Agnos a écrit :
En fait je pense que Fallen (qui me corrigera si je me trompe) ne parle pas vraiment d'un destin, mais du fait que les données d'aujourd'hui entraineront un et un seul demain.
Pardonnez éventuellement mon ignorance, mais si Falenn parle bien de ce que vous pensez, je parle en fait de la même chose en utilisant le mot "destin". Je ne vois pas de différence, car si à chaque instant présent, la prise en compte de l'ensemble des éléments existants permet de dire de quoi demain sera fait, c'est bien qu'il n'y a qu'un chemin, qu'une possibilité, pour l'évolution future de l'univers. Bien sûr, ce destin n'est pas écrit dans un livre divin, comme le pensent les fatalistes...
La punition, comme tu l'appelles, est aussi une donnée à prendre en compte, et la peur de la prison (ou pire) dissuadera des individus de sombrer dans d'illegales pratiques.
Je ne suis pas sûr que la prison ou la punition soit si dissuasive que cela... la pluspart des gens malhonnêtes, lorsqu'il leur vient à l'idée de commettre un méfait, ne s'imaginent pas être pris.
Falenn a écrit :
Crovax a écrit:
Selon moi, à partir du moment où je suis devenu moi-même, c'est à dire que mes actions expriment ma nature propre à l'état pur, je peux être considéré comme responsable, donc comme coupable.
Dans ce cas, et même si tout cela fait partie du tissu causal qui s'est tissé depuis la nuit des temps et que l'on pourrait en quelquesorte parler d'une espece de "destin cosmique" qui s'accomplit chaque jour, on ne peut nier que ce fût dans ma nature d'agir de la sorte plutôt qu'autrement.
Ce qui revient à condamner ... la nature.
Je ne l'exprimerais pas ainsi. A mon idée, la nature est aveugle ; elle est constituée de l'ensemble des processus physico-chimiques. La nature ignore donc la notion de "projet".
Or, ce qui est condamnable chez la personne malhonnête, c'est d'avoir eu le projet de commettre une injustice.
Je ne pense donc condamner la nature, mais l'individu lui-même en tant qu'il est nuisible à la paix sociale.
Dans le cas de la gestion des relations humaines douloureuses, l'important est dans l'évaluation de la dangerosité de l'autre.
Les "sanctions" sont sensées refroidir les éventuels agresseurs (primo ou récidiviste) et consoler/rassurer les victimes.
Dans ces cas, la notion de responsabilité n'est pas évoquée, mais celle "d'irresponsabilité" (= il est dangereux mais pas méchant) contrairement à "responsable = il est méchant et (donc) dangereux".
Mais choisit-on d'être (ou de ne pas être) "méchant" ?
Et choisit-on de faire (ou de ne pas faire) ce choix ?
Il me semble bien que lorsqu'un individu est jugé irresponsable par un tribunal, il n'est pas condamné à la prison, mais au mieux pour lui, il atterit en hôpital psychiatrique. Il ne s'agit donc pas d'une sanction à proprement parlé mais plutôt d'une aide qu'on lui offre ; on l'aide à redevenir lui-même, à devenir libre.
Maintenant choisit on d'être "méchant? Dans la mesure où le principe de nos actions se trouve toujours à l'intérieur de nous je pense que l'on a le choix ; c'est "Moi" qui choisit, c'est la personne que je suis qui agit sur le monde. De toutes façons, il ne faudrait condamner un "méchant" que si c'est pour le bien du reste de l'humanité et non parcequ'il est coupable.