6 Au dire des Églises de la chrétienté, l’“enclos” dont Jésus parlait devait regrouper uniquement des chrétiens juifs. Les “autres brebis” seraient des chrétiens non-juifs ou gentils, et tous ces croyants, Juifs et Gentils, formeraient “un seul troupeau” rassemblé dans un même enclos spirituel sous la conduite d’“un seul berger”. Mais cette interprétation contredit d’autres passages de la Bible qui ont trait au même sujet. Bien que l’apôtre Jean n’en fasse pas mention dans son Évangile, Jésus parla d’un paradis terrestre administré par son Royaume et de “brebis” qui ne faisaient pas partie du “petit troupeau” de ses cohéritiers célestes. Selon Matthieu, il conclut sa prophétie sur le “signe” de sa présence et de la conclusion du système de choses avec la parabole des brebis et des chèvres. Or, les “brebis” en question devaient être distinctes des “frères” spirituels du Christ auxquels elles font du bien. — Luc 23:43; Mat. 24:3; 25:31-46.
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L’apôtre Jean connaissait bien cette parabole. C’est lui qui, avec Pierre, André et Jacques, son frère, avait amené Jésus à prononcer cette prophétie, lorsqu’il l’avait interrogé en privé sur le “signe”. Jean a donc entendu tout ce que Jésus annonça en la circonstance (Marc 13:3, 4), et, lorsqu’il rapporta les paroles de son Maître sur les “autres brebis”,
il s’est sans doute rappelé la parabole des brebis et des chèvres. C’est également lui qui, à un âge avancé, reçut la Révélation où il était annoncé que les 12 tribus de l’Israël spirituel compteraient seulement 144 000 membres. Jean savait donc que l’“enclos” du “petit troupeau” ne réunirait qu’un nombre limité de tous les hommes qui seraient sauvés.
https://wol.jw.org/fr/wol/d/r30/lp-f/1980528
Le paragraphe suivant suggère au lecteur que Jean "
pourrait bien s'être rappelé" en mettant ces paroles de Jésus par écrit. S'étant référé à la parabole des brebis et des chèvres en Mathieu 25.
Cette tentative par le rédacteur de l'article de
lire dans les pensées ne prouvent rien; c'est aussi inutile, puisque les paroles de Jean 10:16, ne sont pas nées de la pensée de Jean, mais avec celle de Jésus. La déclaration suppose aussi que Jean comprenait les 144,000 de la Révélation comme l'organisation de la Watch Tower le comprend. De nouveau, le rédacteur a recours à l'utilisation du raisonnement circulaire.
Le circulaire circule d'autant mieux qu'il s'autorise à passer non seulement d'un texte à l'autre, mais de chaque texte à son interprétation watchtowérienne tenue pour acquise, et de tous à une histoire imaginaire, écrite nulle part mais supposée vraie, censée totaliser les quatre évangiles -- ce que Jésus aurait vraiment dit et fait, quitte à lui faire dire et faire deux, trois ou quatre fois à peu près les mêmes choses pour que tout s'y retrouve...
On oublie que l'évangile (dit) "selon Jean" est anonyme, que rien (hormis une "tradition non biblique", retenue pour le coup !) n'identifie son "auteur" présumé au "Jean" des Synoptiques, ni à celui de l'Apocalypse, pour promener tranquillement le personnage d'un texte à l'autre, en supputant qu'il se souvient dans un texte de ce qu'il a entendu dans un autre... On pourrait d'ailleurs pousser la logique et la bêtise encore un peu plus loin en se demandant si Jésus a "dit" Jean 10 avant ou après Matthieu 24--25 // (situés, eux, à la fin de son "ministère"); il n'avait en tout cas pas encore monté le show de l'Apocalypse...
L'agitation de la Watch autour de cette affaire révèle au moins qu'un problème est ressenti ou pressenti, à défaut d'être franchement posé: son interprétation n'aurait pas eu la moindre chance d'être comprise au temps même de l'écriture du texte, pas plus par son auteur que par ses destinataires...