J'm'interroge a écrit : ↑08 mars23, 06:28
C'est un truc que les gens ont du mal à percevoir : la déchéance de nos "belles démocraties", pourtant, pour qui se souvient des belles années, c'est manifeste. Comment ne pas être nostalgique des années Louis de Funes. La France rurale de mes grands-parents me manque.
Peu sont ceux qui voient et comprennent que la Russie d'aujourd'hui par contre, n'a rien a regretter de celle d'Elstin et que les gens vivent bien mieux en Russie depuis Poutine, qu'avant lui.
Peut-on en dire autant ici ?
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Les 30 Glorieuses
Eltsin ce fut horrible
Corruption, capitalisme outrancier et dérégulé
Les gens regrettaient le communisme avec lui
Même ceux qui n’aiment pas Poutine reconnaissent qu’il a remis le pays sur les rails en amenant la stabilité
Ajouté 2 minutes 41 secondes après :
Un texte sur la France de l’époque (d’un journaliste qu’habituellement je n’apprécie pas)
La nostalgie de De Gaulle n’est-elle pas celle d’une époque ? Les Trente Glorieuses. Les responsables politiques, les acteurs du débat public ont aujourd’hui des âges qui leur permettent encore de se souvenir de l’époque gaullienne ou de celle de son successeur immédiat, le temps d’avant les deux chocs pétroliers. C’est aussi l’époque de notre enfance ou de celle de nos parents, forcément embellie par l’effet du temps… d’un temps où l’on pensait que le futur serait meilleur.
Prenons large, de Gaulle et Pompidou, c’est-à-dire 1958-1974. La France était reconstruite, les ménages s’équipaient, le chômage était résiduel, les salaires progressaient et l’inflation grignotait les emprunts ! De Gaulle ne s’intéressait d’ailleurs pas tellement à l’économie tant que la « condition de vie » des Français s’améliorait. Il disait : « Les Français veulent le progrès et le progrès c’est d’avoir une auto et un frigo »… et les Français avaient de plus en plus leur auto et leur frigo grâce à une croissance soutenue. Le général s’occupait plutôt de surdimensionner la place de la France dans le monde.
Mais surtout, les présidents étaient en pleine puissance. Le général de Gaulle et Georges Pompidou, forts d’un contexte favorable et d’institutions taillées pour l’action, ont sans doute été les deux chefs de l’État les plus puissants de toute l’histoire de France (tous régimes confondus), ceux sous l’empire desquels la vie des Français s’est le plus transformée.
Une économie très dirigée, un capitalisme social lié au pouvoir, une monnaie nationale, des frontières, une centralisation du pouvoir, aucune menace de guerre venue de l’extérieur, une absence de contre-pouvoirs puissants, une presse audiovisuelle à liberté certes limitée, offraient aux dirigeants des conditions d’exercice du pouvoir sans équivalent. Le plan quinquennal, dont on reparle en ce moment, avec l’idée de retrouver la puissance de l’État stratège, permettait à l’époque de comprendre vraiment quel était le but des réformes…
Le mot de « réforme », d’ailleurs, rimait avec progrès sociaux… À l’époque, si vous prononciez cette phrase, « il faut réformer les retraites », il était évident que vous parliez d’augmenter les pensions, d’améliorer, d’une façon ou d’une autre, les conditions de vie des « vieux » (on ne s’embarrassait pas de circonvolutions oratoires pour désigner les personnes âgées). Aujourd’hui, si vous prononcez cette même phrase, « il faut réformer les retraites », pas besoin de préciser, pour chacun il sera question de rallonger la durée de cotisation, de plafonner les pensions ou d’augmenter les cotisations.
Pendant ces années si bien célébrées par les films de Claude Sautet, pas de culpabilisation sanitaire ou hygiéniste, pas de ceinture de sécurité (avant 1973), pas de limitation de vitesse (ou si peu)… Quand un responsable de la sécurité routière s’alarmait de l’hécatombe routière (plus de 10 000 morts par an au début des années 1970), Georges Pompidou répondait, « Arrêtez d’emmerder les Français. » En réalité, nous n’avons pas la nostalgie d’un vieux général un peu dépassé mais d’une époque où les gouvernants avaient vraiment les manettes et n’emmerdaient pas les Français.
Thomas Legrand