dans la combine et l’alimentent. Le paradoxe le plus étonnant et le plus répandu est : « Je me suis éveillé, mais il n’y a personne pour s’éveiller ». Comme si l’envie judicieuse de préciser que l’éveil n’existe pas sur le plan où on le fait exister était muselée dès le début… parce qu’il faut bien se faire écouter.
L’éveil est trop souvent un sésame permettant de réciter des leçons plus ou moins bien apprises pour beaucoup trop de monde aujourd’hui. La spiritualité mérite mieux. Certes, elle est moins « fun » que le jeu des chaises musicales où chacun a aujourd’hui vocation à prendre le siège du conférencier. Mais si l’appel intérieur est authentique, personne ne peut se complaire longtemps dans le monde des éveillés. Ça veut dire à la fois abandonner cette naïveté à leur égard et retrouver le sens profond de notre existence. Ces deux éléments sont importants dans la phase de transition que nous vivons à notre époque. Nous ne pouvons plus faire le jeu des mensonges, même les plus séduisants.
Lorsque j’évoque les contraintes de l’incarnation par exemple, je bouscule les piliers du mensonge. Lorsque je parle de la souffrance comme d’une réalité humaine dont personne ne peut prétendre être libre. Comme si on devait l’être. Je m’attaque évidemment à la croyance centrale du New Age disant qu’un jour, si on travaille bien sur soi, on sera libéré des aléas de l’expérience terrestre. C’est faux. Ça n’arrive pas. Pour personne. Il y a de bonnes raisons à cela. Notre chemin spirituel n’est pas une croisière de luxe qui relèguerait les événements naturels au rang d’erreurs bonnes pour les pauvres matérialistes. Les sensations, la douleur, la souffrance ont leur rôle à jouer tout au long de notre existence. Il n’y a pas qu’elles mais il faut leur redonner leur place.
Aujourd’hui, quelqu’un qui, au cours d’une méditation ou d’un stage agréable, fait une expérience particulière de bien-être se croit automatiquement investi d’un pouvoir d’enseignement. Cet état, forcément transitoire, lui donne ce sentiment puéril que « ça y est », « les aléas de la vie ne m’atteindront plus maintenant » et « je vais le dire à qui veut m’entendre ». Dans le bouddhisme (dont je ne suis pas un représentant), on met en garde contre ce genre d’emportement très enfantin. Car, si une prise de conscience authentique s’est produite, il faut faire « retraite » pendant quelques années avant de commencer à parler et enseigner. C’est de la pure sagesse. Voilà un autre terme qui s’oppose à ce que représente l’éveil et l’éveillé aujourd’hui. La sagesse.
L’humilité et la sagesse.
Quelle que soit la valeur personnelle d’un prétendu éveillé, le mieux aujourd’hui est de contester son titre (pour soi-même, je ne suggère pas de l’agresser) à cause de tout ce qu’il comporte de scories et d’illusions. C’est ça ne pas être naïf et ne pas faire le jeu de l’illusion. Même si c’est déchirant parfois, parce qu’on sent qu’on va y perdre une part de rêve. Ne pas être naïf et ne pas faire la promotion de la naïveté comme un automatisme un peu simplet (« tiens, j’ai rencontré un nouvel éveillé sur le Net, il a l’air super »). Le second élément est encore plus important que le premier (mais il ne peut se fonder que sur ce ménage préalable) : retrouver le sens de notre existence, lequel n’est absolument pas rattaché à ce lien confus et illusoire avec « les éveillés » (avec tout précepteur spirituel à qui il manquerait la sagesse et l’humilité de reconnaître qu’il n’a aucun pouvoir (particulièrement à l’égard des lois naturelles), aucune prétention vis-à-vis de la souffrance, aucune supériorité sur ceux à qui il s’adresse, aucune capacité à sauver les autres). Il faut parfois travailler quelque temps sur ce nettoyage par le vide avant de pouvoir contempler les perspectives réelles d’une spiritualité incarnée. C’est encore une « douleur » nécessaire.
J’ai souvent proposé, parfois de façon très explicite, de faire ce ménage. Mais les habitudes sont tenaces et viennent parasiter la quête du sens dont je parle. Régulièrement, en effet, on m’apporte encore aujourd’hui la nouvelle d’un récent éveillé. Il m’est arrivé de poser la question « comment le sais-tu ? ». On me répond généralement : « Comment je sais quoi ? » - « Qu’il est éveillé ! ». Grand blanc. Question taboue ou question qui renvoie au vide sidéral de la réflexion dans ce domaine ? Mais je demande aussi : « Qu’est-ce que ça veut dire, éveillé ? » ou « Qu’est-ce qu’il ou elle entend par là ? » et surtout : « Qu’est-ce que ça te fait, à toi, qu’il ou elle se dise éveillé ? » et enfin « qu’est-ce qu’il t’a promis implicitement ou explicitement ? ». Voyez, le ménage a plusieurs petites balayettes.
L’attachement que nous avons tous à un Sauveur est évidemment au cœur de ce travail. Il faut bien sûr l’accompagner de l’exploration du sens véritable de l’expérience terrestre, de ses capacités réelles, de ses promesses indéniables.
Mais pour ce qui concerne mon sujet dans ces quelques paragraphes, c’est le ménage qui prime. Faire table rase avant d’y poser les nouvelles cartes. Combien de fois ai-je proposé cette « table rase » des croyances ? Combien ont vraiment eu le courage de le tenter ? Toute discussion ultérieure sur le sens et la finalité de la vie est conditionné par cette étape préalable.
Face à une telle harmonie dans le cosmos, que je suis capable d’identifier avec mon esprit humain limité, il y a encore des gens qui disent qu’il n’y a pas de Dieu. Mais ce qui m’énerve vraiment, c’est qu’ils me citent pour soutenir de tels points de vue. (Einstein)
Re: L'Éveil
Ecrit le 07 déc.22, 20:24Bonjour Simplet ,
ô combien je suis d'accord avec toi, et c'est d'ailleurs pourquoi je refuse tout net de faire partie des "éveillés" et que la partie de moi qui l'a un peu été l'a été contre ma volonté, sans rien faire pour cela.
De façon générale, je reconnais les "éveillés", et j'en ai tout de suite aussi un peu peur ; car ils ont avec eu la possibilité d'avoir la "force", cette sensation d'écrasement juste lorsqu'ils se mettent en colère, avec la menace, en face, d'être réduit à un fêtu de paille si on n'est pas d'accord avec eux.
Et les autres éveillés, ceux qui ne veulent pas entendre parler de ce mot, traitent les gens "en cours d'éveil" comme plus bas que terre, et veut les forcer à croire qu'ils se sont trompés, qu'ils sont fous, que l'éveil n'existe pas ; je suppose que c'est pour garder leur pouvoir limité à quelques personnes, dont eux-mêmes, qu'ils pratiquent ce déroutage systématique, avec perte d'assurance à la clé.
voilà et j'en passe, mais moi aussi je me méfie radicalement des "éveillés", ou de ceux qui utilisent d'autres mots pour exprimer la même idée, ou de ceux dont je ne comprends pas les paroles, ou de ceux qui jouent sur les mots pour avoir le dernier mot sur la question justement ; pour moi, et j'en ai rencontré de très rares, les vrais "éveillés" sont des gens en compagnie desquels je me sens bien, qui parlent simplement de choses que je peux comprendre car ils savent se mettre à ma hauteur, des gens gentils au sens premier du terme, qui ne jugent pas, expliquent lorsqu'on vit des choses peu banales, en fonction de ce qu'ils ont compris, mais sans s'imposer, qui aident sans le dire (mais on le ressent bien).
ô combien je suis d'accord avec toi, et c'est d'ailleurs pourquoi je refuse tout net de faire partie des "éveillés" et que la partie de moi qui l'a un peu été l'a été contre ma volonté, sans rien faire pour cela.
De façon générale, je reconnais les "éveillés", et j'en ai tout de suite aussi un peu peur ; car ils ont avec eu la possibilité d'avoir la "force", cette sensation d'écrasement juste lorsqu'ils se mettent en colère, avec la menace, en face, d'être réduit à un fêtu de paille si on n'est pas d'accord avec eux.
Et les autres éveillés, ceux qui ne veulent pas entendre parler de ce mot, traitent les gens "en cours d'éveil" comme plus bas que terre, et veut les forcer à croire qu'ils se sont trompés, qu'ils sont fous, que l'éveil n'existe pas ; je suppose que c'est pour garder leur pouvoir limité à quelques personnes, dont eux-mêmes, qu'ils pratiquent ce déroutage systématique, avec perte d'assurance à la clé.
voilà et j'en passe, mais moi aussi je me méfie radicalement des "éveillés", ou de ceux qui utilisent d'autres mots pour exprimer la même idée, ou de ceux dont je ne comprends pas les paroles, ou de ceux qui jouent sur les mots pour avoir le dernier mot sur la question justement ; pour moi, et j'en ai rencontré de très rares, les vrais "éveillés" sont des gens en compagnie desquels je me sens bien, qui parlent simplement de choses que je peux comprendre car ils savent se mettre à ma hauteur, des gens gentils au sens premier du terme, qui ne jugent pas, expliquent lorsqu'on vit des choses peu banales, en fonction de ce qu'ils ont compris, mais sans s'imposer, qui aident sans le dire (mais on le ressent bien).
- Estrabosor
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Re: L'Éveil
Ecrit le 07 déc.22, 21:54Bonjour Simplet,
Je pense que l'origine de l'expérience a son importance.
-Pour un chrétien, un musulman, un animiste c'est quelque chose qu'il reçoit de l'extérieur, un esprit supérieur qui lui accorde quelque chose.
Alors s'applique ce que dit Paul :1 Corinthiens 4:7Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu? ce qui entraîne, souvent, une profonde humilité de la part de celui qui a reçu. Evidemment, je ne fais pas de généralité, on trouve aussi des gens arrogants et imbus de leur personne chez des gens disant avoir reçu.
-Par contre, pour l'éveil, c'est le résultat d'un travail sur soi et chez certains, cela entraîne donc un très fort sentiment de supériorité sur ceux qui n'en sont pas arrivés là.
Là encore, je ne veux pas faire de généralité et je pense d'ailleurs que les réels éveillés, étant détachés des choses, ne peuvent pas faire preuve d'arrogance ou de mépris.
Mais au final Simplet, il faut laisser le temps au temps de faire son travail et de révéler les êtres pour ce qu'ils sont réellement.
Je pense que l'origine de l'expérience a son importance.
-Pour un chrétien, un musulman, un animiste c'est quelque chose qu'il reçoit de l'extérieur, un esprit supérieur qui lui accorde quelque chose.
Alors s'applique ce que dit Paul :1 Corinthiens 4:7Car qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu, comme si tu ne l'avais pas reçu? ce qui entraîne, souvent, une profonde humilité de la part de celui qui a reçu. Evidemment, je ne fais pas de généralité, on trouve aussi des gens arrogants et imbus de leur personne chez des gens disant avoir reçu.
-Par contre, pour l'éveil, c'est le résultat d'un travail sur soi et chez certains, cela entraîne donc un très fort sentiment de supériorité sur ceux qui n'en sont pas arrivés là.
Là encore, je ne veux pas faire de généralité et je pense d'ailleurs que les réels éveillés, étant détachés des choses, ne peuvent pas faire preuve d'arrogance ou de mépris.
Mais au final Simplet, il faut laisser le temps au temps de faire son travail et de révéler les êtres pour ce qu'ils sont réellement.
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Re: L'Éveil
Ecrit le 07 déc.22, 22:13Sauf ton respect, je m'inscris en faux vis à vis de cette affirmation. C'est exactement l'inverse qui est vrai, à savoir qu'on ne peut s'éveiller qu'à partir du moment où on cesse de vouloir "travailler sur soi", et qu'on laisse alors le Seigneur faire tout le travail.Estrabosor a écrit : ↑07 déc.22, 21:54 -Par contre, pour l'éveil, c'est le résultat d'un travail sur soi
Il n'y a aucun "travail" pour quiconque s'éveille, mais seulement du repos et du lâcher-prise.
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. (Matthieu 11;28).
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Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 00:31C'est ce que j'ai fait. Je ne parle d'éveil que si l'on en parle autour de moi, sinon j'emploie des mots différents : je parle de naissance de nouveau d'eau et d'Esprit, dont a parlé Jésus lui-même à Nicodème dans l'Evangile de Jean au chapitre 3, la naissance qui vient de Dieu, tel que nous pouvons le lire en Jean 1 :Simplet a écrit : ↑07 déc.22, 18:43
Car, si une prise de conscience authentique s’est produite, il faut faire « retraite » pendant quelques années avant de commencer à parler et enseigner. C’est de la pure sagesse. Voilà un autre terme qui s’oppose à ce que représente l’éveil et l’éveillé aujourd’hui. La sagesse.
L’humilité et la sagesse.
" 12 Mais à tous ceux qui l'ont reçue (la lumière), à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu".
Nous n'avons aucun mérite dans cette naissance : elle vient de Dieu, non de nous-même, nous n'avons rien fait pour la mériter, nous avons simplement été sous la grâce, par la foi, l'amour et l'espérance, tout est don de Dieu.
Cela fait 14 ans que je suis née de nouveau et gloire à Dieu seul, au début, j'ai voulu parler par enthousiasme car puissamment émerveillée, comme venant annoncer la bonne nouvelle du retour de Jésus en Esprit et en vérité infiniment joyeuse de l'avoir vu. Et en vérité, mauvais accueil, je me suis faite massacrer de toutes parts, quel que soit le milieu dans lequel je parlais, les gens ne voulaient pas croire mais voir. J'ai donc fait retraite, pas totale, mais n'intervenant plus en disant que j'étais née de nouveau car seuls ceux qui le sont (ou qui sont appelés à l'être) nous font bon accueil. Comme l'a dit Jésus, si vous étiez du monde, le monde vous aimerait car le monde aime ce qui est à lui, or lorsque nous naissons de nouveau, nous ne sommes plus de ce monde.
Il y a un temps pour chaque chose, lorsque nous naissons de nouveau de Dieu, nous sommes des enfants (émerveillés comme je l'étais, donc je peux parfaitement comprendre cet état d'être), nous avons à grandir et à nous laisser instruire par notre Père céleste, jusqu'à la mesure d'une stature adulte, et là, nous pouvons enfin parler en tant que fils de Dieu car la Parole de Dieu est vivante en nous, de manière manifestée.
Jésus a dit à ses disciples de faire de toutes les nations des disciples en enseignant à observer tout ce qu'il a prescrit, pas enseigner autre chose que ce qu'il a prescrit, mais enseigner à observer sa doctrine, ses paroles, ce qu'il a prescrit. Enseigner comment naître de nouveau, c'est donc enseigner à observer, à mettre en pratique, ce qu'il a prescrit.
Modifié en dernier par SophiaSofia le 08 déc.22, 00:41, modifié 1 fois.
Christianisme libre, sans attachement et adhésion à une religion ou secte. En Christ qui m'a affranchie, rendue "pierre vivante" membre de son Eglise, le Temple céleste de Dieu et son Royaume qui n'est pas de ce monde. Dieu n'habite pas dans ce qui est fait de mains d'hommes, notre corps est le temple du Saint Esprit de Dieu en Christ.
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Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 00:44Comprendre donc qu'il y a deux choses : les enfants du monde et les enfants de Dieu, deux possibilités : fuir les enfants du monde ou fuir les enfants de Dieu.
Ajouté 3 minutes 36 secondes après :
Voilà, en peu de mots : laisser le temps au temps, il révèle les êtres pour ce qu'ils sont réellement, en gardant à l'esprit qu'à la fin, l'Amour qui vient de Dieu ne périt jamais, seul cet Amour demeurera. Ceux qui sont fils de Dieu demeurent dans l'amour de Dieu et Dieu demeure en eux, leur donnant son Amour par Christ en Dieu, en eux, en Esprit et en vérité.Estrabosor a écrit : ↑07 déc.22, 21:54
Mais au final Simplet, il faut laisser le temps au temps de faire son travail et de révéler les êtres pour ce qu'ils sont réellement.
Christianisme libre, sans attachement et adhésion à une religion ou secte. En Christ qui m'a affranchie, rendue "pierre vivante" membre de son Eglise, le Temple céleste de Dieu et son Royaume qui n'est pas de ce monde. Dieu n'habite pas dans ce qui est fait de mains d'hommes, notre corps est le temple du Saint Esprit de Dieu en Christ.
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Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 01:07Déjà , le mot "éveil" contient une forme de promesse , d'espoir .
Hors , celui qui n'attend rien n'est jamais déçu .
En entretenant une forme d'espoir , d'attente , cela accentue la souffrance , la frustration et donc le dualisme .
Plus vous pensez que l'éveil existe , plus vous allez essayer de vous comparer et vous vous culpabilisez de ne pas l'avoir rencontré .
Ce qui ne favorise en rien la résolution du problème de la souffrance , mais ne fait en réalité que de l'accentuer .
Je suis tout à fait d'accord avec cette idée d'inaccessibilité de l'éveil , parce que par essence c'est un mot qui ne veut rien dire et qui est le résumé de tous les fantasmes .Mais c'est un peu la même chose avec le mot dieu etc ...
Le terme "éveillé" est forcément très mal choisi pour évoquer que lorsqu'on médite , l'état que l'on vie n'existe pas en tant que chose ou phénomène que l'on peut se représenter .
C'est plutôt dans ce sens que dans le bouddhisme on parle de "vacuité des phénomènes" , comme une sorte de vide de représentation . C'est de là que vient l'idée de " faire le vide en méditation " .
On ne parle pas de vide en tant que tel , mais plutôt de vide de représentation .Je suis plutôt d'avis de penser que pour parler de ce vide de représentation , mieux vaut se taire que de commencer à le nommer et l'étiqueter de telle ou telle manière .
Je suis tout à fait d'accord avec ton avis sur le coté marketting du mot "éveil" .
Hors , celui qui n'attend rien n'est jamais déçu .
En entretenant une forme d'espoir , d'attente , cela accentue la souffrance , la frustration et donc le dualisme .
Plus vous pensez que l'éveil existe , plus vous allez essayer de vous comparer et vous vous culpabilisez de ne pas l'avoir rencontré .
Ce qui ne favorise en rien la résolution du problème de la souffrance , mais ne fait en réalité que de l'accentuer .
Je suis tout à fait d'accord avec cette idée d'inaccessibilité de l'éveil , parce que par essence c'est un mot qui ne veut rien dire et qui est le résumé de tous les fantasmes .Mais c'est un peu la même chose avec le mot dieu etc ...
Oui c'est une phrase qui ne veut strictement rien dire .a écrit :Simplet a dit : Le paradoxe le plus étonnant et le plus répandu est : « Je me suis éveillé, mais il n’y a personne pour s’éveiller »
Le terme "éveillé" est forcément très mal choisi pour évoquer que lorsqu'on médite , l'état que l'on vie n'existe pas en tant que chose ou phénomène que l'on peut se représenter .
C'est plutôt dans ce sens que dans le bouddhisme on parle de "vacuité des phénomènes" , comme une sorte de vide de représentation . C'est de là que vient l'idée de " faire le vide en méditation " .
On ne parle pas de vide en tant que tel , mais plutôt de vide de représentation .Je suis plutôt d'avis de penser que pour parler de ce vide de représentation , mieux vaut se taire que de commencer à le nommer et l'étiqueter de telle ou telle manière .
Je suis tout à fait d'accord avec ton avis sur le coté marketting du mot "éveil" .
Modifié en dernier par vic le 08 déc.22, 01:29, modifié 8 fois.
Une religion qui serait une religion de vérité chercherait la vérité sur la vie en se plaçant directement au coeur de la vie , et ne chercherait pas à en fabriquer une par la foi artificiellement .
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Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 01:17Quoiqu'il en soit, laisser le temps au temps d'accomplir son oeuvre, sinon c'est aller à l'encontre des paroles de Jésus que de ne pas le laisser, car quelle que soit la manière dont nous sommes nés de nouveau, Jean 6 :lafrisée a écrit : ↑07 déc.22, 20:24
voilà et j'en passe, mais moi aussi je me méfie radicalement des "éveillés", ou de ceux qui utilisent d'autres mots pour exprimer la même idée, ou de ceux dont je ne comprends pas les paroles, ou de ceux qui jouent sur les mots pour avoir le dernier mot sur la question justement ; pour moi, et j'en ai rencontré de très rares, les vrais "éveillés" sont des gens en compagnie desquels je me sens bien, qui parlent simplement de choses que je peux comprendre car ils savent se mettre à ma hauteur, des gens gentils au sens premier du terme, qui ne jugent pas, expliquent lorsqu'on vit des choses peu banales, en fonction de ce qu'ils ont compris, mais sans s'imposer, qui aident sans le dire (mais on le ressent bien).
"Jésus leur dit : Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Mais, je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez point. Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi; car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le ressuscite au dernier jour. La volonté de mon Père, c'est que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et je le ressusciterai au dernier jour".
Quiconque est né de Dieu vient à Jésus-Christ, qui ne met pas dehors celui qui vient à lui, et voit ce qu'a écrit Gzab : il a cité Matthieu, une parole de Jésus, il est donc venu à lui et il ne l'a pas mis dehors.
Christianisme libre, sans attachement et adhésion à une religion ou secte. En Christ qui m'a affranchie, rendue "pierre vivante" membre de son Eglise, le Temple céleste de Dieu et son Royaume qui n'est pas de ce monde. Dieu n'habite pas dans ce qui est fait de mains d'hommes, notre corps est le temple du Saint Esprit de Dieu en Christ.
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Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 01:25Bonjour à vous mon frère.Simplet a écrit : ↑07 déc.22, 18:43 Je suis arrivé sur ce forum le 30 août 2021. J'y ai trouvé une famille spirituelle. Comme dans toutes les familles j'ai plus d'affinités avec certains et moins avec d'autres. Il y a quelques fois des frictions, ce que je trouve normal et sain.
Mais ce soir je suis triste. Très triste...
Je vois les membres être rabaissés, humilié par de nouveaux arrivants. Je n'ai pas l'intellect qu'il faut pour mettre en mots ce que je voudrais dire. Mais j'ai trouvé un article qui pallie à mon manque. Le lien de l'article : http://www.istenqs.org/la_fin_de_leveil.htm
Si vous croisez un éveillé,
fuyez !
Thierry Vissac
Si quelqu’un vous dit : « Je viens de m’éveiller » ou une de ces phrases impliquant qu’il ou elle a atteint l’objectif spirituel ultime de l’existence, pour votre santé mentale, je vous conseille de vous méfier. Une telle annonce est équivalente à celle de l’heureux acquisiteur du dernier modèle d’une grosse voiture de luxe allemande vous faisant savoir qu’il a obtenu quelque chose qui vous est pratiquement inaccessible. Il y a là cette idée de quelque chose qu’on peut obtenir, un avant et un après, une frontière tracée quelque part séparant l’éveillé du reste des humains.
« L’éveil », « un éveillé », « je me suis éveillé ». Les expressions sont lourdement chargées dans les milieux spirituels pour qui elles ont un sens. Elles sont pleines de l’illusion de « pouvoirs » acquis, on ne sait pour quel usage ni quel mérite, de la fin de la souffrance, d’une capacité automatique à guider et enseigner. Si vous observez le comportement des chercheurs, le vôtre, vous constaterez que toutes ces acquisitions ne sont généralement pas remises en question (relisez-les et mesurez le potentiel de rêve qu’elles contiennent). Je vous propose cet exercice de remise en question.
Tout d’abord, soyons clairs. Si la notion d’éveil a eu un sens, elle l’a complètement perdu au fil du temps. Il est évident qu’on peut s’éveiller à toutes sortes de choses dans une existence et que la vie nous invite à cela en permanence mais cet EVEIL majuscule, qui dit tout sans rien dire… ne vaut plus rien. Celui qui utilise ce terme est donc suspect. Il n’y a pas, pour personne, de fin de la souffrance, de pouvoirs à acquérir, ni de capacité réelle à guider les autres sur ce chemin le plus intime qui soit. Si l’éveil a un potentiel réel en terme de marketing, il n’en a plus du tout pour l’inspiration spirituelle. Si je devais appliquer un mot unique à un accomplissement humain de valeur, je dirais « humilité ». Et l’éveil, tel qu’on l’entend aujourd’hui, est tout le contraire de l’humilité. Il toise, domine, sépare, prétend, tranche beaucoup trop et charrie sa cohorte de mensonges. J’ai lu et entendu des dizaines de témoignages, dans les livres, les conférences, les vidéos sur Internet. Ils disent tous en substance (l’astuce suprême étant de faire semblant de ne pas le dire) : « Je ne souffre plus, je suis au-delà de vos problèmes, je vais vous montrer à quel point je me distingue de vous ».
Bien sûr, je le redis, on peut démontrer que ces mots-là ne sont pas utilisés et parfois que leur contraire est mis en avant : « Je ne suis pas différent de vous ». Mais sur le marché actuel, c’est de la poudre aux yeux. Et la plupart marchent dans la combine et l’alimentent. Le paradoxe le plus étonnant et le plus répandu est : « Je me suis éveillé, mais il n’y a personne pour s’éveiller ». Comme si l’envie judicieuse de préciser que l’éveil n’existe pas sur le plan où on le fait exister était muselée dès le début… parce qu’il faut bien se faire écouter.
L’éveil est trop souvent un sésame permettant de réciter des leçons plus ou moins bien apprises pour beaucoup trop de monde aujourd’hui. La spiritualité mérite mieux. Certes, elle est moins « fun » que le jeu des chaises musicales où chacun a aujourd’hui vocation à prendre le siège du conférencier. Mais si l’appel intérieur est authentique, personne ne peut se complaire longtemps dans le monde des éveillés. Ça veut dire à la fois abandonner cette naïveté à leur égard et retrouver le sens profond de notre existence. Ces deux éléments sont importants dans la phase de transition que nous vivons à notre époque. Nous ne pouvons plus faire le jeu des mensonges, même les plus séduisants.
Lorsque j’évoque les contraintes de l’incarnation par exemple, je bouscule les piliers du mensonge. Lorsque je parle de la souffrance comme d’une réalité humaine dont personne ne peut prétendre être libre. Comme si on devait l’être. Je m’attaque évidemment à la croyance centrale du New Age disant qu’un jour, si on travaille bien sur soi, on sera libéré des aléas de l’expérience terrestre. C’est faux. Ça n’arrive pas. Pour personne. Il y a de bonnes raisons à cela. Notre chemin spirituel n’est pas une croisière de luxe qui relèguerait les événements naturels au rang d’erreurs bonnes pour les pauvres matérialistes. Les sensations, la douleur, la souffrance ont leur rôle à jouer tout au long de notre existence. Il n’y a pas qu’elles mais il faut leur redonner leur place.
Aujourd’hui, quelqu’un qui, au cours d’une méditation ou d’un stage agréable, fait une expérience particulière de bien-être se croit automatiquement investi d’un pouvoir d’enseignement. Cet état, forcément transitoire, lui donne ce sentiment puéril que « ça y est », « les aléas de la vie ne m’atteindront plus maintenant » et « je vais le dire à qui veut m’entendre ». Dans le bouddhisme (dont je ne suis pas un représentant), on met en garde contre ce genre d’emportement très enfantin. Car, si une prise de conscience authentique s’est produite, il faut faire « retraite » pendant quelques années avant de commencer à parler et enseigner. C’est de la pure sagesse. Voilà un autre terme qui s’oppose à ce que représente l’éveil et l’éveillé aujourd’hui. La sagesse.
L’humilité et la sagesse.
Quelle que soit la valeur personnelle d’un prétendu éveillé, le mieux aujourd’hui est de contester son titre (pour soi-même, je ne suggère pas de l’agresser) à cause de tout ce qu’il comporte de scories et d’illusions. C’est ça ne pas être naïf et ne pas faire le jeu de l’illusion. Même si c’est déchirant parfois, parce qu’on sent qu’on va y perdre une part de rêve. Ne pas être naïf et ne pas faire la promotion de la naïveté comme un automatisme un peu simplet (« tiens, j’ai rencontré un nouvel éveillé sur le Net, il a l’air super »). Le second élément est encore plus important que le premier (mais il ne peut se fonder que sur ce ménage préalable) : retrouver le sens de notre existence, lequel n’est absolument pas rattaché à ce lien confus et illusoire avec « les éveillés » (avec tout précepteur spirituel à qui il manquerait la sagesse et l’humilité de reconnaître qu’il n’a aucun pouvoir (particulièrement à l’égard des lois naturelles), aucune prétention vis-à-vis de la souffrance, aucune supériorité sur ceux à qui il s’adresse, aucune capacité à sauver les autres). Il faut parfois travailler quelque temps sur ce nettoyage par le vide avant de pouvoir contempler les perspectives réelles d’une spiritualité incarnée. C’est encore une « douleur » nécessaire.
J’ai souvent proposé, parfois de façon très explicite, de faire ce ménage. Mais les habitudes sont tenaces et viennent parasiter la quête du sens dont je parle. Régulièrement, en effet, on m’apporte encore aujourd’hui la nouvelle d’un récent éveillé. Il m’est arrivé de poser la question « comment le sais-tu ? ». On me répond généralement : « Comment je sais quoi ? » - « Qu’il est éveillé ! ». Grand blanc. Question taboue ou question qui renvoie au vide sidéral de la réflexion dans ce domaine ? Mais je demande aussi : « Qu’est-ce que ça veut dire, éveillé ? » ou « Qu’est-ce qu’il ou elle entend par là ? » et surtout : « Qu’est-ce que ça te fait, à toi, qu’il ou elle se dise éveillé ? » et enfin « qu’est-ce qu’il t’a promis implicitement ou explicitement ? ». Voyez, le ménage a plusieurs petites balayettes.
L’attachement que nous avons tous à un Sauveur est évidemment au cœur de ce travail. Il faut bien sûr l’accompagner de l’exploration du sens véritable de l’expérience terrestre, de ses capacités réelles, de ses promesses indéniables.
Mais pour ce qui concerne mon sujet dans ces quelques paragraphes, c’est le ménage qui prime. Faire table rase avant d’y poser les nouvelles cartes. Combien de fois ai-je proposé cette « table rase » des croyances ? Combien ont vraiment eu le courage de le tenter ? Toute discussion ultérieure sur le sens et la finalité de la vie est conditionné par cette étape préalable.
Vous êtes arrivé le 30 Août et je peux vous redire encore ceci:
Merci de votre présence !
Et merci de votre partage avec nous, même si je trouve que vous ne le faite pas assez souvent.
Mais qui dit pas, pas se fait pareil !
Et comme on nous dit aussi souvent, soyez patient, car tout viendra en temps et lieux...
Merci à vous encore pour ce beau partage...
Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 01:26- vic
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Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 01:30C'est de la soupe new age marketting que vous nous faites là .a écrit :Garzibdji a dit : Effectivement !
Naître de nouveau et s'éveiller, c'est exactement la même chose.
En employant des mots qui ne veulent rien dire vous essayez de faire le gourou et faire croire que vous savez de quoi vous parlez , alors que ce sont justes des beaux mots choisis qui font mouches dans la sphère new age , sans qu'on ne sache ce que ces termes veulent vraiment dire . Mais ça fait beau et les gens adorent ça .C'est le propre du marketting , faire du packaging pour vendre le produit à l'intérieur , du relooking de produit .Plus le produit est nul , et plus il faut le relooker pour faire croire qu'il est de qualité .
Prenez un vin , une piquette , et annoncez le médaillé de partout , et les gens vont accourir pour l'acheter .
Modifié en dernier par vic le 08 déc.22, 01:46, modifié 5 fois.
Une religion qui serait une religion de vérité chercherait la vérité sur la vie en se plaçant directement au coeur de la vie , et ne chercherait pas à en fabriquer une par la foi artificiellement .
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Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 01:32Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 01:39Je dirais que le fantasme consiste plutôt à tourner en boucle dans le rêve, jusqu'à ce que mort s'en suive.
Le fantasme consiste à croire que le monde est tel que nous le percevons, sans même nous rendre compte que la perception que nous en avons n'existe que dans notre esprit.
(relire cette phrase lentement, merci)
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Re: L'Éveil
Ecrit le 08 déc.22, 01:47-
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