Athéisme et vie spirituelle

[couscouspoulet]

La vie spirituelle d’un athée

Pour me situer, je suis athée.

J’ai lu pas mal de textes sur cette question de la vie spirituelle que les athées peuvent avoir, mais le plus souvent je n’en ressors pas satisfait, il y a qqchose d’une flèche qui ne loupe pas la cible mais rate le plein centre, de peu.

Evidemment : pour commencer qu’appelle t-on "vie spirituelle" ? Une réponse souvent donnée est que la vie spirituelle concerne tout ce qui touche aux activités de l’esprit, comme son nom l’indique. Les sciences, l’amour de sa famille, l’art sous toutes ses formes, la simple contemplation de la nature, tout cela relève de la vie spirituelle, les athées n’en sont (en général) nullement dépourvus et pour ce que j’en sais les croyants le sont parfois, voire fréquemment → confère le jugement négatif de certaines œuvres jugées "impies" ou provocantes ou immorales, voire blasphématoires. Mais aussi l’incapacité surprenante à voir le beau en dehors de leur dieu.

C’est OK, la vie spirituelle c’est aussi ça et la réponse de bien des athées s’arrête là.

Mais il y a un aspect de la vie spirituelle que l’on pourrait qualifier de "sens du sacré" – faute de mieux - qui est un élan de l’esprit que les mots ne peuvent guère décrire, pas en français en tout cas. Peut-être le mot japonais "satori" ? Je n’en suis pas sur.
Il y a aussi, dans la même veine, le rituel lorsqu’il n’est pas vide de sens (cad une collection de gestes et de sons sans signification)

Pour ma part, je pratique le bouddhisme zen, un bouddhisme athée, pas de dieu créateur ni de dieux tout court, la pratique ici et maintenant suffit.

Là n’est pas la question que j’aimerais poser, je ne souhaite pas débattre des qualités du zen vs je ne sais pas quoi.
Non, j’aimerais savoir si d’autres personnes athées ressentent aussi ce que j’ai appelé ‘sens du sacré faute de mieux’ et comment satisfont-ils ce sentiment (émotion, sentiment, élan ou tout ce que vous voulez).

[ChristianK]

La notion de spiritualité dérive d’une section de la théologie pratique : les rapports concrets avec Dieu et ce qui les favorise. C’est dont plus existentiel que doctrinal et la métaphysique, la théologie dogmatique, les sciences empiriques ne sont pas des spiritualités car elles sont trop théoriques.
Une spiritualité athée doit donc être existentielle et pratique sans Dieu. ON peut examiner la spiritualité vaguement spinoziste-stoicienne de Comte-Sponville, mais ca reste ambigu car le panthéisme n’est pas athée, il a une conception différente de Dieu.

viewtopic.php?t=69561

Sauf dans un panthéisme purement matérialiste ou Dieu=matière ordinaire dans sa totalité; mais alors en quoi consiste un rapport existentiel avec la matière brute, la relation avec l’hydrogène?
Il y a quelque chose d’imprécis dans une spiritualité athée, il est difficile d’appeler spiritualité une simple gymnastique psychologique ou une relaxation etc. Mais bien sûr les mots sont conventionnels. Il serait mieux de parler d’exercices mentaux ou quelque chose comme ca.

[prisca]

La vie spirituelle d’un athée

Pour me situer, je suis athée.

J’ai lu pas mal de textes sur cette question de la vie spirituelle que les athées peuvent avoir, mais le plus souvent je n’en ressors pas satisfait, il y a qqchose d’une flèche qui ne loupe pas la cible mais rate le plein centre, de peu.

Evidemment : pour commencer qu’appelle t-on "vie spirituelle" ? Une réponse souvent donnée est que la vie spirituelle concerne tout ce qui touche aux activités de l’esprit, comme son nom l’indique. Les sciences, l’amour de sa famille, l’art sous toutes ses formes, la simple contemplation de la nature, tout cela relève de la vie spirituelle, les athées n’en sont (en général) nullement dépourvus et pour ce que j’en sais les croyants le sont parfois, voire fréquemment → confère le jugement négatif de certaines œuvres jugées "impies" ou provocantes ou immorales, voire blasphématoires. Mais aussi l’incapacité surprenante à voir le beau en dehors de leur dieu.

C’est OK, la vie spirituelle c’est aussi ça et la réponse de bien des athées s’arrête là.

Mais il y a un aspect de la vie spirituelle que l’on pourrait qualifier de "sens du sacré" – faute de mieux - qui est un élan de l’esprit que les mots ne peuvent guère décrire, pas en français en tout cas. Peut-être le mot japonais "satori" ? Je n’en suis pas sur.
Il y a aussi, dans la même veine, le rituel lorsqu’il n’est pas vide de sens (cad une collection de gestes et de sons sans signification)

Pour ma part, je pratique le bouddhisme zen, un bouddhisme athée, pas de dieu créateur ni de dieux tout court, la pratique ici et maintenant suffit.

Là n’est pas la question que j’aimerais poser, je ne souhaite pas débattre des qualités du zen vs je ne sais pas quoi.
Non, j’aimerais savoir si d’autres personnes athées ressentent aussi ce que j’ai appelé ‘sens du sacré faute de mieux’ et comment satisfont-ils ce sentiment (émotion, sentiment, élan ou tout ce que vous voulez).

Pratiquer le bouddhisme, zen ou pas zen, c'est pas très cool...


Parce que tu pourrais faire l'effort de t'adresser à Notre Père qui t'a doté quand même de sens qui te permettent de t'exprimer à Lui Même quand même.

[Stop !]

Il y a quelque chose d’imprécis dans une spiritualité athée, il est difficile d’appeler spiritualité une simple gymnastique psychologique ou une relaxation etc. Mais bien sûr les mots sont conventionnels. Il serait mieux de parler d’exercices mentaux ou quelque chose comme ca.

Le mysticisme, que les croyants voudraient identifier à la spiritualité, est aussi une simple gymnastique psychologique, un exercice mental, dans lequel le phantasme se confond avec la réalité. Ce dévoiement de sens tenté par les mystiques s'apparente à celui tenté par les islamistes pour condamner la légitime islamophobie, et n'est guère plus honnête.

Ajouté 4 minutes 27 secondes après :
Pour répondre à couscouspoulet, je ne crois pas ressentir quelque chose qui pourrait s'appeler "sacré", ce terme est trop connoté religieusement pour moi. Bien sûr je considère certaines choses ou certains êtres (une mère), comme intouchables, ou dignes d'émerveillement, peut-être le bon terme n'existe-t-il pas.

[Estrabosor]

La spiritualité fait partie de la panoplie classique du croyant pour exprimer sa supposée supériorité sur ceux qui ne pensent pas comme lui.

Laissons donc aux croyants l'usage de ce mot qui ne fait qu'exprimer leur orgueil démesuré à se prétendre plus que de simples êtres de chair et de sang.

[Stop !]

Ça jamais !

[ChristianK]

Le mysticisme, que les croyants voudraient identifier à la spiritualité, est aussi une simple gymnastique psychologique, un exercice mental, dans lequel le phantasme se confond avec la réalité.

Ceci serait vrai seulement si les croyants se trompent. A supposer qu’ils ne se trompent pas , le terme spiritualité a un sens chez eux qui est devenu le sens historique. Ca implique un rapport vécu avec Dieu.Naturellement on peut essayer de donner un sens différent mais ca va créer de la confusion. On parle de sens d’un mot, pas de vérité religieuse ou non.

La spiritualité fait partie de la panoplie classique du croyant pour exprimer sa supposée supériorité sur ceux qui ne pensent pas comme lui.

Laissons donc aux croyants l'usage de ce mot qui ne fait qu'exprimer leur orgueil démesuré à se prétendre plus que de simples êtres de chair et de sang.

Oui, on pourrait garder le mot comme ca.
Et oui dans un sens, si une spiritualité se trouve vraie, la vie dans cette vérité constitue une vertu (vertu de piété) donc une supériorité sur son contraire. En revanche il peut arriver que ce contraire possède une vertu (comme la sagacité de l’esprit critique) que l’autre ne possède parfois pas.