Simplisme. Il n’y a pas non plus de Dieu créateur de la nature spinoziste (tout ce qui existe) dans le xtianisme, il n’y a qu’un créateur de la nature contingente (empirique, matérielle etc)vic a écrit :
a écrit :Christian k a dit : Un panthéiste comme Spinoza n’est pas athée et il n’y a pas de création.
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Dire que "dieu c'est la nature" c'est de l'athéïsme. De plus pas de dieu créateur de la nature chez Spinoza .Tout le monde a bien compris que Spinoza était athée sauf toi .
Spinoza est le père philosophique de l'athéïsme en quelques sortes .
Simplisme . Dans l’Ethique Spinoza procède , encore plus que Descartes, totalement a priori, et pas du tout par la nature observée au sens des sciences, et il commence par Dieu en utilisant un sens différent du mot nature. Comme Dit Hegel, répondant à ceux qui le voient athée, on peut davantage dire que spinoza est acosmique plutôt que athée; c’est le cosmos au sens habituel qui est nié, plus que Dieu au sens habituel, même si au final rien n’est nié. Le texte spinoziste ne commence aucunement par les preuves de la nature mais par les preuves de Dieu, c’est très indicatif.
a écrit :Christian k a dit : Athée=croit que Dieu n’existe pas, d’aucune sorte.
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Spinoza utilise le terme dieu que pour le vider de son sens , et montrer que c'est un terme qui n'a pas de sens , et seule la nature se suffit à elle même et remplace la thèse de dieu et remplace dieu .C'est uniquement dans ce sens qu'il dit que la nature c'est dieu .
https://fr.wikipedia.org/wiki/Panenthéisme
Le panenthéisme est un système de croyance qui postule que le divin existe et interpénètre toutes les parties de la nature, mais que, dans le même temps, il se déploie au-delà d'elle.
Le panthéïsme c'est autre chose , dans le panthéïsme , pas de transcendance et de dieu qui se déploie en dehors de la nature je te mets un lien sur le panthéïsme :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Panthéisme
A mon avis , tu as fait la même erreur que Christian k , qui mélange panenthéïsme et panthéïsme , faisant croire que spinoza était panenthéïste , ce qui est inexact .
Si tu avais lu l’article wiki panenthéisme au complet tu aurais vu que le Prof. Guéroult le disait panenthéiste :
« Spinoza philosophe hollandais du xviie siècle, d'origine juive, a développé une philosophie de Dieu et de la Nature que l'on a pu qualifier de panenthéiste[17]. »
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Panenth%C3%A9isme
“Furthermore, Martial Guéroult suggested the term panentheism, rather than pantheism to describe Spinoza's view of the relation between God and the world. The world is not God, but it is, in a strong sense, "in" God.”
https://en.m.wikipedia.org/wiki/Panentheism
Encore ici
http://www.morbleu.com/panentheisme/
Texte de Guéroult :
Martial Guéroult, Spinoza I, p. 223
« …Panthéisme, ou plus exactement d’une certaine forme de panenthéisme…ce n’est pas le panthéisme proprement dit car tout n’est pas Dieu. Ainsi les modes sont en Dieu sans cependant être Dieu »
Chapitre « Unité, unicité, panenthéisme »
Il y toutefois lieu d’hésiter : il semble préférable, pour des raisons de tradition de dire
spinoza pantheiste avec des aspects panentheistes.
Il ne serait athe que si notre monde empirique, celui des sc empiriques était identique a dieu et dieu identique a lui. Or c'est faux car notre monde empirique est constitué de 2 attributs divins, parmi une infinite, donc dieu dépasse notre nature empirique par l'infini.
Panthéisme : dieu identique a tout ce qui existe, mais cette nature bis est trancendante par rapport a notre nature empirique, qui n'est qu'un aspect de tout ce qui existe
Theisme dieu est une partie de tout ce qui existe, donc non transcendant par rapport à cette nature bis spinoziste, mais transcendant par rapport à notre nature empirique (constitué par 2 atrributs seuls de dieu sur une infinité)
Il y a transcendance dans les 2 cas bien que pas au mème point de vue, d'où un panthéisme avec aspects panenthéistes
Ceci est exactement l’interprétation de Karl Jaspers :
https://stringfixer.com/fr/Panentheism
« Panenthéisme
Selon le philosophe allemand Karl Jaspers , lorsque Spinoza écrivait « Deus sive Natura » (Dieu ou Nature), Spinoza ne voulait pas dire que Dieu et la Nature sont des termes interchangeables, mais plutôt que la transcendance de Dieu était attestée par ses attributs infiniment nombreux, et que deux les attributs connus des humains, à savoir la Pensée et l'Extension, signifiaient l' immanence de Dieu . [10] »
Une lettre de Spinoza (même lien) :
« Bien que Spinoza ait été appelé le « prophète » [7] et le « prince » [8] du panthéisme , dans une lettre à Henry Oldenburg Spinoza déclare que : « quant à l'opinion de certaines personnes que j'identifie Dieu avec la nature ( pris comme une sorte de masse ou de matière corporelle), ils se trompent complètement ». [9] Pour Spinoza, notre univers (cosmos) est un mode sous deux attributs de Pensée et d' Extension . Dieu a une infinité d'autres attributs qui ne sont pas présents dans notre monde. »
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1)Articles de Robert Misrahi :
Attention, faut bien voir le contexte , et avec le mot « il semble » en plus (i.e.il semble au yeux de certains) : il réfère à l’orthodoxie religieuse postspinoziste, donc pas au théisme tout court, mais au théisme religieux. Alors le terme athéisme n’a plus son sens rigoureux, mais seulement un sens dérivé référant à un Dieu révélé, avec toutes ses propriétés. Au glissement de sens de Dieu correspond un glissement de sens de « nature » : tout ce qui existe. Or puisque une infinité d’attributs nous échappent, ils sont transcendants par rapport au sens habituel du terme nature, surtout au sens matériel. Disciple de Descartes, Spinoza n’est certes pas matérialiste, mëme si un attribut de Dieu l’est.vic a écrit : Voilà ce que dit l'encyclopédie Universalis sut l'athéïsme de spinoza :
https://www.universalis.fr/encyclopedie ... 20athéisme.
je cite : "La Substance une et infiniment infinie est sans détermination dans le système spinoziste de la Nature. Il semble donc bien que Dieu ne soit plus en réalité qu'un mot ou un système axiomatique de la Nature : en fait, le spinozisme est un athéisme. On pourrait l'établir. L'orthodoxie, finalement, n'a pas tort de voir dans le panthéisme l'un des masques de l'athéisme. C'est vrai en tout cas de Spinoza"
Encore une fois, le Dieu xtien est une part de la nature spinoziste, il est donc évident que la nature en ce sens ne suppose aucun athéisme.
Misrahi entend par athéisme seulement la non existence de certaines propriétés xtiennes de Dieu, pas l’athéisme au sens strict (i.e.il suit la rhétoriques des objectants religieux du 17e s.)
D’autre part, pas un mot d’un soi-disant athéisme de Spinoza dans l’encyclopeadia britannica, dans un exposé moins doctrinal il est vrai;sous l’article systèmes de croyances spirituelles on lit sur Spinoza : « he distinguished God as self existing substance, the whole, from the world, which he conceived as the attributes and modes of the substabce »
Plus haut dans l’article de Misrahi :
LA TOTALITE DU REEL. Donc tout ce qui existe, PAS « notre monde » auquel nous avons accès. La nature de Spinoza n’est pas la nature de la physique, ni la nature au sens habituel. Le Dieu xtien fait certainement partie de la nature au sens de Spinoza, et n’est transcendant que par rapport à « notre » monde empirique.Celle-ci n'est rien d'autre, en effet, que ce qui se conçoit par soi et en soi, c'est-à-dire sans aucun recours à aucun autre concept ni à aucun autre être. Cela signifie en clair que la Substance désigne l'autonomie absolue de la totalité du réel, cette totalité trouvant en soi seule, et d'une façon éternelle, l'origine immanente de son être et de son actualité….
puisque tout ce qui est et tout ce qui est pensable est et se pense par la même substance, infinie, universelle, une et identique…..
Ie. Si la nature (tout le réel) était un chien blanc, Dieu serait le chien et « notre monde » la blancheur (rapport substance-accident/qualité comme chez Aristote, mais transposé).Certes, Dieu est cause immanente du monde et des êtres, mais non pas au sens où cette cause produirait quelque chose hors de soi, par émanation ou rayonnement, ou actualisation. Le rapport de la Substance aux « choses singulières », c'est-à-dire au monde sensible, n'est pas le rapport extrinsèque et transcendant d'un être qui produirait (fût-ce en son sein) des êtres distincts de lui, mais le rapport de l'être à lui-même, lorsqu'on change le point de vue de la connaissance et du langage qui détermine l'être et les êtres.
Voilà : elle ne peut en penser que 2, donc par rapport à notre pensée (notre monde), les attributs en nombre infinis sont transcendants (épistémologiquement) et inaccessibles.C'est seulement ainsi qu'on peut comprendre l'apparente hiérarchie constituée par la Substance, les Attributs et les Modes. Il y a là, dans le système de Spinoza, non pas une hiérarchie objective entre des êtres de différente valeur ontologique, mais une hiérarchie logique des concepts qui permettent d'unifier le réel et de penser le multiple dans sa diversité et dans son unité. La Substance, qui est l'être même, les Attributs, qui en nombre infini sont les manières dont l'intelligence humaine pense la Substance (elle ne peut en penser que deux : la Pensée et l'Étendue),
...Spinoza apportera...un développement...une inspiration qui sera plus présente encore chez Schelling ou Hegel...
Des panenthéistes…
Conséquence extrême…rigoureusement immanent, et avec un « si » : ca veut dire si rien n’est au-delà de notre nature empirique, Pas de la Nature/tout ce qui est, empirique ou non. Car Dieu n’a jamais été au-delà de la nature spinoziste....Toutefois, si l'athéisme est la conséquence extrême, nécessairement impliqué par un panthéisme rigoureusement immanent...
Voilà. Hegel est panthéiste panenthéiste. Et pas athée. D’ailleurs il est resté luthérien. En un sens Spinoza aussi devrait constituer un panthéisme « dégénéré » puisque Dieu n’est pas chez lui exclusivement identique à la matière ou à notre monde empirique de tous les jours…on comprend que les successeurs de Spinoza...moins révolutionnaires que lui...aient tenté ce qu'on pourrait appeler une révision du panthéisme...Schelling,...Hegel...
Le panlogisme de Hegel, forme ultime d'un panthéisme, n'en est qu'une forme dégénérée puisque l'Esprit, par le peuple la culture et l'Etat, rejoint les déterminations et les exigences traditionnelles de la divinité. C'est à grand peine qu'on a voulu faire de l'hégélianisme un athéisme
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Article Spinoza de Misrahi dans universalis : De facon analogue l’athéisme n’est abordé que de facon oblique, avec référence aux objecteurs qui le disaient athée (dans leur sens à eux, religieux).
Puis « Panthéisme » est souvent entre guillemets, car le mot fut attribué en 1709 seulement.
A ma connaissance la formule la plus claire de Misrahi est
Et on voit bien le contexte de référence aux contemporains et la nuance atténuative « de fait »« un athéisme de fait (comme le savaient les contemporains de Spinoza) »
Oui mais alors pourquoi Spinoza commence t il par Dieu et non par nature? Pourquoi pas « de la nature, qu’elle existe »? La primauté de la notion de Dieu est évidente, et comme le dit Hegel, c’est bien plutôt la notion de cosmos qui est incluse plus qu’elle n’inclut, et on a bien plus de raison de dire que Spinoza est un acosmiste qu’un athée. Dieu a prioté Notionnelle.« Etre parfait par la considération duquel commence le système philosophique et qui est indifféremment nommé Dieu ou vérité ou nature »
donc tout ce qui existe , avec l’idée parménidienne d’unité; le concept de nature n’aurait pas forcément l’infinité et l’unité, on pourrait la voir comme un amas.« Puis pourquoi le mot Dieu? A cause de l’infinité et de l’unicité »
exactement les désignations de Dieu chez St Thomas (sauf cause de soi, mais c’est une question de mots). Alors encore, mëme question, pourquoi avoir commencé par Dieu et non par la substance, sinon pcq la 2e notion est seconde?« Utilise par commodité le mot Dieu pour désigner la nature infinie, mais le vrai nom de celle-ci est substance », « Etre qui subsiste par soi et en soi, cause de soi »
donc cette nature est spirituelle au moins par un attribut, il n’y a pas matérialisme. Et en plus nous sommes des personnes, donc…« toutes les choses, matérielles ou spirituelles, font partie d’une seule substance, qui est la nature non scindée »
Certes il n’y a pas de séparation entre mode et substance, mais il y a séparation entre les modes des 2 attributs qui nous sont connus et l’infinité de modes qui nous restent inconnus et qui sont donc transcendants par rapport à nous et à notre nature empirique.« ON invente un faux problème lorsqu’on attribue à Spinoza une contradiction qui résiderait dans la séparation entre le mode et la substance, entre le fini et l’infini …pas régions ontologiques hétérogènes »
Misrahi insisterait certes que cette transcendance bis n’est pas ontologique, mais elle est là quand même : dans la même substance, une infinité de modes échappent à la connaissance (ne sont pas présents) pour les « êtres » qui font partie du monde constitué par les 2 modes étendu-pensée, notre monde (ou nature) empirique. La nature spinoziste est transcendante par rapport à la nature pour nous. On voit facilement pourquoi le Dieu Xtien n’est pas du tout transcendant par rapport à la nature spinoziste; du point de vue de Leibniz, la différence entre lui et Spinoza, C’est que chez spinoza la nature spinoziste est constituée de Dieu et de notre nature en un seul tenant, tandis que pour Leibniz cette même nature spinoziste est coupée en 2, Dieu et notre nature créée. C’est la seule différence, l’infinité de Dieu est sensiblement la même.
Faux en un sens : notre monde étant constitué de 2 attributs seuls, Les autres attributs sont pour nous, par rapport à nous, un arrière monde, même si en soi ils ne le sont pas puisqu’ils font partie de c e qui existe, c'est-à-dire de la nature spinoziste; d’ailleurs en soi le Dieu xtien n’est pas non plus un arrière monde puisqu’il fait partie (par hypothèse) de ce qui existe.« .l’unité de la nature permet donc à la fois de se libérer du mystère et des arrières mondes »
Encore ici le mot athéisme apparait, mais dans le contexte des objectant qui l’utilisent, Misrahi ne dit jamais clairement que Spinoza est athée. Justement pcq ce n’est pas clair.(objections aux 17e s.)
« ce qu’on allait appeler bientôt le « nouvel athéisme »… »l’impie » qui « dégoute . »Malebranche
Diderot le considère un « traité d’athéisme », et distingue « déisme et athéisme spinoziste », et publie un « dialogue entre le spinoziste athée et le déiste »
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2) Article de Diaz :
Un excellent article bien référencé plus complet centré sur cette unique question (mon désaccord : la distinction entre athéisme classique et moderne, qui me semble une nuance non fondamentale car dans les 2 cas un athéisme fort nie tout Dieu quel qu’il soit; en fait quand les religieux faisaient passer irréligion pour athéisme ils usaient seulement de rhétorique, ce qu’il ne faut pas suivre
) :
http://spinozaetnous.org/wiki/Le_spinoz ... A9isme_%3F
Spinoza s’oppose explicitement à l’athéisme, avec un ambigu « contraint » cependant
Malgré la publication anonyme en 1670 du Traité théologico-politique, l'auteur fût rapidement identifié et "accusé" d'athéisme. Velthuysen le fit ouvertement : sous le prétexte d'en finir avec les discordes religieuses de l'époque et pour lutter contre le "péché" de superstition, Spinoza aurait rejeté la religion toute entière. Sa philosophie serait en réalité un athéisme travesti (voir Lettre 42 de Velthuyssen à Osten dans les éditions modernes de la correspondance de Spinoza).
Cette idée est revenue en force au XX° siècle parmi certains commentateurs comme Robert Misrahi. Le spinozisme serait bien un athéisme, mais pour des raisons de sécurité, Spinoza aurait dû crypter ses véritables idées en utilisant des termes comme celui de Dieu, afin de ne pas trop choquer ses contemporains.
Pourtant la première partie de l’œuvre principale de Spinoza, l’Éthique, porte sur Dieu, démontre son existence, son omnipotence, omniprésence etc. et la dernière partie se termine sur la béatitude de l'homme qui consiste dans "l'amour intellectuel de Dieu". Il dit par ailleurs lui-même qu'on a tort de confondre son système avec un athéisme. Lettre 30 à Oldenburg : "L'opinion qu'a de moi le vulgaire, qui ne cesse de m'accuser d'athéisme : je suis contraint de la combattre le plus possible". Lettre 43 : "Les athées ont l'habitude de rechercher par-dessus tout les honneurs et les richesses, choses que j'ai toujours méprisées ; tous ceux qui me connaissent le savent bien"....
Voilà. Le sens précis de « athéisme « est surtout rejet de théisme religieux, éventuellement rejet de certains déismes (mais pas de tous; de ceux qui rejettent non seulement révélations, mais aussi providence, miracles et prière). Mais si un déisme est admis, il n’y a plus d’athéisme. On peut donc dire que Spinoza est déiste, donc théiste d’une sorte.On remarquera que pour Velthuysen, l'athéisme semble revenir à la négation du christianisme orthodoxe plus qu'à la négation pure et simple de l'existence de Dieu. Velthuysen envisage d'abord que Spinoza puisse au fond être déiste, c'est-à-dire une croyance en Dieu faisant l'économie de toute révélation (le théisme admettant l'existence personnelle d'un dieu unique s'étant révélé aux personnes qu'il a créées) . Mais il rejette aussitôt cette hypothèse, car un déiste peut prier, croire à une intervention surnaturelle de Dieu etc. En d'autres termes, le spinozisme doit être un athéisme parce qu'il supprime toute forme de culte rendu à Dieu, puisqu'en dernière analyse, il identifie Dieu et la nature, nie toute notion de providence divine en affirmant la nécessité universelle.
Cette accusation d'athéisme repose donc sur une conception nettement judéo-chrétienne de Dieu...
Petite erreur : « toute idée d’existence de Dieu » implique toute idée, y compris Dieu non créateur et non juge et non principe de salut.Mais l'athéisme tel que nous le concevons aujourd'hui ne peut-il être appliqué au spinozisme ? L'athéisme moderne serait beaucoup plus radicalement la négation de toute idée d'existence de Dieu. L'idée de Dieu restant celle d'un être suprême, créateur et juge de toutes choses, principe de salut pour l'humanité.
Voilà. On prend soin de préciser « croyance ordinaire ». Mais c’est seulement Dieu ordinaire; un Dieu extraordinaire (comme celui de Spinoza…) peut ne pas être séparé de toute matière. C’est encore un Dieu, pourvu qu’il ne soit pas strictement identique à la matière, qu’il ne la dépasse pas de partout.Or à l'examen de son œuvre principale, l'Éthique, Spinoza nie que Dieu puisse être à proprement parler un créateur de l'univers, car cela supposerait qu'il soit transcendant, or Dieu, être absolument infini ne saurait être extérieur à la nature puisqu'autrement il serait limité par elle, perdant du coup son absolue infinité. Dieu ne saurait par ailleurs agir selon quelque providence que ce soit puisqu'un être absolument infini ne peut se nier lui-même et donc nier l'ordre de la nature d'une part et se proposer d'autre part des fins qui le limiteraient ).
Tout ce qui existe selon ce que Spinoza appelle Dieu existe nécessairement, il ne saurait donc être le juge que les hommes imaginent en projetant sur lui leur propre humanité, dictant des lois qui pourraient être transgressées, devant agiter l'espoir de récompense et la crainte de peines pour qu'on consente à lui obéir. Dieu en lui-même, ne saurait donc être le fondement de la morale et de ses règles pouvant être transgressées.
Dans ses affirmations concernant la nature de Dieu, Spinoza se prête également à une certaine identification avec l'athéisme. En effet, la croyance ordinaire en Dieu veut que par sa transcendance, celui-ci ne soit qu'esprit, absolument séparé de toute réalité corporelle dont il est créateur. Or Spinoza affirme que Dieu est étendu[2]).
Il les emprunte infiniment plus à la tradition philosophique depuis St ThomasTout cela nous amène à conclure avec Velthuysen que classique ou moderne, Spinoza professe un athéisme caché sous les mots qu'il emprunte à la religion....
Sur Spinoza camouflant son athéisme :
Petite imprécision : Le Dieu traditionnel n’a pas et n’a JAMAIS eu de transcendance par rapport à tout ce qui existe (l’Etre), donc par rapport avec la Nature spinoziste avec un grand N. Donc l’athéisme ne peut pas être l’absence de cette transcendance particulière là.Mais Spinoza n'avait-il pas à craindre pour sa propre vie à une époque où la liberté de conscience était loin d'être une évidence et où il arrivait encore qu'on tue au nom du maintien de l'orthodoxie ?
Sur la Lettre 30 à Oldenburg : "L'opinion qu'a de moi le vulgaire, qui ne cesse de m'accuser d'athéisme : je suis contraint de la combattre le plus possible", on pourrait voir dans cette "contrainte" un effet de la crainte d'être démasqué, l'amenant à travestir ses idées pour que son athéisme ne se voie pas trop. Mais il faut ici se référer au contexte des écrits de Spinoza : il écrit souvent qu'il ne prend pas la peine de réfuter les autres, y compris ceux qui entreprennent de le réfuter, se contentant de rechercher la vérité. Mais dans le cas de l'accusation d'athéisme, le système de Spinoza est touché dans ses principes mêmes, ce qui l'amène à rectifier cette interprétation dans la mesure où cette confusion semble générale. Or pour Spinoza, la communicabilité et donc la compréhension exacte de sa philosophie est quelque chose d'essentiel : "je me décidai en fin de compte à rechercher s'il n'existait pas un bien véritable et qui pût se communiquer"[4].
En ce sens, l'idée que Spinoza se serait plu à crypter l'expression de ses idées paraît bien contradictoire eu égard à cet objectif qu'il s'était donné.
N'oublions pas que dans la Hollande du 17° s. où vivait Spinoza , nous avons affaire à une république sans religion d'État, où les libertins peuvent vivre sans craindre pour leur vie de la part des institutions. Si Spinoza a eu des problèmes de son vivant, c'est avec des membres de la société civile, en particulier ceux de la communauté juive. Par ailleurs, l’Éthique n'est pas publiée par Spinoza de son vivant, par mesure de prudence : il n'a donc pas à craindre d'éventuelles représailles.
Ensuite, si Spinoza avait utilisé uniquement le terme de "nature" dès le départ, il aurait pris beaucoup moins de risque qu'en utilisant d'emblée celui de Dieu : les physiciens n'intéressaient que peu les fanatiques religieux d'alors. C'est justement parce que Spinoza dit clairement dans l'Éthique que Dieu ne saurait être un créateur agissant par une libre volonté en vue de fins favorables à l'homme qu'il prend le risque de provoquer si sérieusement les fanatiques d'alors.
En d'autres termes, Spinoza n'avait pas à inventer un langage crypté pour parler uniquement de la nature. J'ajoute que si Spinoza n'a pas publié son Éthique, c'est parce qu'il savait bien que malgré ce que son système paraît concéder à la religion, il se serait fait incendier par les fanatiques. On peut vouloir faire de l’Éthique une sorte de Roman de Renart qui se rirait des censeurs à leur nez et à leur barbe dans un langage crypté. Mais l’Éthique en l'état n'aurait pas moins choqué les fanatiques si elle avait été publiée que si elle avait dit clairement tout ce que les partisans d'un athéisme radical du spinozisme lui font dire. Il n'y a donc pas de sens à en faire je ne sais quel "maquis philosophique" parce que dans sa lettre même, son sens patent, l’Éthique choquait.
Enfin, si Spinoza avait écrit un "crypto-athéisme", il aurait été en contradiction avec lui-même, ce qui n'était pas son habitude, car il dit "l'homme libre n'agit jamais déloyalement, mais toujours de bonne foi"[5] ...
Savoir comprendre une philosophie par sa lettre même, et non en cherchant une supposée signification ésotérique est une question de méthode que P.F. Moreau a bien expliquée : si un auteur, en raison de pressions sociales doit consentir à des concessions à la pensée dominante, il ne mettra en avant ces concessions que pour la forme. En d'autres termes, ces concessions n'auront dans son système de pensée aucune conséquence réelle. Or on ne peut que constater que le concept spinoziste de Dieu est le concept de sa philosophie dont il tire le plus de conséquences.....
...
Si l'athéisme consiste à n'admettre aucune transcendance, alors Spinoza est athée, puisque dans sa philosophie il n'y a pas de séparation entre Dieu et la nature.
Mais l'athéisme consiste aussi à penser qu'il n'y a que du fini, que l'être n'est qu'une collection d'êtres finis. A ce titre pour l'athée, la nature n'est que la somme totale, indénombrable mais non infinie, des êtres finis.
Spinoza entend démontrer au contraire que la nature est d'abord une substance infinie, éternelle et pensante : c'est la nature naturante.[6] Si chronologiquement, il n'y a pas d'antériorité de la nature naturante par rapport à la nature naturée[7], il en existe bien logiquement[8]. Cette antériorité confère à la nature naturée son unité : ce qui fait qu'elle n'est pas qu'une somme d'individus séparés.
Ainsi la nature naturante, ou substance-attributs, ou Dieu, est une réalité absolument infinie qui est cause immanente du mode d'existence propre à tous les êtres singuliers. Celle-ci engendre d'ailleurs immédiatement (mode infini immédiat) - autrement dit de toute éternité - un entendement infini antérieur aux entendements singuliers.[9]. Or qui dit "entendement" dit idée de soi et idée de cette idée : conscience. La nature est donc consciente d'elle-même : au niveau de l'entendement infini comme dans une certaine mesure à celui des entendements finis.
A ce titre, le terme de "nature" pris au sens courant de totalité des êtres finis n'indique pas mieux la pensée de Spinoza que "Dieu" au sens courant. C'est pourquoi Spinoza utilise à la fois les deux termes pour éviter au lecteur de tomber dans une interprétation tronquée. Certes Dieu n'est pas une "personne" et un créateur, agissant et jugeant ses créatures de façon anthropomorphique (en pensant avant d'agir par exemple : la pensée divine est toujours coextensive à son action), mais ce n'est pas non plus qu'une collection d'êtres finis. A ce titre, le spinozisme n'est pas plus un athéisme qu'un théisme au sens judéo-chrétien. Ce serait plutôt un déisme : il y a un Dieu, principe de toute réalité et de toute connaissance complète, qui s'il n'intervient pas en "personne" dans la vie des hommes, est au principe de leur salut (accès à une liberté et une félicité éternelles) : cf. Éthique V.
....D'autre part si rien de ce qui caractérise l'homme en tant qu'être fini ne saurait être attribué à Dieu en tant que substance, il ne faut pas négliger que toutes les propriétés de Dieu se retrouvent en l'homme comme expression finie de la substance. Ainsi l'homme "participe" à la pensée divine par ses idées inadéquates et adéquates, à l'entendement infini par son entendement fini, à l'amour intellectuel de Dieu par son amour intellectuel... Chez Spinoza, dire que Dieu pense, entend, aime... n'est pas "anthropomorphiser" Dieu mais diviniser l'homme. La "désanthropomorphisation" de Dieu est une épuration de son concept, conformément à la méthode de TRE, non l'annulation de toute idée s'y rapportant.
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3) Panthéisme religieux (psychologique)
Certains disent que Spinoza est athée, pas même panthéiste ou panenthéiste, pcq L’affaire est psychologique, pas ontologique/métaphysique à propos de la nature de ce qui existe. L’athée est celui qui n’a aucun rapport religieux avec Dieu. Un panthéiste en aurait :
But the problem with calling Spinoza a 'pantheist' is that pantheism is still a kind of theism. For while atheists and pantheists might agree that ontologically there is nothing else to the world but nature, they would part company when the pantheist goes on to insist that the identification of God with nature makes it appropriate to hold the religious psychological attitudes demanded by theism. In effect, the pantheist who asserts that 'God is nature' is divinising nature and claiming that the world is in some sense holy or sacred, and that therefore one's attitude towards nature must be akin to a religious experience. Nature is properly regarded with worshipful awe, perhaps even fear and dread.
https://newhumanist.org.uk/articles/964 ... he-atheist
However, this debate about the extent of Spinoza’s identification of God with Nature is not really to the point when the question is about Spinoza’s alleged pantheism. To be sure, if by ‘pantheism’ is meant the idea that God is everything, and if one reads Spinoza as saying that God is only Natura naturans, then Spinoza’s God is not everything and consequently Spinoza is not a pantheist, at least in the ordinary sense. Finite things, on this reading, while caused by the eternal, necessary and active aspects of Nature, are not identical with God or substance, but rather are its effects. But this is not the interesting sense in which Spinoza is not a pantheist. For even if Spinoza does indeed identify God with the whole of Nature, it does not follow that Spinoza is a pantheist. The real issue is not what is the proper reading of the metaphysics of Spinoza’s conception of God and its relationship to finite modes. On either interpretation, Spinoza’s move is a naturalistic and reductive one. God is identical either with all of Nature or with only a part of Nature; for this reason, Spinoza shares something with the reductive pantheist. But—and this is the important point—even the atheist can, without too much difficulty, admit that God is nothing but Nature. Reductive pantheism and atheism maintain extensionally equivalent ontologies.
Rather, the question of Spinoza’s pantheism is really going to be answered on the psychological side of things, with regard to the proper attitude to take toward Deus sive Natura. And however one reads the relationship between God and Nature in Spinoza, it is a mistake to call him a pantheist in so far as pantheism is still a kind of religious theism. What really distinguishes the pantheist from the atheist is that the pantheist does not reject as inappropriate the religious psychological attitudes demanded by theism. Rather, the pantheist simply asserts that God—conceived as a being before which one is to adopt an attitude of worshipful awe—is or is in Nature. And nothing could be further from the spirit of Spinoza’s philosophy
https://plato.stanford.edu/entries/spinoza/
Cette théorie, bien que les mots soient conventionnels, n’est pas soutenable, car certains déistes totalement areligieux devront être dits athées et diront le non sens : je suis athée et je crois (ou sais) que Dieu existe. Ca va pas; L’athéisme ou le théisme sont bel et bien des questions métaphysiques et épistémologiques d’abord, religieuses secondairement.
PS. Je reviendrai sur le Spinoza athée du prof Robert Misrahi