Jésus et Paul ont tous deux affirmés qu'il y aurait une résurrection des justes et des injustes en présentant à chaque fois cette vérité comme un bonheur, même pour les injustes.
Deux questions soutiennent ce débat :
- 1) JĂ©sus est il mort vraiment pour tous les humains ?.
2) est ce vraiment la foi qui détermine le salut ?.
Vous remarquerez que ces 2 questions sont fondamentales.
La première touche à la capacité de salut du sang du Christ. Y aurait il une limite à ses effets et certains humains en seraient ils exclus et sur quels critères, raciaux, ancienneté de leur mort, etc...
La seconde est aussi importante. Car si Dieu est juste, et il l'est, et si la question 1 a conclu que Jésus est mort pour tous les humains, alors comment ceux qui sont morts ignorant légitimement ce salut, pourront ils avoir la foi si cette qualité est indispensable..
Ces deux questions posent de problème de la force du sang du Christ et de la volonté de Dieu de l'appliquer vraiment avec justice.
Abordons la première question.
JĂ©sus est il mort vraiment pour tous les humains ?
A priori, les textes sont formels, JĂ©sus est mort pour tout le monde.
Jean 3:16:
« Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que tous ceux qui exercent la foi en lui ne soient pas détruits mais aient la vie éternelle
De ce texte nous pouvons tirer deux conclusions : il suffit qu'un humain exerce la foi en Jésus pour être sauvé, et donc tous les humains sont éligibles.
Mais attention, ce n'est pas aussi simple : Mat 7:21.
- « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : “Seigneur, Seigneur”, qui entreront dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père qui est au ciel. 22 Beaucoup me diront ce jour-là  : “Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, expulsé des démons en ton nom et accompli de nombreux miracles en ton nom ?” 23 Mais je leur répondrai : “Je ne vous ai jamais connus ! Éloignez-vous de moi, vous qui pratiquez le mal !”
Ces paroles sont assez fortes.
Vous remarquez que des humains sont décrits comme chrétiens, exerçant la foi, accomplissant des miracles, nombreux même. Et pourtant Jésus affirme ne pas les connaitre, ce qui est la pire chose qui puissent leur arriver.
Et sur quel critère Jésus les juge t'il aussi durement ? Il l'a dit :
seulement celui qui fait la volonté de mon Père
C'est donc assez clair, il faut la foi et il faut aussi faire la volonté du Père de Jésus.
La leçon de ce texte est assez puissante: c'est Dieu qui décide ce que doit faire un homme de foi et s'il ne le fait pas, et même s'il fait autre chose de puissant à la place, Jésus l'ignorera. Nous l'avons compris, pour être sauvé
il faut croire en Jésus et il faut obéir au Père.
Nous avons donc une première approche qui nous apprend que Jésus est mort pour tout humain qui aura foi en lui et qui obéira à Jéhovah.
Mais allons plus loin encore : Jésus est-il mort pour ses contemporains seulement ou pour tous les humains à vivre ou ayant vécu.
De la réponse à cette question découlera une notion capitale liée à la résurrection.
Je vous soumets cette explication de Paul : 1 Cor 15:20
- Mais Christ a bien été relevé d’entre les morts, les prémices de ceux qui se sont endormis dans la mort. 21 Étant donné que la mort est venue par un homme, la résurrection des morts vient aussi par un homme. En effet, de même qu’en Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront ramenés à la vie "
Nous y apprenons un élément essentiel.
La résurrection des morts vient par Jésus, ou si vous préférez, sans la venue de Jésus, la résurrection des morts ne pourrait pas exister.
Cela signifie aussi qu'avant la venue de Jésus, aucune résurrection (définitive) des morts n'étaient intervenues, et ne pouvait, légalement, intervenir.
Jean 11:25 confirme en disant :
Jésus lui dit : « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui exerce la foi en moi, même s’il meurt, reprendra vie
Comprenez bien cette notion Ă©vidente dans ces textes :
la résurrection est la conséquence du sacrifice de Jésus.
Sans ce sacrifice, il n'y aurait aucune résurrection, ni pour les justes, ni pour les injustes. Retenez cette vérité.
La conséquence de cela est assez évidente :
si les injustes ressuscitent c'est aussi parce que JĂ©sus a offert sa vie pour eux...
Si ce n'était pas le cas, Jésus aurait très bien pu expliquer que la résurrection ne concernait que les justes. Or, Paul a confirmé :
- Et j’ai cette espérance en Dieu, espérance dont ces hommes attendent eux aussi la réalisation, qu’il va y avoir une résurrection tant des justes que des injustes
JĂ©sus est donc mort aussi pour que les injustes ressuscitent.
Cependant, tout cela rebat les cartes. Vous êtes d'accord pour dire que sans Jésus, tous les hommes mourraient et aucun d'entre eux ne pourrait ressusciter. C'était la décision de Dieu suite au péché, et il s'en contentait. Aucun jugement après la mort pour qui que ce soit puisque "pas de résurrection" .
Ce qui change avec le sacrifice de JĂ©sus, c'est que les injustes vont ressusciter. D'oĂą la question : POURQUOI ?
Car si c'est pour re-mourir après leur résurrection,, à quoi bon.
Nous en venons Ă cette constatation :
si les injustes ressuscitent, c'est forcément une bonne nouvelle pour eux et c'est de toute évidence en lien avec le sacrifice de Jésus puisque la résurrection n'est possible que grâce à ce sacrifice.
Il y a donc un espoir pour les injustes. D'ailleurs, n'est ce pas ce que dit Paul dans le texte cité ci-dessus :
il a l'espérance que les justes et les injustes ressusciteront.
Et pour quelle raison cela pouvait il ĂŞtre une bonne nouvelle que de savoir que les injustes ressusciteront ?.
Parce qu'il n'existe, pour simplifier, que des justes ou que des injustes, et comme nous l'avons vu plus haut, au premier siècle un juste était forcément chrétien puisqu'il fallait la foi et l'obéissance au Père pour être sauvé.
Or, tout chrétien, au premier siècle ou depuis, a dans ses proches des injustes (*), non chrétiens, qu'ils aiment qui sont morts ou qui vont mourir et savoir que la résurrection leur était possible était une vraie espérance.
(*): ne pas confondre un injuste avec un méchant pour qui le jugement est déjà tombé. Le sang de Jésus ne pourra pas le sauver.
J'ajoute un mot sur la prétendue différence entre Jésus et Paul. C'est déjà curieux, pour un chrétien d'opposer Paul à Jésus.
La Loi était impossible à respecter parfaitement car nous sommes tous pécheurs. La Loi a même été le révélateur de la condition de pécheur de tous les humains.
La Loi était donc nécessaire pour imposer l'idée de la faveur imméritée.
Le pardon est donc un acte de Dieu qui n'est pas motivé par le fait qu'elle nous serait due grâce à nos actions. Donc Dieu ne nous doit rien.
Mieux, non seulement rien n'oblige Dieu à nous pardonner, mais en plus il a le droit de nous imposer les deux critères vus plus haut : la foi et l'obéissance à Dieu.
Ces deux conditions ne contraignent pas Dieu à nous sauver, il serait même en droit de ne sauver personne, mais il réclame, à minima, la foi en son fils et les preuves de cette foi, preuves qui se verront dans l'obéissance.
Ainsi la foi et l'obéissance au Père ne sont pas des éléments qui contraignent Dieu à nous sauver, mais au contraire, c'est Dieu qui contraint les humains à ce minima. Il faut donc lire cet élément à l'envers. La foi et l'obéissance à Dieu ne te donnent pas la vie éternelle comme si tu la méritais, mais l'absence de foi et d'obéissance au Père sont rédhibitoires pour Dieu qui sauve qui il veut sans contrainte.
Donc, non, on ne gagne pas la vie éternelle, mais oui, on peut la perdre sans la foi et l'obéissance.