Son argument donc, est que ce que nous désirons croire si fortement que toutes raisons pour ou contre deviennent secondaires, constitue une illusion, ce qui n’est pas toutefois une preuve que le contenu de l’illusion soit faux (un prince peut fort bien se présenter un jour pour épouser la jeune fille).P Gay, Freud, Une vie, 1991
604 (Freud dit que l’ avenir d une illusion est un texte "infantile" "faible du pt de vue analytique") (…sur avenir d une illusion sa critique est presque vehemente, presque degoutée de soi; "ca ne vaut pas grand chose")
Or ceci s’applique évidemment à tout athéisme ou on désire fortement l’inexistence de Dieu. Par exemple par conflits avec les parents dans une famille religieuse, par haine de la morale bourgeoise, dans la mesure ou elle est religieuse, par orgueil intellectuel de l’esprit fort, par surréalisme ou nihilisme poétique affectif etc etc.
De même , à supposer que le marxisme ait raison dans sa prétention que l’athéisme constitue un intérêt essentiel de la classe prolétarienne et que donc celle-ci doit souhaiter l’athéisme par intérêt, alors cet athéisme constitue une illusion (freudienne) de la classe prolétarienne et de son avant-garde communiste.
Il crève les yeux que Onfray , en ce sens, est dans l’illusion au sens de Freud, étant donnée ses expériences, sa date de naissance,, son type de discours, son éducation etc.
Le plus fort c’est qu’il se décrit comme un nietzschéen de gauche (!) , donc comme quelqu’un qui croit aux critiques de type généalogique (Dieu vient d’une faible énergie vitale, d’une peur de la vie). Alors on voit bien qu’avec Freud on peut faire la critique généalogique de la critique généalogique nietzschéenne elle-même, et remonter aux causes (psychopathologiques?) du discours de Nietzsche lui-même.
Pas bien surprenant : l’approche généalogique constitue une forme de relativisme, et le relativisme, pour peu qu’on le pousse un peu, d’autoréfute, ne peut plus prétendre être vrai (comme Socrate le montre quand il réfute le relativiste Protagoras)